clarté

  • Lumière, obscurité

    La lumière est un incendie dont les flammes se confondent en une clarté aussi vive qu’aveuglante…

    L’obscurité est trouée de points lumineux qui, lorsque l’on ferme les yeux après avoir regardé briller les points, forment des arcs en dents de scie ou des demi couronnes se diluant peu à peu dans le noir qui se fait, paupières closes…

    La fourmilière incendiée par la flamme d’un briquet ou d’une allumette, détruite, peut être reconstruite… Mais, reconstruite, résistera-t-elle à l’incendie dont les flammes se confondent en une seule clarté ?

     

  • La clarté, une forme de politesse de l'homme de lettres

    ... Voici ce qu'écrit Bernard Clavel dans Ecrire c'est se vider de sa vie :

    "Ecrire c'est communiquer. Ecrire pour être lu, c'est aussi se donner -si mince soit-il- un espoir de survie. Ce n'est pas manquer de modestie que de le reconnaître, mais c'est avouer, du même coup, son attachement à l'existence et à sa volonté de compenser le risque d'autodestruction par l'espérance qu'une part de ce qui est donné de vie animera d'autres êtres. .../...

    .../... Je sais qu'il n'existe aucune recette d'écriture, que les règles que nous nous imposons aujourd'hui nous paraîtront dérisoires demain, mais il est un mot dont je n'ai jamais accepté de détourner mon regard. C'est en fonction de ce qu'il m'impose que j'aborde tous les autres. Ce mot, méprisé par certains, a dicté sa loi à de nombreux auteurs ; je l'ai retrouvé chez deux grands écrivains de caractères fort différents, mais qui se rejoignent à travers le cristal limpide dont il est constitué : la clarté, dit Jules Renard, est la politesse de l'homme de lettres. Pour sa part, Roger Martin du Gard écrit : il est un minimum de clarté qui est une forme de politesse. "


     

    ... "Ecrire pour être lu, ce n'est pas manquer de modestie que de le reconnaître"... Voilà qui "cloue le bec" à tous ceux, à toutes celles qui, autour de nous, dans notre entourage de famille, d'amis et de connaissances, ne font que critiquer, infirmer, méconnaître ce besoin d'écrire...

    Encore faut-il -et je ressens la même chose que Bernard Clavel- que ce soit bien la clarté qui domine... dans une œuvre d'écriture... Cette clarté qui n'a rien à voir avec une éclatante lumière qui séduit et aveugle (et qui est une imposture), cette clarté qui, effectivement, comme le disent Jules Renard et Roger Martin du Gard, se doit d'être "une forme de politesse de l'homme ou de la femme d'écriture" ; c'est à dire la marque profonde, permanente, de la sincérité, de l'absence totale d'hypocrisie ; l'expression de ce qui en soi, peut faire que l'Autre se sente concerné, touché, et cela même en dépit de la différence de sensibilité et de caractère qui sont les siens... C'est bien cela la clarté...