Par ce petit portail je vous convie dans mon jardin...

                        PAR LE PETIT PORTAIL…

 

 

 

 

            Avant propos

 

 

 

 

                        J’ouvre cette rubrique à destination de « quelques visages » réels ou virtuels, connus ou inconnus, qui, par les messages qu’ils m’ont adressé ou par l’accueil qu’ils m’ont fait, entrent dans mon « cénacle »…

 

 

Ainsi seront-ils par cette rubrique ces interlocuteurs privilégiés, ces êtres dont je suis fou, qui ont bu à mes rêves et dont je ne puis me passer de la présence réelle ou virtuelle… Virtuelle ? Elle ne l’est pas vraiment : les mots qui viennent du cœur ne sont jamais virtuels. Et l’éloignement, par la distance nous séparant ou par les contraintes d’un environnement particulier, n’est pas une fatalité.

 

 

Comme dans la très belle chanson de Mouloudji : « Un jour tu verras, on se rencontrera »…

 

 

            Plutôt que d’écrire une lettre à un seul être aimé, à un être « mythique », ou faire dans le silence et dans la solitude une prière à Dieu, j’ai préféré cette forme d’expression, de prière ou de lettre… C’est en quelque sorte un « petit jardin intime » en plein milieu du Grand Village des Hommes. A l’abri des regards parce qu’il faut l’aller chercher dans l’immensité de tous les jardins de ce Grand Village des Hommes.

 

 

Imaginons une simple haie, à la hauteur d’un enfant, et un petit portail qui jamais ne ferme à clef. Entre qui veut. Mais qui y entre, buvant à mes rêves et y revenant si le cœur lui en dit, sera pour moi ce visage dont je serai fou…et qui bien sûr, aura toute ma faveur.

 

 

            Dans « Quel monde possible », paru aux éditions du manuscrit en avril 2004, je développe quelques sujets d’actualité dans une période située entre septembre 2001 et octobre 2003 ; puis dans la seconde partie du livre, j’ai sélectionné après les avoir arrangés, un certain nombre de notes, de réflexions, de textes ou de petites nouvelles rédigés entre 1997 et 2004.

 

 

 

 

 

Dans la mesure où je développe ces sujets d’actualité comme le feraient les clients d’un bar presse tabac par exemple, devant le comptoir en buvant leur café du matin ; je veux bien admettre alors la banalité relative de ces sujets, leur peu de pertinence dans un univers quotidien qui est celui, somme toute, du « commun des mortels »…

 

 

 

 

 

 

 

 

           

 

 

            Je te convie donc, cher visiteur, à entrer dans mon jardin par le petit portail…

 

 

C’est là que je suis, assis sur un banc, avec un carnet et un crayon… et de la vie, des gens, des évènements, des rêves, des paysages, des pensées, des anecdotes, des histoires, du ressenti…dans ma tête. Tout ce que j’aimerais te dire, à toi seul, comme à Dieu, comme à cet être aimé…

 

 

Il faut que tu sois pour moi « ces visages que j’aime » Car sans toi je ne suis rien et il n’y a que des murs ou un désert de pierres ou un ciel sans étoiles ou un infini silence incolore…

 

 

Si tu n’es pas ce visage que j’espère rencontrer, j’aime encore mieux recevoir de toi en pleine gueule tes foudres, tes coups, tes moqueries, ta défaveur, ta violence, ta haine, ta brutalité, ta vulgarité…et même ton silence et ton indifférence, plutôt que d’avoir tout autour de moi assis mon banc, ces murs absolus !

 

 

            Il y a bien longtemps, bien avant le Web, les forums, les sites et les blogs…Et encore maintenant, il y a la rue, les cafés, les places de village, les fêtes, les gares, les abris de bus, les salles d’attente, la queue à la caisse du super marché… et tant de lieux où l’on n’est jamais seul.

 

 

Pour moi, la solitude tout seul, c’est davantage la solitude que la solitude au milieu des autres.

 

 

  

 

 

 

 

            Voici pour commencer, l’histoire de l’homme enfermé dans une bulle de roche…

 

 

 

 

                        BULLE  DE  ROCHE

 

 

 

 

            C’était une sphère creuse… Une sphère rocheuse. A l’intérieur un homme y était enfermé, qui pouvait s’y tenir debout car sa taille était égale au diamètre intérieur de la sphère, ou couché courbé puisqu’il pouvait s’y étendre dedans.

 

 

Curieusement, à l’intérieur de cette bulle de roche, il ne faisait pas noir mais l’on y voyait comme en plein jour. La paroi était rugueuse et d’une épaisseur qui semblait sans limite. En quelque endroit où l’homme posât sa main à plat sur la paroi, il sentait toute la dureté et l’aspérité de la roche : une surface constituée de petits cailloux collés les uns aux autres, déchirant la peau au moindre frottement un peu appuyé.

 

 

Plus curieusement encore, en deux points opposés de l’intérieur de la bulle, situés au niveau de la tête de l’homme se tenant debout, il y avait un petit robinet d’eau et un trou de deux centimètres de diamètre.

 

 

L’homme s’approcha tout d’abord du petit robinet qu’il ouvrit : un mince filet d’une eau très claire coula. L’homme referma le robinet.

 

 

Puis l’homme s’approcha du trou, y colla l’un de ses yeux et regarda : une lumière pâle et diffuse éclairait un « tunnel » ressemblant à l’intérieur d’un boyau ou d’une grosse artère que le faisceau d’une sonde lumineuse aurait parcouru le plus loin possible. Mais le « tunnel » semblait très long et sans issue.

 

 

Depuis combien de temps déjà, l’homme se trouvait-il enfermé à l’intérieur de la bulle rocheuse ?

 

 

Et comment s’y trouvait-il enfermé ?

 

 

 L’homme réfléchit, pensa qu’il allait mourir et se dit que le plus tôt possible serait le mieux : il lui suffisait de ne pas ouvrir le robinet, et donc, de ne pas boire l’eau…

 

 

Mais l’instinct de conservation fut plus fort que le désir de mourir au plus vite. Alors l’homme ouvrit le robinet et but l’eau qui coulait.

 

 

Comme il n’y avait plus ni de jour ni de nuit, mais seulement l’affaiblissement de son corps par manque de nourriture ; et toujours par le trou éclairé ce « boyau » sans issue ; et encore cette surface dure et rugueuse… Et aussi cette angoisse tantôt croissante et vertigineuse, tantôt diffuse et presque respirable à force de rêve et d’espoir fous… L’homme ne sut quel espace de temps le séparait du moment de son enfermement à celui de sa délivrance.

 

 

Et du temps s’écoula, effectivement…

 

 

Et de l’eau…

 

 

Et des rêves, et de l’espoir…

 

 

Et de l’angoisse

 

 

Et cette peur viscérale, absolue, vertigineuse…

 

 

            Enfin, comme si venait un étrange matin de lumière noire et brillante, il y eut ce moment là : celui d’une nuit soudaine, douce comme le printemps d’un pays de soleil, jaillie du petit trou.

 

 

Et le trou s’élargit

 

 

Un visage parut…

 

 

Et le visage dit à l’homme : « Tu n’es plus seul. Je viens boire à tes rêves. Il n’y a plus de bulle de roche. Moi aussi j’ai des rêves et de l’eau ! Et en plus, je ne viens pas seul te voir et te toucher de mes doigts, d’autres visages viennent avec moi… »

 

 

            Mercredi 3 Mai 2006…

 

 

 

 

                        A MA GRANDE SURPRISE…

 

 

 

 

            A ma grande surprise j’ai reçu ces derniers jours  un certain nombre de messages qui, par leur contenu, m’invitaient à dépasser les limites d’une simple relation amicale…

 

 

En un mot je n’avais qu’un seul mot à dire pour qu’une rencontre se concrétise. Ces messages venaient de meguriai-max.net ; 00-love6.com ; gyakuten6.net ; et deai-style.net entre autres…

 

 

L’on m’écrit aussi en Japonais, Arabe et je ne sais quelle autre langue, avec système de traduction automatique !

 

 

Cette « messagerie relationnelle » vient en général de sites ou forums de discussion qui se « prévalent » si je puis dire, d’un certain nombre de règles de « bienséance »…d’après ce que j’ai pu constater.

 

 

Tout de même ! Ces propos de jeunes femmes, et aussi de quelques mecs, n’étaient pas « piqués des hannetons » ! Certes l’on ne « versait »point dans la pornographie de bas étage ni dans la pédophilie ; l’écriture même était presque « littéraire », l’orthographe peu désastreuse, il y avait même un brin de poésie et de sensibilité… Mais c’était franc et net : au bout de tout cela il y avait bien en perspective une « décrasse absolue » entre deux êtres fous de s’être plu, d’avoir échangé quelques messages privés et de s’être vu !

 

 

Dans un certain sens, je dirais que les « nouvelles technologies » de communication du 21ème siècle offrent parfois aux esseulés, aux rêveurs de relations « approfondies » et aux aventuriers de tous les fantasmes, un immense champ de possibilités de rencontres et échanges… Encore faut-il y mettre un minimum de « décence intellectuelle », d’authenticité, d’imagination, d’émotion et de « style »…

 

 

Ah ! Ces choses de l’amour ! Avec de l’habillement, un peu de délicatesse et d’âme, l’on s’y jetterait tout droit dedans, le cœur en croix avec la bénédiction de son esprit !

 

 

Mais comment donc ces jeunes femmes, ou ces dames ou ces mecs, ont-ils « pêché » mon adresse électronique ? Je ne vais que sur des forums « sérieux » cependant ! Des forums littéraires pour l’essentiel !

 

 

Oui c’est vrai : il m’est tout de même arrivé de m’inscrire à Giga Presse, au Meilleur du Web, à Univarts, à Forum.fr, à France2.fr… Mais comment diable et par quel type de recherche en particulier, des membres ou visiteurs de sites de contacts ont-ils pu s’arrêter sur Yugcib ou mon adresse électronique ? Quand on sait combien sont référencés dans les moteurs de recherche autant de milliers de sites et de blogs ? D’autant plus que mon site est présenté en catégorie « Arts Culture Loisirs », « littérature », « Divers » ou « Sites perso » ? Et jamais en « contacts » ou « rencontres » ?

 

 

Y aurait-il cependant une ambiguïté qui m’échappe, concernant la page de présentation de mon site ?

 

 

Ainsi la semaine dernière, n’ayant pas consulté ma boîte mail durant trois jours, ai –je eu la surprise de voir apparaître deux écrans entiers de messages qui pour la plupart d’entre eux, m’invitaient à me rendre sur les sites indiqués en lien direct pour y lire de « forts sympathiques petits mots » ou y voir de jolis petits visages… Au bout d’environ cinq lignes, après avoir cliqué et consulté, je trouvais que « ça n’en finissait pas », et comme à ce moment là j’étais connecté depuis l’Office du Tourisme à Tartas ( à 2 euro de l’heure) j’ai du éluder, mettre en corbeille, puis vider la corbeille…

 

 

Mon adresse électronique est inscrite depuis environ 6mois sur un annuaire mondial du Web mais répertoriée cependant en des catégories bien précises… Une adresse donc, parmi des millions d’autres !

 

 

J’ai essayé d’effectuer quelques recherches de statistiques de visites en particulier sur les forums et sites dans les départements des Landes et des Vosges où je suis référencé mais d’après ce que j’ai constaté, le nombre de consultations ne me paît guère suffisamment significatif ou éloquent.

 

 

En conclusion je dirais que si ces messages m’ont surpris, ils ne m’ont pas choqué outre mesure puisque j’ai perçu à travers leur écriture une certaine sincérité, voire une certaine émotion, dans une simplicité sans détours.

 

 

Alors je me dis qu’après tout la vie est belle et qu’il suffit de tendre son regard et son sourire à ce qui s’offre à nous, de ne pas se poser trop de questions philosophiques sur ce que l’on doit faire ou ne pas faire…

 

 

Le monde est bien ce qu’il est : il l’a toujours été d’ailleurs… C’est donc par tout ce que ce monde est, que nous sommes, en particulier… Et c’est aussi par tout ce que nous sommes chacun d’entre nous en particulier, que le monde est.

 

 

Je n’aime et je ne considère vraiment que ce qu’il y a de meilleur, de plus vrai, de plus authentique, de plus sincère en un être en particulier… Même si je ne puis, par choix ou par inclination différente, partager avec cet Autre la même émotion, vivre avec lui ou elle le même moment dans la même aspiration ou le même rêve… De toute manière, il existe toujours un « point de contact »… par lequel existe, durablement ou temporairement, un lien.

 

            Samedi 7 mai 2006 :  « Sur un air de javanaise… »

 

 

 

 

            Il y en a qui pensent – même s’ils ne le disent pas ou l’expriment à leur manière – que je suis un « pedzouille »… Une espèce de « clodo littératoque », en somme. Un être confus, brouillon, dispersé… Un vrai bazar, quoi ! Un bazar où l’on n’y fait son marché que sur les mêmes sujets !

 

 

Je les emmerde, ceux là ! Et je le crie haut et fort, de toute mon insolence, et presque avec brutalité !

 

 

 Mais je leur dis aussi :

 

 

« Quoi qu’il m’arrive, jamais n’aurez rien à craindre de moi. Je ne vous méprise pas. Je veux bien vous écouter et vous lire.

 

 

Mais je vous emmerde ! Je n’aime pas la Madame ou le Monsieur que vous êtes dans le monde, je me sens étranger à vos analyses et à vos argumentations… Je vous comprends bien un peu… et même beaucoup parfois, mais je n’adhère pas à vos thèses, à votre formation universitaire, à vos romans, à vos essais, à votre « vision du monde », à vos valeurs et à vos repères…

 

 

Sachez tout de même que je ne vous rejette pas et que souvent je feuillette vos livres… sur les étals des maisons de la presse ou des grandes librairies, lisant quelques pages de ci de là…

 

 

Les pires ouvrages qui soient à mes yeux, oui, même ceux là, je ne les mets pas au feu !

 

 

Mais je vous emmerde !

 

 

Et vive la gentillesse des autres… De ceux et celles par qui je ne serais rien s’ils n’étaient point !

 

 

De vous à moi, je vous emmerde… Sur un air de javanaise !

 

 

 

                        UNE  IDEE                Le 12 mai 2006

 

 

 

 

            Il me vient une idée.

 

 

Voilà :

 

 

A vous lire de ci de là, les uns et les autres dans les forums, au hasard de mes « investigations », il me vient quelques « petits chocs »…

 

 

Il m’arrive de noter sur l’un de mes carnets, un mot, une phrase, une réflexion, un commentaire de vous. Mais le temps passe, les jours caracolent, d’autres mots, d’autres propos viennent, et, cliquant pour retrouver ce mot là, ce petit regard là, cette phrase, ce cri… Où est-il donc passé, de qui était-il, comment le retrouver dans cette « pluie d’étoiles » ? Etoiles que j’aimerais bien toutes cueillir, dont je boirais la lumière jusqu’à plus soif ?

 

 

D’autre part, dans le fatras de mes carnets, feuilletant des pages et des pages de brouillons et de ratures, j’ai du mal à retrouver certaines notes…

 

 

Quant à mes fichiers informatiques, j’en ai actuellement 56 sur la clé USB, sans compter les disquettes.

 

 

            L’idée serait de constituer à ma façon une sorte d’anthologie de vos mots, de vos phrases « légendaires », de tout ce qui de vous, a une « atmosphère », un sens profond à mon avis. Quelques notes d’humour, de vraie gentillesse, de grande « sagesse » où, au-delà d’une certaine gravité parfois, transparaît la beauté d’une âme…

 

 

Ainsi vivrais-je en moi ce rêve de vous immortaliser, de « sculpter » dans la virtualité de la Toile cette réalité de vous, si belle, devenant accessible, crédible, messagère…

 

 

J’y joindrais quelques petites réflexions « à la moi », de mon ressenti et de ma conviction.

 

 

Je vais réfléchir à cela…

 

 

J’ai pensé par exemple, créer sur mon site une nouvelle catégorie intitulée : « Au fil des mots et des visages ».

 

 

Et oui ! Encore « visages », ce mot qui m’est le plus cher de la langue Française. Comme si un visage pouvait être le reflet de l’âme !

 

 

Dans cette nouvelle catégorie, j’y insèrerai des rubriques telles que : Passion des Mots, Alexandrie, Portail des Auteurs, Rue des Auteurs, Café Babel, Grain de Sel, Nota Bene… et encore d’autres « univers »…

 

 

Ce serait en quelque sorte, le « Bagdad Café littéraire » de Yugcib, le « livre d’or » de vos musiques ignorées des grands « festiveaux » à la mode !

 

 

« Calling you »… Comme dans cette très belle chanson de Bagdad Café, vous vous rappelez ? C’était un « tube », l’été du bicentenaire de la Révolution Française.

 

 

Alors je vous appelle… parce que j’ai soif de vos rêves autant que de vos visages. Mais vivrais-je assez longtemps pour graver ce rêve sur le fronton de la porte des étoiles afin que les « dieux » du futur s’en inspirent et soient crus ?

 

 

            Cependant je vous vois venir : vous me direz avec juste raison « Tu ne pourras cueillir de chacun de nous, vraiment tout ! Tu ne pourras tous nous citer ! »

 

 

C’est vrai : j’ai tant d’histoires d’amour, tant de « piqûres d’héroïne sans les effets secondaires dévastateurs », que, pour réaliser une telle anthologie, il faudrait que je batte la Bible, le Coran et la Torah !

 

 

Mais, comme je dis et comme j’ai écrit quelque part dans « Au pays des guignols gris », « Rien de ce qui a été exprimé ou même seulement pensé, et qui n’a pas été connu, a été oublié ou méconnu, ne sera jamais perdu. Tout sera un jour retrouvé. »

 

 

            Avant de me lancer dans cette anthologie, j’attends de vous quelques « réactions à chaud »…

 

 

Ah quelle aventure ! Quelle expérience, que cette si petite vie !

 

 

                         20 mai 2006,

            Si j’ai ouvert cette rubrique, c’est parce que j’éprouve le besoin de me sentir relié à l’esprit de la personne à laquelle je pense ou avec laquelle je suis en contact. Sans doute beaucoup de gens ne sentent pas en eux ce besoin là, ou bien le sentent différemment de moi, ou pour des motivations qui leur sont propres… Je peux donc rencontrer en l’autre quelque chose qui me ressemble ou qui est différent. Bien sûr, je le dis, si cela « me ressemble », alors j’en suis fou de joie ! Mais si c’est différent, cela m’interpelle et je m’interroge… Et, très curieusement, par cette différence, je me sens moins seul. Il y a dans la ressemblance, parfois, même si elle rapproche les êtres au point de ne plus se passer de se voir ou de s’écrire, comme un prolongement de cette solitude en soi… Et dans cette solitude là, viennent des pudeurs, des silences, des élans prisonniers du rêve, des mots qui ne viennent pas, des gestes que l’on ne fait pas… Ah ! La solitude à deux… quand on se ressemble trop ! Ce régal absolu de s’être trouvé et de s’être jeté l’un sur l’autre, de la totalité de soi !... A l’orée de ce « désert » qui peut venir ! 

30 mai 2006

 

                        UNE  DATE  MEMORABLE...

 

 

 

 

            Le 30 mai est pour moi l’une de ces « dates mémorables »...

 

 

C’est le jour  où, après une longue période d’interruption d’écriture (plusieurs années), j’ouvris mon premier carnet à la première page pour y « brouillonner » mon premier texte intitulé « Au pays des guignols gris ».

 

 

C’était le 30 mai 1983 vers 23heures, après une réunion entre amis qui avait eu lieu chez moi dans ma maison des Vosges.

 

 

L’atmosphère de cette réunion avait été particulièrement chaleureuse et conviviale.

 

 

Mon texte une fois composé, d’un seul jet, je l’ai recopié sur une feuille de dessin, à l’encre noire, découpé et collé sur un mur dans la cuisine. Quelques jours plus tard, un certain nombre de « pensées » étaient collées sur les portes, et un peu partout dans la maison.

 

 

Il y eut un premier carnet, puis un second... En ce temps là je les numérotais. Ma mère qui mourut le 26 Août 1984 en a connu 146.

 

 

Depuis ce 30 mai 1983 je n’ai jamais eu de longues périodes d’interruption. J’ai cessé de numéroter mes textes en 1989 au 11ème carnet, à 1765...

 

 

« Au pays des guignols gris », par la suite, est devenu un recueil de nouvelles en 1989, puis un livre de 450 pages en 2002.

 

 

Si je devais actuellement reprendre une numérotation de mes textes, je crois bien que je dépasserais  les 20000 !

 

 

Tout est réparti dans des fichiers informatiques à l’exception cependant des carnets 1 à 12 et de quelque 150 à 200 feuilles imprimées A4 du temps où je n’enregistrais pas sur les disquettes entre 1996 et 2001.

 

 

A l’automne 2005 j’ai décidé de regrouper les fichiers de 5 disquettes 1,44 Mo sur une clé USB, soit actuellement 60 fichiers environ représentant une masse avoisinant les 10 Mo de texte.

 

 

Je vous l’avais déjà dit je crois : je fais dans le « Géant » ! Mais bon... disons que sur au moins 40 pour cent de mon oeuvre (si j’ose ainsi m’exprimer)... un « énorme » travail de « réécriture », à mon sens s’impose...

 

31 mai 2006,

 

      

            PROJET  DE  RENCONTRE  ENTRE  MEMBRES  D’ ALEXANDRIE, du 6 au 9 juillet 2006 à ARBOIS, à l'occasion des Petites Fêtes de Dionysos... Ou : quand la relation 'virtuelle' devient l'embryon de la relation 'vraie' qui se manifestera sous forme de visages et de regards ensemble convergeant dans la joie et la fête... C'est ça, aussi, le 'miracle du Web' : pouvoir se rencontrer vraiment après tout ce qu'on a échangé par mails et forums, blogs et sites!

 

 

            J’amène une grosse tente de 6/8 places où l’on peut se tenir debout. En cas de pluie ou de froid, je replie vers le fond la partie couchage et nous pourrons être réunis dans l’espace « séjour » autour de tables pliantes. Mais je ne dispose que de deux sièges et d’une seule table de camping : avez-vous le matériel adéquat ? Aurez vous aussi des sacs de couchage et tapis de sol ?

 

 

Pour la « bouffe », personnellement, en camping, je « fais simple » : rien qui coule ou trop « élaboré »… Mais le « pinard » est bienvenu ! Pour la vaisselle, je suis « assez sympa » : je ne laisse pas les femmes récurer casseroles et assiettes, surtout si elles sont dans des tenues vestimentaires « chic et classe ». A noter que s’il ne pleut guère, l’on peut se réunir pour le petit déjeuner et l’un ou l’autre des repas de la journée… A moins que nous savourions ensemble autour des tables du festival au beau milieu d’une joyeuse et sympathique société, les mets « typés » de la région !

 

 

Autre considération, de l’ordre du « pragmatique » : je n’ai d’autre éclairage qu’une petite lampe de poche. En effet, pour rejoindre les Vosges depuis les Landes, la voiture était si chargée que je n’ai pu trouver le moindre recoin pour caser ma grosse lampe de camping. Et oui ! Lorsque je séjourne plus d’un mois dans les Vosges, chaque voyage est un véritable déménagement ! (Il y a déjà un carton de bouquins, deux gros dicos, et… « Cassiopée » !)… Plus le petit « plantillon » d’Irène dans son pot de terre… Donc, si vous m’avez bien compris, prévoyez l’éclairage !

 

 

Autre « détail »… De l’ordre du « relationnel » : Jipi ( Jean – Pierre ), un ami et l’administrateur de Passion des Mots, viendra peut être… Il est de Bruxelles. Il doit me donner des nouvelles dès qu’il sera fixé sur ses disponibilités (incertaines) début juillet. Ces jours ci, il est absorbé par la correction de copies de ses élèves ( il est prof de Français). C’est un mec formidable, très gentil, et il a beaucoup de « classe »…

 

 

Dernière considération, plus générale : au Portail des Auteurs et autres sites littéraires, y’en a qui auraient bien voulu venir et qui ont été enchantés de la proposition, mais ils m’ont dit qu’ils n’étaient pas disponibles ( congés en Août ou examens, distance, etc) . J’eus oh combien aimé rencontrer Piétra, Pascal, Masques de Venise, Atélécrit.. entre autres, mais bon !... Il faudrait qu’on prévoit alors un « salon » annuel d’auteurs, écrivains et lecteurs du Web littéraire… Une entreprise qui demande pas mal d’huile de coude, de thune et d’imagination et d’organisation !

 

 

Enfin pour terminer, petit « scoop » de Yugcib : j’ai récemment découvert sur le Portail des Auteurs, une Alsacienne, Sonia Calligaro… qui était « tapie » dans le forum « discussion » en « ènième » page, qui n’avait jamais envoyé que deux messages voici plusieurs mois déjà… Elle m’a donné l’adresse de son petit blog : très émouvant, très personnel, très drôle. Quelques néologismes fort sympathiques et formules langagières assez originales. Un « petit brin de narcissisme » comme elle me dit ! … Mais « très très du bon côté » à mon sens !

 

 

Il est parfois de ces êtres, que l’on découvre ou rencontre, qui, au-delà de leurs apparences, ont une sorte de « vérité intérieure » transparaissant de leur visage et de leur regard… Et ce que l’on peut ainsi percevoir, ne s’explique pas vraiment, ni par le raisonnement, l’analyse, ou ce que l’on appelle l’esprit critique. Mais, avoir la foi en cette « essence » là, ne suffit pas : c’est un travail de Titan et de toute une vie !

 

 

Je vous donnerais bien l’adresse du blog de Sonia, mais je préfère qu’elle m’y autorise si elle le souhaite elle-même !

     10 juin 2006,

10 Juin 2006

 

 

            Hier le 9 juin était le jour où selon mes calculs, j’ai atteint au moins la même durée de vie que mon père né le 31 juillet 1925 et décédé le 3 janvier 1984…

 

 

Chaque jour de ma vie que je vivrai au-delà du 9 juin 2006, sera donc un jour de plus !

 

 

Un jour de juin de l’année 1982, alors que nous traversions en vélo, avec mon père, le village d’Aumontzey dans les Vosges afin de rejoindre ma maison située non loin de ce village, nous fûmes pris sous un orage « apocalyptique » : de grands éclairs sillonnaient le ciel d’un bout à l’autre de l’horizon, de fracassants coups de tonnerre nous assourdissaient et des trombes d’eau et de grêle s’abattaient sur nos dos… Alors mon père me déclara tout de go « je m’en fous de mourir, de toute manière je suis prévenu : ma vie s’arrêtera d’un seul coup ».

 

 

En octobre 1983, mon père fut pris d’un malaise sérieux en plein Paris sur un trottoir, conduit à l’hôpital le plus proche et relâché le jour même après quelques examens qui révélèrent l’urgence d’une opération de « pontage »… Mon père ne se fit pas opérer et il mourut effectivement le 3 janvier 1984 vers 19 h.

 

 

Aux dires de ma mère, mon père était « beau comme un Dieu »… J’ajouterai pour l’essentiel que c’était un artiste, un dessinateur, un bricoleur, un « je sais tout faire » et qu’il avait « de l’or dans les mains », surtout en menuiserie et restauration de meubles anciens. En plus, il avait son regard sur le monde, les gens, les choses, et quoiqu’il ait peu écrit dans sa vie et que ses silences parfois, pesaient assez lourd, c’était un homme profond, idéaliste à l’excès et passionné…

 

 

Le jour de Noël 1983, soit quelques jours avant sa mort, je fis encore avec lui dans les Vosges, une virée en vélo d’une cinquantaine de km… En dépit de ses 58 ans et demi, il avait un visage et une allure… et un esprit de jeune homme… Du jeune homme qu’il était, du temps où il « courtisait » ma mère en 1947… Ma mère, une femme très belle et qui s’habillait à ravir… et qui appelait mon père « Mon I », parce qu’en ce temps là, les jeunes gens peu fortunés et encore soumis aux tickets de rationnement, avaient comme on dit « la taille de guêpe ».

 

 

Mon père, comme ma mère d’ailleurs ( puisqu’ils disparurent tous deux en 1984), ne connurent donc pas cette vieillesse qu’à dire vrai, ils n’envisageaient ni ne préparaient… Ma mère franchit son soixantième anniversaire, le 10 Aôut, et mourut seize jours plus tard, le 26, à Perpignan, par un jour d’été frais et venteux où la méditerranée s’était mise en colère…

 

18 Juin 2006,

 

 

                        AH !  CES  MOTS !

 

 

 

            Les paroles s’envolent… A moins qu’elles ne soient enregistrées à l’insu de qui les prononce…

Les paroles s’envolent, donc…

Mais les écrits restent… A moins qu’ils ne soient déchirés.

Si les écrits demeurent, ils peuvent être lus. D’autant plus que de nos jours, ils « voyagent » sur le Web, dans les forums, les sites et les blogs.

            Les mots que l’on prononce en face d’un interlocuteur, d’un public ou dans une réunion familiale, amicale… Ont-ils un pouvoir ? Comment sont-ils ressentis ou interprétés ?

Les mots qui sont dits ne laissent pas de trace visible… Ils peuvent être retenus ou oubliés. On peut les regretter, s’en excuser ou, au contraire, les redire, les renforcer…

Les mots que l’on écrit sur le papier ou que l’on fixe sur les fils de la Toile du Web, laissent une trace visible…

Mais s’est-on demandé par qui ils sont lus ?

Si ce sont des proches, des amis, des personnes que l’on connaît et rencontre, n’y a-t-il pas là, à risquer de les écrire, une interrogation de première importance à se faire ? Même si l’on est convaincu de la sincérité et de l’authenticité de ces mots ?

            Tout ce qui est du domaine du ressenti, une fois écrit et publié, est en quelque sorte un message non adressé à une personne en particulier… Un message qui peut donc être trouvé et lu… par, très précisément, cette personne en particulier, dont on sait le visage et le regard.

Qu’en sera-t-il ou que n’en sera-t-il pas, si le message est lu ? Là est bien toute l’interrogation.

            Ah ! Ces mots que l’on a envie de prononcer… Qu’on ne dit pas mais que l’on écrit !

Ils nous réservent bien des surprises… Ou pas de surprise du tout, c’est selon !

 

LE CHIEN VERT

 

 

 

            C’était un chien vert trottinant auprès de sa chienne bleue depuis trente saisons…

Un chien vert, une chienne bleue, ça n’existe pas au pays des bergers et des bergères qui ne croient qu’aux toutous de toutes les couleurs de toutous… jamais bleues ou vertes.

Un chien vert n’est donc pas un chien à poils verts. C’est un chien dont les rêves ont verdi en traversant des saisons jaunes.

Une chienne bleue n’a pas, non plus, les poils bleus. C’est une chienne dont les rêves se sont éveillés dans le reflet du ciel sur les eaux de lac ou de rivière.

L’on disait de cette chienne bleue qu’elle était « chiante »… Parce qu’elle courait sans cesse après des pantoufles violettes et ne se mêlait jamais aux jeux de tous ces chiens de maison qui s’y connaissent si bien en marques de pantoufles, ou excellent en différentes manières d’ouvrir les portes…

La chienne bleue avait donc des rêves bleus. De ces rêves que l’on disait désuets et dont on se moquait en jappant à petits cris étouffés.

Et le chien vert dont les rêves avaient verdi en traversant les saisons jaunes, risquait parfois en assemblée de toutous frétillants de malice, quelques facéties qui généralement, passaient inaperçues ; ou bien jetait d’intempestifs aboiements qu’il modulait et prolongeait jusqu’à ce que réponse s’ensuive…

Le chien vert et la chienne bleue habitaient une grande niche à la peinture écaillée et à la toiture gondolée.

Un chien vert et une chienne bleue dans une grande niche aussi éloignée des terrains de jeux, aussi perdue au milieu des champs, tout juste bonne à servir de niche de rendez-vous lors d’anniversaires turbulents de jeunes toutous citadins, ne sont pas des compagnons que l’on vénère et dont on se réjouit de la présence.

De plus ils sont « casse nonos », balourds dans leurs mouvements et répétitifs dans certains de leurs aboiements.

Le chien vert, en particulier, s’éternise en circonvolutions oiseuses, tournant et retournant autour du pot de soupe, exprimant ses émotions par des pirouettes ridicules qui ne retiennent l’attention d’aucun berger, d’aucune bergère.

L’on eût cru leur garde manger en une cache sous le plancher de la niche, empli de gros os et de provisions. Mais à dire vrai, tout avait été bouffé dans les saisons traversées et il n’y avait plus guère l’ombre d’un pécule sous le plancher ! Ne demeurait sous le grand ciel que la niche à la peinture écaillée et à la toiture gondolée…

La « cache » cependant, était emplie de rêves verts poussés au milieu des longues saisons jaunes, et des souvenirs de rêves bleus dentelés comme de petits bouts de ciel frangés au milieu de grands nuages gris.

Et les épis des rêves verts, si nombreux, jamais pris entre les doigts, dormiront sous le plancher de la grande niche jusqu’à ce qu’un autre chien vert ou une autre chienne bleue d’une autre génération, vienne un jour surprendre ces épis dans une germination inattendue.

L’on saura alors qu’il y eut jadis un chien vert et une chienne bleue…

Et que les bergers et bergères de ce temps là ne faisaient que passer devant la grande niche du milieu des champs…

 

 

 

 

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