jugement

  • Jugement ou morale dans le propos

    … Le jugement ou la morale ne sont pas, ne doivent pas être, dans le propos, dans le dit ou l’écrit, de ce que l’on raconte, mais dans le fait même, tel que ce fait est observé, ce fait dont il est témoigné dans sa réalité, dans son authenticité… Encore faut-il que la teneur du propos ou que l’image produite de ce qui a été observé, ne soit pas un propos ou une image « arrangé »…

    En ce sens, le poète, le penseur, le chroniqueur, le témoin de son temps, en son for intérieur convaincu de la « vérité de sa vision des choses », et qui, par mouvement naturel en lui, « arrange » dans le sens où il souhaite être compris… Est un imposteur… Un imposteur qui souvent s’ignore…

     

  • Qu'est-ce que la critique, que le sens critique, et que vaut le jugement ?

    … À un certain niveau, atteint, d’indépendance d’esprit et de liberté de pensée dégagée de ce qui est perçu en soi des choses et des êtres – et aussi de capacité de réflexion… Le jugement s’efface devant la réalité même, la réalité propre des êtres et des choses ; réalité propre des êtres et des choses dont la conscience en soi devenue aiguë, rend le jugement, rend la critique (en bien ou en mal) sans valeur, sans signification et pour ainsi dire vain…

    Les penseurs, en tant que témoins, observateurs, de ce qui les entoure, de ce qui entre dans leur environnement de relation, dans leur champ de perception… Sont-ils, peuvent – ils être de bons critiques ?

    Qu’est-ce d’ailleurs que la critique, que « le sens critique » ? … Sinon ce qui se juge, ce qui s’apprécie, ce qui s’évalue, selon des modèles, selon des « critères de valeur », des modes, des codes, des principes, des habitudes, des opinions publiques ou personnelles ; selon encore, de ce qui procède du sens commun, de ce qu’il convient de penser ou d’être ?

    Dans la réalité du monde – le monde d’aujourd’hui, le monde d’hier, et sans doute le monde de demain – c’est ce qui se juge, s’évalue, s’apprécie – selon ce qui paraît – qui s’impose, qui fait la pensée, qui fait la réflexion que l’on a, qui fait la relation à l’autre…

    La réalité du monde est une réalité inhérente au mouvement, à la « mécanique de fonctionnement » du monde qui, une fois comprise, cette réalité du monde – si elle peut l’être – s’inscrit et entre dans une dimension en laquelle elle ne peut plus être perçue en soi telle que l’on a l’habitude de la percevoir…

    Le « but » ou la « finalité » de la philosophie, n’est-il pas celui de parvenir à comprendre au mieux le « pourquoi et le comment du monde » ?

    Alors, quelle est la place du jugement, une fois compris le pourquoi et le comment du monde ?