Littérature et langage

... Les tenants et inconditionnels de la littérature française dans les formes les plus pures, les plus dépouillées et les plus ciselées... Ceux et celles qui jamais n'usent de néologismes, de tournures ou de formulations personnelles, de mots ou de termes inventés, parfois d'incorrections grammaticales délibérées dans un contexte particulier, de très longues phrases de structure complexe, d'accentuations répétées telles que des points de suspension, des guillemets, des tirets, etc. ...

Ceux et celles dont les écrits, dont les livres qu'ils publient, que ce soient des romans ou des recueils de nouvelles ou des récits ; sont d'un bout à l'autre, page après page, de cette fluidité qui les rend agréables à lire...

Disent, affirment tous, que le Français, avec ses dizaines de milliers de mots, sa grammaire, est suffisamment riche pour pouvoir tout exprimer dans toutes les nuances... Et qu'il n'y a donc nullement besoin d' "inventer" quoi que ce soit, et encore moins de se livrer à "quelques coups de canif dans le contrat"...

Argument imparable que celui là ! En effet, que répondre à cela ?

Fondamentalement, ils ont raison, mille fois raison, les tenants et inconditionnels de la littérature française dans les formes les plus pures, les plus dépouillées et les plus ciselées (donc, les formes qui ne sont pas "baroques")...

 

Que pensent à ce sujet, les correcteurs professionnels, indépendants ou travaillant pour une maison d'édition ; ces correcteurs auxquels font appel des auteurs souhaitant soumettre leur manuscrit à un éditeur ?

Se limitent-ils à seulement corriger les fautes d'orthographe et de grammaire, ou bien proposent-ils des arrangements, des modifications, de telle sorte que le texte, remanié, devienne finalement "comme un bon devoir de Français de premier de la classe", bien dans les normes, expurgé de ce qui le rendait, ce texte, "atypique", dans les formulations, les termes, les locutions, le style, le langage? ...

 

... S'ils ont fondamentalement raison, les inconditionnels, la question se pose cependant, de ce qu'ils apportent en tant qu'écrivains -autre que d'eux-mêmes, autre que de la qualité, de la pertinence et de l'impact de leur œuvre- à la littérature française ?

Et la même question, aussi, se pose, de ce qu'apporte à la littérature française, une œuvre "atypique" (autrement dit "en dehors des clous, hors norme") ...

La question est d'autant plus préoccupante que l'Atlas des langues en danger ou en voie de disparition, fait état dans le monde d'aujourd'hui, de 2500 langues disparues au cours des siècles et millénaires passés; dont 230 éteintes depuis 1950... Le rythme de disparition des langages (et de leurs écritures) s'accélérant depuis le début du 21 ème siècle...

Selon une projection établie par des scientifiques, spécialistes de l'évolution des langages, en l'an 3000 il n'existera plus aucune des langues aujourd'hui parlées et écrites dans le monde... Bien sûr ce n'est là qu'une hypothèse, qu'une probabilité...

Qu'est-ce qui fait qu'une langue finit par s'éteindre et disparaître ? Y-a-t-il un lien entre l'existence, l'usage, la diffusion d'une langue... Et sa capacité à évoluer (et dans quel sens et avec quelle finalité)... Y'a-t-il un "parallèle" entre langage (et écriture de ce langage) et civilisation?...

On le sait, des civilisations ont disparu...

On l'observe, des langues disparaissent...

 

 

 

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