Pour qui en vérité, le monde d'aujourd'hui est-il fait ?

… Quoi que l’on en dise sur les progrès réalisés, en matière d’ accueil, d’ aménagements et d’ accès à des lieux publics, à des locaux ; en assistance personnalisée, en appareillages de mobilité pour les déplacements, en faveur des handicapés…

 

Et d’une manière générale si, aujourd’hui, les personnes vieillissantes fragilisées, les personnes de tous âges (dont des très jeunes) atteintes de maladies invalidantes, les personnes en difficulté de recherche d’emploi, en situation de précarité, de solitude, d’isolement, de souffrance, de deuil… Peuvent être « mieux aidées » qu’elles ne l’étaient, par exemple au début du 20ème siècle (et encore durant la seconde moitié de ce même 20ème siècle)… En France et dans l’Union Européenne…

Il n’en demeure pas moins que le monde d’aujourd’hui tel qu’il est, tel que l’on y vit au quotidien, dans la consommation, dans les déplacements, dans les loisirs, dans le travail, dans la plupart des activités, dans la relation avec les autres (les liens de relations de nécéssité, d’amitié, familiaux, amoureux etc. …) est essentiellement et surtout conçu et organisé pour les personnes qui ne sont pas en situation de précarité, de souffrance, de solitude, d’isolement, de handicap, de maladie invalidante, de vieillesse et de fragilté, de mauvaise santé, de difficulté de recherche d’emploi, de logement, de « galère » comme on dit…

 

Autrement dit – oui il faut le dire- le monde tel qu’il fonctionne, tel que l’on y vit aujourd’hui, est fait pour des gens de 20, 30, 40 ans et si on veut jusqu’à 60/70, en bonne santé (et qui sont « bien foutus » de corps, de visage, d’allure) qui ont un travail, des amis, des connaissances, une « vie sociale en somme », et qui « consomment » (alimentation, équipements, loisirs, services)… Des gens que l’on voit, le long des grands chemins de randonnée, à pied ou en vélo tout terrain , qui vont au restaurant, au cinéma, au théâtre, dans les lieux de détente…

Pour s’en convaincre de tout ce que je dis là, il suffit de se rendre par exemple dans un DECATHLON et de parcourir les allées de ce magasin, les rayonnages, les produits, vêtements, équipements proposés… « Ça donne une idée » de « pour qui le monde est fait, finalement – enfin, « essentiellement fait »)…

 

Disons le aussi : les personnes entrant en situation de précarité, de maladie, d’isolement, de handicap, de solitude, de perte d’emploi… Qui auparavant, se trouvaient en bonne santé et avaient « une vie sociale », des amis, des connaissances, voient en général se rétrécir assez considérablement leur cercle de relations (les amis « se font la malle »)…

 

Alors, de grâce, les personnes qui jouissent encore d’un « capital de santé, de relative bonne fortune », arrêtez de « faire un caca nerveux » au sujet de ce qui vous est désagréable à devoir subir dans votre quotidien de vie mais qui ne remet pas fondamentalement en cause votre « capital de santé et de relative bonne fortune » encore intact en dépit de quelques accrocs ! »

 

Bien sûr on peut toujours dire, du monde d’aujourd’hui, des inégalités de condition des uns et des autres, que ce monde a été le même par le passé, de tous temps…

Mais sans doute de nos jours, les innovations technologiques et les modes de vie et de consommation, les environnements sociaux, ont « changé la donne » ou « redimensionné » les inégalités dans un espace de relation différent des espaces de relation précédents…

 

 

 

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