école

  • L'école et la société

    … L’école progressiste de ces « barbarismes » que sont le « savoir de ceci de cela » dans un apprentissage en dehors de la classe et dans une pléthore de projets, de planifications et d’expériences «innovantes »… Et qui s’articule désormais et de plus en plus, sur la personnalisation, sur une diversification « éclatée » des savoirs (mais plus sur une transmission des savoirs)… Est à l’image de la société toute entière, de la fin du premier quart du 21ème siècle.

    La société actuelle en effet, fonctionne dans tous ses domaines, notamment celui du travail, celui de la relation à l’autre, celui de la famille, celui de toutes les activités humaines, celui de toutes les « façons de faire », des modes, des comportements… Sur le modèle de l’école progressiste.

    L’école et la société sont devenues « massivement inégalitaires », et cela même alors qu’elles se veulent, qu’elles se proclament, s’affichent, se revendiquent « égalitaires »… Mais « égalité » en fait – et de fait – s’apparente ou se confond avec « nivellement » (nivellement plutôt par le bas que par le milieu et encore moins le haut)…

    Cette école et cette société progressistes ne produisent plus que des « héros du jour » qui font tous chacun à leur façon « un carton sur Facebook, sur Instagram, sur les réseaux sociaux » ; ne produisent plus que des banalités montées et arrangées en événements…

    Une école et une société de « likes »…

    Et de « manoufs », de criailleries, de haines, de violences, de négations, de « mal être », de contre – façons, de lapins sortis de chapeaux…

    Et d’œuvres étouffées dans l’œuf…

     

     

     

  • L'école ça devrait être mieux que dans le film "Primaire" !

    … Les débats qui dernièrement ont occupé la scène médiatique, ont fait l’objet de commentaires, de réactions sur les réseaux sociaux, agité l’opinion publique, au sujet de l’école, de la réforme de l’éducation… Et ce que d’ailleurs j’en ai dit moi-même de l’école, des réformes, en date du 3 décembre 2020 “Exit la transmission des savoirs…” ; m’ont fait penser à un film sorti le 4 janvier 2017 “Primaire”, réalisé par Hélène Angel, avec dans le rôle principal la comédienne Sara Forestier…

    Ce film que j’avais vu en salle à l’époque, ne m’a guère émerveillé loin s’en est fallu… Il m’a pour ainsi dire “assez barbé” et cela d’autant plus que les dialogues étaient inaudibles, les paroles, les répliques, trop rapides, les mots “avalés”, l’on ne comprenait rien, rien de rien à ce qu’exprimaient les enfants – déjà que les mômes d’aujourd’hui en âge scolaire on ne les comprend pas du fait qu’on ne leur apprend plus à parler correctement, alors en plus dans ce film c’était encore pire… L’on avait du mal à suivre ce que disait la maîtresse ainsi que les autres personnages du film…

    Le peu que l’on pouvait saisir de ces dialogues inaudibles, par bribes, était d’une vacuité consternante…

    Il me paraît “assez symptomatique” ( et “pertinent” en même temps ) que ce film, trois ans après sa sortie en salle et sa courte saison de diffusion, “semble être tombé au fond des oubliettes”, plus personne n’en parle, et même les Télés ne le sortent pas des tiroirs comme c’est le cas pour bien des films de 3 ou 4 ans d’âge…

    C’est dire si ce film n’a pas même l’ “envergure” (façon de parler) d’un film de télévision grand public!

    Une “fable” enjolivée, à effet d’émotion, pour un public subordonné à une “pensée commune” mais plutôt à vrai dire à un public de “pseudo détracteurs” de cette pensée commune ; une “fable” torchée avec des rires faciles et des propos tout aussi faciles de gosses, qui ne ressemble en rien, en rien de rien, à la réalité du monde de l’école d’aujourd’hui…

    Un film simpliste, survolté, larmoyant, pour des âmes “consensuellement sensibles” !

     

    Dans l’émission de Laurent Ruquier “On n’est pas couché” à l’époque de la sortie de ce film, je me souviens de la critique faite de “Primaire” par Yann Moix et par Léa Salamé, qui semblait “favorable” et dans laquelle, en particulier Yann Moix, “décortiquait” les dialogues…

    Bon sang me disais-je, mais comment il a fait, Yann Moix, pour arriver à suivre, à comprendre ces dialogues inaudibles, ces mots avalés à toute vitesse ! Ces propos de mômes auxquels on n’apprend plus à parler !

    Surréaliste !

     

  • Le salaire des enseignants dans l'Union Européenne

    ... Lors de l'année scolaire 2016/2017 (il y a donc 3 ans de cela -on est dans l'année scolaire 2019/2020), le salaire brut d'un enseignant en lycée était de 2048 euro mensuel. Rappelons le niveau du SMIC en 2019 : brut 1521 euro mensuel, net 1171...

    Cela veut dire que le salaire NET d'un enseignant en lycée est à peu près de 1700 euro mensuel... En France...

    Bon, il s'agit là d'un traitement de début de carrière...

    Par comparaison voici ce que gagne un enseignant débutant en lycée dans quelques autres pays européens (je cite d'abord les pays qui payent le mieux leurs enseignants) :

    - Luxembourg : 5522 mensuel brut

    - Allemagne : 4173 mensuel brut

    - Belgique : 3020 mensuel brut

    - Danemark : 3009 mensuel brut

    - Espagne : 2968 mensuel brut

     

    Et viennent ensuite :

     

    - Pays Bas 2771, Autriche 2645, Suède 2432, Portugal 2326, Italie 2109, Royaume Uni 2086.

     

    La France, donc, au 12 ème rang avec 2048.

     

    ... Si, en NET, on peut dire qu'en France le salaire d'un enseignant débutant en lycée se situe au niveau de 1700 euro mensuel (cela sur la base de la différence qu'il y a entre le SMIC brut et le SMIC net soit 350 euro)... Qu'en est-il du salaire NET perçu par un enseignant débutant en lycée, dans les autres pays européens ? (Je ne pense pas que la différence soit supérieure à 300 euro, je pense qu'elle de moins de 300, j'ignore, je n'ai pas les données)...

     

    Pour quelles raisons au Luxembourg, en Allemagne, en Belgique, au Danemark, en Espagne, aux Pays Bas, en Autriche, en Suède... Et même au Portugal qui n'est pas un pays "si riche que ça"... L'on paye mieux qu'en France, un enseignant débutant en lycée ?

    Est-ce qu'ailleurs qu'en France il faut "plus de compétence? Plus de formation?

    Est-ce qu'ailleurs qu'en France on est "plus exigeant" dans ce que l'on demande à un enseignant ?

    Ces "zones prioritaires" en France (c'est à dire les zones urbaines -ou rurales- réputées "difficiles") n'ont-elles pas leur équivalent dans les autres pays européens ? Avec des "enfants à problèmes" ? De l'incivisme, de la délinquance, des milieux sociaux défavorisés? Les mêmes problématiques liées au chômage des parents, à la déliquescence de la société ?

    Comment ils font, les autres pays européens, pour leurs enseignants placés dans des zones "sensibles" en face de jeunes "difficiles" ?

    Comment les autres pays européens motivent leurs enseignants, en plus de mieux les payer qu'en France ?

    Une question de budget? Liée à ce qu'en "haut lieu" (les gouvernements en place) on pense davantage qu'en France à ce que doit apporter l'enseignement aux jeunes dans la société, pour l'avenir du pays (investissement) ?

     

    A noter que je n'évoque ici que les enseignants en lycée... Les chiffres ne sont en effet pas les mêmes ( inférieurs donc) pour les professeurs des écoles (anciennement instituteurs)...

     

     

  • La lutte des classes, film de Michel Leclerc

    ... Avec Leila Bekhti, Edouard Baer, Ramzy Bedia, Baya Kasmi... Sorti le 3 avril 2019...

     

    ... Soit dit en passant (question d'homonymie), il serait difficile d'imaginer Michel-Edouard Leclerc, grand directeur de Leclerc supermarché, réalisant ce film -pour autant que Michel-Edouard Leclerc eût pu verser dans le cinéma ! (rire)... Mais... Quoique... pourquoi pas si l'on pense à la "politique" de développement de cette grande entreprise qu'est Leclerc "soucieuse selon son PDG, de respecter l'environnement et de se prévaloir d'humanisme, de bonne relation fournisseurs producteurs clientèle, de réalisme sociétal diversifié voire civilisationnel ?

     

    Tout au long du film d'ailleurs, j'ai perçu ce "souci" -bien dans l'air du temps"- de la part de bon nombre de réalisateurs de cinéma, de théâtre, de spectacles, d'artistes, d'intellectuels, de personnages politiques même... Ce "souci" d'un environnement sociétal diversifié (et "pluriel"-ce mot étant "de mode") et dont découle une "pensée", un "consensus" en quelque sorte...

     

    L'on peut avoir le sentiment en voyant ce film, et en ce sens "cela remet les pendules à l'heure", que les préjugés et que les crispations "en prennent un bon coup dans la gamelle" (ce qui est vrai, il faut dire, dans le film)...

     

    Mais la réalité vécue au quotidien, dans ces "environnements difficiles" par les gens, les jeunes en milieu scolaire -public ou privé- par les parents d'élèves, par les enseignants, les éducateurs, les acteurs de la vie publique en général... Ne "colle" pas tant que cela avec ce que l'on voit dans le film.

     

    Une femme avocate et "beur" en couple avec un "anar punk" c'est quand même "un peu fort de café" à "avaler" (quoique cela soit possible -mais peu fréquent à vrai dire)...

     

    Dans l'époque troublée où l'on vit, dans cet environnement de racisme, d'homophobie, d'antisémitisme, de violences gestuelles et verbales, de préjugés et de crispations... Dont les médias et certains partis politiques d'ailleurs ne cessent de parler et de mettre en avant, tout cela étant relayé par les réseaux sociaux... Peut-être que ce film "décoiffe dans le sens d'un vent qui purifie en balayant les scories produites par "l'industrie sociale"...

     

    Le caractère "fusionnel" de ce couple atypique que forment Leila Bekhti en avocate parisienne et Edouard Baer en batteur d'un groupe rock punk anar, est drôle et émouvant... Mais là où s'arrêtent l'émotion et la drôlerie dans la comédie, et le rire qui va avec... Commencent la réflexion et le réalisme lucide, et se profile une vision qui n'est plus celle de la pensée commune, de la pensée qui a cours et qui domine en étant relayée par les médias, les politiques, les artistes à la mode et les intellectuels et les journalistes des plateaux de télévision... Et les réseaux sociaux...

     

    Dans l'époque troublée où l'on vit, il y a ce que personne ou presque ne montre jamais, qui ne fait pas l'objet ni de films ni de pièces de théâtre ni de romans, dont les médias ne parlent que rarement, que les politiques "éclipsent"... Et qui est ce que beaucoup de gens vivent au quotidien "seuls dans leur peau" (et dans ce qu'ils ressentent) dans l'environnement qui est le leur, et qui ont plus souvent que l'on ne le croit, des comportements étonnants, réconfortants à observer, que l'on pourrait qualifier d'héroïques, d'actes d'amour, de solidarité, où le préjugé n'a plus cours, où les crispations n'existent plus... (Il doit bien exister -rire- "quelque groupe anar punk rock" qui chante cette vie là, inconnue et pourtant bien réelle... et qui contribuera à "faire le monde de demain"... Avec quelques poètes...

     

     

  • Le premier homme, d'Albert Camus

    Le premier homme

     

    " Mais il s'était évadé, il respirait, sur le grand dos de la mer, il respirait par vagues, sous le grand balancier du soleil, il pouvait enfin dormir et revenir à l'enfance dont il n'avait jamais guéri, à ce secret de lumière, de pauvreté chaleureuse qui l'avait aidé à vivre et à tout vaincre."

     

    [ Albert Camus, dans "Le premier homme", page 53 collection Folio ]

     

    ... Il y a chez les pauvres qui ne trépignent pas et n'enragent pas, dans le regard qu'ils portent autour d'eux et dans tout ce qui émane d'eux au quotidien, une dignité et une sobriété dans l'expression qui sont bien là une vraie résistance à la violence, au mépris et à l'indifférence des possédants ... C'est sans doute cela, le "secret de lumière"... Et, la pauvreté qui ne trépigne pas et n'enrage pas est chaleureuse parce qu'elle rapproche des êtres qui souffrent, dans le peu qu'il y a à partager... Ce que ne fait jamais la pauvreté qui trépigne et enrage...

    Il y a aussi chez les pauvres qui ne trépignent pas et n'enragent pas, ce qui reste de leur enfance : cette sorte de connaissance des êtres et des choses qu'ils avaient, autant intuitive que dans un imaginaire à eux, et qu'ils ont gardée...

     

    ... Ces pauvres qui trépignent et enragent, s'ils devenaient riches ils seraient sans doute plus vaches que les riches qui nous volent, nous bousculent et nous oppressent... Déjà, dès que ces pauvres là, qui trépignent et enragent, et auxquels tu donnais deux sous ou sortais de l'ornière, le jour où tu n'as plus deux sous à leur donner et que tu ne peux sortir de l'ornière où tu es toi-même... Ils te piétinent, quand ils ne t'enfoncent pas la tête dans l'ornière où tu te débats...

     

    ... Et à la page 163, dans "Le premier homme" d'Albert Camus, ce passage :

     

    "Seule l'école donnait à Jacques et à Pierre ces joies. Et sans doute ce qu'ils aimaient si passionnément en elle, c'est ce qu'ils ne trouvaient pas chez eux, où la pauvreté et l'ignorance rendaient la vie plus dure, plus morne, comme refermée sur elle-même ; la misère est une forteresse sans pont-levis."

     

    ... C'est ce livre "Le premier homme" le dernier ouvrage d'Albert Camus, écrit avant sa mort le 4 janvier 1960, dont le texte était encore en feuillets dans la sacoche qui se trouvait dans la voiture accidentée, à côté de lui... Il avait cessé de vivre, il avait 47 ans...

     

    En 1960 en France tout comme à Belcourt un quartier d'Alger en 1922, à l'école, du moins à l'école primaire, l'on franchissait une sorte de "pont-levis" qui menait à l'intérieur d'une "forteresse" du savoir élémentaire où la pauvreté avait droit de cité, alors qu'au dehors dans la ville et dans le monde, la pauvreté n'avait que le droit de "fermer sa gueule", de "courber l'échine" et de demeurer plus encore que dans l'ignorance, dans un obscurantisme organisé par ceux qui détenaient le pouvoir et l'argent...

     

    En 2018 le "pont levis" est une étroite passerelle branlante... Quand il n'existe parfois plus du tout... Et dans la forteresse du savoir élémentaire, la pauvreté y a un droit de cité plus affiché que réel ; l'ignorance au dehors s'est coiffée de toutes sortes de casquettes aux marques imprimées au dessus de leur visière ; l'obscurantisme organisé par ceux qui détiennent le pouvoir et l'argent s'est revêtu de culture consommable pour tous et de jeux, et d'internet où l'on peut tout être et tout faire au vu et au su de tout le monde comme sur un mur infini où chacun tague sa vie et ses coliques...

     

    ... En 4ème de couverture à la fin :

     

    "Après avoir lu ces pages, on voit apparaître les racines de ce qui fera la personnalité de Camus, sa sensibilité, la genèse de sa pensée, les raisons de son engagement. Pourquoi, toute sa vie, il aura voulu parler au nom de ceux à qui la parole est refusée."