artiste

  • Un écrivain ou un artiste dans la politique

    … Un écrivain qui s’engage politiquement, en créant un parti autour de lui et en se présentant à une élection, présidentielle notamment ; fait là un choix d’orientation dans sa vie publique, ne pouvant qu’impacter la portée de son œuvre dans un sens qui n’est peut-être pas celui qu’il souhaitait au fond de lui même lorsqu’il n’était pas engagé…

    Éric Zemmour n’aurait donc pas dû, à mon sens, se présenter à l’élection présidentielle, et d’ailleurs tout écrivain étant, plus que romancier, essayiste, s’exprimant sur des sujets d’actualités, et auteur de chroniques en rapport avec l’actualité, ou abordant des thèmes de société… En s’engageant politiquement, ne donne plus le même sens à son œuvre qui cesse alors d’être « purement littéraire »…

    Cependant un écrivain peut avoir – et exprimer – sa vision du monde et de la société, mais, et de même un artiste, il ne doit pas, par exemple, lors d’une campagne pour une élection, soutenir tel ou tel candidat par le biais d’un spectacle grand public « en soutien de ce candidat »…

    Cela dit, l’on voit rarement un romancier – dont l’œuvre est essentiellement faite de romans-

    s’engager politiquement (Pour un artiste étant un personnage de scène – chanteur, humoriste, acteur, comédien - c’est « moins rare »)…

    La politique et l’art, ou la politique et la littérature, pour moi « ça ne va pas très bien ensemble » du fait que la littérature est « affaire de pensée, de réflexion, de philosophie, de poésie, de transmission de connaissances, de style personnel, de travail d’écriture » et donc, par tout cela, est « indépendance, liberté d’esprit, non soumission à quelque « ordre de pensée » que ce soit en rapport avec ce qui dans le monde et à telle époque, domine, s’impose en impactant les opinions…

     

  • Quelle sorte de privilégié, un artiste peut-il être ?

    ... "Un artiste qui vit de son art, qui vit où il veut, qui vit comme il l'entend, sans dépendre de personne, c'est un privilégié qui n'a pas le droit de parler pour les autres"...

     

    [ Léo Ferré ]

     

    ... C'est un privilégié non pas dans le sens du Système car s'il l'était, privilégié dans le sens du Système, il ne serait plus un artiste mais un artisan ou un ouvrier ou un imposteur qui a du succès, de la notoriété et une clientèle...

    L'artiste qui vit de son art est un privilégié dans la mesure où il a le public qu'il lui faut afin de gagner de quoi vivre.

    Les privilégiés dans le sens du Système, eux, ont le droit de parler pour les autres, ils sont d'ailleurs écoutés, bien au devant de la scène qu'ils occupent et à la place qui leur a été donnée, en face d'un public le plus élargi possible...

    En tant que privilégié qui n'a pas le droit de parler pour les autres, l'artiste n'est toléré, par le pouvoir en place, que dans la mesure où ce qu'il exprime et produit, participe tant soit peu à une "économie de marché"...

    Le pouvoir en effet, s'appuie sur l'économie de marché dominante aux mains des décideurs, et, avec pour fond ambiant dans le tableau, de l'idéologie, de la religion, de la bimbeloterie... Et en ce sens, l'artiste privilégié, est "un animal en voie de disparition"...