La force mais aussi et hélas, l'impuissance du monde

... L'intervention d'Emmanuel Macron, par son introduction, par les annonces qui ont été faites, par tout ce que contenait cette intervention du début jusqu'à la fin, et la conférence de presse avec les questions et sujets évoqués, des journalistes ; m'inspire la réflexion suivante :

 

Il y a bien, incontestablement, dans le discours, dans le propos, dans la manière de formuler, dans l'émotion, dans la "vérité" même -si l'on veut- pour ne pas dire "dans une sincérité manifeste"... Et aussi dans un "cadre de réflexion"... Il y a bien, oui, dans le discours d'Emmanuel Macron -comme d'ailleurs de la part de ses prédécesseurs, de François Hollande jusqu'à Charles De Gaulle... "Quelque chose qui sonne bien et fort" -peut-on dire... Et qui suscite autant d'émotion (par les mots utilisés, le langage, le ton, le regard, les gestes) que de réflexion, de prise de conscience, de volonté de "faire pour le mieux", de s'adresser à tous les citoyens tous milieux sociaux confondus...

... Par extension, l'on peut dire aussi que les élus de la République, sortis des urnes et constituant une majorité gouvernementale ; que les "figures emblématiques" (les plus en vue, les plus actifs, des différentes formations politiques d'opposition), pour la plupart d'entre eux, ont chacun dans leurs discours, dans leur vision, dans leur manière de formuler, "quelque chose qui sonne bien et fort" et où entre une part de sincérité... (le côté humain dans ce qu'il a de meilleur et de plus vrai en somme)...

... Si les idées sont bonnes, si un "certain esprit de vérité", si une incitation à la réflexion et à l'agissement, sont manifestes – ou peuvent l'être, des uns et ou des autres... La réalité du monde est en opposition, en adéquation, en contradiction, avec le monde des idées, des discours, de la bonne volonté des uns ou des autres...

Et, dans la réalité du monde, la réalité telle qu'elle est dans sa brutalité, dans ce qu' elle a de concret, dans ce que vivent au quotidien les gens en France et partout dans le monde -en dépit de bien de progrès et d'améliorations pour des centaines de millions de gens, puisque dans l'ensemble on vit tout de même mieux (confort, aisance, santé, accès à des biens et des services, en 2019 qu'en 1492)... La réalité du monde donc, ne ressemble pas du tout à ce que portent en eux et en avant les discours et les idées, et ce qu'il peut y avoir de vraiment sincère en chacun de nous...

Je n'évoquerai que deux choses parmi tant d'autres... L'une très précise concernant l'emploi salarié, les conditions d'exercice d'un emploi et l'âge du départ à la retraite... Et l'autre plus générale concernant la différence qu'il y a entre le revenu du travail et le revenu du capital :

-Est-ce qu'une caissière de Leclerc qui passe huit heures par jour (ou quatre si elle est en CDD) à scanner des code-barre de produits, qui a 59 ans, a envie -vraiment envie- de travailler jusqu'à 62, 63 ou 65 ans ?

-Pourquoi ce "silence radio", quasi général et seulement rompu par quelque coup porté sur la marmite de ci de là mais à peine audible parce que noyé dans l'orchestration du monde (ou même intentionnellement étouffé dans le mépris et la condescendance)... Ce "silence radio" sur les revenus du capital, sur les dividendes versés aux actionnaires... Ce même et assourdissant silence sur la domination des lobbies de l'industrie, de l'agro-alimentaire, de la pharmacie, des marchés de la communication, de la santé, de la biologie, de la technologie, du Web (avec Google, Apple, Amazon and Cie) ?

- Et il y a aussi cette déliquescence du monde et de la société, cette "perte de repères", cette violence dans les propos et dans les comportements, et tout ce qui fait davantage un "individu" qu'une personne humaine...

 

... Il y a dans le Verbe, autant de force que d'impuissance... Mais puisqu'il y a la force, alors "que le Verbe soit", tout de même !

 

 

société discours propos

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