le tableau

  • Le tableau raté, appréhendé d'un regard qui n'est plus le même qu'avant

    Je ne peux plus « penser » le monde dans sa réalité, dans son actualité, comme je le « pensais » avant le 17 mars 2020...

    J'ai sous les yeux, à l'instant où j'écris, ce livre de Michel Onfray «  Grandeur du petit peuple », sorti en janvier 2020, donc tout récent...

    Dans ce livre, Michel Onfray parle d'une « France coupée en deux »... C'est la France, c'est l'actualité, c'est la réalité de la France des « Gilets Jaunes », de la grève contre la réforme des retraites de décembre 2019, d'une « droite et d'une gauche » laminées/diluées dans une mondialisation économique et culturelle et qui ont perdu leurs repères ; la France des libéraux et des anti libéraux, des riches et des pauvres, des élites et du pouvoir politique et médiatique présents sur la scène publique et sur les réseaux sociaux - élites et politiques contestés sinon conspués dans les mêmes réseaux sociaux par le peuple, rejetés par les citoyens que nous sommes dans une très grande majorité d' inécoutés, de trahis, de trompés, d'abusés, de méprisés mais cependant considérés comme des consommateurs, des clients, et gavés en tant que tels...

    Mais depuis le 17 mars 2020, tout cela s'inscrit désormais, qui existe toujours, dans une dimension, dans une perspective, dans un contexte où tout cela, tout ce qui faisait la réalité du monde dans son actualité, dans ses inégalités, dans ses turbulences... Se perçoit, s'appréhende selon un angle de vue différent de ce qu'il avait été, à plus vrai dire selon des angles de vues multiples, inattendus, diversifiés...

    Les riches, les pauvres, les libéraux, les antilibéraux, les élites, les politiques, le peuple, la relation à l'autre et aux autres, le « comment vivre ensemble ou individuellement », les projets, l'avenir, les perspectives et ce qui était « la pensée unique », consensuelle, selon ce qui devait se croire et se savoir, qui avait cours et ne pouvait être remis en question par les Tenants et par les Décideurs)... Tout cela depuis le 17 mars 2020 a pris pour employer cette expression populaire « un sacré coup dans la gamelle »...

    La « gamelle » est bien cabossée...

    Du « tableau raté », pour l'artiste dont le regard ne peut plus « penser » la composition dont il percevait le fond sur la toile, comme il la « pensait » avant... « Extraire de l'immaculé, extraire de la beauté, sera plus difficile...

    Je veux dire : impossible non, mais difficile oui...

     

     

  • Dans une giration qui s'accélère

    Le monde

    Celui des humains

    De la société des humains

    Des civilisations présentes des humains

    Est un tableau raté

    Mais "raté" n'est qu'un jugement

    "Raté" est davantage de l'émotion que de la réflexion

     

    En vérité le monde des humains

    Est un tableau représentant le paysage

    De toute son histoire

    Vu en mouvement et en couleurs par l'oeil d'un observateur

    Dans un kaléidoscope

    Au début le paysage est un mouvement de figures

    Un mouvement d'images

    Un mouvement de surfaces de diverses dimensions

    Qui dans la giration s'accélère

    Et alors les images se mêlent

    Et des images mêlées viennent de nouvelles images

    Le tableau en mouvement qui s'accélère

    En images de plus en plus nombreuses et diverses

    De plus en plus complexes

    De plus en plus violentes

    Entre dans l'oeil de l'observateur

     

    Il est de plus en plus difficile pour l'observateur qui veut peindre ce qu'il voit

    D'extraire de l'Immaculé

    D'extraire de la Beauté

    De toute cette violence de couleurs et de mouvement accéléré

    D'images qui percutent éblouissent et déchirent le regard

    Et font plus d'émotion que de réflexion

     

    De plus en plus difficile à extraire

    De ce tableau que peint l'observateur tel qu'il le voit

    L'immaculé dans sa beauté cependant

    Est une réalité intemporelle