Collusion entre religions et vie sociale, économique et politique

 

     Toutes les grandes civilisations d'avant l'ère Chrétienne, d'avant les Musulmans, les Juifs, les Bouddah... érigeaient d'immenses monuments à la gloire de divinités et pratiquaient des offices, des cultes ; offraient des sacrifices, en l'honneur de toutes ces divinités...

Et l'existence de ces cultes et de ces pratiques impliquaient dans la vie quotidienne, sociale, familiale et économique même, tout un ensemble d'obligations, d'adhésions, de présence, d'agissements codifiés, organisés selon une sorte d'éthique ou de “bien pensance” imposée à tous... D'où le lien entre d'une part la vie matérielle et pratique c'est à dire le travail, les besoins de chacun, les évènements familiaux ou sociaux, la politique et l'économie ; et d'autre part la vie cultuelle ou spirituelle organisée autour de la ou des divinités...

Ce lien si puissant et si indissoluble s'imposait de lui même et toutes les sociétés humaines le reconnaissaient comme l'air que l'on respire, l'existence de la nuit et du jour...

Puis au delà des Incas et des Mayas en Amérique, au delà des Mésopotamiens et des Egyptiens au Moyen Orient, au delà des Grecs et des Romains en Méditérranée, au delà des Etrusques et des Celtes en Europe, au delà des civilisations d'Océanie, de l'Inde et de l'Asie et de l'Afrique... Et peut être d'autres civilisations encore plus anciennes... Vinrent les Juifs, les Chrétiens, les Musulmans, les Bouddah... Qui “essaimèrent” et eurent pour objectif de se répandre dans les différentes parties du monde, en particulier les Chrétiens et les Musulmans.

Partout où les “grandes religions” s'étendaient et ralliaient les peuples (souvent par la force), elles dominaient la vie sociale, politique, économique...

Et le lien entre le temporel et le spirituel se renforçait...

Il est une question entre toutes, outre celle posée par la terrible réalité de la guerre au nom d'un Dieu (et ses implications d'ordre stratégique et économique ou de revendication de puissance et d'hégémonie)... Une question qui m'interpelle : c'est celle de cette réalité qui existe depuis le fond des âges humains, et qui consiste en l'édification d'immenses monuments à la gloire de divinités puis d'un Dieu...

Il faut voir déjà ce qui reste de ce que les Mayas, les Incas, les Mésopotamiens, les Egyptiens, les Grecs, les Romains, les Etrusques, les Celtes, les civiliations d'Océanie, d'Asie et d'Afrique ont construit...

Il faut considérer ensuite ce que les Chrétiens, les Juifs, les Musulmans et les Bouddah ont édifié...

... Et la différence qu'il y a entre tous ces grands et somptueux monuments ; et les demeures et habitations personnelles des gens (à l'exception toutefois des palais de rois, de princes ou de seigneurs ou de gouvernants)...

Tant de travail, d'énergie, de dépense pour édifier ces monuments ! Et que n'eût-on fait pour la vie pratique des gens, si l'on n'avait point déployé une telle somme d'énergie et de travail et de dépense... Pour ces “choses de l'au delà” et ces Dieux ou divinités!

Il n'y a que chez l'espèce humaine que l'on voit cela! Il semble que l'espèce humaine soit dotée d'une forme d'intelligence qui n'est pas celle qui existe communément, universellement et intemporellement... Et qui est celle de tous les autres êtres vivants de ce monde (et peut-être d'ailleurs)...

La forme d'intelligence de l'humain (et qui pourrait aussi s'apparenter à celle d'une autre espèce quelque part dans l'univers)... Serait dirais-je, une sorte d'”aberration” (ou d'exception) aux lois fondamentales qui régissent la vie en général et sous toutes ses formes...

Alors d'où viendrait cette “aberration” ou exception? Comment et à partir de quoi s'est-elle produite?

Pourquoi “faut-il” qu'il y aurait eu un Dieu, un Créateur, une “essence supérieure”... Et dans ce cas, pourquoi y-a-t-il deux formes d'intelligence si différentes (et en même temps si “équivalentes” en complexité et en organisation), celle de l'humain d'une part et celle de tous les autres êtres vivants d'autre part?

Dieu, la divinité, le créateur, l'essence supérieure... C'est à mon avis pour pallier à une “insuffisance” de notre forme d'intelligence à nous les humains...

Reste à savoir si cette “insuffisance” demeurera toujours une réalité?

Des peuples très anciens en Amérique, en Océanie, en Patagonie, en Europe, en Afrique et partout dans le monde, avaient pour croyance de détenir leurs connaissances et leur technologie... D'êtres “venus de l'espace” (forme de divinité ou réalité ?)

Mais ces êtres “venus de l'espace”, qui les explique? Qui sait d'où ils viendraient, connaîtrait leur histoire? (Ce sont les légendes qui “”racontent”)...

 

La loi de 1905 en France sur la séparation de l'église et de l'état n'a en fait rien changé tant l'héritage judéo chrétien perdurait et perdure encore plus de cent ans après...

Presque tout le monde, dans la modernité actuelle du téléphone portable, du numérique et de l'internet et de l'information ultra diversifiée, modernité qui pourrait rompre avec l'héritage judéo chrétien (mais ne rompt pas cependant)...Presque tout le monde donc, en France, est baptisé catholique ; beaucoup d'enfants vont au cathéchisme et font leur communion, l'on s'enterre et se marie à l'église... Tout cela par une sorte d'habitude ou de conformisme séculaire, ancestral et comme “allant de soi”... Alors que la plupart des gens en définitive, ne sont pas “spécialement croyants ou religieux”! A tel point que se démarquer du “commun des mortels” en refusant systématiquement de se conformer à quelque “obligation tacite” en matière de religion, cela surprend toujours... Et peut même être considéré comme indélicat, marginal ou subversif, y compris par des gens qui ne vont jamais dans une église...

D'autre part, beaucoup d'écoles dites “privées”, du fait qu'elles sont en partie ou totalement subventionnées par l'état, la région... (les jeunes enfants en primaire dans les écoles privées y reçoivent comme dans le public un enseignement identique et gratuit) n'imposent pas d'autorité comme avant 1905, un enseignement religieux (il y est seulement “fortement conseillé et comme allant de soi”)...

Et cela c'est pour la France, pays “de tradition catholique”... Dans d'autres pays Européens “de tradition luthérienne, protestante” ce sont les mêmes habitudes, les mêmes croyances ancestrales, les mêmes principes religieux et “comme un passage libre et communiquant” entre la vie sociale, politique, économique ; et la religion dominante du pays...

En Amérique du Nord la collusion entre le civil et le religieux est encore plus nette ; dans les pays de tradition musulmane, c'est soit la loi islamique, soit la même collusion entre le civil et le religieux tout comme en Amérique du Nord.

On le voit bien : à l'ère de la Science, de l'Atome, d'une certaine connaissance du monde et de l'univers, et des nouvelles technologies de communication... Les religions et les cultes (avec leurs monuments, leurs églises, leurs temples et leurs mosquées) ont “la peau dure”!

Voltaire disait qu'il fallait tout de même pour le peuple “un peu de religion” (pour qu'il puisse se référer à certaines valeurs, faute d'éducation et de culture)...

 

Quand bien même les religions cesseraient d'avoir la peau dure, il resterait encore la philosophie, l'athéisme, la non croyance et toutes les idéologies possibles et imaginables... Qui sont que l'on le veuille ou non, des sortes de religions (parfois plus “sectaires” si l'on peut dire, que les religions elles mêmes)!

L'humain est la seule espèce au monde à fonctionner ainsi (dans la collusion entre la vie en société et la vie religieuse ou pensante).

Une communauté de fourmis, de termites, de loups, de lapins ou de crapauds par exemple, ne fonctionne pas selon le même principe qu'une communauté d'humains mais n'assure pas moins la continuité de l'existence de son espèce (et même mieux) par ses adaptations dans un environnement souvent hostile et qui évolue... Cela, si je puis ainsi m'exprimer, c'est “le miracle” de toute cette intelligence “non humaine” qui permet à n'importe quelle espèce animale ou végétale, d'exister, de se développer et d'évoluer.

... Et quelle serait donc la place d'un “dieu créateur du ciel, de la Terre et de la vie” dans cette si complexe “architecture universelle” qui inclue aussi l'existence récente de l'humain ?

Assurément pour l'humain il fallait “de toute nécessité”, que cette “architecture universelle” fût l'oeuvre d'un dieu ou d'une divinité...

Certaines religions chrétiennes plus “puristes et plus rigoristes” que d'autres ; certains “courants” de la religion musulmane, et d'une manière générale toute religion dite “intégriste” (et se réclamant de ses principes originels fondamentaux)... Affirment publiquement par la parole ou par l'écrit, que la pensée philosophique et réflexionnelle, que la littérature, la science, la poésie, les arts, l'athéisme, la libre pensée... En tant que seules “valeurs vraies” (c'est à dire sans Dieu)... C'est “une route d'égarement ou de perdition”...

Mais je dis, moi, que ces “vraies valeurs” avec ou sans Dieu sont en réalité des routes d'aventure, de courage d'entreprendre et de volonté d'exprimer, des routes le long desquelles en définitive il y a peu de différence entre une araignée qui tisse sa toile, une oie sauvage qui se déplace entre deux cercles polaires deux fois par révolution terrestre autour du soleil, l'édification d'une fourmilière, le chant des baleines ou des dauphins... Et ce que réalisent les humains dans leurs ouvrages !

 

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