5ème suite des courriers

            CASSIOPEE  SUR  LE  BILLARD … ( mars 2006 )

 

            ' Kézako cé titre ? ' comme on écrirait en texto sur un portable ?

Si je vis sans texto et le ' portable ' sur le dessus d'un buffet plutôt qu'à ma ceinture ; je ne vis pas sans ' Cassiopée ' qui, au dire de ma femme, serait ma ' maîtresse '…

Or, Cassiopée est mon outil permanent de ' création littéraire ' si je puis dire, ma ' porte des étoiles ', ma ' rampe de lancement '…

Un halo blanc de cercles concentriques, un ' écran de départ ' tout brouillé…et quelques hachures roses balayant l'écran, tout cela ne m'empêchant pas cependant de travailler, finissait à la longue par m'inquiéter. J'envisage de progresser dans mes compétences informatiques notamment en traitement du son et de l'image. Et un écran brouillé, avec des couleurs dénaturées qui scintillent, cela ne convient plus à mes projets.

Sur ma demande, un technicien vient donc de prendre en charge mon ordinateur afin de ' l'opérer ' en atelier.

Privé de Cassiopée pour une durée indéterminée, je suis comme l'artificier ayant à ses pieds des caisses de fusées et quelques ' pétards en bricolage ', mais sans rampe de lancement… Autrement dit isolé du ciel, de l'espace et de tous ces visages virtuels dont je recevais avec une certaine émotion les éclairs !

Quelle galère que ce ciel plombé devenu soudain si bas, sans étoiles et sans sourires, fermé comme par une voûte métallique ! Ishtar, Becdanlo, Jipi, Uniforme, Atélécrit, Detroiter, Fée du logis, Papillon, Claudy…et tant d'autres petits amis du grand ciel bleu, je me languis de vous comme une fille de village en mal de son amoureux de la ville et je crayonne sur un carnet d'écolier mes tendresses, mes espérances, mes folies, mes rêves et tout ce que le monde tel qu'il est me suggère…

Et dire que j'ai passé trente ans de ma vie entre les murs de trente carnets, dans le désert de centaines de lettres et l'espérance de visages dont je ne recevais jamais de messages ! Trente années d'écriture et de vie intérieure avec, de ci de là, quelques terres habitées de ce que j'y rêvais de rencontrer…mais toujours trop ' courtes '.

Cassiopée ouvert sur le Web m'a donné ce que jamais aucun pli déposé par le facteur dans ma boîte aux lettres ne m'avait envoyé : vos réponses et vos messages apparaissant sur l'écran comme des ' navettes spatiales ' voyageant à la vitesse de la lumière sans longue et vaine attente…

Vint en effet un jour, depuis deux ans déjà, où je me suis lassé d'espérer ces réponses sous enveloppe qui ne venaient jamais, ou tout au mieux pour quelques rares d'entre elles me parvenaient à dos d'âne au bout de deux ou trois saisons.

Le seul ' hic ', mes chers amis, c'est que par Cassiopée je ne puis ni vous voir ni vous toucher : vous êtes virtuels comme une réalité empreinte d'essence et d'esprit mais impalpable, ineffleurée de mes doigts et de mes regards. Une réalité qui existe cependant, avec le visage qu'elle a et ce dont elle est habillée…

            Je définis ici mon projet en trois actions associées ou complémentaires :

--Rendre accessible la totalité de mes œuvres en consultation libre et directe par l'intermédiaire de mon site personnel déclaré et protégé. A ce sujet, je ne diffuse rien de moi dans les forums qui n'ait été au préalable publié sur mon site à l'exception de petits mots, de réponses ou de commentaires ne justifiant pas une protection particulière.

--Lire mes textes en public et en des lieux appropriés tels que bibliothèques, médiathèques, collèges et lycées, place publique, cafés, rue, soirées privées entre amis sur invitation, manifestations culturelles ou artistiques…

--Réaliser et diffuser des enregistrements sur cassettes audio, CD ou DVD, de mes textes accompagnés d'images, de clips vidéo, de paysages, de petites mises en scène ou situations et de musiques.

Je reste donc ouvert à toute proposition qui irait dans le sens de mon projet…

            Mais, bon !… Ce n'est qu'un projet ! Dans l'immense diversité de tout ce qui se réalise en ce monde, dans le contexte actuel et évènementiel de si importants enjeux économiques et sociaux, alors que notre avenir se déconstruit plus qu'il ne se construit, que s'ouvre une ère incertaine et chaotique, je mesure d'autant plus qu'en d'autres époques passées la vanité de certaines aspirations… Alors je comprends l'indifférence du plus grand nombre d'entre nous à l'expression de ces aspirations, ainsi que la difficulté qu'il y a à les rejoindre, les identifier, les mieux connaître, les découvrir.

Pour un artiste ou un écrivain, la grande question qui se pose n'est pas, je crois, dans le fait de l'utilité ou de l'inutilité, de la reconnaissance ou de la non reconnaissance de ce qu'il réalise… Mais dans la nécessité qu'il sent en lui de produire. Imaginons un ' écrivain cosmonaute ' prisonnier dans une ' coque de survie ' après le naufrage de la nef qui le transportait, lui et ses compagnons de voyage… Un écrivain cosmonaute tout seul et certain de sa disparition très proche : je crois qu'il écrirait sur un carnet de bord, un carnet qui sans doute, n'aurait aucune destination.

 

 

                        SOUVENIR D’ASSEMBLEE GENERALE A LA SOCIETE LITTERAIRE

 

 

            Il est de ces êtres, que l’on rencontre une ou plusieurs fois dans notre vie, et qui s’inscrivent dans notre mémoire personnelle de la même manière qu’une légende entrant dans la mémoire collective d’un peuple… Non pas que ces êtres aient été fondamentalement différents de ce que nous sommes, mais sans doute parce qu’ils avaient en eux, quelque chose d’eux seuls qui nous rejoignait alors même que nous ne le savions pas : cette part de merveilleux et d’inconnu, devenue soudain accessible et crédible, traversant la vie et le temps…

L’histoire et l’avenir d’un être, d’un peuple ou d’une civilisation, sont-ils possibles sans légende?

 

      Du temps où je me rendais en moyenne une année sur deux à l'assemblée générale de la société littéraire de la poste et de France Télécom, société dont j'étais à l'époque le délégué pour le département des Vosges de 1985 jusqu'en 1998 ; je rencontrais André Guérin qui lui, représentait la société littéraire pour la région Picardie.

Nous nous rencontrions un jour de mars assez proche de l'équinoxe au 20 avenue de Ségur à Paris, là où siège l'Autorité Postale.

André Guérin aurait pu être mon père. C'était un homme généreux, cultivé, mais très simple. Il avait été facteur, puis receveur distributeur de la Poste dans une bourgade de Picardie. A la retraite depuis une vingtaine d'années, il lisait des centaines de livres et faisait paraître une revue de qualité, tant par la présentation que par les textes soigneusement sélectionnés.

Chaque fois que nous nous rencontrions en ce jour de mars lors de l'assemblée générale annuelle, nous étions lui et moi, inséparables bien que faisant partie d'un même groupe, avec Josette Rasle la secrétaire et Henri Mouet du centre de tri postal de Paris PLM.

Après les discussions et les travaux de l'assemblée générale du matin, venait le repas de midi, gastronomique et plantureux, arrosé de bons vins, dans une atmosphère conviviale et chaleureuse où chacun avait l'occasion de s'exprimer…Rires, plaisanteries, petites anecdotes et bons mots fusaient de toute part. Dames et demoiselles ' sur leur 31 ', coiffées à ravir, souriantes et loquaces n'en finissaient pas de nous émerveiller, André Guérin et moi, alors qu'Henri Mouet et quelques messieurs ' bien allumés ' de vins de Bourgogne ou d'Alsace, semblaient faire ' bande à part ', joyeusement attablés autour de Gabriel Rémy, l'auteur de ' Cochebille ' qui avait gagné le ' Prix Découverte '.

Lors de cette réunion annuelle en 1998, avant mon départ des Vosges pour les Landes, je fis part à André Guérin durant la visite guidée au Louvre, de ces émerveillements et de ces émois qui m'avaient si agréablement saisi en la présence, ne fût-ce que d'un bref instant, de ces femmes aux si jolis visages et si bien habillées venues de leur Aquitaine, de leur Provence ou de leur Bourgogne natale…

' C'est fou ' lui dis-je, ' ce que l'on peut se sentir inspiré, loquace, et empli de bien être lorsque visages et voix féminines, étoffes, rubans, écharpes, jolies robes, imperméables et manteaux légers, sacs à main et talons hauts participent à cette fête de l'esprit et du cœur où l'on se sent accueilli et convié avec autant de gentillesse et de délicatesse spontanées '. J'évoquai en particulier Josette Rasle et Martine Rauzet, les deux secrétaires de la société littéraire. Nous nous marrions comme des gosses et en ce moment là je sentais le temps s'élargir et ralentir comme un balancier d'horloge comtoise qui va s'arrêter. Nous nous regardions tous les deux, notre demi de bière à la main, assis à la terrasse du bar du Louvre, nous fûmes un instant sans voix, sans doute perdus l'un et l'autre dans nos pensées. Tout au dessous de la terrasse du bar, dans le grand hall, s'allongeaient des colonnes de visiteurs de tous les pays du monde, nous percevions d'étranges et agréables musiques qu'une lumière d'après midi et qu'un murmure d'humanité traversaient d'ondes bienfaisantes… A quelques ' encablures ' de la ' bulle ' que nous formions ; lui, André Guérin, l'ancien facteur Picard féru de littérature, qui aurait pu être mon père ; et moi, le Vosgien d'origine Landaise qui aurait pu être le fils du facteur Picard ; nos ' belles ' formaient une autre ' bulle '… une ' bulle ' florale.

Du coup, le balancier de l'horloge comtoise venait de s'immobiliser en une éternité habillée et visagée à ravir…

Rompant le silence qui nous unissait, j'eus alors cette question : ' A l'âge que tu me dis avoir, toi qui pourrait être mon père, ça te fais quoi ces jolies créatures ? '

Il me répondit : ' Oh, tu sais, à mon âge, ça me fait pareil qu'à la vue d'une jolie fleur ' !

Et je lui déclarai :  ' Eh bien moi je n'en suis pas encore tout à fait là ! Et j'ai beau me sentir une belle âme, les jolies fleurs comme tu dis, avec leurs essences et leur verdure de dimanche après midi, elles me picotent drôlement le petit bout et je me jetterais bien entre leurs pétales ' !

            Après la promenade ou la sortie traditionnelle se tenait, en une vaste salle de réunions, au Ministère ou en un autre lieu de la capitale, de 18 heures à 20 heures 30, le ' grand cocktail géant ' qui précédait la ' Soirée Spéciale ', dédiée cette année là à Arthur Rimbaud…

André Guérin, pour sa part, ne participait guère en général, ni au cocktail ni à la soirée. Il devait alors regagner par le train sa Picardie natale, après une journée bien remplie, quelque peu éprouvante pour lui étant donné son âge et sa santé.

Nous ne nous sommes plus revus. Nous avons eu seulement deux ans plus tard, un échange de lettres… Je demeurais alors à Lesperon, dans les Landes et je n'étais plus délégué de la société littéraire.

André Guérin est-il aujourd'hui une ' chrysalide ', légère et transparente comme l'azur, suspendue entre les plis d'un voile d'éternité ?

Et toutes ces ' jolies fleurs ', dont les visages et les verdures de dimanche ont si délicatement embrassé mon regard, vers quelles saisons ont-elles voyagé, diffusant ces essences d'elles dont mon esprit est toujours amoureux ?

Au cocktail et à la soirée, je ne quittai pas d'une semelle mon ami Henri Mouet, le délégué de Paris PLM, qui ' incendiait ' à sa manière les ' huiles ' de la haute congrégation, vidant les verres de punch, grillant force clopes à bouts dorés et engloutissant les petits fours salés et sucrés…             

Un acide, un amer, un noir au grand cœur…et d'un esprit fécond, aussi féru de littérature qu'André Guérin, cet Henri Mouet, avec sa dégaine de Philippe Noiret !

Il me disait : ' Il y a trop d'orgueil et d'hypocrisie là dedans ! Ce sont toujours les mêmes qui parlent et qu'on publie ' ! Suivaient quelques propos salaces ternissant les étoffes de ces belles dames et griffant les jolis visages… Mais il avait tout de même de bons mots, et quelques gentillesses pour de rares copains à lui qui, à son sens, eussent mérité davantage de reconnaissance. Il me disait encore : ' Toi, tu fais pas de bruit, on te voit qu'en petit comité, mais t'es fidèle, tu viens presque tous les ans et tu joues pas des coudes autour de la ' sainte table ' où se pavanent comme des dindons ces beaux messieurs du Ministère ' !

' C'est vrai ', lui ai-je répondu, ' je ne me vois pas prendre la parole sur l'estrade devant tous les invités et les participants de la soirée…T'as raison : c'est plus sympa et plus convivial en petit comité, quand tu te sens accueilli dans des visages et des regards amis '.

            Dans la première partie de la soirée, étaient présentées les œuvres de quelques adhérents de renom, les récentes publications de revues régionales, les programmes festifs, les sorties culturelles, les expositions et les salons. Un intermède entre les séances de dédicaces, les discours et les questions aux auteurs, et l'inévitable palmarès pour l'attribution des prix, présidé par l'une des deux charmantes secrétaires en robe de cérémonie, invitait quelques uns d'entre nous dans l'assistance à lire les textes ou les poèmes ' de son cru '… Toutefois, ces lectures en public avaient au préalable fait l'objet d'une sélection. Et notre ami Henri Mouet ponctuait à voix basse mais suffisamment audible de propos acides ou frondeurs les silences, reprises, hésitations ou ' cafouillages ' des lecteurs émus.

Il n'est jamais facile de lire ses propres textes en public : la passion, le ton et l'émotion avec lesquels on les lit devant un public parfois inattentif ou distrait, ou le plus souvent dispersé dans des perceptions très diverses ; ne sont que rarement en symbiose parfaite entre l'auteur et un public… qui n'est pas vraiment son public.

Certes, ce que l'on met de soi dans le texte lu ne doit pas à mon sens, extérioriser ou imposer au public cette émotion que l'on croit souveraine et qui ne sera pas forcément partagée… Mais plutôt s'écouler vers le public comme une eau qui chante, jaillie de sa source et dont la voix, le rythme et le ton s'efforcent de rejoindre ce qui relie entre eux les gens…

Nous eussions préféré, Henri et moi, assis au dernier rang de fauteuils bleus de l'auditorium, entendre des textes plus ' musclés ', plus novateurs, plus créateurs d'atmosphère. Mais nous savions qu'en dépit d'une convivialité reliant des sensibilités diverses, nous étions immergés dans le courant du monde, un courant immuable coulant de son eau habituelle et aseptisée…

            Et vint pour clore cette si belle journée printanière, la seconde partie de la soirée, consacrée à la vie et à l'œuvre d'Arthur Rimbaud.

Je ne savais pas encore que c'était la dernière fois que j'assistais à l'assemblée générale de la société littéraire de la Poste et de France Télécom…

            J'ai su, autant pour André Guérin que pour Henri Mouet, le drame de leur vie… La grande blessure, celle dont la cicatrice ne s'efface jamais. Et ce rêve immense avec lequel on finit par s'en aller tout seul dans la ' chrysalide '…

Tous deux vivaient désormais séparés de l'être qu'ils avaient aimé : un fils pour André Guérin, et un ami pour Henri Mouet.

J'ai compris que le temps d'une journée de mars, j'avais été pour l'un comme pour l'autre, cet ami et ce fils…

 

LA PETITE CHEVRE DE MONSIEUR YOUCIBE

 

            Il était une fois en un temps indéterminé de ce monde des Humains que l’on disait être La Terre, sur un haut plateau de roches dominant un belvédère à la végétation luxuriante et boisé, un étrange bâtiment constitué en sa base de cubes aux terrasses creuses, de petites tours crénelées aux longues fenêtres étroites et d’autres accotements cylindriques, coniques, bardés de plaques métalliques, de panneaux vitrés et de balcons courbés.

Ces cubes, ces tours et ces accotements formaient une assise architecturale, en un seul bloc posé sur le haut plateau de roches, évoquant une merde de chien géante, géométrique et pétrifiée…

Et cet immense excrément aux parois lisses et luisantes d’un gris acier constellé d’éclats de lumière blanche, soutenait, planté en son centre un gratte –ciel de quelque cent étages dont le sommet ressemblait à un chapeau à large bord. Mais ce « chapeau » était en réalité à une île suspendue dans le ciel, une île rocheuse et boisée, élevée en un dôme verdoyant aux pentes abruptes.

            Tout là haut vivait monsieur Youcibe, un vieil ermite que les Humains de Partokyork, la grande ville située au dessous du belvédère et du haut plateau de roches, avaient exilé à cause des ses « sauts de chèvre » sur les trottoirs de Bankpopi, le grand quartier de la Finance Crapulaire.

A force d’imiter le saut de jeunes chèvres sauvageonnes lorsque retentissaient les douze coups de gong ponctuant chacune des deux moitiés de la journée de travail dans les bureaux de Bankpopi, monsieur Youcibe conçut le projet d’acheter une petite chèvre blanche au marché de Pachikpabo, le marché des Tordus, des Escamotés et des Banquiers ratés…

Par la grande Diagonale macadamroutière traversant Partokyork, monsieur Youcibe avait donc conduit sa petite chèvre blanche jusqu’au Belvédère, puis de là, sur le haut plateau de roches et enfin s’était perdu dans les longs couloirs tournant à l’intérieur des cubes et des tours grises avant de rejoindre par l’Ascenseur numéro 7, le sommet – île du gratte ciel.

Dans le temps que dura ce trajet, monsieur Youcibe n’avait tout d’abord rencontré le long de la Diagonale, que des bureaucrates à gabardines crasseuses et aux regards envieux, qui semblaient vouloir dévorer la petite chèvre. Certaines même de ces créatures au visage bile et en perpétuelle quête de « thune », qui s’agitaient devant des « thunérifères » et pissaient sur le trottoir pour ne point perdre de temps, se retournaient et, la « thune » à la main, écartaient les pans de leur gabardine de l’autre main, exhibant un sexe velu, noueux et soubressautant… au passage de monsieur Youcibe et de la petite chèvre blanche.

Plus tard, dans les couloirs du grand excrément géométrométallique, puis dans le hall d’ascenseurs au rez de chaussée du gratte ciel, n’avait régné qu’indifférence, mépris ou silence de la part de ces « Humanuscules » programmés comme des marionnettes sans ficelles avec une puce électronique dans leur ventre bourré de fausses tripes.

            Ainsi vivait en ce temps non identifié du monde des Humains et des Humanuscules, dans une île au dôme verdoyant juchée sur un gratte ciel, un vieil ermite en compagnie de sa petite chèvre blanche…

Au dernier étage du gratte ciel, sous un plafond rocheux et boisé d’où pendaient des mottes de terre, il y avait un bureau qui semblait en réfection, délimité par des panneaux d’une matière transparente et des cloisons en planches. Au dessus d’une ouverture qui devait être l’entrée du bureau, l’on pouvait lire cette inscription en caractères bleu foncé : « Office du Tourisme ». Une jeune femme habillée comme une hôtesse de compagnie aérienne tapotait de ses doigts fins sur le clavier d’un ordinateur… Les « touristes » cependant, n’étaient pas légion bien que les ascenseurs fonctionnassent sans relâche. Un monsieur Dupin tout endimanché, accompagné de sa Dupine drapée dans un joli manteau cintré, et d’un caniche blanc, s’enquit de « ce qu’il y avait à voir » depuis la bordure dentelée de l’île qu’aucune rambarde ou clôture ne protégeait du grand abîme.

« Trois écus par personne et un sol pour votre petit chien » répondit l’hôtesse.

Dupin et Dupine, dans un grand vent de haut ciel, virent tout en bas, l’immensité de la ville… et tous ces agglomérats d’allumettes métalliques, ces dômes ruisselants de lumière blanche, ces flèches et ces tétons de pierre à perte de vue ; puis, tout au fond, une échancrure bleu marine effondrée en dessous de la ligne d’horizon, la grande baie des Sages, la Porte Océane

            Au moment où le petit caniche glissa sur une roche mouvante et tomba dans le vide, à dix pas en arrière, dans les buissons épineux retentit un hurlement suivi d’un halètement puis d’un grognement et d’un craquement…

C’était le loup qui venait de se jeter sur la petite chèvre de monsieur Youcibe.

Du coup, le Dupin et sa Dupine se retournèrent et virent en face d’eux un grand chien gris aux yeux d’enfant qui, tout étonné de voir des humains en ce lieu, demeurait en arrêt, remuant frénétiquement sa queue, tendant son museau comme en l’attente d’une caresse ou d’un ordre.

A terre cependant, une touffe de poils blancs, des os brisés et une substance moelleuse et sanguinolente, devant le chien, indiquaient bien qu’un drame venait de se produire. Mais les flancs du chien paisiblement battaient, ces yeux d’enfant et cette queue agitée, rassuraient monsieur Dupin et sa Dupine désormais endeuillés d’un petit être blanc qu’ils avaient vu tomber et tournoyer dans le vide jusqu’à n’être plus qu’un point de neige au fond d’un gouffre bleu.

 

         UN MEILLEUR AVRIL

 

         Jacques Brel dans l’une de ses chansons évoquait un « meilleur avril »…

Je ne crois pas qu’aujourd’hui vienne un « meilleur avril ». Dans les amphis des universités, dans les cours des lycées, dans les cortèges de manifestations, dans tous les lieux où l’on se rencontre et discute…du contrat première embauche en l’occurrence ; ce ne sont pas ces immenses fleuves de paroles, ces milliers et milliers de débats, ces nuits de discussions passionnées en lesquelles s’élèvent les voix des orateurs entre les bancs et les sièges, et tout cela en des houles festives et improvisées évoquant par leur animation ces veilles révolutionnaires de temps historiques troublés ; qui feront ce « meilleur avril ».

Une forme de « pensée unique » véhiculée par les médias traditionnels, est aujourd’hui devenue si ramifiée, si impénétrable dans l’enchevêtrement de ses voies, qu’elle en arrive à ne plus être perçue comme une « pensée unique » mais comme une sorte de médicament dopant toutes les violences, toutes les passions et tous les égoïsmes.

Alors, ils peuvent bien couler, ces fleuves de paroles, il peut bien s’en « himalayer », de ces débats et de ces arguments, propositions et contre propositions, au fil des assemblées, des confrontations et des réunions !

J’en suis « lessivé », abattu, de tous ces débats, de tout ce que l’actualité véhicule, au point que je n’en sais plus quoi dire… Sinon que ce « meilleur avril » pourrait bien devenir un automne de tempêtes n’épargnant plus le moindre petit jardin avant un long et glacial hiver…

Quel crédit accorder aux plus généreuses idées, aux promesses les plus sincères des uns ou des autres lorsque se déchirent et s’insultent les élus du peuple, que s’interpellent en un langage ordurier les représentants des plus hautes autorités de l’état ou des milieux intellectuels ? Et que l’immense majorité de ces millions de gens que nous sommes se comporte au volant d’une voiture, par exemple, avec autant d’agressivité puisqu’il n’est plus possible aujourd’hui de traverser une ville sans se faire « rappeler à l’ordre » d’un coup de klaxon ou appel de phare à la moindre manœuvre hésitante ?

J’en ai assez de ces comportements agressifs, de ces violences verbales, de ces contestations systématiques et de cette manière qu’ont certains « intellectuels » à définir ce que l’on doit écrire ou exprimer en fonction de « nouvelles valeurs » supposées, de courants ou de modes.

Je ne crois donc pas à un « meilleur avril »… que la violence de la rue et des banlieues, qu’une dérive générale des comportements humains exilent dans la solitude d’une pensée exclue par l’ordre dominant et décadent du monde axé sur la loi de l’argent et du profit personnel au détriment de l’avenir des générations futures.

D’un côté ce « meilleur avril » des poètes et des chanteurs ; d’un autre côté le « meilleur avril » des révolutionnaires ; entre les deux, le « meilleur avril » possible des réformateurs, des élus du peuple ou des meneurs…

Mais nulle part de « meilleur avril » en réalité ! J’en ai ma claque, de cet éternel hiver humanusculaire !

 

Mardi 28 Mars 2006

 

         Il fut un temps où je m’exprimais souvent sur des sujets d’actualité, notamment entre septembre 2001 et octobre 2003. D’ailleurs à ce sujet, vous pouvez consulter la première partie, ou des extraits, de « Quel monde possible », dont le texte intégral se trouve sur www.e-monsite.com/yugcib2/

         Aujourd’hui, j’interviens moins souvent sur des sujets d’actualité, non pas que je manque d’inspiration ou de « souffle »… Mais parce que cela me semble un peu vain. En effet, il y a tant et tant de « déjà dit », tant de controverses et de débats à n’en plus finir, dans les journaux, les livres, les magazines et les forums, qu’il me semble que ma voix n’apportera rien de plus.

Je suis un peu « fatigué », de tout cela ! J’en éprouve le même désarroi, la même solitude… et comme une sorte de chagrin au souvenir de visages perdus, exactement comme ce 22 Mai 1962, sur un quai du port de Marseille, à la descente du bateau d’ Alger… J’étais alors âgé de 14 ans et j’avais des rêves.

Je ne sais pas s’il est encore possible aujourd’hui de rêver…  

 

          Mardi 25 avril 2006 : vingt ans déjà après Tchernobyl! Ils nous pompent, tous ces Pontes! avec leurs suppositions, tout ce qu'ils nous disent pour nous rassurer... Et toutes les incertitudes qu'ils éludent!

 

            JE NE COMPRENDS PAS…

 

                        Je ne comprends pas la vie telle qu’elle nous est enseignée, avec le nuisible, le dangereux, le mauvais, le laid, voire l’inutile d’un côté ; et le bon, l’utile, le joli, le sent bon, de l’autre…

Je ne comprends pas la mort telle que la nature humaine nous la fait sentir avec la conscience aigue de sa réalité et de son irrémédiabilité.

Je ne comprends pas la haine.

Je ne comprends pas l’amour mélangé avec le culinaire, les courses et les toilettes.

Je ne comprends pas pourquoi il faut BAC plus 5.

Je ne comprends pas tout ce qui se dit ou s’écrit et qui ne change rien ni dans notre vie ni dans la vie des gens qu’on aime.

Je ne comprends pas la politique, ni pourquoi les races, les religions, la nostalgie, le passé, l’avenir, les grandes idées…

Je ne comprends pas ce que l’on nous fait croire ni ce que l’on ne nous fait pas croire.

Je ne comprends pas les mots qui trompent.

Je ne comprends pas l’argent.

Je ne comprends pas être ou ne pas être.

 Je ne comprends pas « je t’aime » à répétition comme quatre bises vives sur les joues à chaque bonjour…

Pour qui ? Pourquoi, comment, « je t’aime » ?

Je ne comprends pas ce ciel et ces rêves à ras de terre sans savoir ou sentir qu’on a des ailes…

Je ne comprends pas de vivre et de mourir, de jouir et de souffrir, d’aimer ou de ne pas aimer, tout cela dans un mouvement de soufflet de forge qui n’en finit pas de s’épuiser après avoir agité braises et cendres…

Je ne comprends pas ce monde.

 Je ne comprends pas ce que je vois ni ce que je ne vois pas.

Je ne comprends pas l’enfer d’un « ici bas » ou d’un « au-delà »… Ni le paradis, d’ailleurs.

Je ne comprends pas les femmes voilées et sans droits en terre d’Islam.

Je ne comprends pas pourquoi les élus et les pas élus, les bons et les mauvais, les beaux et les pas beaux…

Je n’ai rien compris !

Pourquoi les cons et les pas cons ?

Pourquoi BAC plus 5 plus je ne sais combien d’années encore ?

Pourquoi le cancer, le sida, l’hôpital, la maison de retraite, les banlieues pourries, le cimetière des toutous en plus de celui des humains, les œuvres d’artistes disparus valant la peau de cent mille fesses, Tchernobyl et la grippe aviaire…

Pourquoi tout ça ?

Pourquoi une belle maison, une belle bagnole, 250 mètres carré de surface habitable pour un tout seul avec piscine en plus ?

Pourquoi un loyer de mille euro alors qu’on gagne moins de mille euro par mois ?

Pourquoi 20 ans pour payer une baraque ?

Je n’ai rien compris !

Je suis fatigué.

Merde à la Thune !

Merde au succès !

Merde à l’inégalité de l’homme et de la femme !

Merde à l’Islam, merde à Jésus-de-Nazar-des-Mecs-qui-puent-bien !

Merde à BAC plus 5 !

Merde au pinard à 100 euro la bouteille !

Merde aux piscines privées plus grosses que des piscines municipales !

Merde à trois semaines en bateau – palace autour de l’Antarctique à 35000 euro !

Merde aux ventres ronds nombril en plein milieu entre maillot ultra court et pantalon moulant taille basse !

Merde à la Télé !

Merde au foot – fric !

Merde à la beauté pas de l’âme !

Et merde aux Ames Vénérées !

Merde à « tu m’emmerdes » !

Merde à « je t’aime » rien que pour te baiser !

Merde aux Gros Culs dont on hume la pète comme on humerait une haleine d’orchidée !

Le 9 juin 2006 j’aurai passé sur Terre autant de jours que mon père.

Je n’ai encore rien pompé à ce merdier Humanusculaire… Où l’on dit pourtant qu’il y a des choses très belles… 

 

                        ZACARIAS  MOUSSAOUI

 

            Il est donc condamné à la prison à vie, le Français Zacarias Moussaoui, l’un des organisateurs de cette « boucherie historique à ciel ouvert » du 11 septembre 2001.

Je m’en doutais, j’avais pressenti ce verdict du jury Américain.

Mais quel regard porter sur ce jugement ? Quel regard porter sur le monde en ce début de 3ème millénaire ?

Certes, il ne sera pas beaucoup de « Terriens », à l’exception de quelques Islamistes « fous de dieu », terroristes et extrémistes, pour penser qu’il fut la « victime expiatoire » d’un procès ultra médiatisé et donc, condamné par les juges d’un « pays ennemi » !

Personne ou presque dans le monde, par conséquent, ne « plaindra » Zacarias Moussaoui, d’autant plus qu’il ne regrette rien.

Un être désormais enfermé à vie dans une cellule aux murs blancs, totalement isolé du monde extérieur : c’est à peine s’il apercevra le gardien qui lui glissera par une petite ouverture de la porte, sa gamelle de nourriture. Ni sa mère, ni personne d’ailleurs, ne pourra le voir ou lui parler. Sans doute eût-il mieux valu qu’il meure que d’être, à l’âge de 37 ans, jeté vivant dans cet « enfer absolu » !

L’image de cette prison « haute sécurité » dans le désert du Colorado est absolument effrayante ! Tous les « nostalgiques » de la peine de mort, dans un pays tel que la France, fanatiques d’une « peine de substitution », concevraient bien qu’il existe aussi en France, une prison de la « vraie perpète »… Mais, en France, il n’y a pas de ces déserts comme en Amérique ! Sauf peut-être au milieu des zones ultra urbanisées ou s’entrecroisent les voies rapides et les bretelles autoroutières…

Ceci dit, 30 ans à mon avis, même avec quelques années de remise de peine, c’est suffisant pour briser à jamais un être humain… qui sera toujours considéré comme un paria. Alors, s’il n’y a ni pardon, ni soit – disante « réinsertion », pourquoi pas la mort ? Il est tout de même « édifiant », que certains condamnés à de très lourdes peines, confrontés à des conditions d’existence terrifiantes, se soient exprimé en faveur de la peine de mort… du moins pour eux-mêmes !

Mais nous sommes bien, de l’autre côté de l’Atlantique, dans cette Amérique du pire et du meilleur ! Le pays de tous les extrêmes, avec ses paysages démesurés, ses passions, ses idéaux, son mode de vie, ses rêves fous, et sa constitution enviée de tous les pays du monde ! Le pays où tout est possible, dans l’amour comme dans la haine ou la violence, dans l’intelligence comme dans la barbarie !

Eût-il été condamné, Zacarias, à une peine de travaux forcés toute sa vie durant, avec un contrôle permanent, suivi, encadré, entravé même, dormant dans une prison mais travaillant tout le jour sur quelque chantier ou dans une usine, et son salaire versé par exemple, à des familles de victimes…Cela n’aurait-il pas été préférable…si l’on peut dire ?

Un « Martyr » est un homme ou une femme qui, d’une religion ou d’une idéologie combattue, meurt sous les coups de ceux qui le condamnent. Zacarias ne meurt pas. Mais quel est le sens de ce jugement ? Quel aurait été celui de sa mort par injection létale ?

Il ne regrette rien, il a été insolent, il s’est moqué des victimes, des morts, des familles, il a rejeté cette civilisation occidentale, « impie » selon lui… En ce sens, il ne mérite aucune compassion. Mais quel a été, réellement, l’importance de son « rôle » dans l’organisation de cette « boucherie historique » ?

Il a cependant été, et il est toujours un homme. Un être humain. Qui a servi une « cause » à laquelle il croit. Une « cause » réprouvée par le monde entier. Mais combien y’en a-t-il eu à travers des milliers d’années de civilisations différentes, de ces « causes » réprouvées au nom des quelles on a pillé, assassiné, emprisonné, imposé silence, exclu, méprisé ! Et combien de personnages aujourd’hui influents et « médiatisés » mais jadis criminels, mènent-ils en toute impunité, une vie « normale » ?

Nous avons tous en mémoire le film de l’évènement : la boule de feu, les tours qui s’effondrent, les milliers de morts…

Mais quel est le sens de tout cela ? Pour quel monde et avec quelles « valeurs » ? Quelles « nouvelles » règles ? Quelle civilisation du pire ou du meilleur ?

 

            LA  TERRE , D’EMILE ZOLA…

 

            A celles et ceux d’entre vous qui aiment Zola et ont lu tous les Rougon Macquart, quel est celui des romans de cette collection qui vous a le plus « marqué » ?

Pour ma part, plus encore que Germinal, l’Assommoir ou la Bête humaine, c’est La Terre… Que j’ai relu pour la seconde fois…

             L’entrevue chez maître Baillehache, avec le père Fouan venu « faire ses arrangements », accompagné de ses enfants, vaut son « pesant d’or »…

Le notaire dérangé dans sa sieste, alourdi par une digestion qui le rend peu réceptif aux doléances du père Fouan mais surtout aux discussions assez lestes et assez sordides des futurs héritiers, en particulier de Buteau ; finit par « couper court » et clore un entretien dont l’issue s’annonçait scabreuse.

            Dans ce roman « hyper réaliste »… et somme toute, d’une actualité de toutes les époques, Zola fait allusion à la situation économique de la France des campagnes en cette seconde moitié du 19ème siècle, avec notamment ces blés Américains qui arrivent par vagues de gros bateaux dans nos ports d’Europe et « coulent » le blé Français, contraignant les paysans à vendre à bas prix, à émigrer vers les villes pour travailler à l’usine… Ou à vivoter misérablement sur des lopins de terre qui rétrécissent au fil des partages entre enfants.

            J’ai surtout retenu de ce livre, outre l’entrevue chez maître Baillehache, quelques autres épisodes assez truculents et imagés…

--La grande voiture de Lambourdieu, le marchand ambulant qui s’installait sur la place du village, vendait de tout, ouvrait des tiroirs « magiques » contenant jolis rubans, colifichets, froufrous aguicheurs, devant ces dames et demoiselles de la terre qui rêvaient du passage de la longue et grande voiture de ce sieur Lambourdieu, fieffé coquin, baratineur, enchanteur…et banquier, car il prêtait de l’argent !

--Puis cette noce lors du mariage de Buteau et de Lise ; avec ce « chameau » de vieille tante acariâtre et « près de ses sous » que l’on avait du inviter, ces mets plantureux accompagnés de sauces épaisses, le tonneau de vin rouge en perce, l’appétit féroce de ces gens qui s’empiffraient, les plaisanteries grasses… Tout cela si bien décrit par l’auteur que l’on en humait les relents ; que rires, chants et propos grivois s’en trouvaient perceptibles jusque dans leurs nuances ; et que les comportements des gens de cette noce ainsi que leurs vêtements, leurs gestes et jusqu’à leurs incongruités, en dressaient un tableau vivant, une scène bruyante et haute en couleurs, comme si nous étions placés au premier rang…

--Enfin j’évoquerai cette relation assez coquine entre Jacqueline, une femme accorte et « bonne luronne », et Tron, un jeune paysan quelque peu « simplet », carré et bâti comme un taureau.

Sur un tas de foin dans un sombre appentis attenant à une grange, au point du jour, alors que sommeillait encore le maître des lieux mais que rôdait par hasard un valet « mouchard », l’on croit entendre les « han » et les « hon » de ce Tron qui, souverainement enivré des senteurs, des rondeurs et des gentillesses de la Jacqueline, s’abîme dans un régal fou de grand enfant au robinet d’étalon. Et suit le cri, presque d’agonie, de Jacqueline qui, sans doute, n’avait jamais été aussi vivement « pourfendue » !

 

            J’ai dans l’idée que Zola, en 1902, fut bel et bien assassiné ! Le matin où il mourut asphyxié par les émanations d’oxyde de carbone de son poêle, un ouvrier effectuait des travaux sur la toiture. L’orifice du conduit de la cheminée « aurait été bouché » durant le temps nécessaire pour que « l’accident » ait lieu… Chiffons et papier auraient été alors retirés aussitôt après.

Une « opération » commanditée en haut lieu…

 

 

 

 

 

 

 

 

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