Tous les mariages, vus d'ensemble se ressemblent...

      ... Mais ils sont chacun d'eux, aussi différents que l'un ou l'autre de ces mille et mille tableaux de peinture dont les couleurs et les lignes et les formes se fondent en des compositions de paysages dont les détails peu à peu sous notre oeil, apparaîssent, se précisent et racontent... 

Au delà de tout ce que le regard peut balayer comme le ferait l'objectif d'une caméra d'un bout à l'autre de l'assemblée des personnes présentes... Le marié dans son costume sombre, la mariée dans la robe qu'elle porte sur elle, les filles et les femmes bien habillées, coiffées et arrangées ; et tous les invités de la noce formant de petits groupes... S'ouvrent les fleurs des champs et des prés et se répandent les essences dans le paysage... Parce que le regard se pose, entre et se faufile dans toutes ces vies des uns et des autres dont le visage devient fenêtre, dont l'existence nous est en partie connue pour certaines de ces vies, ou inconnue et seulement de passage...

Ah, la solennité du moment, les témoins, la signature sur le grand livre officiel, le serment de fidélité et d'assistance "jusqu'à ce que la mort sépare" ! Mais... Ah, la vie qui sera et ce qui viendra... peut-être dès demain !

Cela coûte cher, un mariage... Mais il y faut du solennel, de l'Eglise, du Code Civil, et bien sûr, le costume, la robe de mariée, les invités, la fête... Et du grand apéro au repas de noces, et jusqu'au lendemain le dimanche midi où s'attablent encore la parenté et les amis très chers, ce sont toutes ces vies qui se sont touchées le temps de l'évènement, toutes ces vies dont beaucoup d'entre elles ne s'étaient pas croisées et ne se suivront pas...

... J'ai toujours ressenti, dans un mariage, peut-être là plus qu'ailleurs dans un autre évènement que l'on fête, où sont assemblées plusieurs dizaines de personnes... Cette gravité dans l'évènement, dans la relation, dans la fête même et dans le caractère solennel de la fête... Je me suis toujours senti alors, invité dans un mariage, tel un enfant émerveillé enclin de par son caractère à "faire le pitre" -ou "l'artiste"- mais devenu soudain sans voix, humble et perdu - mais intensément relié- à toutes ces vies connues ou inconnues, touchées ou effleurées ou seulement imaginées...

 

 

 

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