big data

  • Geôliers et miradors virtuels et ou réels...

    ... Fichage, systèmes de vidéosurveillance, flicage, récupération de données personnelles afin d'établir un profil, un portrait, pouvant être utilisé à diverses fins et selon des objectifs avouables ou non... Enfin tous ces "neunoeils" qui voient tout jusqu'au tréfonds de nos émotions, de nos sensibilités?...

    Cela me gêne autant que cela ne me gêne pas... Du moment que je ne fais de mal à personne en particulier, n'émettant jamais de propos haineux contre qui ou quoi que ce soit, n'exprimant que ma pensée sur toutes sortes de sujets y compris les plus sensibles ou les plus controversés tant de société, de politique ou religieux...

    Comment je suis "catalogué", étiqueté, normatisé et à quelle fin ? ... Je m'en "préoccupe sans m'en préoccuper"...

    Au temps du roi soleil par exemple, l'on était bien écouté, épié dans les tavernes, dans la rue, pour les opinions et pour les propos que l'on tenait en public... Est-ce que pour autant l'on risquait la potence ou la prison à coup sûr? Cela n'était le plus souvent qu'une fiche de police établie, de renseignement, de simple indication bien sûr exploitable mais pas forcément utilisée par le pouvoir, par l'autorité en place qui "avait fort à faire" de ces milliers de données récupérées et transmises, d'autant de sujets de Sa Majesté ou de citoyens des temps d'après la révolution, de Napoléon, de l'Empire, de la République... Ou même de la France de Vichy... Ou de la France d'aujourd'hui...

    Bon bien sûr, cela me paraît évident : dès lors que l'on publie un peu partout, sur les réseaux sociaux, Twitter, Facebook, Instagram, ou dans des forums du Net, des photos de famille, de ses enfants, de ses amis, de ses voisins, enfin des choses vraiment intimes et personnelles telles des anecdotes relatives à notre vie quotidienne... Censées n'être vues et partagées que par des proches, amis, parents, connaissances constituant un groupe, une communauté de gens choisis et inscrits en tant qu'amis, que membres... L'on donne alors de l'eau au moulin (qu'on ne donnerait pas si l'on se protégeait en évitant la diffusion de photos et d'écrits trop personnels d'ordre de la "sphère privée")...

    Mais où en vérité se situe vraiment la limite de ce qu'il convient ou ne convient pas de publier, d'exprimer, de montrer ? N'est-ce point à chacun de définir lui-même en quel endroit se situe la "frontière" sachant que cette "frontière" peut être mouvante selon la géographie ou selon l'environnement qu'elle rencontre ?

    Et est-ce que se résoudre à n'être rien, à ne rien faire, à ne rien oser... Autrement dit -et je le dis pardonnez moi l'expression- "pas bouffer pour pas chier"... C'est "vivable" ?

    ... L'une des raisons de vivre n'est-elle pas -si je puis ainsi m'exprimer- de "s'exister en sachant bien que s'exister ne nous fera pas pour autant exister ; et en espérant qu'on sera existé, existé de la même manière que le gosse à l'école dont la maîtresse a accroché le dessin sur le mur de la classe" ?

    ... A partir du moment où l'on "s'existe" (ou l'on "est existé") l'on n'est plus totalement protégé (et si l'on pouvait l'être alors, la protection intégrale serait un mur très haut et circulaire délimitant un espace étroit où nous serions enfermés, soit la pire de toutes les prisons, pire que les prisons du roi soleil, pire que les geôliers et les miradors virtuels qui attentent à nos libertés)...


     


     

    ... Le proverbe (ou sentence) qui dit "pour être heureux vivons caché", n'entre trop guère dans ma "philosophie" (de la communication, de la relation)...

    Car dans mon idée, "vivre caché" n'est pas vraiment "vivre heureux" ! C'est un peu comme si je devais par la force des choses ou par un choix que je me serais imposé alors qu'il me coûte, n'avoir qu'un mur devant moi comme interlocuteur, ou un arbre ou une vache ou un perroquet (quoique l'arbre, la vache ou le perroquet soient quand même des êtres vivants -donc "un peu mieux que le mur"-rire) ...

    Causer à un mur, ou se sourire/s'intensément longuement regarder son visage  dans une glace, ça n'a jamais été pour moi, intéressant et "porteur"... Le mur, j'aurai plutôt envie de prendre une masse et de le défoncer !

    ... De toute manière, "Neunoeil", qu'il ait été celui de la police du Roi Soleil, ou qu'il soit celui de la base de données Big Data... Même si tu vis en ne parlant qu'au mur, il viendra toujours te chercher, aussi caché, aussi retranché que tu sois au fond de ton terrier dans lequel tu "cookouningue" seul ou en compagnie de tes proches...


     

  • Sentience

    ... Dans l'Oeuvre au noir, de Marguerite Yourcenar, à la page 50 je lis cette phrase :

     

    " ... Le peuple aveugle et sentient des racines..."

     

    J'avoue -dois-je dire "humblement"?- avoir été tout à fait dérouté par ce terme de "sentient"...

    Je découvre donc pour la première fois de ma vie, ce mot "sentient"... Qu'il me sera tout de même par la suite, dans mes écrits, difficile d'utiliser car je ne pense pas me familiariser avec ce mot...

    Bon... "on en apprend tous les jours" !

     

    "Sentient"... De "sentience"...

     

    Définition (bien sûr j'ai cherché) :

     

    Capacité d'éprouver des choses subjectivement, d'avoir des expériences vécues.

    Les philosophes du XVIII ème siècle utilisaient ce concept pour distinguer la capacité de penser, de la capacité de ressentir...

     

    ... D'ailleurs, "sentience" (et "sentient"), dans l'espace de rédaction -forum, facebook, etc...(quand on clique sur "coller" -coller le texte à partir d'un fichier open office ou word- ) ou quand on rédige directement dans l'espace... Le mot "sentience" non reconnu par les logiciels censés corriger, se trouve souligné d'un trait rouge ondulé, au même titre qu'une faute que l'on ferait... (avant de cliquer sur "publier")...

    Et "sentience" ne figure pas non plus dans certaines éditions du Larousse...

     

    ... C'est dire de "l'intelligence artificielle" de ces logiciels – robots censés donner l'orthographe correcte d'un mot...

    Et par extension, peut-on dire, de "l'intelligence artificielle" tous secteurs et domaines et applications confondus, de tous ces robots qui tous autant qu'ils sont, ont une "mécanique" fondée sur du conforme, de la norme, du reconnu, du canevas, tout cela intégrant des nuances, des particularités, et soit-disant, de la "personnalisation"...

    Rien ne vaudra jamais un "bon cerveau humain" bien naturel, qu'aucun ordinateur, qu'aucune machine si sophistiquée et si "intelligente" soit-elle, ne pourra égaler...

    Par contre -et c'est cela le plus effrayant- "dépasser" oui... (dépasser sans avoir égalé)...

    Un exemple, à lui seul déjà édifiant : "Big Data" ( plateforme de diffusion de données en quantités si volumineuses, qu'elle dépasse l'intuition et les capacités humaines d'analyse )...

     

    ... Mais Big Data n'égale pas l'intelligence naturelle et intemporelle (en un mot donc la "sentience") du peuple des racines, du peuple des orchidées, du peuple de tout ce qui est tige, feuille, épi, fleur ; du peuple de tout être vivant sur le sol, dans l'eau et dans l'air ...