Avec l'aléatoire vient la déliquescence dans les relations humaines

 

     Je reconnais le caractère aléatoire (dont je suis tout à fait conscient) des relations humaines...

Tout au long de ma vie d'ailleurs, j'ai intégré dans mon esprit cette réalité du caractère aléatoire des relations humaines... Mais peut-être avec un peu moins de vraie réflexion et un peu plus d'emportement lorsqu'il m'est arrivé de manifester une trop vive affection à l'égard de quelques personnes (de ma famille, de mes amis ou de mes connaissances) et de trop croire en l'esprit et au coeur de ces mêmes personnes...

Ce qu'il y a d'aléatoire dans les relations humaines est donc (et a toujours été) une réalité en tous temps, en tous lieux...

Mais ce qui est nouveau depuis déjà quelques années en ce début de 21ème siècle, c'est une accélération de la déliquescence dans les relations humaines. Une déliquescence qui vient s'ajouter à ce qu'il y a d'aléatoire dans la relation.

Et c'est bien là ce qui infirme, ou pour dire les choses plus crûment, “fout par terre” tout l'édifice de ma pensée et de ma philosophie... C'est comme si je me retrouvais poussé en exil et conduit de force sur les marges d'un territoire dont le sol se serait soudain fracturé alors même qu'auparavant ce sol demeurait cependant d'une instabilité relative (mais normale)...

Ce sont sans doute des liens nouveaux et beaucoup plus nombreux, ayant proliféré et s'étant entremêlés, dans l'environnement de chacun, qui ont contribué d'une part, à rendre encore plus aléatoires les relations humaines... Et qui d'autre part, ont introduit dans la mouvance générale des relations humaines, une accélération de la déliquescence de ces relations...

Qui aujourd'hui n'est pas sans cesse sollicité par tout ce que l'univers de la consommation, des modes, des loisirs, de l'information et de l'actuaité, véhicule en continu ?

Il n'a jamais existé autant de réseaux sociaux, d'associations, de clubs, et de toutes sortes de possibilités pour les gens, de se rencontrer, de communiquer... Et tout cela de surcroît, “maëlstromé” sur le Web...

Les liens se multiplient et s'entremêlent au point d'enserrer les êtres dans un filet dont ils ne peuvent plus se dégager... La vie des gens devient un véritable “parcours du combattant” avec force compétitions, course au succès et à la performance, défis impossibles et embûches innombrables...

Et la déliquescence s'accélère parce que les gens se dispersent dans des rêves qui se décolorent, dans des aspirations qui les dépassent et pour la réalisation desquelles ils ne se donnent guère les moyens nécéssaires... Parce que leurs intérêts personnels et souvent égoïstes les éloignent des autres... Ou encore et plus généralement, parce que “l'air du temps” est dans l'immédiateté, dans l'émotion de l'événement présent, dans une fluidité relationnelle qui s'écoule en eau de lavage comme par le trou d'une baignoire...

Les gens ne se quittent plus comme autrefois ils se quittaient plus nettement :

ils ne se voient plus, ne se parlent plus, ne se répondent plus... La relation insensiblement “glisse” vers le silence puis vers l'indifférence et l'oubli... Et le “maëlstrom” du Web “n'arrange pas les choses”!

Autant je conçois et prends en compte la réalité “naturelle” du caractère aléatoire qu'il y a dans la relation humaine... Autant je ne puis me résoudre (et encore moins me faire) à cette réalité nouvelle : l'accélération constante de la déliquescence dans les relations humaines...

 

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