Désolé de quitter ce monde ?

… Alain Delon né le 8 novembre 1935, âgé aujourd’hui de 85 ans, dit qu’il quittera ce monde sans être désolé, parce qu’il déteste cette ère actuelle où tout est faux, où tout a été remplacé, où il n’y a aucun respect de la parole donnée…

Bien que partageant – pour l’avoir moi-même constaté – ce que dit, de ce monde, Alain Delon… Je ne suis pas pour autant, quand bien même pire serait à voir encore, comme lui, désolé de devoir un jour le quitter, ce monde…

En effet, il me sied d’y vieillir le plus âgé possible, en ce monde tel qu’il est, ne serait-ce que pour voir “comment ça va se goupiller l’histoire là, en cours, telle qu’elle se déroule sous mes yeux de témoin de cette époque”…

J’enrage à l’idée du jour à partir duquel je ne verrai plus rien de ce qui se passe…

J’envie – même si je m’interroge sur leur avenir – les jeunes nés au début du 21ème siècle, et plus encore les très jeunes enfants nés dernièrement… Qui seront vieux dans des années où je serai mort depuis longtemps, qui verront ce que je ne verrai pas…

Il me semble qu’en tant qu’artiste ou écrivain, une femme ou un homme du temps présent, en sa qualité d’artiste ou d’écrivain et s’il est aussi témoin de son temps, ne peut se désintéresser de ce que vont devenir les gens autour de lui, le monde, la société…

Bien sûr il y a tout cet imaginaire que l’on peut avoir en soi – ou se “construire” en soi en fonction de ce que l’on voit et ressent, selon aussi une capacité de réflexion, une sorte de “voyance” qui peut nous venir – ou une “prescience” ou une “intuition”… Mais qui, il faut bien le dire, ne nous révèlera pas, ne mettra jamais sous nos yeux, ce que nous ne verrons pas et qui se fera, se réalisera, que ce soit meilleur ou pire ou différent…

Meilleur, pire ou différent, ce qui sera, ce qui se fera ? Ce n’est pas ce qui m’importe le plus même si je souhaite que ce soit meilleur – ce dont je doute…

Je penche plutôt pour ce qu’il y aura de différent et qui est à mon avis, ce qu’il y aurait de plus intéressant à pouvoir connaître…

La certitude en soi, que ce sera différent, c’est déjà un début de réponse pouvant rendre le “grand saut” dans l’Inconnu, “un tout petit peu moins dramatique”… Il restera toujours le regret…

 

 

 

inconnu regret

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