Réflexion sur l'abstention

… Il est possible qu’au soir 20h du dimanche 24 avril 2022, lorsque tous les bureaux de vote seront fermés ; qu’environ 30 % des électeurs se seront abstenus ou auront déposé dans l’urne un bulletin blanc ou nul…

Quelle légitimité, alors, avec un taux de participation plus proche de 60 % que de 70 %, pour le président – ou la présidente – élu(e) ?

Notamment avec, deux mois plus tard, lors de l’élection des députés de l’Assemblée Nationale, la constitution d’une majorité parlementaire autour du président ou de la présidente élu(e)…

En effet, quelle majorité, avec un tiers, par exemple, d’élus du Rassemblement National ; un tiers d’élus de la gauche de Jean Luc Mélenchon et un tiers d’élus de la République en marche ?

Il y a bien à mon sens, deux argumentations aussi justes et aussi pertinentes l’une que l’autre, au sujet de l’abstention – ou du vote blanc ou nul :

La première est celle qui s’appuie sur le fait évident que, si l’on se déclare indifférent ou opposé à la politique de l’un comme de l’autre, et qu’en conséquence l’on refuse de prendre parti et de s’abstenir ; alors dans la réalité comme dans le fait, la politique de l’un ou de l’autre s’intéressera forcément et obligatoirement à nous qui avions exprimé notre indifférence, ou notre « non choix »…

La deuxième est celle qui se fonde sur l’idée que, si une partie des électeurs refuse de choisir en s’abstenant, le président ou la présidente élu(e) n’aura pas d’autre légitimité que celle conforme à la règle selon laquelle le président ou la présidente élu(e) obtient 50 % plus une voix, des électeurs ayant exprimé leur choix…

La première argumentation implique que l’on doit faire un choix, parce que la politique menée aura un impact sur notre vie quotidienne.

La deuxième argumentation implique une remise en cause de la légitimité de l’élection de l’un ou de l’autre… Mais il est certain que cette légitimité remise en cause dans le ressenti de la population, sera reconnue dans la règle qui prévaut, et ne pourra donc pas être contestée…

Reste la question de la responsabilité ou de l’irresponsabilité de l’électeur en face du vote à exprimer…

N’est-on pas responsable de son irresponsabilité ?

 

 

abstention

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