Tags, petites pensées et réflexions

            ARCHIMEDE  

          Principe d’Archimède : « Tout corps plongé dans l’eau en ressort mouillé »            Principe de yugcib : « Tout visage entré dans mon cosmos n’en ressort jamais »Et mille excuses pour ma réflexion si peu originale sur le principe d’Archimède !... Que je plagie d’ailleurs. 

            ENNEMOUR  

          « Ennemour » est autre chose qu’un simple « néologisme » à la yugcib…Ennemour, n’est pas le contraire de l’amour, ni la haine ni l’indifférence ni même l’absence d’amour…

Ennemour, c’est ce qui singe l’amour et qui fait croire que… ça, c’est une marée noire, la mère des pollutions…

            

     Nous ne sommes rien sans les autres, mais nous ne sommes rien non plus au milieu d'eux s'ils n'ont que faire de nous!

 

 

            Il y a dans la dureté du monde en dépit de sa cruauté et de tout le poids dont elle pèse sur nos existences, une certaine beauté. Cette beauté réside dans la faculté qu’ont les êtres vivants à survivre, s’adapter, évoluer, établir entre eux une relation intense et durable dans un environnement hostile. Qu’elle soit une fatalité ou non, la dureté du monde dans toute sa réalité est une nécessité. Sans elle, il n’y aurait jamais cette espérance si belle et si enthousiasmante d’un avenir meilleur, ni cette capacité qu’ont les êtres vivants à évoluer et à se perpétuer. 

            La conscience de l’existence de l’Autre ouvre un nouvel espace relationnel pour un monde vraiment différent de celui dans lequel nous vivons habituellement. Mais cette conscience de l’existence de l’autre n’est pas innée en nous : elle ne l’est pour ainsi dire jamais… Si nous souhaitons l’avoir, nous devons apprendre à l’acquérir. Cet apprentissage là est sans doute le plus difficile de tous, plus difficile encore même, que de réussir ou de construire sa vie. Je ne dis pas que la conscience de l’existence de l’Autre fait ce monde meilleur auquel nous aspirons… Selon une vision du monde ou un regard particulier sur le monde, mais je suis certain que cette conscience là est l’une des seules voies possibles pour l’accomplissement de notre destin.

             Nous naissons avec des yeux aveugles par lesquels nous croyons tout voir. Mais la grande affaire de la vie, c’est de devenir voyant avec ces yeux aveugles.

             Au féminin, la plus exécrable des créatures a au moins une excuse… Une seule… Et de taille ! En effet cette excuse est d’être, précisément, une femme ! 

            Là où je vais, la manière dont on me regarde peut me révéler ce que je ne dois pas être. Dans ce cas, un regard incomplaisant ou moqueur n’est pas un regard ennemi… Ce qui me préoccupe le plus, c’est la manière dont on ne me regarde pas. Si je n’aime point cette manière là, un regard que je porte naturellement bleu noircit.

 

 

 

            Les gens qui écrivent bien et qui ont beaucoup de connaissances, s’ils n’ont ni dans leur cœur ni dans leur esprit cette lumière aussi pure et aussi vive que l’eau claire d’une source jaillie entre des roches au fond d’un vallon où l’homme n’a encore jamais posé le pied, fussent-ils d’un talent hors du commun et de très grand crédit parmi leurs contemporains, et si en outre ils n’ont pas cette humilité qui n’a rien à voir avec l’humilité dont beaucoup de personnages reconnus se parent, alors ils ne sont pas dignes d’être retenus dans nos cœurs. Ils sont tout juste bons à peupler pour un temps des mémoires qui placent comme sur de beaux meubles des bibelots littéraires.

 

Si je dois un jour exister, il me siérait peu d’exister comme existent tous ces personnages qui font l’actualité et que les médias ou les grands de ce monde « placardent ». Je n’aime pas la manière dont on « existe » les gens, car cette manière là n’est que l’image ou la représentation des valeurs que l’on fait vendre par les marchands et acheter par des consommateurs. Ce que je suis n’est pas à vendre ni acheter ni placarder. Ce que je suis est à exister et à partager sans avoir de voie ou de mode à suivre.  

     

            Dans la traversée de « cette si drôle d’expérience, la vie », ma désespérance est aussi immense que mon espérance. C’est pourquoi je n’ai pas « pété le Dragorek ». Garder l’esprit clair en dépit de tout ce qui peut l’ébranler et le faire sombrer ou l’égarer, garder les yeux grands et droits ouverts en dépit de tout ce que l’on ne souhaiterait voir, resté éveillé, conscient et attentif en dépit de ce sommeil traître qui nous guette, me semble d’une nécessité absolue, non seulement pour survivre lorsque tout s’écroule et que les gens meurent tout autour de nous, mais aussi et surtout pour vivre soi même, vivre ensemble, oui, vivre plus que d’exister.

 

            Ton amour a perdu ses couleurs, ton ennemour a tissé sa toile entre des jours blêmes…Insoumis, tu avais tous ces cris, ces rires et ces  mots que personne n’écoutait…Que deviendras-tu, toi dont la jeunesse et la générosité souhaitaient changer le monde, toi qui aujourd’hui investit dans le confort des certitudes, embâté et soumis ?

               Lorsqu’on me plait, l’on a toute ma faveur. Lorsqu’on me déplait, l’on subit les foudres de ma défaveur. En ce sens, je ne diffère guère du commun des mortels sur cette planète…Mais lorsque je pardonne et que j’aime sans savoir ni pourquoi ni comment, je suis un exilé… Ou un extraterrestre chez les enfants de la Terre.

               L’instant vécu n’a pas les mots pour le vivre… Il est vécu sans les mots. Les mots existent mais ils ne sont pas encore nés…C’est le souvenir qui va faire pousser les mots. Mais l’instant vécu ne revient pas. Les mots qui ont poussé l’ont virtualisé dans un espace déconnecté du présent, déraciné de son passé et privé d’avenir…    

         Dans la perception que j’ai, du renouvellement de certains évènements ou rencontres, et en particulier des jours heureux, il n’y a jamais de « dernière fois »…Ce serait, comme dans la chanson de Jeanne Mas, « première fois, toute première fois ».

               J’envisage un autre type de reconnaissance qui n’est pas la reconnaissance dont tout un chacun rêve… En particulier cette reconnaissance que recherchent les gens qui écrivent…

Cette reconnaissance là est tout simplement celle de l’esprit et du cœur qui m’accueille dans les ports où je me sens bien et en lesquels il me plait tant de mouiller, entre quelques virées pirates…

 

            Le regard que vous porteriez en vous et que vous communiqueriez en me lisant, quel qu’il soit d’ailleurs, me semble bien plus important que le regard que je porte en moi… Il insuffle bien plus ma « vie intérieure » que tout ce que je peux exprimer, par écrit ou de vive voix…

 

 

             Est-ce si important que cela, d’être compris ? Oui !... Dans un certain sens : celui où tu t’es retrouvé, toi, en particulier…Mais dans un autre sens, celui des pharisiens et des faiseurs de célébrité, cela n’a pas d’importance. 

            Il faut à une pensée, non seulement un contenu, une force, une beauté, mais encore une écriture qui lui est propre et qui lui ressemble au plus vrai… Cela suffit-il cependant ? Sa crédibilité n’est-elle pas en jeu, à chaque instant de la vie de celui qui la porte en lui ?

 

            Après le siècle des lumières, et deux siècles de croissance économique, industrielle et démographique, le siècle qui vient sera-t-il celui qui « serait spirituel ou ne serait point » ? Ne sera-t-il en réalité… tragiquement plus, après avoir commencé d’être ?  

 

            En un tel essaim de bourdonnements, trilles et roulades fusent de toute part, se démarquant peu ou prou dans une compétition bruissante d’abeilles ivres de nectar doré… A tel point qu’en cette vibration universelle, l’on n’y peut ouïr aucune de ces « grillonnades » à nulle autre pareille !

 

            Les écrits les plus sincères et les plus désintéressés sont ceux que l’on lit dans les livres d’or des lieux de recueillement : ces écrits là ne « postulent » pas.

 

L’ ECRITURE

 

            J’attends d’une écriture qu’il y ait au bout des doigts qui la tracent, un visage, un regard, une pensée, une émotion, une facture, un souffle… Quelque chose d’absolument fou où l’on a envie de se jeter… Comme dans l’émerveillement d’un très jeune enfant qui, pour la première fois de sa vie, découvre la mer, fait une cabriole dans la vague se brisant sur le sable…

Cette écriture là emporte tout sur son passage, elle est torrent de montagne, puis traverse les paysages et ouvre ses lèvres à l’océan.

Il y a, oui, de ces écritures là : mais elles ne sont pas toujours dans les livres…

 

Les vaches peintes...

            Ces vaches peintes ne sont ni de race ni référencées : elles n’iront pas au paradis… Ce paradis où tout le monde veut aller, où l’on s’emmerde à ne plus savoir quoi faire de son fric, de sa gueule, de ses succès… avec ses « vaches pas peintes » mais charpentées comme des cathédrales ou lourdes de viande molle.

             Ces vaches peintes n’iront pas cependant, en enfer… Cet enfer qu’on dit être celui des Eliminés et des « fous du village », où les Elus ne vont pas, évidemment… Il y a un autre paradis que celui où tout le monde veut aller : c’est un drôle de château, sans châtelain et sans ascenseurs, sans bals masqués ni visages caramélisés… Il y a un autre enfer que celui auquel on nous fait croire : c’est un drôle de procès, sans juges, sans couloirs, sans verdict et sans prison… Mais d’une désespérante éternité, d’un abîme de solitude dans son déroulement…

Nous avons cru qu’au « Château », c’était le paradis… Et que le « Procès » nous ouvrait les portes de l’enfer… Et que les vaches ne devaient pas être peintes… Mais le monde un jour changera : les vaches seront bleues… ou d’une couleur que nous ne savons pas encore…

 

 

            Les émotions absolues sont  indissociables d’une sérénité absolue… C’est la raison pour laquelle elles doivent être exprimées, mais en même temps, maîtrisées… Une émotion, aussi belle, aussi intense, aussi vraie soit-elle, et qui n’a pas la sérénité qui lui est nécessaire, a forcément ses « effets secondaires »… L’un de ces « effets secondaires » est la fragilité, cette fragilité qui nous dessert et nous décrédibilise… N’oublions pas que le monde est dur, que les jugements sont implacables, et que la plupart des êtres… humains… sont bien plus « à l’affût », que la main tendue ; que les visages sont souvent « caramélisés » ; les sourires, « doucement carnassiers » ; et les regards faussement  complaisants…

Mais les émotions absolues indissociables d’une sérénité absolue, exprimées et, si possible partagées, ont le pouvoir absolu… sans absolutisme…

 

 

            Je ne me fais pas beaucoup de souci pour des êtres tels que nous qui ne sont pas des êtres « tombés »…Nous avons notre orgueil, notre intelligence du monde, et ce culte de nos apparences…Alors, nous nous en sortirons toujours.

             Mais les êtres « tombés », ces êtres de la chute, eux, ne s’en sortiront jamais… Ils n’ont plus ce que nous avons, nous.Et s’il est une main à tendre en premier lieu, pour une traversée déjà si peu confortable, du fait de la chute, c’est bien à ces êtres là qu’il faut la tendre, cette main que nous avons encore, nous, les êtres debout et  fiers.

               L’une des définitions que je donne à la mansuétude, et sans doute la plus importante à mon sens, est assurément celle-ci :            « C’est le souvenir vivant de ce qui fut, avant la chute : ce qui nous a émerveillé, interpellé, de cet autre aujourd’hui à terre, oublié ou condamné par les hommes.Ce qui fut jadis ou même hier encore, a réellement été, et la chute ne l’a pas effacé.

Mais les hommes généralement, ne voient que cette « naine noire » accrochée dans le ciel, comme si elle y était depuis toujours… Ils ne savent plus que la « naine » était autrefois un soleil.

 

 

            Il est de ces chances que l’on n’a jamais eues et que l’on n’aura jamais… De ces chances que d’autres ont…Il est de ces vœux qui nous sont chers et qui ne seront jamais exhaussés… Il est de ces rêves après lesquels on passe sa vie entière à courir…Ainsi va le monde, ainsi en est-il de la vie que nous vivons…

Mais cette vie là, nous la vivons aussi avec ce que nous avons en nous et que les autres n’ont pas. C’est peut-être cela, la vraie chance…Lorsque ce que nous avons en nous et que les autres n’ont pas ne nous a pas enfermé cependant…

 

 

    Dans le formel, il y a du formol. Mais dans le formol, les formés sont tous formolés.

Dans l’informel, il y a de l’infoiriel. Mais dans l’infoiriel, les enfoirés sont tous défoirés.

 

 

Dieue fit l’humain à son image : elle créa la Femme, d’une lumière d’étoile dont elle fit un ravissant visage et d’un agglomérat de poussière stellaire dont elle fit une silhouette tout aussi ravissante… Puis Dieue rechercha l’homme dans le regard de la Femme, le trouva, et le présenta à la Femme. La Femme vit que cela était bon et remercia Dieue. [ La Genèse selon Yugcib ]

 

            Le cynisme confinant à la chasteté, selon Gustave Flaubert… Je pense à deux pots de terre qui se ressemblent, vides et sans trou au fond, qui n’auront jamais de fleurs ni de terre à l’intérieur. Et ces pots de terre vides trônent, s’imposant aux regards, sur le rebord d’une fenêtre : ils n’émeuvent personne et l’on passe sans les voir… Cependant, en celui de ces deux pots vides, le cynique, on arriverait encore à y faire pousser de la littérature… Dans l’autre, le chaste, rien n’y peut venir, et si la littérature s’essayait à y venir, elle ne parviendra pas à faire ces petits fils verts même dans le plus doux des printemps…

            Vivre me fout autant la trique que la chiasse… Mais tout se passe dans l’âme… Et l’âme est chevillée aux tripes.

 

            « La vérité est dans l’imaginaire » [Eugène Ionesco]

… Je le crois, lorsque précisément, l’imaginaire n’est autre que la perception que j’ai d’une réalité invisible habituellement.

Il m’arrive cependant d’interpréter cette réalité invisible selon la réalité de ce que je ressens… Alors je « transpose », je dimensionne, je « dessine » ce que je « vois »…

Dans le « miroir », l’on n’aperçoit que l’image que ce « miroir » nous renvoie… Tout ce que l’on voit est comme dans un miroir. Il est vain… Et inutile, à mon sens, de casser le miroir ou de le voiler, ou de le colorier, ou de l’orienter : l’image est toujours la même.

Il est de ces « imaginaires » qui n’ont pas de « réalité invisible » parce qu’ils ne sont d’aucune réalité… Et si l’on veut à tout prix donner à ces « imaginaires » une réalité, la vérité n’est plus dans l’imaginaire.

 

            « Je suis un violent. Quand j’entends parler de revolver, je sors ma culture » [Francis Blanche] « Je suis un violent lorsqu’il m’arrive de cesser d’être amoureux… Pour le temps d’un vol de papillon… Quand j’entends alors parler de revolver au sens propre comme au sens figuré, dans le temps immédiat qui suit le temps du vol du papillon, je sors mon écriture… Mais je sors aussi mon écriture lorsque je suis amoureux » [Yugcib]

 

LUCIDITE

 

Rien ne résiste à la lucidité lorsqu'il n'y a dans la lucidité, aucune prétention à la faire apparaître... En particulier ce qui ressemble à s'y méprendre, à l'amour, édifiant ces certitudes avec lesquelles nous traversons l'existence comme dans un rêve que l'on tient pour vrai... Et nous fait perdre alors la lucidité. Mais il est difficile d'être vraiment heureux avec la lucidité... Ou alors, il nous faut parvenir à la communiquer, à la transmettre, à la partager... Afin de ne plus,ensemble, se méprendre...

Pour le livre d'or de tous les jeunes mariés :

« Leurs voix se confondirent : existe-moi! S'écrièrent-ils ensemble... »

"ENCONTREMENT"...

Les êtres se rencontrent mais dans leurs différences ils s'encontrent...

S'il n' y a dans les différences que du point de vue, de la culture ou une forme de sensibilité ; l'encontrement, parce qu'il ne dépend alors que de la capacité qu'ont les êtres à communiquer en une entente s'établissant jusqu'aux limites possibles ; est le plus souvent une partie certes risquée mais jouable, entre les partenaires...

Mais il est d'autres différences, plus personnelles, plus intimes, plus profondément ancrées dans le coeur, dans l'esprit et dans ce qui singularise les êtres ; sur lesquelles le point de vue, la culture ou la forme de sensibilité n'ont pas de pouvoir et rendent toute cohabitation, toute entente, toute rencontre durable, assez difficilement envisageable... Et c'est avec ces différences là que l'encontrement apparaît dans toute sa dimension, et que les êtres alors, ont beaucoup moins de capacité à communiquer, en une relation qui tendrait à les rapprocher...

COMMENTAIRES...

            Dans les commentaires, qui veut qu’on l’enterre ? Personne, certainement… Mais qui veut qu’on le déterre ? Beaucoup, je crois…

 

COMME UN BOUT DE FIL

Simple comme un bout de fil…

 

 

 

 

            Ce qui est simple…Ou le paraît… Est en réalité comme un tout petit bout de fil, bien visible, sur un morceau de tissu…

Mais si l’on tire sur ce petit bout de fil, c’est toute la trame du tissu que l’on défait…

 

 

 

L’acte d’écrire, une forme d’exil intérieur ?

 

 

 

 

 

 

 

 

            L’exil intérieur est peut-être celui que l’écrivain porte en lui, qui le dépasse par la dimension de son espace et qui, peut-être aussi, n’est pas « contre le monde »… Mais dans une étrange symbiose avec ce monde dont l’écrivain, l’auteur, le poète, le penseur, le rêveur ; se sent pourtant séparé dans la vie qu’il vit réellement d’une part… Et dans la vie qu’il rêve d’autre part…

Il y a là sans doute, dans une telle symbiose, aussi étrange, aussi complexe, aussi incertaine dans son évolution, l’espérance d’une œuvre à réaliser…

 

CE BOIS DONT TU ES FAIT

            A trop s’évertuer à présenter la meilleure image possible de soi, et cela d’une manière continuelle et parfois ostentatoire ; l’on se fait plus d’admirateurs que de vrais amis…

Ecouté, cru, apprécié, lu, invité… Tout cela tu le seras, certes…

Mais tes vrais ami(e)s sont ceux et celles qui savent de quel bois tu es fait ; de quelle sève vit ce bois, de quelle résine il peut saigner et de quels petits insectes il est habité dans sa chair…

Les admirateurs ne savent pas la sève, ni la résine, ni les petits insectes… Que cependant ils imaginent à leur façon.

Et lorsque apparaissent sève, résine et insectes (car ils viennent toujours, quelque image de toi que tu présentes) ; alors s’envolent ou se détournent de toi les admirateurs dont toi-même tu ne chéris que l’admiration qu’ils te portent.


 

CE QUE LES GENS SONT...

 

 

 

 

 

 

 

            J’aspire à la venue d’une société en laquelle les gens sont reconnus davantage pour ce qu’ils sont, plutôt que pour ce qu’ils font…

 

 

Non pas qu’il faille négliger ce que les gens font, parce que c’est utile et paraît-il « pour le bien commun »…

 

 

Mais ce que les gens sont chacun d’entre eux et qui est UN et unique entre tous, n’a « droit de cité » dans le monde où l’on vit ; que s’il sert, se soumet, se conforme…

 

 

Et je n’appelle pas cela « Etre »…

AU COEUR MEME DU REACTEUR

 

            C’est en allant au cœur même de ce qui vit à l’intérieur des gens, sans aucune arrière pensée,  sans profit pour soi même et sans dessein particulier ; que l’on parvient à démêler l’écheveau… Et peut-être à comprendre.

 

 

Tant que l’on n’a rien démêlé de tous ces fils enroulés et aussi reliés entre eux qu’ils le sont… Aimer ou haïr, ou tous ces sentiments qui leur sont associés tels que l’estime, la considération  et par opposition la méfiance, le dédain ; ainsi que l’idée que l’on se fait des personnes… Tout cela n’a plus de sens.

L'OEUVRE D'ECRITURE

 

            L’œuvre d’écriture puise ce qu’elle produit dans la vie et dans ce qui est observé, vécu, ressenti, rêvé, pressenti, espéré…

 

 

L’œuvre d’écriture finit toujours par avoir un impact, à partir du moment où elle commence à voyager avec ce qu’elle porte en elle…

VISAGE CARAMELISE

 

            Ce qu’il y a, sans doute, de plus sincère dans le monde présent, c’est l’hypocrisie : avec quelle candeur et quel naturel les hommes et les femmes du temps présent font œuvre d’hypocrisie !

Autrefois, cela finissait par se voir, dans les salons, dans les dîners, dans les bals, dans les fêtes, aux mariages et aux enterrements… Et même dans les affaires.

Mais de nos jours, c’est à qui paraîtra le plus crédible… Et les vessies sont vraiment des lanternes ! Et les visages, plus caramélisés que jamais !

 

Dans mon ciel tu ne t’éteindras jamais

 

 

 

 

            Je ne sais ni le bien, ni le mal, ni le vrai ni le faux… Je ne sais qui tu es ni où tu vas… Je sais seulement que tu es entré dans mon ciel et que tu n’en sortiras jamais… Pourquoi es-tu entré dans mon ciel ?

…Parce que tu es toi et que j’ai vu que je pouvais t’accueillir dans mon ciel…

DANS LE MONDE

 

            Il en est de même et sans aucune exception, de tout ce que les Humains ont décidé ou choisi de réaliser en se réunissant entre eux : tout est dans le monde… Et du monde.

Or, j’ai une autre proposition à formuler : Etre dans le monde mais non pas… Du monde.

Et c’est bien là tout le sens de ma révolte… Toutes les révoltes en vérité, ne sont-elles pas contre le monde mais bel et bien… Du monde ?

LA NUIT/LE JOUR...

 

            Pour une femme c’est comme pour un homme. Mais ce qu’une femme vit, elle le vit en tant que femme.

Pour un homme c’est comme pour une femme. Mais ce qu’un homme vit, il le vit en tant qu’homme.

C’est pourquoi les femmes et les hommes sont des êtres égaux… Et peut-être sont-ils un même être « recto/verso »… [Et dans cette éventualité « probable », le côté « homme » est vécu en tant qu’homme, et le côté « femme » en tant que femme]…

[Pour les homosexuels hommes ou femmes cependant, cela me semble « un peu plus compliqué » dans la mesure où ce qu’une femme vivrait, elle le vivrait soit en tant qu’homme soit en tant que femme ; et où ce qu’un homme vivrait, il le vivrait soit en tant que femme, soit en tant qu’homme… Et de surcroît, dans l’homosexualité, les êtres peuvent aussi être « recto/verso »]

Mais… Pour simplifier, regardez la nuit et le jour : c’est différent par la couleur du ciel, mais l’air de la nuit n’est-il pas le même que l’air du jour ?

UNIQUE ET ORDINAIRE

Chaque femme ou homme de ce monde où nous vivons est un être unique, exceptionnel… Par ce qui le différencie de tous les autres et ne peut être « copié/collé ».

Mais chaque femme ou homme de ce monde est aussi un être ordinaire… Par tout ce qui le rend semblable aux autres humains.

Entre ce qui est exceptionnel et ce qui est ordinaire, d’un même être de ce monde, il y a là une contradiction.

Mais il y a parfois dans cette contradiction, une beauté émouvante… Lorsque l’être, se servant de ce qui est exceptionnel et unique en lui, reconnaît ce qui est ordinaire en lui.

 

 

L'EAU DU BAIN

Lorsque se vide la baignoire, ce n’est pas que l’eau ordinaire du bain qui s’enfuit par le trou… Ce sont aussi parfois, des tourbillons de vin pétillant et agréable au goût qui, poussés avec les derniers rires et les derniers baisers, s’en vont par le trou…

Ainsi en est-il de l’ivresse des jours heureux : un bain quittant la baignoire et devenant écume…

Mais l’écume se cristallise en paillettes argentées comme sur une carte de pieuse et bonne année… Et la mémoire retrouve l’écume dans ces « grands nettoyages de printemps »…

NON RIEN DE RIEN ; JE N'AI PEUR DE RIEN... OU DU MOINS JE L'ESPERE

    Je fus conçu un jour d’avril, j’ai commencé ma formation alors que poussaient les jours et battaient en retraite les nuits ; j’ai vécu tout un grand été, l’un des plus brûlants du siècle dernier, à l’intérieur de ma mère, protégé de la chaleur et du soleil; je n’ai pas vu diminuer les jours ni tomber les feuilles l’année de ma vie avant la vie ; je suis né un jour d’hiver en janvier dans la douceur des Landes océanes, enveloppé dans la chaleur de ma mère et regardant monter le soleil chaque jour plus haut…
Comment pourrais-je craindre la chaleur et le soleil de l’été, la pluie et le froid de l’hiver?
Comment pourrais-je préférer la diminution des jours et la tombée des feuilles, que je ne crains cependant pas davantage que la chaleur, le froid, le soleil ou la pluie?
                                                        [Yugcib, 5 avril 1947 - 9 janvier 1948]

 

LE VECU, L'ECRIT...

    Et si le vécu ne s’écrivait pas? S’il ne pouvait qu’être raconté, une fois, une seule fois, un jour, à un être en particulier? 
C’est fou, ce que l’on exprime, par écrit, par la parole… Mais il arrive que le vécu ne puisse s’écrire…
Alors il y a, ainsi, dans la vie d’un être, ce que le « monde »… Et même le « monde qu’on aime »… Ne saura jamais.
Ce « vécu »… Qui ne s’écrit pas… N’est-il pas « l’écriture absolue »?
Ecrit-on par exemple, ce que se disent des regards entre eux, des doigts qui se touchent, des silences entremêlés?
Ecrit-on quand l’écriture de ce qui vient tout juste de se vivre, n’est pas encore née… Et ne naîtra peut-être jamais?

LE RIRE

    La manière dont une personne de tes connaissances, un proche parent, un ami, un voisin, un collègue de travail et plus généralement toute personne que tu rencontres; se marre lorsque tu racontes une connerie… Est bien plus - et de loin - plus révélatrice que tout le « discours » que tu tiens avec cette personne… Discours certes, qui peut séduire ou intéresser vivement mais en fait ne « révèle » pas grand-chose de la manière dont cette personne là te « ressent »… Son rire, ce rire là d‘elle à nul autre pareil… Est vraiment un signe… Et cela est d’autant plus vrai, plus révélateur, que cette connerie que tu racontes est totalement fortuite, spontanée et donc sans aucune réflexion préalable.

DANS LA BULLE

Si l’être humain devait être seul de son espèce dans tout l’univers, ce serait comme un seul humain vivant en un temps sans fin à l’intérieur d’une bulle de roche…
Ce seul humain serait l’humanité entière et la bulle de roche serait l’espace noir et vide qui entoure le monde sur lequel vit l’humanité…
Le seul humain vivant à l’intérieur de la bulle roche, respire un air qui se renouvelle sans cesse et  contient ce dont il se nourrit ; il y « baise » ses rêves les plus chers à son cœur et à son esprit, il y a des rêves qui le hantent et contre lesquels il se bat et qu’il veut tuer, il en est d’autres qui lui font ressentir qu’il est lui-même le meilleur, le plus puissant, le plus riche de tous les rêves… Et cela aux dépens d’autres rêves très nombreux…
Et de temps à autre, le seul humain vivant à l’intérieur de la bulle de roche frotte de sa main la paroi, espérant sans doute en l’existence de quelque fissure ou trou…

ACCOUCHE!

    Il y a deux façons de dire « accouche! » à son interlocuteur… Lorsqu’il s’attarde trop longuement sur un sujet de conversation avant d’énoncer précisément le fait ou la conclusion :
L’on peut le dire  avec impatience, condescendance ou mépris… L’on peut le dire avec amusement, ironie mais cependant avec une certaine reconnaissance de la sensibilité de l’interlocuteur…
… En fait il y a aussi une troisième façon de le dire… Plus ambiguë, plus « intellectuelle », plus « consensuelle »… Et qui blesse peut-être davantage l’interlocuteur que de le dire avec impatience, condescendance ou mépris…

A PROPOS D'UNE PENSEE DE CIORAN

    « Rien ne stérilise tant un écrivain comme la recherche de la perfection »…

Et j’ajouterais pour ma part :

    « Sauf si la perfection recherchée n’est autre qu’une sorte d’incandescence à atteindre, par l’œuvre produite… Une incandescence dans laquelle l’écrivain arrive à ne pas se brûler ou à se consumer ; et ses lecteurs à ne pas devenir aveugles… »

 

LA SOMME DES LIVRES LUS...

    « Je suis la somme des livres que j’ai lus mais je suis aussi la somme des livres que j’ai refusé de lire » [Alain Bosquet]

    Si je suis la somme des livres que j’ai lus, alors je ne suis « pas grand chose »… Mais je ne suis pas la somme des livres que j’ai refusé de lire  : ces livres je ne les ai pas lus tout simplement!… Du moins pas encore ou peut-être jamais, parce que les livres sont aussi nombreux et divers que les paysages de la Terre et que les visages qui peuplent la Terre… et que d’autre part je n’ai pas lu non plus « ces livres en moi » que je n’ai jamais refusé de lire, aussi nombreux que ces paysages et que ces visages qui sont en moi… Et je crois, sans cependant savoir ni comment ni quand, qu’un jour tout sera retrouvé… Et lu.

 

L'universel

 

 L'universel nivelle les diversités... Ou les relie. Il a donc le pouvoir du pire comme du meilleur.

LA SECONDE PEAU SUR LE VISAGE

 

Les orgueilleux et à plus forte raison les présomptueux qui sont encore bien plus nombreux que les orgueilleux, s'arrangent toujours instinctivement ou intentionnellement à paraître « d'une certaine humilité » : ils ont une « seconde peau » sur leur visage, une seconde peau qui se confond avec la peau réelle.

Et je crois que c'est de la manière avec laquelle ils répondent aux attaques ou aux louanges dont ils font l'objet, que l'on arrive à les reconnaître... Que ces attaques soient en partie, peu ou tout à fait justifiées ; que ces louanges soient sincères ou non.

CETTE LIBERTE...

 

Cette liberté que des peuples n'ont pas, si elle leur était donnée, ferait peut-être un monde nouveau et meilleur...

Cette liberté que des peuples ont, par ce qu'ils en font, leur sera peut-être enlevée...

La liberté est inséparable de la créativité, de l'imagination, du rêve et de l'initiative... Et de la responsabilité, qui sont ses composantes fondamentales.

La liberté est la plus haute affaire d'esprit et de coeur qui ait été donnée à l'homme. Par ce que nous en faisons, de la liberté, elle a un sens ou n'en a pas...

QUE FAIRE DE L'ABRUTI EN SOI?

 

L'abruti qui est en soi : vivre sans lui c'est l'occulter alors qu'il existe. Et vivre avec lui c'est encore le moyen le plus « raisonnable » de le combattre...

Quant à le terrasser, serait-ce vraiment « raisonnable »? Nous ne serions alors QUE le meilleur de nous mêmes c'est à dire : rien pour le prouver.

LA VIE ?

 

La vie ? Je la dessinerais en vache et beau comme un paysage constellé de visages, au fusain...

La vie est belle et vache...

Les êtres qui ne viennent pas à la vie ne peuvent pas savoir...

Les êtres qui ont quitté la vie n'en ont plus le souvenir...

Et les êtres qui traversent la vie la voient autrement qu'elle n'est, y passent comme dans une galerie marchande, ou tendent la main comme des indigents...

 

Dire non, parler et agir

 

La question essentielle est de se demander si le sens de la vie c'est la loi de la jungle...

Il y a ceux qui en sont convaincus et qui disent oui ; il y a ceux qui disent oui parce qu'ils pensent qu'il n'en pourrait être autrement...

Mais il y a aussi ceux qui disent non, qui parlent et agissent...

 

Oser être

 

Ce qu'il y a de dramatique c'est de ne pas oser être avec des gens qui nous sont proches (et que nous rencontrons tous les jours), et d'oser être avec des gens que nous ne rencontrerons jamais (et qui vivent à des centaines de kilomètres)...

 

La dimension poétique dans la psychologie

 

De toutes les sciences incertaines, la psychologie est peut-être celle dans laquelle la littérature et la poésie sont les moins présentes (la psychologie est généralement abordée sous une forme analytique et réflexionnelle)... Certains auteurs cependant, tels François Mauriac et Alice Ferney dans leurs romans, sont passés maîtres en la matière. Mais à mon sens, dans les oeuvres des auteurs qui ont “versé dans le psychologique”, il y manque peut-être une dimension poétique... Pourtant, les poètes de toujours, ceux d'hier et d'aujourd'hui, savent bien parler des choses de l'âme et du coeur...

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 


 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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