élection présidentielle

  • 10 et 24 avril 2022

    … Le dimanche 10 avril 2022 au premier tour de l’élection présidentielle, à coup sûr pour ne pas dire à coup TRES sûr, je ne glisserai dans l’urne ni un bulletin Eric Zemmour ni un bulletin Marine Le Pen…

    Et le dimanche 24 avril si figure au second tour Eric Zemmour ou Marine Le Pen, ni l’une ni l’autre n’aura ma voix…

    En France depuis la période révolutionnaire 1789 – 1799, existe la liberté l’expression, par des prises de parole en public, par des écrits, par des livres publiés… Mais il faut dire qu’à partir du développement des réseaux sociaux et d’internet dès le début des années 2000, la liberté d’expression s’est inscrite dans une dimension qu’elle n’avait jamais eu auparavant et qu’en conséquence elle s’est pour ainsi dire complètement dévoyée, en ce sens que de nos jours n’importe qui peut dire ou écrire ou publier, relayer n’importe quoi y compris le pire, l’inacceptable et cela dans une grande violence, associée à la vulgarité, et de surcroît exprimé dans le mensonge et dans la désinformation…

    De 1789 à nos jours, il n’y eut en France, que durant les années de la Terreur 1793/1794, sous le premier empire de Napoléon, sous la Restauration avec Louis XVIII et ensuite et surtout avec Charles X, puis lors des 10 premières années du second empire (Empire autoritaire 1851 – 1860) et enfin entre 1940 et 1944 avec le régime de Philippe Pétain et de l’État Français de Vichy ; où l’expression libre (parole en public, écrits, livres, journaux) a été censurée et où les gens étaient poursuivis, emprisonnés voire assassinés pour s’être opposés au pouvoir en place…

    Depuis 1958 les partis et présidents au pouvoir, qui se sont succédé : UDR, UDF, UMP, LR, PS et depuis 2017 LREM ; si l’on peut leur reprocher « beaucoup de choses », il faut reconnaître que chacun de ces partis et présidents depuis plus de 40 ans, n’ont jamais censuré ni privé d’expression qui que ce soit (écrits et livres publiés, réseaux sociaux actuellement, parole prise en public, toutes formes d’expression artistique, presse, audiovisuel, etc.) … Sauf bien sûr en ce qui concerne des propos haineux, racistes, xénophobes ou d’une extrême violence et de menace de mort…

    Je ne suis pas sûr, pas sûr du tout, qu’avec le Rassemblement National (ex Front National) au pouvoir, ou qu’avec une majorité se constituant autour d’Eric Zemmour, il en soit de même que jusqu’à présent, pour la liberté d’expression orale, écrite, en publication de livres, sur les réseaux sociaux, et même en ce qui concerne l’expression artistique dans toutes ses formes, si, à l’Assemblée Nationale sont élus des gens autres que ceux que l’on a connus depuis 1958…

    Pour quel candidat, au second tour le 24 avril 2022, un libertaire, voire un anarchiste (notamment un anarchiste inclassable) peut-il – à la limite et contre son gré – voter ?

    Sans doute, je pense – à la limite et contre son gré s’il ne s’abstient pas – pour un personnage masculin ou féminin dont il est sûr que ce président ayant été élu, ne mettra pas en place un système de censure tel qu’il peut le redouter et qui limiterait fortement sa liberté d’expression, d’écrits, de productions artistiques…

    Les élus sont ceux qu’ils sont, le système est ce qu’il est, l’on peut être dans la contestation d’un ordre établi, d’une pensée consensuelle, l’on peut être un révolté… Mais, à partir du moment où l’on a en face de soi des gens de pouvoir et de décision (certes très décriés), qui nous laissent nous exprimer, qui ne nous emprisonnent pas, ne nous poursuivent pas, ne nous font aucun mal physique… Alors oui l’on peut affirmer que dans un pays tel que la France, on n’est ni chez Poutine, ni chez Xi Jinping, ni chez Erdogan !

    Que l’on se le dise, et vous serez tous d’accord avec moi !

     

     

  • Un débat sans grande surprise et décevant...

    ... Sans grande surprise parce que je me doutais bien que ce débat serait d'une grande violence, mais tout de même pas conduit avec autant de "coups de griffes de panthère", de Marine Le Pen et avec autant "d'olive bien huilée dans le fondement", de suffisance et d'aisance provocatrice, d'Emmanuel Macron.

    Ce que je retiens en premier lieu de ce débat quant à sa "philosophie" (notez les guillemets), c'est que le "volet social" argumenté dans ses propositions par Emmanuel Macron, ne pourra être que d'autant plus attaqué, mis à mal, à vrai dire "souverainement aplati" par les lobbies et la finance mondialisée ; qu'il ne l'a déjà été depuis une trentaine d'années sous les gouvernements précédents.

    Il y a bien toute une "symbolique" si je puis dire, avec chacun de ces deux personnages que sont Marine Le Pen et Emmanuel Macron, de deux France différentes, de deux cultures différentes, de deux sociologies différentes :

    L'une, Marine Le Pen, on l'a bien vu dans ce débat, incarne ces millions de Français en colère dont toutes les voix, dont tous les cris, retentissent en écho ; l'écho étant une "photographie tonale" de toutes ces voix, de tous ces cris...

    L'autre, Emmanuel Macron, on l'a bien vu dans ce débat, incarne ces autres millions de Français "bien dans leurs baskets" -mais pas toujours à la bonne pointure soit dit en passant- dont les voix sont rarement des cris ; dont la culture et la pensée se fondent sur un parcours scolaire puis universitaire de formation aux normes établies, un parcours en général "peu accidenté" et qui se poursuit jusqu'à son terme... Et nous avions bien là, dans le débat, avec Emmanuel Macron, l'écho, la "photographie tonale" de ces millions de Français "bien dans leurs baskets"...

    C'est connu : la colère en général propose peu, à vrai dire elle est "tellement colère, la colère", qu'elle ne laisse pas apparaître ce que le propos raisonné, ce que l'argumentation, ce que l'explication, une fois la colère déchirée, pourrait mettre en évidence...

    C'est connu également : la culture et la pensée qui se fondent sur un parcours d'éducation, qui font les "intellectuels", sont "tellement culture, tellement pensée" qu'elles laissent davantage apparaître de la fierté et de la suffisance, que ce qu'elles contiennent...

    Je regrette que Marine Le Pen se soit "cantonnée" dans un discours agressif du genre coup de griffe de panthère, cela durant quasiment tout le débat...

    Je regrette qu'Emmanuel Macron se soit "cantonné" dans un discours de "maître de conférence" et en même temps d'attaquant sûr de lui démolissant son adversaire et à, de cette manière conforter son avantage...

    Les lobbies et les financiers se moquent bien autant de la colère du peuple que des discours de maîtres de conférence ! Au final, dimanche 7 mai au soir, l'on verra que le taux d'abstention sera en fait le reflet ou l'écho d'une "prestation" d'Emmanuel Macron qui aura amené vers les urnes un peu plus de monde que prévu... Mais qui ne fera pas loin s'en faut l'unanimité...

     

     

  • Le "bon chic bon genre" qui triomphe...

    ... Avec le "ralliement" (notez les guillemets) de François Fillon et d'une grande partie des LR à Emmanuel Macron, je comprends d'autant mieux à présent le peu de "porosité" qu'il y a entre les Républicains (ex UMP) et le FN...

    En effet, ce que l'ex UMP ne peut pas saquer, ce qui les dérange autant, c'est, du FN de Marine Le Pen et de Florian Philippot, le côté "anti système", le côté "gauche peuple", le côté anti Europe de Bruxelles et de la mondialisation, du libéralisme débridé, de la domination de la grande finance ; en somme oui, tout cela que l'ex-UMP exècre, combat... de ce côté FN "peuple", peuple qui subit, qui souffre, qui est méprisé et qui, notons le, en partie, s'il ne vote pas FN, vote Jean Luc Mélenchon chez lequel on "retrouve" ce côté "peuple" anti système, anti libéral sauvage, anti Europe de Bruxelles...

    Je ne vois pas comment Emmanuel Macron, ce faux Christ, cet illusionniste, ce libéral sociétal, cet intellectuel des Grandes Ecoles à mille lieues d'une jeunesse et d'un salariat qui souffre et subit, pourra parler à cette jeunesse sans diplômes et réduite à la précarité, des zones rurales et des périphéries des villes ; pourra parler à tous ces gens du peuple qui s'abstiennent de voter ou qui votent Marine Le Pen ou Jean Luc Mélenchon !

    Macron, il ne sait vraiment parler, en fait, qu'à toute cette caste élargie de "bobos", de gens situés "du bon côté de la barrière, accros de produits de consommation de loisirs et de culture et d'équipements technologiques, domotiques, derniers modèles de voiture, aménagement d'intérieur de leur maison et de leur jardin, leur disant à tous ces gens là, que l'Europe ne peut qu'avoir du bon, que la libération de l'économie et du travail va les rendre "plus riches"... Et, à la limite, pour les "moins bien lotis", qu'ils retrouveront une "dignité" dans un travail à 1200 euro/mois ou un CDD à 800 euro "30 heures-c'est mieux que rien ça te remet dans le circuit" !

    A cette jeunesse sur le carreau, à ces salariés modestes, à ces gens du peuple, Macron s'il parle c'est en tenant un discours plat, inconsistant, avec des mots creux!

    Le fait qu'il ait fêté sa victoire du 1er tour comme s'il avait été déjà élu au second, dans cette brasserie branchée de Montparnasse en compagnie de ses "followers" et de toute sa clique... En dit long sur la distance qui le sépare d'un peuple qui souffre et subit, d'une jeunesse sans avenir...

    Le "bon chic – bon genre" qui triomphe, avec de l'illusionnisme et de l'olive bien huilée dans le fondement, ça fait toujours des "lendemains qui déchantent"... et de la brûlure par où ça passe après une digestion difficile...

     

  • La France de Macron dans le sillage du libéralisme lobby-isé...

    ... J'ai sans cesse espéré depuis fin janvier durant toute cette campagne électorale, qu'enfin la France de deux visages, celle de Jean Luc Mélenchon et de Marine Le Pen ; allait réussir à gagner contre la France de deux autres visages, celle de François Fillon et d'Emmanuel Macron...

    Certes la France de Jean Luc Mélenchon et la France de Marine Le Pen n'ont pas la même sociologie, la même culture, la même vision, le même visage... Mais il y a bien cependant et c'est indéniable, du côté de Jean Luc Mélenchon comme du côté de Marine Le Pen, cette rupture très nette avec la France de François Fillon et la France d'Emmanuel Macron, autrement dit, la France du libéralisme économique sous la domination des marchés, de l'Europe de Bruxelles et de l'Allemagne, la France du développement durable et de la croissance ne profitant qu'à la partie la mieux lotie de la population...

    La France d'Emmanuel Macron, qui se veut "sociale et progressiste dans ses valeurs du temps présent" n'en est pas moins celle de toute une "caste élargie" de "bobos" des villes et des zones rurales urbanisées "bien dans ses baskets" et immergée dans le monde de la consommation de masse en équipements loisirs technologies produits culturels habillement sports alimentation vacances restauration spectacles... Une consommation de masse soit dit en passant, qui n'est vraiment accessible qu'à une partie de la population, qui a ses clientèles, qui lance des modes, suscite des engouements et des dépendances... C'est bien cela, oui, la France d'Emmanuel Macron, qui commençait déjà à avoir "le vent en poupe" dès le début de la campagne électorale... Et qui maintenant, depuis le 23 avril, gagne...

    Ainsi la rupture, cette rupture que j'appelai de tous mes voeux, cette rupture avec la France de François Fillon ou la France d'Emmanuel Macron ; ne s'est point faite...

    Ne nous y trompons pas : la France d'Emmanuel Macron est (sera) une résultante, une "déviation" de la France Hollandiste... Elle se présente "nouvelle", "innovante", "En marche" oui... Mais elle n'en demeure pas moins dans le sillage d'une économie libérale mondialisée dominée par les lobbies, elle va peut-être faire baisser le chômage mais au prix d'une pauvreté accrue en nombre, d'une pauvreté tant bien que mal "assistée"...

    Et c'est à cette France là, d'Emmanuel Macron, que se "rallient" François Fillon, Benoît Hamon... et peut-être aussi une partie de l'électorat de Jean Luc Mélenchon... Contre "l'épouvantail" du Front National! Autrement dit comme en 2002 le Front Républicain! (la même chanson)...

    "Je ne marche pas, cette fois, dans cette philosophie" : le 7 mai je voterai blanc !

    Dans les derniers quinze jours de la campagne électorale, quand j'ai vu Fillon "remonter" de 17 à 21, cela m'a énervé... Mais je ne voulais pas non plus voir Macron au second tour... D'ailleurs, j'avais dit ce que je pensais de Macron dès le mois de février...

    Je pète donc "un câble et demi" avec "Macron/Le Pen" plutôt qu'un seul câble que j'aurai pété avec Fillon/Le Pen...

    Sous Sarkozy, Fillon je pouvais pas l'encadrer... Mais quand il a eu son "affaire" fin janvier courant février, qui l'a plombé, j'ai trouvé "vache et indécent" cet acharnement des médias et d'une partie de la classe politique y compris de sa famille politique, à le perdre, l'enfoncer, le calomnier, le salir...

    ... J'exhorte les électeurs de François Fillon, de Jean Luc Mélenchon, de Benoît Hamon... A voter blanc massivement le 7 mai, afin que Macron ne soit élu que par défaut et sans l'adhésion de plus de la moitié des électeurs -s'il doit être élu...

    La réalité c'est que dans ce pays, la France, la majorité des électeurs, au premier tour, se répartit entre Marine Le Pen, Jean Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan... Et donc ne veulent plus de la France du "système" droite classique- ni droite/ni gauche ex hollandiste- droite sociale libérale (c'est tout ça le système)...

    Donc, le seul choix qui reste à faire au second tour, c'est le choix du bulletin blanc qui exprimera le refus du système...

    ... Comme s'il était DEJA élu au second tour à coup sûr... Emmanuel Macron et ses amis ses proches ses followers s'en est allé fêter sa victoire en ce "lieu branché" qu'est cette brasserie du quartier Montparnasse, là où se réunissent les élites du show biz, du monde des artistes et des intellectuels en vue... Suivi par une nuée de journalistes et de photographes... Pour des "Une de grands magazines et de reportages télévisés dans le monde entier" ! Il y avait là une sorte d'"indécence", de "voyeurisme" !

    Quand Nicolas Sarkozy avait fêté sa victoire au Fouquet's en 2007, au moins il était, lui, Nicolas Sarkozy, élu !

    Une raison de plus, cette fête dans cette brasserie de Montparnasse, de Macron et de ses followers... pour voter blanc au second tour !