excision

  • Fleur du désert, de Sherry Hormann ; suite

    Je précise que je ne suis pas pour stigmatiser, mettre à l'index, condamner ces pays et ces peuples à cause de ce qu'ils pratiquent et que nous réprouvons, notamment l'excision des filles, qui évidemment dans notre culture occidentale et selon nos valeurs, nos mode de vie, nous paraît totalement aberrant et barbare… Car ce n'est point en agissant ainsi, en condamnant, en stigmatisant, en considérant qu'il faudrait rompre toute relation avec ces pays et ces peuples, à cause de cette pratique abominable et cruelle de l'excision, que l'on parviendra à éradiquer cette pratique ancestrale vieille de trois mille ans…

     

    D'ailleurs, nous occidentaux (Europe, USA, et autres pays dont les sociétés se sont intégrées à la culture et au mode de vie de l'occident USA/Europe)… Avons nous des leçons à donner aux autres, à ceux qui sont d'une culture et d'un mode de vie différents des nôtres ?

    Nous vendons des armes, et il y a la puissance des lobbies de l'industrie, du commerce, de l'agro-alimentaire, qui se foutent pas mal des droits de l'homme et des femmes… Il y a les mafias, le pouvoir de l'argent, toute la violence des possédants (ceux qui détiennent les plus grandes fortunes, le pouvoir économique et décisionnel et qui ont pour alliés les gouvernements et leurs forces de l'ordre… Il y a tout ce qui brise la vie des gens, tout ce qui les rend malades et qui les fait mourir, tout ce qui les empoisonne, tout ce qui restreint ou interdit leur expression ; il y a les prisons, les camps de rétention, les exclusions, diverses formes d'esclavage dont les principales victimes sont des femmes et des enfants…

     

    La barbarie, la violence, l'obscurantisme, ne sont pas uniquement du côté des pays et des peuples dont les pratiques ancestrales, les superstitions, nous font horreur… Mais aussi et avec une hypocrisie crasse, du côté des pays et des gouvernements qui prétendent être les meilleurs garants d'un ordre mondial et se targuent de donner des leçons aux autres en mettant en avant des valeurs qu'ils disent sacrées mais qu'ils bafouent lorsque des intérêts économiques et stratégiques sont en jeu…

     

    Dans une forme d'espérance empreinte de cette lucidité sans laquelle l'espérance n'est qu'un rêve d'enfant qui croit au père noël, je crois que le pouvoir de la connaissance des choses et des êtres, que le pouvoir de l'éducation et que la force qu'il y a dans le fait d'aimer les gens, parviendront à faire évoluer les esprits, les mentalités, à faire disparaître peu à peu la barbarie, la violence, l'obscurantisme… Et donc l'excision des fillettes, le terrorisme en grande partie lié au désespoir, la misère endémique qui est celle de deux milliards d'humains aujourd'hui en 2019, les préjugés, les crispations, les fanatismes de toutes sortes…

     

     

  • Fleur du désert, film de Sherry Hormann, sur ARTE le 6 mars 2019

    Quelle fut l'audience mesurée en nombre de téléspectateurs, pour ce film diffusé le mercredi 6 mars 2019 à 20h 55 sur ARTE, d'une durée de 2h 5mn ?

     

    Une biographie de Waris Dirie, top-model.

    Excisée à l'âge de trois ans, mariée de force à 13 ans avec un homme de 75 ans, Waris prend la fuite, traverse le désert somalien, arrive à Mogadiscio d'où elle part en Angleterre…

     

    Devenue ambassadrice à l'ONU contre les mutilations génitales féminines, Waris en préambule de son discours devant l'assistance, déclare qu'elle aime sa mère, sa famille et l'Afrique… Et elle explique que depuis trois millénaires la pratique de l'excision est entrée dans les mœurs et que c'est une tradition ancestrale, que dans l'esprit des gens depuis trois mille ans, en ces régions de l'Afrique comprises entre l'océan atlantique et l'océan indien, une femme ne peut se marier et être considérée, acceptée dans la société, que si elle été excisée quand elle était petite fille… Sinon, elle est vue dans son village, dans la communauté dont elle fait partie, comme une prostituée…

     

    Il existe 3 sortes d'excision mais en fait, c'est la plus „complète“ qui est en réalité pratiquée :

    ablation du clitoris et d'une partie des lèvres, couture des lèvres en ne laissant qu'une ouverture de la taille d'une allumette. Et lorsque la jeune fille est mariée, l'époux avec la lame d'un couteau, coupe les fils…

    Durant toute sa vie si elle n'est pas mariée, si elle demeure célibataire, l'adolescente puis la jeune femme puis la femme, au moment de ses règles, souffre, et le sang ne s'écoule que goutte à goutte, et de surcroît, pour uriner, la femme excisée doit forcément rester aux toilettes plus longtemps…

     

    Et c'est entre 3 et 6 ans en général, que les petites filles subissent cette „opération“ réalisée par une femme „experte en la matière“ et dans des conditions d'hygiène déplorables, en un lieu éloigné et isolé, et sans rien pour atténuer la douleur, la souffrance… A tel point d'ailleurs que une fois sur quatre en moyenne, la plaie s'infecte, avec une forte poussée de fièvre, et qu'il arrive que la fillette meure…

     

    75 à 100% des femmes sont excisées dans les pays suivants : Sierra Léone, Guinée, Burkina Faso, Mali, Egypte, Soudan, Somalie, Gabon, Indonésie.

    50 à 75% en Mauritanie, Sénégal, Guinée Bissau, Ethiopie.

    Et de 25 à 50% au Nigéria, en République Centrafricaine, au Kenya, en Côte d'Ivoire, au Tchad, en Tanzanie.

     

    Ni le Christianisme venu en Ethiopie au IV ème siècle, ni l'Islam venu en Afrique au VII ème siècle, qui interdisent la pratique de l'excision, notamment dans le Coran (rien dans le Coran n'exige l'excision des filles), ne sont parvenus à éradiquer cette pratique ancestrale vieille de trois mille ans…

    Ni les „droits de l'homme“ ni l'ONU ni les mouvements d'émancipation et de prise en compte des droits des femmes, et encore moins toute mise à l'index de pays et de peuples susvisés et tous les combats menés pour que les filles ne soient plus excisées, ne parviennent non plus à éradiquer cette pratique. Et même, plus la civilisation et la culture occidentale, plus les religions s'en mêlent (ou demeurent dans une certaine ambiguité)… Et plus les pays et les peuples susvisés continuent de pratiquer l'excision des filles.

     

    Dans la plupart des pays européens (dont la France), dans des communautés de somaliens, de maliens, d'ivoiriens, de ghanéens, de soudanais, implantées depuis quelques années en France ou en Belgique ou en Angleterre, la pratique de l'excision est une réalité sur le territoire même de l'Europe, en plein Paris ou Londres ou Berlin ou Barcelone…

     

    Combien faudra-t-il encore d'années de combats menés par les organisations humanitaires, l'ONU, les associations de défense de la femme, pour que cette pratique de l'excision disparaisse de la surface du globe ?

    L'éditrice qui va publier le récit de la vie de Waris, dans un livre destiné à être lu par des centaines de milliers de personnes, demande à Waris quel a été le jour qui a changé sa vie, s'attendant à ce que Waris raconte comment elle s'est trouvée un jour dans un café où elle a vu le célèbre photographe qui lui a laissé sa carte de visite…

    Et Waris dit que ce n'est pas ce jour là, mais le jour où à l'âge de trois ans, elle a été menée par sa mère en un lieu isolé dans un paysage de rocaille, afin qu'une vieille femme l'excise…

     

    La scène est insoutenable, dans le film : les cris de terreur, de souffrance atroce de l'enfant de trois ans, résonnent dans le paysage de rocailles, et l'on voit le sang sur les cailloux, et la branche épineuse dont la vieille femme s'est servie, ensanglantée… Et un oiseau, un rapace survolant la scène, prêt à fondre sur les petits bouts de chair, le clitoris et les morceaux de lèvres coupés… Insoutenable !

    Waris ne souhaitait pas que l'éditrice raconte l'histoire embellie d'une jeune fille sans ressources à son arrivée en Angleterre, et parvenue au sommet de la gloire, en top model adulée dans tous les grands défilés de mode, et cela pour un public friand de belles et émouvantes histoires de réussite…

     

    La réalité brute, telle quelle… Et avec ces premiers mots avant de parler de l'excision des fillettes, pour dire „j'aime ma mère, ma famille, l'Afrique...“

    Comme si l'amour, comme si aimer les gens, comme si les liens familiaux, tout cela se situait dans une dimension n'ayant aucun rapport avec la dimension des traditions et des pratiques ancestrales, de ce qui doit se faire ou ne pas se faire… Il y a là matière à réflexion…

     

    La force et la pression d'une part, des traditions et des pratiques ancestrales depuis des milliers d'années… Et la force du pouvoir de l'éducation, de l'acquisition des connaissances dans tout ce qui concerne les êtres humains et autres dans leur chair, dans leur intimité, dans ce qu'ils peuvent ressentir au fond d'eux, d'autre part… Ce sont bien là deux forces agissantes et qui s'opposent, dans la réalité du monde…

    Il n'y a que ce pouvoir là, celui de l'éducation et de l'acquisition des connaissances des choses de la vie et des êtres, qui peut faire évoluer les mentalités, les esprits… Pas la violence, pas la brutalité, pas les leçons de morale, pas les religions, pas la crispation, pas la certitude qu'on pense et qu'on agit mieux que les autres, pas la vision que l'on se fait du monde, de la société, des gens, pas ce que l'on croit dur comme fer et immuable et que de surcroît, on veut imposer aux autres…

     

  • Journée de la Femme

          Je lance ici un appel à toutes les organisations qui défendent les droits des femmes... Un appel, un cri de révolte, à propos de la pratique de l'excision des filles dans 28 pays du monde... J'invite chacune de ces organisations à adresser un manifeste avec pétition nombreuses signatures, rendu public, un véritable réquisitoire... À tous les membres des gouvernements et aux autorités des pays où la pratique de l'excision est encore tolérée voire considérée "normale"...

    HONTE A TOUS LES GOUVERNEMENTS DE CES PAYS !

    Et... Savez vous que même en France, il y a actuellement, oui, sur notre territoire, environ 30 000 femmes et filles qui sont excisées, et cela en dépit des lois, des poursuites judiciaires et des condamnations? Les familles de ces filles se rendent d'ailleurs dans leurs pays d'origine durant les vacances scolaires, afin de faire subir à leurs filles ce "traitement"... quand elles ne le font pas chez elles, même, clandestinement.

    Je vous invite à lire cet article : http://www.droitsenfant.com/excision.htm

    Vous verrez notamment dans cet article la liste des pays où l'excision est pratiquée, avec tous les détails ( pourcentage de femmes excisées, lois en vigueur ou en débat, ethnies qui pratiquent l'excision, type d'excision, etc.) ...

    ... Une précision importante :

    La pratique de l'excision n'a rien à voir avec l'Islam. En effet l'Islam interdit et condamne cette pratique, qui existait déjà dans des sociétés africaines ancestrales et anciennes, et qui, selon les régions et les coutumes, a été perpétuée, même après que l'Islam soit apparu en Afrique...

  • La femme mutilée

         Soixante-dix millions de femmes sur cette planète ont subi l'ablation du clitoris (excision)...

    Principalement dans les pays d'Afrique Noire, du Sénégal jusqu'à la Somalie, et dans les régions subsahariennes et du centre de l'Afrique ; et dans diverses autres parties du monde allant du moyen orient à l'Indonésie... Sans compter les communautés disséminées à travers le monde, Europe ou Amérique, où l'on pratique l'excision...

    Si la tolérance est un bien pour l'humanité, il y a des limites et l'excision en est une. L'excision des filles et des femmes ne peut être acceptée, tolérée et encore moins être légalisée. L'excision est une pratique qui doit être dénoncée, combattue et éradiquée... Les exciseurs -qui d'ailleurs ne sont pas forcément des hommes mais aussi dans certaines familles, des femmes elles-mêmes- sont des tortionnaires et ne méritent aucun respect pour leur personne. L'excision est une pratique honteuse, inhumaine, barbare et absurde...

    Il faut savoir aussi que l'excision n'a rien à voir avec l'Islam (sauf sans doute chez des intégristes qui par le passé, avant d'être musulmans, pratiquaient l'excision dans une société cultuelle (sorciers, marabouts, etc.)

    Les seules lignes dans le Coran à ce sujet, condamnent et interdisent cette pratique...

    ... Comment cela se fait-il, que dans les pays où l'excision est pratiquée "couramment" (comme en Egypte par exemple, ou même certains pays d'Afrique Noire pourtant "évolués")... Ces mêmes pays, enfin les gouvernements de ces pays, n'édictent pas des lois pour interdire cette pratique? (Moubarak l'a fait en Egypte, mais les Frères Musulmans subissent la pression des Salafistes)...

    Un gouvernement, qui est-ce qui le fait, sinon le peuple? (à moins que ce soit un gouvernement de dictateur ou de souverain ayant tous pouvoirs)...

    ... Voici la liste des pays dans lesquels il n'existe aucune loi condamnant/interdisant formellement l'excision:

    Ethiopie, Erythrée, Mali, Sierra léone, Somalie et Soudan, où 85 % des femmes sont excisées...

    Gambie, Guinée Bissau, Kenya, Libéria, Mauritanie, Tchad, où une partie seulement des femmes sont excisées (selon leurs origines ethniques et cultuelles),

    Cameroun, Niger, Nigéria, Ouganda, Congo, où moins de 25 % des femmes sont excisées...

    ... Voici maintenant la liste des pays qui ont longtemps pratiqué l'excision des femmes, mais qui récemment (en gros après 1995) l'ont condamnée et l'interdisent désormais :

    Guinée, Djibouti, Egypte (mais il y a encore en Egypte 85% des femmes excisées), Burkina Faso, République Centafricaine, Côte d'Ivoire, Sénégal, Tanzanie, Togo.

    ... En Indonésie (plus de deux cents millions d'habitants) : "ce serait en voie d'interdiction" ... Mais ce n'est pas encore fait, d'autant plus qu'un décret de 2006 interdisant l'excision dans ce pays, a été abrogé en 2008...

    ... Il ne faut pas oublier que dans ces pays qui pratiquent l'excision des femmes et des filles et n'ont pas de loi pour l'interdire, il y a des gens qui combattent, s'insurgent contre cette pratique : ce sont en général des intellectuels, écrivains, poètes, enfin des gens "d'une certaine éducation". Ceux là, il faut leur rendre hommage, recueillir leurs témoignages, lire leurs oeuvres, et les aider dans leur combat contre l'obscurantisme religieux ou cultuel... Dans "ces pays là" ces résistants à l'obscurantisme sont souvent malmenés, emprisonnés voire assassinés... Mais le reste de la population ainsi que ceux qui dirigent, semblent bien s'accorder de ces pratiques ancestrales et "trouvent normal, obligatoire", que les femmes et les filles soient excisées : il faudra du temps pour que cela disparaisse !

    Au début du 3 ème millénaire, 70 millions de femmes de par le monde, excisées, c'est un scandale ! Une aberration ! Une violence faite à l'intimité de la femme ! (Rien que de penser à "l'opération", cela me fait mal "quelque part comme si j'étais une femme" à tel point que j'en ressens en moi le déchirement, la coupure, la douleur, l'humiliation... Et j'imagine au delà du jour où une petite fille subit cela, quelle sera la vie pour elle plus tard, sans ressentir ce qu'il est normal pour une femme de ressentir... La frustration, la soumission au mâle... Oh, quelle horreur, quelle horreur absolue, quelle insulte, quelle salissure à la Féminité !

    Une femme n'est-elle pas, à elle seule, toute la féminité ?

    Exciseurs, j'ose le dire "vous n'êtes pas des humains comme les autres", et s'il y a des femmes parmi vous (et il y en a), alors ces femmes ne sont pas "tout à fait des femmes"... Je vous le dis, exciseurs : les singes qui sont comme vous des primates, "ne font pas ça à leurs petites" !

    Encore faut-il noter que les gens en général dans les pays où l'on pratique l'excision, agissent par habitude ancestrale et par conditionnement cultuel et sociétal, et qu'ils n'ont donc pas la conscience aiguë de la brutalité de leur acte, d'où la nécessité de "déconditionner" ces gens... Mais les plus "irréductibles" doivent être empêchés de force puisque jamais ils ne seront convaincus de la nécessité d'abandonner cette pratique.

    ... Ce que je dis là au sujet de l'excision, il faut le dire ! Et qui osera, oserait... Me contredire, défendre cette pratique ?... Au risque de s'attirer les foudres de tous ceux et celles qui pensent comme moi au sujet de l'excision...

    La tolérance oui, l'horreur non !