fragilité

  • La commune fragilité de l'Être

    … Les personnes qui écrivent (pour autant qu’elles se livrent à un travail d’écriture et de qualité, de manière continue depuis de longues années), qui dessinent, peignent, jouent de la musique (pour autant qu’elles réalisent, comme pour l’écriture, un travail continu et de qualité) ; les artistes, les comédiens, les auteurs d’ouvrages (romans, essais, poésie) qui publient leurs œuvres et qui ont un public et des lecteurs ; les journalistes témoins de l’actualité du monde, que l’on peut écouter lors d’émissions et de débats à la télévision ; les caricaturistes, les humoristes connus du public ; et d’une manière générale les intellectuels de diverses professions dans l’enseignement, l’information, impliquant du contact et des rencontres et donc de la relation ; et encore plus généralement les personnes exerçant dans telle ou telle activité, ayant fait soit des études et eu une formation dans des écoles supérieures, soit étudié et se sont formées elles mêmes en autodidacte…

     

    Toutes ces personnes là, sont-elles « mieux armées » pour appréhender le monde tel qu’il est dans sa réalité, dans sa complexité, dans sa dureté, dans sa violence, dans ce qu’il y a de singulier, de dramatique, de drôle, de commun ou d’exceptionnel, d’heureux ou de malheureux, qui incite à réflexion, qui questionne, dans des situations particulières dont ces personnes sont les témoins ou les acteurs actifs ou passifs ? …

    Sont-elles aussi « mieux armées » pour appréhender ce qui les impacte et ce qui les atteint dans leur vie, pouvant être des problèmes de santé, des situations difficiles dans lesquelles elles se trouvent momentanément ou pour une longue durée, en face de la vieillesse et en particulier de la « grande vieillesse », en face du handicap, de la mort, du deuil, du divorce, de la trahison d’un proche ou d’un ami, de la solitude ?

     

    « Mieux armées », peut-être… Dans la mesure où l’art, la littérature, la culture, l’éducation, la connaissance, la capacité de réflexion, et cette « force en soi » qui a pu se construire par l’art et par la culture, ont fait de ces personnes ce qu’elles sont devenues et qui les ont rendues en quelque sorte « différentes » des autres, ces quels autres étant eux, « mieux armés » d’une autre manière que par l’art et que par la culture où ils n’ont pas « baigné » ni ne se sont investis…

     

    Mais « mieux armé » n’implique pas forcément une existence plus « aisée » à vivre, n’implique pas que disparaîsse cette fragilité qui est commune à tous les humains quelle que soit leur condition sociale, leur condition physique, leur condition purement humaine… Commune non seulement à l’être humain mais à tous les êtres vivants…

     

    « Être mieux armé » on va dire – vais-je dire - « ça aide un peu »… Quoique cela demande réflexion…

     

    « Mieux armé » parce que l’on écrit, dessine, joue de la musique, que l’on a « un niveau de culture », que l’on se passionne pour quelque chose, que l’on réalise quelque chose dans sa vie (surtout quand c’est utile aux autres)… Et qu’ainsi on « appréhende mieux le monde » ?

     

    Il n’en demeure pas moins, qu’atteint d’une maladie grave, d’un handicap, en contact avec d’autres personnes aussi « mal foutues » que l’on l’est soi-mêmes, de toutes conditions sociales et culturelles en milieu hospitalier ou de soins dans un centre ; parvenu à « un âge avancé » dans la dépendance aux autres ; durant sa vie confronté à des situations difficiles et dramatiques… L’on n’est pas « mieux armé »… Ou alors c’est la gravité qu’il y a dans ce que l’on ressent sans vraiment pouvoir l’exprimer) qui se « substitue » - si l’on peut dire – à « être mieux armé »…

     

    En effet personne, absolument personne au monde, en ce qui est ressenti, éprouvé, vécu « tout seul dans sa peau » dans l’adversité – sans pouvoir l’exprimer parce que les mots (et même le regard) manquent, et que le « faire » ne peut être fait – n’est « mieux armé »…

     

     

     

  • Un critère de considération des gens ...

    ... S'il est en ce qui me concerne, un critère de considération des gens -et ce critère là existe bel et bien chez moi manifestement et sans détour- c'est celui de la manière dont on traite les personnes qui ont, disons, perdu certaines des facultés -plus "intellectuelles" si l'on veut, que "physiques"- du fait d'une maladie invalidante, d'un vieillissement avancé... Ou même encore, qui, sans être atteintes de quelque handicap réel, sont des personnes que l'on dit "simples", sans défense, d'une bonté sur laquelle on "marche dessus", jeunes ou plus âgées et qui donc, sont les oubliées, ces "pauvres personnes" toujours comme on dit, des grands événements familiaux, fêtes, réceptions, anniversaires... Ces personnes auxquelles nul autour d'elles n'adresse la parole ou tout juste deux ou trois mots...

    J'ai souvent observé que les proches même, de ces "pauvres personnes" -et à plus forte raison l'entourage des connaissances, voisins, etc. , notamment lorsqu'elles ont perdu -ou commencé à perdre- ces personnes, certaines des facultés qu'elles avaient auparavant, du fait de leur viellissement, d'une "fragilité", d'une incapacité qu'elles peuvent avoir à se débrouiller seules ou à se gérer au quotidien... J'ai souvent observé que proches et connaissances par les limitations et restrictions imposées, par une attitude "infantilisante", par leurs interventions de plus en plus fréquentes et autoritaires ; contribuent à une accélération d'un processus maladif ou invalidant qui dans son évolution normale "suivrait son chemin peu à peu" (et peut-être de façon peu visible)...

    ... Cette manière de traiter les personnes "fragilisées" par la maladie, par le vieillissement, par quelque handicap d'ordre "mental" ... Et d'une manière générale, cette manière de traiter les personnes "simples", humbles, sans défense, d'une bonté sur laquelle on marche dessus sans retenue sans complexe et avec suffisance et mépris... Me révolte... Et je le dis, et l'exprime tout net, d'un "bras d'honneur à m'en bleuir le creux du coude" à l'égard de tous ces gens qui pètent de santé physique et mentale, de certitudes de leurs pouvoirs, de leur charisme de merde, de leur orgueil, de leurs belles baraques et de leurs bagnoles, de leurs équipements high tech, de leur culture, de leurs relations, de leurs fringues, de leur apparence dans le monde, de leurs préjugés, des modes qu'ils suivent, de leur compte bancaire, de leurs croisières, voyages, de leurs réussites etc. ... Et je me fous et contrefous de tout ça, qui fait l'essentiel et le superflu de leurs existences, vautrés qu'ils sont dans le consumérisme, la pensée consensuelle et dans l'hypocrisie ! Je ne me sens aucunement solidaire de tous ces gens là, qui traitent les simples, les humbles, les vieux, les handicapés notamment mentaux -ou "Alzeimer" pour appeler un chat un chat- avec autant de déconsidération !


     

  • Quand et comment est-on vulnérable ?

    ... On ne se fragilise pas lorsqu'on exprime en public sa nullité en culture people ou footbalistique... Surtout si l'on le fait avec insolence et que l'on en tire une sorte de fierté personnelle, ainsi d'ailleurs que lorsque l'on expose sa méconnaissance, son indifférence, son mépris ou son silence à propos de tout ce qui pète, qui fait du bruit, qui est de mode, qui "bling-blingue" et fait la Une des réseaux sociaux par annonce d'effet, de "scoop"...

    Cette nullité de tout cela, que l'on affiche ainsi, dont on se déclare, en public... C'est une sorte de culture j'ose dire...

    En revanche, on se fragilise lorsqu'on expose en public sa vie privée, son intimité, ses proches, et que de surcroît on porte en image, en photo, sur les réseaux sociaux, sur un blog...

    La dureté du monde c'est une réalité. Tu crois toucher, émouvoir, intéresser... Mais il y a tout ce que dissimulent les convenances, les règles, les bienséances, les politesses, les amabilités apparentes, les paroles confortantes, et jusqu'à même des amitiés de plus ou moins longue date... Jusqu'au jour où des pierres sont jetées dans ton jardin, où des indifférences, des trahisons, des infidélités, des mesquineries, des duperies, des propos ambigus, des manières un peu lestes d'agir, de ces autres dont l'estime te semblait acquise, viennent te surprendre sans que tu saches parfois d'où et de qui ça vient !

    Aussi le meilleur moyen d'éviter toute cette merde, c'est de ne pas se fragiliser en exposant sa vie privé, son intimité... Sans pour autant s'isoler, se retrancher du monde ou se barricader...

     

     

  • Un monde sans bonté... Ou "mon coup de gueule du jour"

    ... A tous ceux et celles d'entre vous tous, d'où que vous soyez, quoique vous faites et (ou) êtes dans la vie, si vous êtes un "grand personnage" ou un quidam quelconque... Et même (et surtout) si vous êtes quelqu'un que je connais bien voire un proche...

    Et si c'est dans vos habitudes de comportement, dans votre manière de voir les autres ; de "snober" les humbles, les fragiles, les "qui savent pas se défendre", les "effacés", les "qui se dévouent/s'abnégatent" sans recevoir jamais le moindre remerciement et comme si "ça coulait de source qu'ils se dévouent/c'est toujours bon à prendre"; de les déconsidérer, de les mépriser, de les inférioriser, de les gérer, de s'occuper d'eux comme si ils étaient des incapables ou des irresponsables ou des "un peu perdus"... Et cela du haut de vos certitudes, de votre aisance, de votre "consensualisme culturel de la relation", de vos leçons de morale, de vos préjugés, de votre jugement, de votre logique, de toute la pétance de votre santé autant physique qu'intellectuelle, avec vos façades de maison qui "en jettent", vos placements en bourse, vos voyages en croisières/touropérator, vos enfants qui ont réussi dans la vie, vos bagnoles, vos équipements de loisirs et de technologie, vos pages de facebook, vos scoops de photos et de vidéos, votre "m'as-tuvuisme", votre orgueil ou votre fausse humilité...

    Si vous êtes pas foutus autant que vous êtes, de cinq six fils et filles d'âge mûr ayant chacun leur train de vie bien installé, un dimanche de fête des mères, de vous fendre d'une petite attention, d'un bouquet de fleurs, d' une invitation chez vous, pour une vieille maman ou grand mère...

    ... Je vous le dis les yeux dans les yeux, de toute la violence, de toute l'insolence, de toute la colère que j'ai dans mon regard, en "bon anarchiste inclassable et iconoclaste" que je suis :

    "Non seulement vous n'êtes pas mes amis et ne le serez jamais, mais je me désintéresse de tout ce qui peut vous arriver de bon ou de mauvais dans votre vie ; je me fous de votre considération à mon égard, je me fous de savoir que j'irai jamais dans votre panthéon ou dans votre paradis, je vous veux pas à mon enterrement... (auquel d'ailleurs la plupart d'entre vous qui me connaissez plus ou moins, ne viendront pas... Quant à ceux qui viendraient "ah il était ceci/il était cela" eh bien je leur tire à l'avance la langue)... "

     

    Un monde sans bonté, c'est un trou de bale dont on se gave de l'odeur de crevette qui régale le museau !

    Un monde sans bonté c'est sec comme un coup de trique, c'est que de la baise sans un pèt d'amour !

     

  • Une grande force toute droite, souveraine et inépuisable

    ... Lorsque transparaît la fragilité—apparente—d’un être, dans sa voix, dans son regard, dans son expression, dans sa timidité relative…

    Le « sûr de lui » dans sa force, dans ses certitudes et dans son aisance, avance et bouscule, prenant la place de l'être fragile ou le soumettant à sa volonté...

    Mais le bienveillant -sinon l'amoureux- par le regard qu'il porte en lui sur les humbles et les fragiles, par ce qu’il ressent et l’ émeut d'une personne vulnérable et fragile, chérit d'un amour de géant cette personne vulnérable et fragile qu'il cherche à protéger de tout ce qui rôde autant dans l'ombre pour meurtrir ou broyer, que dans la lumière pour tromper ou abuser...

    Nous avons tous par moments, de ces fragilités qui sont comme de petites plaies sur notre peau…

    Les lèvres de l’amoureux, du vrai amoureux, ne sont jamais suceuses ou buveuses. Elles se posent tout doucement sur la plaie qui se referme...

    Le bienveillant, l'amoureux... Tel un "enfant géant" serre dans ses énormes bras la petite silhouette aux os qui craquotent...

    La silhouette ne se rompt point, son battement de coeur d'oiseau emplit le géant...

    Le géant rit et pleure...

    Il n'y a plus de fragilité, rien qu'une grande force toute droite, souveraine et inépuisable...