discours

  • Le discours officiel

    … Le “problème” – en fait “énorme” – et qui devrait à mon sens “porter à réflexion”, faire l’objet d’un regard aussi libre que voyant (voyant mais pas forcément “visionnaire”)… C’est que le “discours officiel” ou, plus généralement la “pensée commune – de mode ou d’époque – en somme ce que j’incline, comme d’ailleurs beaucoup de mes compatriotes, à définir “pensée unique” et m’incite à souvent me situer “en dehors des clous”, à “ruer dans les brancards”…

    C’est que le “discours officiel”, celui des gens qualifiés dans leur domaine de compétence, celui des gouvernements (fondés sur la démocratie tendance droite, gauche ou centre), celui des gens qui dirigent, organisent, celui des gens qui sont formés pour nous enseigner, nous éduquer… Est un discours qui, tout comme le discours qui lui est et se fait contraire, contient une part de ce que j’appelle une “vérité intemporelle” ou si l’on veut une “vérité d’ordre naturel”, une “vérité” pour ainsi dire qui se situerait “au delà de la pensée humaine” et en quelque sorte s’apparenterait à une “mécanique universelle” (évidemment très complexe, cette “mécanique”)…

    Il en est ainsi, par exemple, de ces “valeurs culturelles, républicaines, portées par la France d’Emmanuel Macron notre actuel président, de ces mêmes valeurs qui furent aussi portées par la même France du général De Gaulle, de Georges Pompidou, de François Mitterand, de Jacques Chirac…

    Nul ne peut, pas même les gens appartenant aux composantes sociales les plus contestataires, nier, piétiner, invalider, rejeter ces “valeurs” là…

    Mais elles sont – il faut dire – ces valeurs là, davantage de l’ordre du “discours” que de l’ordre de l’agissement… Et c’est de là que vient, que se précise le “problème”…

    Peut-être – je n’en suis pas vraiment si sûr que cela – que le “décalage” entre le discours et l’agissement, à notre époque (années 2010-2020) est-il plus marqué qu’il ne le fut avant, par exemple du temps des années 1980 – 1990… Peut-être…

    Il y a cette part de sincérité, de bonne volonté, dont on ne peut pas dire qu’elle n’existe pas, et qui rejoint cette part du meilleur de soi-même de chacun d’entre nous…

    Et il y a cette part d’obscurité, d’ambiguité, du “moins bon de soi-même” qui est en nous, chacun de nous…

    Et le “discours” qui contient la part de “vérité”, est souvent “instrumentalisé” ou utilisé dans une perspective, un projet, un dessein de domination, de contrôle de la société, de renforcement de pouvoirs déjà existants… Parfois même de prédation…

    Il y a aussi un “problème” avec la réflexion.

    C’est que la réflexion se fait quasiment toujours dans un esprit “manichéen” (entre le bien et le mal, le moral et l’amoral), et qu’elle s’argumente plutôt dans une logique de recherche de l’acceptable, du recevable ; que dans une logique d’interrogation incitant à la recherche d’un passage, d’une voie possible là où rien de probant n’apparaît…

     

     

  • Les faux sceptiques

    ... Les faux sceptiques donnent l'impression qu'ils doutent de l'étanchéité annoncée "média-tambour-battant" des fosses sceptiques...

    Les Télés montrent les fosses sceptiques aseptisées, purodorisées et jamais fissurées, et ne font pas état de la merde qui macère sous le carrelage et dont les gaz se répandent dans l'air qu'on respire...

    Et, pour se faire crédibles les Télés donnent la parole aux faux sceptiques... Ou même parfois aux vrais sceptiques dans la mesure où ces vrais sceptiques lancent des "discours-produits" de consommation qui se vendent au même titre que tant d'autres produits de consommation...

    A en croire les Télés, les fissures des fosses sceptiques quand elles deviennent trop visibles, ont été colmatées dans les règles et il ne faut guère trop s'inquiéter de ces bourrelets qui serpentent sur les parois...

    Tout juste prêter une oreille un moment tendue à l'écoute des propos de ces faux sceptiques parfois invités aux grands débats...

    Soit dit en passant, dans les grands débats, les vrais sceptiques ne sont pas invités...

     

    ... Urgence du changement climatique et de ses conséquences pour les sociétés humaines... Et d'une "déconsumérisation" de la civilisation technologique de progrès et de croissance (mais comment concilier progrès et croissance avec la "déconsumérisation" ?)...

    ... De quoi alimenter les grands débats, et les discours des faux sceptiques...

     

     

  • La force mais aussi et hélas, l'impuissance du monde

    ... L'intervention d'Emmanuel Macron, par son introduction, par les annonces qui ont été faites, par tout ce que contenait cette intervention du début jusqu'à la fin, et la conférence de presse avec les questions et sujets évoqués, des journalistes ; m'inspire la réflexion suivante :

     

    Il y a bien, incontestablement, dans le discours, dans le propos, dans la manière de formuler, dans l'émotion, dans la "vérité" même -si l'on veut- pour ne pas dire "dans une sincérité manifeste"... Et aussi dans un "cadre de réflexion"... Il y a bien, oui, dans le discours d'Emmanuel Macron -comme d'ailleurs de la part de ses prédécesseurs, de François Hollande jusqu'à Charles De Gaulle... "Quelque chose qui sonne bien et fort" -peut-on dire... Et qui suscite autant d'émotion (par les mots utilisés, le langage, le ton, le regard, les gestes) que de réflexion, de prise de conscience, de volonté de "faire pour le mieux", de s'adresser à tous les citoyens tous milieux sociaux confondus...

    ... Par extension, l'on peut dire aussi que les élus de la République, sortis des urnes et constituant une majorité gouvernementale ; que les "figures emblématiques" (les plus en vue, les plus actifs, des différentes formations politiques d'opposition), pour la plupart d'entre eux, ont chacun dans leurs discours, dans leur vision, dans leur manière de formuler, "quelque chose qui sonne bien et fort" et où entre une part de sincérité... (le côté humain dans ce qu'il a de meilleur et de plus vrai en somme)...

    ... Si les idées sont bonnes, si un "certain esprit de vérité", si une incitation à la réflexion et à l'agissement, sont manifestes – ou peuvent l'être, des uns et ou des autres... La réalité du monde est en opposition, en adéquation, en contradiction, avec le monde des idées, des discours, de la bonne volonté des uns ou des autres...

    Et, dans la réalité du monde, la réalité telle qu'elle est dans sa brutalité, dans ce qu' elle a de concret, dans ce que vivent au quotidien les gens en France et partout dans le monde -en dépit de bien de progrès et d'améliorations pour des centaines de millions de gens, puisque dans l'ensemble on vit tout de même mieux (confort, aisance, santé, accès à des biens et des services, en 2019 qu'en 1492)... La réalité du monde donc, ne ressemble pas du tout à ce que portent en eux et en avant les discours et les idées, et ce qu'il peut y avoir de vraiment sincère en chacun de nous...

    Je n'évoquerai que deux choses parmi tant d'autres... L'une très précise concernant l'emploi salarié, les conditions d'exercice d'un emploi et l'âge du départ à la retraite... Et l'autre plus générale concernant la différence qu'il y a entre le revenu du travail et le revenu du capital :

    -Est-ce qu'une caissière de Leclerc qui passe huit heures par jour (ou quatre si elle est en CDD) à scanner des code-barre de produits, qui a 59 ans, a envie -vraiment envie- de travailler jusqu'à 62, 63 ou 65 ans ?

    -Pourquoi ce "silence radio", quasi général et seulement rompu par quelque coup porté sur la marmite de ci de là mais à peine audible parce que noyé dans l'orchestration du monde (ou même intentionnellement étouffé dans le mépris et la condescendance)... Ce "silence radio" sur les revenus du capital, sur les dividendes versés aux actionnaires... Ce même et assourdissant silence sur la domination des lobbies de l'industrie, de l'agro-alimentaire, de la pharmacie, des marchés de la communication, de la santé, de la biologie, de la technologie, du Web (avec Google, Apple, Amazon and Cie) ?

    - Et il y a aussi cette déliquescence du monde et de la société, cette "perte de repères", cette violence dans les propos et dans les comportements, et tout ce qui fait davantage un "individu" qu'une personne humaine...

     

    ... Il y a dans le Verbe, autant de force que d'impuissance... Mais puisqu'il y a la force, alors "que le Verbe soit", tout de même !