Sujets, réflexions d'actualité

 

CES SUJETS GRAVES QUI DIVISENT LES GENS

    Il y a dans le monde, dans la vie que nous vivons au plus proche même de notre famille, de nos amis… Et à plus forte raison dans notre environnement social « élargi »… Des sujets graves, des sujets qui divisent…
Je me suis demandé… Et je ne cesse de me demander… S’il ne serait pas possible d’aborder de tels sujets aussi graves et qui divisent autant les gens, autrement que par la confrontation et l’argumentation ; autrement que par le choc de deux sensibilités souvent exacerbées et nourries, entretenues par l’expérience et le vécu de chacun…
La confrontation si elle ne se manifeste pas dans l’immédiateté du contact entre les interlocuteurs, par la violence ; n’en évolue pas moins, presque toujours, à une forme de violence… Peut-être plus insidieuse, plus « pétrifiante »… Et certainement sans espérance…
L’argumentation s’articule sur des faits, des situations vécues, des références littéraires ou scientifiques ; sur la pensée, la réflexion de tel ou tel écrivain, intellectuel, chercheur ; sur des découvertes ou des expériences… Mais aussi, assez souvent d’ailleurs, sur de simples hypothèses, habitudes ou croyances enracinées…
Et si l’argumentation est bien menée, si elle s’avère convaincante et justement fondée, alors de son exercice, se dégage un « vainqueur », un « juste »… Et bien sûr, un « vaincu » ou plus exactement, un « juste qui n’a pas vu tout à fait juste »…
Je doute fort que l’argumentation, même la mieux conduite, puisse apporter une « vraie réponse » à chacun des interlocuteurs. Cette « vraie réponse » n’existant pas vraiment, en fait…
Si l’argumentation est « moins bien menée » c’est-à-dire si elle s’articule davantage sur des hypothèses ou des croyances, alors vient la polémique, un « jeu » incessant de balle et retour de balle, épuisant à la longue…
Aussi, afin d’aborder ces sujets graves du monde et de la vie que nous vivons, ces sujets qui nous divisent et nous sensibilisent autant ; formulerais-je une proposition :
Pourquoi n’essayerions nous pas de percevoir en nous, comme si nous le vivions en nous, le ressenti de l’autre? Et non seulement ce ressenti de l’autre mais aussi (et peut-être surtout) l’interrogation qu’il a sur son ressenti?
Est-ce que l’on se demande vraiment d’ailleurs comment les autres se sentent au fond d’eux-mêmes, dans leur propre ressenti?
A partir de cette tentative ou de cette approche de connaissance du ressenti de l’autre, et dès lors que commence à s’ouvrir une porte de communication ; je propose la voie ou le cheminement d’un questionnement un peu à la manière de ces très jeunes enfants qui « veulent tout savoir »… Mais l’enfant ne se laisse pas « piéger » car il pose les questions fondamentales…
Pour « faire simple »… Et « illustrer » la teneur ou la gravité de ces « questions fondamentales » : regardez le ciel de la nuit, lorsqu’il n’y a plus ni lueur crépusculaire du soir ou du matin, lorsque la lune ne traverse pas le ciel… Et regardez bien les étoiles qui brillent, toutes les étoiles d’un seul grand regard… Puis une étoile en particulier, n’importe laquelle : cette étoile là, est-ce qu’elle brille mieux, plus fort, plus longtemps que les autres ; est-ce qu’elle est plus proche ou plus loin de la Terre?
Alors vous vous dites qu’au fond vous ne savez pas… parce qu’il vous vient une réflexion et donc une question…
Evidemment si vous étiez un astrophysicien dans la coupole d’un télescope géant, vous sauriez peut-être si cette étoile là est oui ou non, plus proche de la Terre… Ou même tout simplement si vous savez lire dans le ciel et donc identifier les constellations…
Mais il y a cependant une chose absolument certaine, irréfutable : cette étoile là existe! Et ce qui existe d’elle c’est sa lumière qu’on voit, même si l’étoile a physiquement disparue…
Et pour finir, regardez le ciel de la nuit en des zones où ne brillent pas d’étoiles… Là, n’importe où, il y en a cependant une… ou une autre… Qui existe. Et ce qui existe d’elle, c’est sa réalité physique même si l’on ne voit pas sa lumière…

PERSONNAGES DE ROMAN

    Les personnages de roman, s’il peuvent nous paraître constants, à nous les lecteurs… Ils peuvent aussi, dans une « incandescence émotionnelle » avec laquelle l’auteur les « immortalise », se révéler des « messagers » dans nos vies, dans notre propre vécu, et rejoindre ainsi ce « quelque chose en nous » qu’au fond nous sommes nombreux à partager… Quelquefois sans le savoir ou après l’avoir oublié et retrouvé…
Encore faut-il que cette « incandescence émotionnelle » mise en scène par l’auteur puisse cependant « coller au vrai » c’est-à-dire sans être l’objet d’une interprétation fictive et personnelle, au personnage du roman (et cela est d’autant plus vrai dans le roman réaliste, dans l’œuvre autobiographique)… Et encore vrai également dans la fiction : il doit y avoir du vrai dans la fiction! … Parce qu’au fond, c’est le vrai qui est vraiment crédible, qui peut « changer quelque chose dans notre vie ». (L’invraisemblable, on sait bien qu’il ne pourra jamais que nous faire rêver sans espoir… Et c’est frustrant de rêver sans espoir)…

LES RELIGIONS

    De toutes les religions du monde, la religion chrétienne et la religion musulmane avec les « dérivées » de l’une et de l’autre (qui d’ailleurs sont vraiment « plurielles ») sont celles du plus grand nombre d’humains mais surtout sont aussi celles dont les fidèles et les « nés en elles » sont les plus convaincus d’être dans la « vérité » ou dans la « seule et unique »…
Non pas que les chrétiens ou les musulmans dans leur grande majorité ne reconnaissent pas l’existence de l’Autre… Mais il sont nés chrétiens ou musulmans et de ce fait, ils « héritent » de tout ce que le « principe religieux » depuis de nombreuses générations a inscrit dans leur esprit, dans leur culture, dans leur pensée profonde et dans leur inconscient… Comme si la transmission d’une génération à l’autre et à travers plusieurs générations, se faisait « génétiquement » (quoique « génétiquement » ne soit pas tout à fait le terme qui convient ici).
La puissance et la permanence de cette « force de transmission » est telle, que même les gens qui ne « pratiquent » pas ou n’ont pas reçu le baptême ni accompli le minimum en matière de sacrements élémentaires ; ont tout de même, profondément enracinée en eux, une part de l’ « héritage » ancestral…
Chez les chrétiens par exemple, tout le monde ou presque se marie à l’église, y compris des gens n’ayant jamais été au catéchisme dans leur enfance.
Pour tous les enterrements ou presque, également, l’on va à l’église… Comme si le fait d’être enterré religieusement « coulait de source »…
Dans de nombreuses maisons, même chez des « non pratiquants », l’on trouve soit un crucifix au dessus du lit, soit un ornement, bibelot ou autre, à caractère religieux, quelque part sur un meuble, une étagère…
Et d’une manière générale, les signes de la religion sont partout présents dans les lieux publics… Et peut-être bientôt dans les écoles de la République si la laïcité « se fait la malle » (quoique parfois la laïcité elle-même prendrait tournure de religion…)
    Que pense vraiment au fond de lui (et cela dans une vraie réflexion) un chrétien sincère, un musulman sincère tout aussi croyants et (ou) pratiquants l’un que l’autre… Des autres humains c’est-à-dire de ceux qui ne sont ni des chrétiens ni des musulmans ou qui n’ont aucune religion?
Oui, que pensent-ils d’eux, indépendamment du fait (probable) qu’ils « souhaiteraient les convertir »?
… Voilà bien là un « sujet grave » que celui de l’existence, de la permanence et de la « force gravitationnelle » des religions… L’un de ces « sujets graves » qui divisent les gens…
« Dieu » ou « Allah » avait-il prévu cela?
Au fait : Dieu ou Allah il vient d’où? « Qui » l’aurait créé si l’on s’en réfère à la théorie érigée en « vérité » du « créationnisme »?
    Personnellement, n’ayant pas été au catéchisme ni fait de communion, n’étant pas marié à l’église, n’ayant dans ma maison aucun signe de la religion et ne souhaitant pas mourir accompagné des signes et des sacrements de la religion ; je me sens… Plus libre (si je puis dire)…
Et je suis profondément et intimement convaincu que ma « pensée » n’est pas un « credo », encore moins une « religion ». D’ailleurs il m’arrive dans le cheminement complexe de toute ma réflexion, de « remettre tout sur le tapis » et même de contester ma propre pensée, mon propre « Système »… Parfois.

IMAGES ET DOCUMENTS VRAIS OU FAUX

    L’on ne traitait pas en 1970 l’image, le mouvement et le son comme on les traite de nos jours…
Certes, dans la technologie de l’époque, il était déjà possible d’effectuer des montages, des arrangements et des imitations mais cela était plutôt du domaine des cinéastes et des professionnels de l’image, de la photographie et du traitement du son…
Avec l’apparition des nouvelles technologies et procédures en matière de vidéos, enregistrements ; par l’informatique et le numérique l’on arrive aujourd’hui à produire tout ou presque, ce que l’on veut…
La justice et les tribunaux ne retenaient pas comme preuves à l’encontre d’une personne mise en examen pour un délit ou accusée à tort ou à raison, la production devant les magistrats d’un document photographique ou d’un enregistrement sur bande magnétique…
Les opérateurs de téléphonie mobile ou fixe sont tenus cependant, selon la loi en vigueur, de conserver en leurs archives les coordonnées précises (et le contenu) de toutes les communications émises et reçues par nos concitoyens, afin d’être en mesure de les produire devant la justice en cas de délit ou d’infraction susceptible d’entraîner des poursuites et éventuellement une condamnation pénale…
Encore faut-il que les documents produits devant la justice soient d’une authenticité absolue  et parfaitement identifiables.
Une ou des personnes ayant ou exerçant un pouvoir politique, médiatique ou autre ; et disposant de moyens technologiques sophistiqués, peuvent-ils par quelque artifice, par quelque arrangement de connivence par exemple, faire en sorte qu’un opérateur de téléphonie mobile ou fixe puisse avoir dans ses archives un document de genre SMS ou texto qui serait un faux « vrai »?
L’on entre ici dans le domaine extrêmement sensible touchant à la vie privée des gens et cela avec d’autant plus de moyens, de procédures et d’objets techniques mis à la disposition d’utilisateurs qui, pour bon nombre d’entre eux, maîtrisent de mieux en mieux et avec une redoutable efficacité les nouvelles technologies de l’image, de la vidéo, du son et de la communication.
En somme il devient possible désormais, bien plus qu’en 1970, de produire du faux « vrai » et en l’occurrence, de fausses « vraies preuves »…
Si l’intelligence humaine s’oriente et se développe dans un sens qui fédère je l’espère un certain nombre d’entre nous… Elle devra s’adapter à cette évolution particulièrement inquiétante, déstabilisante et troublante de ce « jeu artificiel de lumières » et être en mesure de démystifier le « jeu »…

FICTION ET OU REALITE


    Ce qu’un artiste peintre réalise sur une toile, de ces visages, de ces êtres vrais qui ont existé… Pourquoi un écrivain ne ferait-il pas de même dans un livre, de ces visages et de ces êtres aimés ou remarqués ayant existé?
Dans la fiction l’on peut s’autoriser tous les arrangements possibles et l’imaginaire y pourvoit…
Dans le réalisme pur, ce qu’il faut avant tout s’autoriser,  est ce qui d’un visage ou d’un être, en peut devenir un « tableau » exprimant ce qui a animé ce visage ou cet être sa vie durant… Et cela de préférence sans arrangement de fiction ou de vision personnelle dont on ne pourrait à mon sens que s’autoriser avec une certaine discrétion, une « petite touche »… 
Peut-on dire d’un artiste peintre, parce qu’il fait le portrait de son père, de sa mère, des gens qu’il a connus, remarqués dans sa vie… Qu’il est autobiographique?
Peut-on dire d’un écrivain, parce qu’il parle dans son livre des gens qu’il a aimés, connus ou remarqués dans sa vie… Qu’il est autobiographique dans ce livre là?
Etre autobiographique n’est-ce pas s’autoriser dans le « film réaliste » de sa propre vie, tous ces arrangements de fiction et de « vision personnelle »… Qui font qu’en définitive, les personnages évoqués ne sont plus tout à fait ces êtres qui furent, au vrai?
En somme, une œuvre autobiographique « de qualité » (il en existe peu à mon sens) n’est peut-être pas « si autobiographique que cela »…

    Je pose à présent trois questions qui me semblent essentielles pour un écrivain produisant une œuvre autobiographique…
1/ Celle des personnages vrais, ayant existé dans un passé lointain ou récent de la vie d’un auteur et qui sont évoqués par cet auteur dans son œuvre ou dans l’un de ses livres…
2/ Celle de la sensibilité particulière, émotionnelle, culturelle avec laquelle l’auteur évoque ces personnages vrais, ainsi que l’idée qu’il se fait de ces personnages, idée soutenue par son propre regard ou vision personnelle…
3/ Celle du « décalage » entre le contexte originel et authentique d’une époque et d’évènements particuliers d’une part ; et la vie présente de l’auteur dans son environnement social et familial d’autre part… Autrement dit, comment « faire vivre », sous quelle forme, avec quelle atmosphère et quel impact émotionnel, ce qui jadis, fut… Et ne peut donc qu’être « exhumé » au risque de ne plus présenter d’intérêt réel et bénéfique autant pour l’auteur lui-même que pour les lecteurs?
    A la première question je réponds que les personnages évoqués par l’écrivain n’avaient sans doute pas prévu ni envisagé qu’un jour un écrivain puisse les évoquer dans son œuvre ou dans l’un de ses livres et qu’à un demi siècle ou plus de distance, ces personnages vrais sont morts ou très âgés…
Quant aux personnages plus « récents » ou même présents dans la vie actuelle de l’écrivain, ce dernier ne les peut évoquer qu’avec la plus grande prudence, une certaine délicatesse, une authenticité indiscutable et dans la mesure où l’écrivain peut se sentir « autorisé » à les évoquer…
    Au sujet de la deuxième question, j’ai déjà expliqué ce que je pensais, à savoir que l’écrivain doit à mon sens pour être crédible, se « démarquer » de sa vision personnelle, de son émotivité et de sa sensibilité tout en laissant cependant transparaître son ressenti…
    Enfin à la question du « décalage » entre le contexte originel et la vie présente de l’auteur, je dis que l’écrivain ne peut produire une œuvre mettant en scène des personnages vrais, que dans la mesure réelle, exacte et bien délimitée, du « rayonnement » qu’il a auprès de ses lecteurs, de son « cercle de connaissances »… Et à condition encore que ce qu’il évoque ait un impact, une portée, un sens, un intérêt auprès de ses lecteurs.
Je ne pense pas qu’un récit purement autobiographique par exemple, puisse être produit avec cette idée « dominante » que pourrait avoir l’auteur selon laquelle ces personnages, situations et évènements évoqués de surcroît sous une forme surdimensionnée, aurait un réel intérêt aux yeux de milliers de lecteurs dont la plupart d’entre eux ne connaissent pas l’auteur… Parce qu’il me paraît tout à fait inutile voire inconvenant, de « bassiner » des gens qui de toute évidence sont déjà bien sollicités de toute part…

SAINT VALENTIN

    « Sur votre 31 », chic/chic je vous imagine, vous rêve et suis fou de vous toutes, mesdames et demoiselles ce soir de la Valentin pour celles d’entre vous qui fêteront comme il se doit ce jour… « Sur votre ordinaire », pour tant d’autres d’entre vous, seules ou désabusées qui ne fêteront rien du tout… Je « téléporte » dans vos bras et devant vos visages ce bouquet de roses rouges aux essences de moi… Et je vous embrasse très fort et vous serre dans mes bras, frôlant vos étoffes ou vos rêves interdits ou vos solitudes ou séchant vos larmes de ma salive…

HENRI  SALVADOR

    L’une des plus grandes certitudes illuminant ma vie, et sans doute aussi l’une des plus belles…
C’est celle de savoir, par l’existence de certains personnages vivant ou ayant vécu sur cette Terre, que l’esprit humain peut évoluer dans un sens qui « fédère » si je puis dire, un grand nombre de gens de toutes cultures et de partout dans le monde…
Traverser sa vie avec cette certitude là, offre une immense espérance car au-delà de la « traversée » vient ce qui un jour sera différent, aura donc évolué et que « de notre vivant » l’on « voit » avec les yeux du cœur et de l’esprit dont nous sommes animés…
Ces personnages, qu’ils soient des artistes, des écrivains, des poètes ou des penseurs… Ou même tout simplement des êtres « de la vie de tous les jours » ; ont « ouvert un chemin, une voie, un passage » devant nous ; par la manière dont-ils ont vécu, communiqué, par ce qui les a soutenus et animés… Et de toute évidence par tout cela, il y a un message… C’est-à-dire bien plus encore qu’une légende…
    Henri Salvador est l’un de ces personnages…

L'ENFANT LAMBDA

    Cela se passe dans un quartier ou dans un faubourg de grande ville qui n’est « pas plus chaud » qu’un autre mais dans lequel cohabitent des populations diverses et sont présentes un certain nombre de personnes en « situation irrégulière »…
A l’école du quartier l’on demande à l’enfant «lambda » âgé de onze ans, de « porter en lui la mémoire d’un enfant de la Shoah disparu dans un camp d’extermination de la seconde guerre mondiale…
Au lendemain de la première « leçon », cet enfant « lambda » est témoin à la sortie de son école, d’une interpellation « musclée » par des forces de police, d’une famille de clandestins dans laquelle il y a un enfant du même âge que l’enfant « lambda »…
N’y a-t-il pas là une contradiction entre le fait de sensibiliser cet enfant « lambda » sur la situation dramatique d’une petite victime de son âge… Et le fait qu’il soit témoin de l’interpellation d’un enfant de son âge?
N’y a-t-il pas là une similitude entre la rafle d’une famille Juive en 1942 par la police de l’Etat Français, et l’arrestation d’une famille de clandestins en 2008 par la police de la République Française?
L’on dira certes que « la comparaison ne tient pas » et surtout « qu’il ne faut pas faire d’amalgame » ou encore « qu’il faut recadrer les évènements, le contexte et les situations »… Et que cette famille d’aujourd’hui en « situation irrégulière » (et donc indésirable sur le sol Français) ne sera pas exterminée dans une chambre à gaz…
Mais cette famille là n’est-elle pas cependant, et de fait, en danger ou menacée de mort dans le pays où les autorités Françaises décident de l’y faire revenir?
    Vous souvenez vous de l’enfant que vous étiez à onze ans? Imaginez que vous êtes de nouveau cet enfant :
Les grandes personnes vous disent (le maître d’école en l’occurrence) « En ce temps là il y avait des lois et la loi c’est la légalité,ce qui a été décidé par les autorités du gouvernement de la France, doit être appliqué et respecté par les gens de notre pays et personne ne doit s’opposer à la loi, sous peine d’être puni sévèrement. Des lois avaient donc été décidées pour identifier les Juifs qui devaient coudre une étoile jaune sur leur vêtement ; d’autres lois imposées par les Allemands mais que le gouvernement Français de l’époque faisait appliquer avec zèle par sa police la plus dure, concernaient les Juifs étrangers venus en France. Puis ces lois ont été modifiées et ont même concerné les Juifs de France… »
L’on enseignait qu’il ne fallait pas s’opposer à la loi, et que tout citoyen devait se soumettre… [ C’est encore de nos jours dans tous les pays du monde ce que l’on enseigne aux enfants et aux gens]
L’explication se poursuit… « Aujourd’hui en France il y a des lois qui concernent les gens venus d’autres pays mais qui n’ont pas reçu l’autorisation de séjourner en France. Alors ces gens là doivent quitter la France : on n’a pas le droit de les inviter dans sa maison, il ne faut pas s’opposer quand des policiers les arrêtent pour les placer dans un endroit où ils sont regroupés pour être ensuite mis dans des avions et renvoyés dans les pays qu’ils ont quitté »…
Dans la tête d’un enfant de onze ans, voilà ce que donne ce discours sur le « bien fondé » de la loi, de la légalité : « Il y aura toujours des lois pour repousser des gens au dehors et les empêcher de vivre là où ils veulent vivre »…
    Merde à la loi, merde à la légalité quand on fout des gens en l’air!

REGARD DE POETE SUR LA VIE POLITIQUE

    A la sortie du palais Bourbon, paroles et chanson d’un député Huèmepé sur l’air des jolies colonies de vacances de Pierre Perret :
« Mon joli parachute du septième… Dati/dati, dati/data… »
    Dans les embouteillages parisiens aux heures de pointe, un autre député Huèmepé :
« Donaldine de Pare Feu tiendras-tu le choc aux coups de boutoir des pare-chocs des cylindrées Delanoé? »
    Jean François Copé lors d’un entretien du Grand Jury RTL, se met à chanter sur un air de Françoise Hardy :
« Ils ont cette fidélité des oiseaux de passage… S’il me reste un ami qui vraiment me comprenne… Parmi tous ces lâcheurs qui osent murmurer contre mes volontés ».
[J.F Copé serait bien sûr dit-il, cet ami là qui ne lâcherait point son maître]
    Enfin Sarko, mon p’tit Sarko… En jogging dans le parc de la Maison Blanche avec Gondole de riz en p’tite tenue… Mon p’tit Sarko qui entonne :
« One day I’ll fly away » de Randy Crawford… [Un jour je m’envolerai]
    … Ah, les deux chansons préférées de Yugcib! Dans cette « pirouette comicopolitique »! Quelle dérision!
Que Françoise Hardy et Randy Crawford me pardonnent!

PS : Il y a 30 ans, j’adorais et écoutais les chansons de Françoise Hardy (à longueur de journée parfois)… Aujourd’hui j’adore toujours Françoise Hardy et j’ai d’elle toute une collection de CD et de disques. Je trouve que ses chansons ainsi que les musiques qui les accompagnent ont de l’atmosphère, de l’émotion et de la profondeur, une infinie délicatesse…

ST VALENTIN SUITE : A POIL EN STRING OU EN IMPER TENDANCE

    Jeunes ou « vieilles » (notez les guillemets à vieilles parce que « vieilles » c’est relatif)… Plates comme des soles, craquantes comme de fines biscottes, files de ferres ou larges comme des armoires normandes, visages ronds ou carrés ou ovale ou en triangle ; à poil en soquettes ou en manteau d’vison ou en imper tendance ou en slip ou en string ou en boxer… Poussant la porte des cabinets ou entre les rayons d’chez Champion… Ou à la sortie du théâtre ou du ciné… Ah, mes chéries, mes chères chéries je vous adore!
L’autel de la consommation, Noël, Jour de l’An, mon anniversaire, pâques, Cinvalentin, Quinze Août, journée de la femme et autres célébrations en temps que célébrations/congratulations/conformisme/habitudes/Pour marquer le coup… Je déteste!
Des roses rouges ou d’autres fleurs, j’en offre à ma femme le jour de la Saint Valentin bien sûr mais aussi d’autres jours… Et la journée de la femme c’est tous les jours!
Mais je déteste le petit déjeuner au pieu et les gros gâteaux plantureux… Et les escargots (sauf les escargots sous une pluie tiède en compagnie de filles vêtues d’élégants cirés)…

UNE REFLEXION SUR L'EXPRESSION ECRITE

 

 Si un écrivain ou un auteur, qu'il soit du Web ou non, de même « niveau » d'écriture ou littéraire que Jean d'Ormesson ou de François Mauriac, dit de l'un de ses contemporains auteur ou écrivain : « Il n'écrit pas très bien »... Je pense que l'on peut alors concéder à cet auteur ou à cet écrivain là, le droit d'affirmer à propos de l'un ou de l'autre de ses contemporains « il n'écrit pas très bien »...

Il est certain que François Mauriac ou que Jean d'Ormesson, écrivains dont on a pu apprécier la langue, le vocabulaire, le style, la beauté des textes ; n'ont ni l'un ni l'autre abusé de néologismes, de barbarismes ou produit volontairement et encore moins involontairement, des incorrections grammaticales...

Autrement dit l'on ne peut concéder à presque aucun auteur ou écrivain actuel, même si de notoriété il est « très bon », le droit de déclarer publiquement et « de but en blanc » à propos d'une personne qui écrit « il n'écrit pas très bien »...

Et raison de plus si le déclarant est une personne qui, sous le couvert d'un pseudo, s'exprime par exemple de la sorte dans un forum littéraire...

J'ai cité François Mauriac et Jean d'Ormesson... Je pourrais peut-être citer encore d'autres auteurs contemporains... Mais à mon sens les deux auteurs que je viens de citer sont pour moi la référence au plus haut niveau en matière d'écriture et d'expression de la langue Française...

Par contre je conçois très bien que l'on n'apprécie guère le style, la manière de s'exprimer, le langage, le ton particulier, le vocabulaire, les tournures et les formulations d'un auteur, d'un écrivain, d'une personne qui écrit... Oui, cela non seulement je le conçois mais le juge tout à fait naturel et exprimable même avec une certaine dureté, ironie, violence...

Mais dire « de but en blanc » après avoir seulement « survolé » quelques lignes, quelques textes ou écrits d'un auteur « il n'écrit pas très bien »... Cela n'a ni sens ni crédibilité... Et je crois d'ailleurs qu'un François Mauriac ou un Jean d'Ormesson n'aurait jamais déclaré « il n'écrit pas très bien » à propos de l'un de ses contemporains...

En matière d'écriture et d'expression de la langue Française, je pense que le « summum » si je puis dire, c'est lorsque l'écrivain est capable en même temps et d'une manière continue, de produire une oeuvre « académique », de très grande beauté, d'une très grande pureté, dont personne ne puisse contester la forme et la facture... Et une oeuvre vraiment tout à fait personnelle, singulière, inhabituelle, surprenante, émouvante ; soit une oeuvre qui dans son ensemble, autant par sa facture que sa singularité, puisse se révéler « recevable » en des univers de sensibilité habituellement inconciliables...

L'ORDINAIRE ET L'EXTRA

 

Sans aucun doute les plus « grands » de nos écrivains, contemporains ou d'autrefois... Je veux dire ceux dont on étudie les oeuvres dans les collèges, les lycées, les universités ; ceux que l'on présente et commente dans les milieux littéraires, dans la presse, à la radio ou à la télévision et dont nul ne peut nier le talent, la singularité, la facture... Ont-ils eux aussi comme « tout un chacun » écrit quelques banalités, se sont-ils parfois exprimé en public ou dans leur correspondance d'une manière plus « directe », plus « ordinaire »... Et ont-ils produit quelques textes « de moins d'envergure » voire sans intérêt littéraire particulier...

S'ils n'avaient produit que des « monuments littéraires » nos chers « grands écrivains » de jadis ou d'aujourd'hui, serions nous confrontés à cette différence existant tout naturellement entre plusieurs registres?

Et c'est étrange – enfin, assez normal si l'on peut dire- de constater à quel point une anthologie par exemple de petites anecdotes ou un recueil de correspondances diverses de l'un de ces « grands auteurs » puisse en définitive avoir un intérêt particulier... L'on ne peut en dire autant de quelque auteur « lambda » même « tenant la route » , issu du Web ou de l'édition traditionnelle...

Alors je dirai que dans ce « summum à atteindre » en matière d'écriture et de langage, il y aurait peut-être une sorte de symbiose à réaliser entre ce qui est ordinaire ou banal (et donc sans intérêt purement littéraire) d'une part ; et ce qui peut être perçu comme un « monument littéraire » d'autre part...

AIME CESAIRE

 

Que l'on s'entende bien sur le terme de « négritude », déjà...

La négritude est un terme qui désigne, identifie, authentifie une culture, un peuple ou un ensemble de peuples de cette culture... Une culture dont les racines sont essentiellement et originellement Africaines.

Dans les pages de la revue « Le journal de l'étudiant Noir », Aimé Césaire définit la négritude en tant que projet culturel. Il dit «  Au delà d'une vision partisane et raciale du monde, doit s'affirmer un humanisme actif et concret à destination de tous les opprimés de la planète ». Le projet culturel s'est construit en réaction à l'oppression culturelle du système colonial Français. Ce projet vise à rejeter le projet Français d'assimilation culturelle ainsi que la dévalorisation de l'Afrique et de sa culture.

D'autre part voici ce que dit Léopold Senghor dans son recueil Champs d'ombre (1945) : « L'émotion noire s'oppose à la raison hellene »...

Aux temps néolithiques les peuples qui vivaient au delà de l'actuel Sahara, ce désert qui n'en était pas tout à fait un à l'origine, dans leurs diverses pérégrinations, ont été en contact avec d'autres peuples vivant eux, tout au long des côtes de l'Afrique du Nord de l'Atlantique au Nil en Egypte...

Il y eut bien avant l'arrivée des Européens en Afrique, c'est- à- dire avant le 16ème siècle, de grands empires et de grandes civilisations, notamment l'empire du Mali avec pour principal centre culturel et économique Tombouctou... [ voir Racines, de Huxley]

Ensuite, à partir du 17ème siècle avec la pratique de l'esclavage (et du système économique qui en a découlé) et cela trois siècles durant jusqu'au 19ème, quinze millions d'africains ont été enlevés de leurs pays où ils vivaient en Afrique, puis transplantés sur le continent américain... D'autre part dès l'antiquité égyptienne, romaine ; dès la venue des peuples d'Arabie et de l'avancée de l'Islam autour du bassin méditerranéen ainsi qu'à l'intérieur de l'Afrique à partir du 7ème siècle, et ensuite du 16ème siècle à nos jours, d'autres millions d'africains ont été enlevés de leurs pays d'origine et transplantés, en Océanie, Asie, Moyen orient (pratique de l'esclavage)...

Je ne pense pas qu'il y ait eu de par le monde sur un autre continent que l'Afrique et en autant de temps écoulé, une telle « hémorragie » de peuples. Ce qui est comparable toutefois à une hémorragie de peuples au sens où des peuples disparaissent d'un lieu géographique, c'est le génocide à grande échelle d'un peuple, un génocide perpétré par un autre peuple, par une nation, par une civilisation colonisatrice... Or le plus grand génocide de toute l'histoire de l'humanité, en dizaines de millions d'êtres humains sur plusieurs siècles, c'est le génocide des peuples d'Amérique par les peuples venus du continent européen (ou plus exactement par les gens de pouvoir, de politique et d'économie, qui ont dirigé et mené ces peuples venus d'Europe)...

Aimé Césaire et Léopold Senghor sont assurément les deux plus grands poètes et écrivains (et intellectuels) de toute l'histoire des peuples de la « négritude »...

J'ai observé ainsi que tout un chacun d'ailleurs, que lorsque disparaît un homme d'une telle envergure par son « humanitude », sa culture et toutes les actions qu'il a menées ;

alors la Terre entière rend hommage à cet homme dans un immense mouvement de reconnaissance et de recueillement. Il n'en demeure pas moins que de son vivant, chaque action entreprise par cet homme, si elle ne fut pas chaque fois amplement médiatisée, a bien eu une réalité, un certain nombre de retombées...

Il se trouve que la disparition d'Aimé Césaire survient dans un contexte mondial et économique des plus difficiles et des plus incertains : il y aura sans doute une prise de conscience plus aigüe des peuples de la Terre notamment des peuples les plus défavorisés, et peut-être plus « porteuse » en actions déterminantes... qui ne pourront plus être ignorées ou passées sous silence par la force...

Une partie des plus grandes fortunes mobilières et immobilières de ce monde a pour origine l'hémorragie par l'esclavage durant de nombreux siècles des peuples du continent Africain d'une part, et le génocide à grande échelle des peuples d'Amérique d'autre part...

Mais par les actions qu'Aimé Césaire et Léopold Senghor ont menées leur vie durant, par leur culture, par la poésie et la littérature, par le regard qu'ils ont porté tous deux sur le monde et les gens ; on voit bien que l'on ne peut, inexorablement et naturellement, qu'avancer et évoluer... Et cela quoi qu'il se soit passé jadis, quoi qu'il risque de se passer dans l'avenir...

SUR LA CROISETTE...

 

En mai s'ouvre le festival de Cannes. Vedettes, artistes, comédiens, réalisateurs et public seront comme chaque année fidèles au rendez vous de cette fête du cinéma, du rêve et d'un monde différent de celui où nous vivons au quotidien...

Artistes, comédiens et réalisateurs pour la plupart d'entre eux, mais surtout les « grandes vedettes » ne vivent pas du tout la même vie que par exemple un professeur des écoles, un manager de Mac Donald, un artisan plombier, un chômeur ou un Rmiste ou encore une mère de famille de trois enfants...

Cette année en 2008 et certainement hélas dans les années à venir; un abîme surgit entre le monde du cinéma sous les feux médiatiques faisant du festival de Cannes un grand spectacle, et le « monde tout court », le monde ordinaire...

A dire vrai cet abîme existait déjà entre les deux mondes, qui sera d'autant plus évident que le rêve de million de gens à la vue de tous ces artistes, de tous ces comédiens et réalisateurs vivant une « autre vie » ; s'éloignera encore davantage de l'ordinaire et de la banalité quotidienne, et sera « coiffé sur le poteau » par les fins de mois difficiles, les traites de la voiture et de la maison, la vie chère et l'adieu peut-être aux vavances d'été...

Dans les hôtels restaurants quatre ou cinq étoiles où se retrouvent ensemble vedettes, cinéastes et comédiens, mange-t-on beaucoup de pain aux repas?

Une telle profusion de bijoux, de toilettes élégantes et sophistiquées, de voitures de luxe ; d'oeuvres gastronomiques, de toutes sortes de gadgets et d'équipements « high tech » et de services particuliers ; et de budgets pharaoniques pour le tournage de tel ou tel film... C'est de l'insolence!

Pas l'insolence sans doute des comédiens, des réalisateurs ou des professionnels du cinéma eux-mêmes, non... Ces gens là font leur métier, ce sont des passionnés, des créateurs, des allumeurs de rêve... Et bien sûr l'on « ne fait rien avec rien »! Mais c'est l'insolence du « système », l'insolence orchestrée par une minorité de privilégiés du monde des affaires qui eux, ne sont ni des artistes ni des « allumeurs de rêve »...

Certains d'entre eux de ces privilégiés, de ces milliardaires, seront dans les oeuvres de quelques réalisateurs, ainsi que tous les systèmes piétineurs d'humanité, sans doute pris pour cibles, dénoncés et caricaturés...

Alors la fête aura un sens! Même avec des bijoux, des toilettes élégantes et des voitures de luxe, des repas aux chandelles et des budgets pharaoniques!

Et à quand, tout comme pour les paquets de 19 cigarettes au lieu de 20... La bouteille de lait de 80 cl, la baguette de pain de 200g?

LA STATURE D'UN ECRIVAIN

Ce qui fait la stature d'un écrivain, c'est le regard qu'il porte sur le monde, les gens, les choses... En général et dans le détail. Comme si cet écrivain là exprimait par son regard toute sa pensée : autrement dit, il porte sa pensée au bout de ses yeux.

Et dans le regard, ce regard porté sur le monde, les gens et les choses ; il entre une perception du vrai : le vrai dans sa nudité, dans sa crudité ; le vrai dans ce qui l'anime, le vrai dans l'essentiel...

Parce qu'il porte sa pensée au bout de ses yeux, partout où il passe son chemin, il est en quelque sorte « reconnu » alors que personne, cependant, là où il passe, ne le connaît, ne sait qu'il est un écrivain.

J'ai tout de même supposé en disant cela, que l'écriture de l'écrivain était à la mesure de sa stature, de la force et de la gravité de son regard...


DEUX FORCES


Dans tout ce que nous ressentons et percevons, venu de l'extérieur c'est à dire du monde, des choses et des gens qui nous entourent ; venu aussi de l'intérieur de nous mêmes... Il demeure en permanence une étrange coexistence, une relation difficile, une contradiction, une opposition entre deux « forces » si je puis dire :

Il y a en effet d'une part, une pesanteur, une force d'attraction, qui fait que l'on ne peut se libérer, se rendre indépendant de cette force là, aussi puissante que la force de gravitation... Mais il y a également une force d'accomplissement, d'épanouissement, qui est une source d'énergie, de création, d'expression de nous mêmes, de notre « égo »...

Je me demande en fait si ces deux forces là, celle qui nous « plombe » et celle qui nous « réalise », ne sont pas complémentaires... Celle qui nous « plombe », ne pouvant nous en libérer, nous sommes forcés de la reconnaître ; et celle qui nous « réalise » nous devons le plus souvent la découvrir...

Reste l'équilibre à atteindre... Ou une sorte de « No man's Land », ou cette « porte étroite » entre la liberté et l'esclavage...

SE VOIR OU NE PAS SE REVOIR...

De ces personnes que l'on rencontre dans notre vie, avec lesquelles une relation agréable et conviviale s'établit naturellement ; de ces personnes de différentes sensibilités qui au premier abord nous sont sympathiques... Lors d'une réunion amicale prévue, convenue et organisée entre participants en un lieu déterminé... Il en est à mon sens, de ces personnes là, quelques unes que l'on espère revoir en d'autres occasions de rencontre ; que l'on envisage et prévoit même de rejoindre plusieurs fois dans toute une vie, aussi souvent qu'il est possible... Sans doute parce qu'il existe avec ces personnes là, un courant commun de pensée, un certain nombre d'affinités, de l'affection, et un désir naturel de se retrouver ensemble...

Mais parmi toutes ces personnes que l'on rencontre dans notre vie et qui nous intéressent pour une raison ou une autre, il en est que l'on rencontre une fois , deux fois dans notre vie, et que l'on ne reverra peut-être plus jamais ou alors tout à fait fortuitement... Sans doute parce que ces personnes là n'éprouvent pas elles mêmes le besoin de nous rencontrer de nouveau... Et qu'il n'existe pas vraiment avec ces personnes de profondes affinités ni de courant commun de pensée.

Il me paraît certain que, dans toute rencontre prévue et organisée entre plusieurs personnes se connaissant déjà virtuellement ; plus le groupe est important – disons de 8 à 10 participants – et plus à fortiori il sera difficile d'envisager une cohésion du groupe dans une atmosphère d'intimité et de partage d'émotions en un même courant de pensée...

Il se forme alors inévitablement, comme de petites îles détachées de l'archipel d'origine.

SE VOIR, NE PAS SE REVOIR, suite...

Il existe je crois, une autre dimension relationnelle dans laquelle nous pouvons nous retrouver les uns et les autres... Ou nous rencontrer pour la première fois.

Dans cette dimension là, il n'y a pas d'ennemour, aucun « à priori » sur la sensibilité, la culture, le ressenti, le regard, la vision du monde, le mode de vie et les habitudes « bonnes ou mauvaises » de l'autre...

Il n'y a que cette reconnaissance absolue et totalement pure, de l'autre.

Dans cette dimension là, l'on n'imagine pas un seul instant que l'on se reverra ou non. Il n'y a que l'intensité de la relation par le langage, le regard, l'écoute ou même le silence...

Il y a comme une « éternité » dans l'instant vécu. Et le souvenir sera celui de cet instant là, de ces jours heureux, de ces échanges, de cette relation...

Il faut, je crois, pour entrer dans cette dimension relationnelle, une totale indépendance d'esprit ; se sentir libéré de toute contrainte culturelle ou idéologique, ne plus subir cette pesanteur en soi qui est celle de nos besoins propres, de nos intérêts, de nos émotions, de nos sentiments... De notre égo en somme...

Alors... Se revoir, ne pas se revoir... Là n'est plus la question. C'est l'avenir qui dira, qui sera...

Les « îles de l'archipel », les îles toutes seules dans l'océan et séparées des autres îles par d'incommensurables distances, peuvent être quittées en bateau... Il ne te reste qu'à apprendre les vents, les courants, à lire dans le ciel : l'intuition viendra d'un ailleurs.

Comment ont-ils fait, les navigateurs de l'antiquité, pour contourner l'Afrique, atteindre les côtes d'Amérique, essaimer d'île en île dans le Pacifique jusqu' en Australie ou en Nouvelle Zélande?

Dans cette dimension là, il y a l'intuition d'un ailleurs... Et donc, une « absence de solitude » à retrouver.

LA DIMENSION RELATIONNELLE

Il est une dimension relationnelle à laquelle j'ai toujours aspiré depuis mon enfance... En l'absence de cette dimension là, je puis certes, être heureux de rencontrer des gens intéressants, chaleureux, accueillants. Mais si visiblement dans la relation qui, d'ordinaire s'établit entre les gens ; ne vient pas cette dimension réflexionnelle, poétique, de coeur et d'esprit, à laquelle j'aspire depuis mon enfance et qui m'est aussi nécessaire que de me nourrir ou d'avoir une activité intellectuelle et physique... Alors même si je me sens très bien avec des gens que je rencontre ou fréquente, je demeure assez sensible à l'inexistence ou au peu de consistance de cette dimension poétique, réflexionnelle, du coeur et de l'esprit, dans la relation.

J'ai connu depuis mon enfance et durant toute ma vie, un certain nombre de personnes « vraiment proches »... Je veux dire « encore plus proches » que ces proches si aimés cependant (mais auprès desquels je n'ouvre jamais le « coeur de mon réacteur »)

Que ce soit dans mon environnement familial ou dans le cercle de mes connaissances et amis, le fait d'avoir réellement vécu en la présence de quelques personnes dans cette dimension que je viens d'évoquer ; cela a été pour moi comme la révélation d'un « ailleurs » possible... Un « ailleurs » ressemblant un peu au paradis des croyants.

Je ne puis absolument pas comparer la relation vécue dans cette dimension là, avec la relation amoureuse par exemple, entre une femme et un homme... Quoi qu'il y ait cependant une certaine similitude : par l'impression d'un immense et absolu bien être éprouvé au plus profond de soi.

Pourrais-je me tromper... Ou me »condamner » dans un ressenti fort dépendant de l'aspiration que j'ai à vivre dans cette dimension relationnelle... Si je pensais que beaucoup de gens n'éprouvent pas vraiment le besoin de vivre ensemble dans cette dimension relationnelle? Il m'a semblé en effet que cela était bien le cas, au hasard d'un certain nombre de mes fréquentations, des discussions que j'ai pu avoir, de ce que je pouvais extérioriser et écrire et pouvant être lu ou connu, ma vie durant...

Comme je le disais par ailleurs : « l'impression de solitude... Ou d'exil, c'est parfois « assez dur à vivre »...

Une grande part de mon espérance résiderait dans le fait que « ce ne serait qu'une impression » (la solitude, l'exil) et peut être pas la réalité. Du moins, pas la réalité dans ce qui est invisible de la réalité...

L'une de mes plus grandes craintes dans la vie, c'est de me tromper sur des choses importantes : je ne veux pas me « pendre ».

J'ai donc besoin de savoir ce que pensent, ce qu'éprouvent les autres. Et de savoir que ce qu'ils disent ressentir est vrai.

Si tu me dis « j'en ai rien à foutre » ou « cela ne me touche pas » ou « je n'ai pas du tout besoin de cela »... Et que cela est vraiment vrai; alors pour moi c'est une réponse que je reconnais et que j'intègre dans ma pensée : je ne suis donc pas « pendu » mais bien vivant et existant de tout mon être.

Ce qui est terrifiant et désespérant dans la réalité ne me fait pas peur. L'on ne peut s'opposer à l'opposition qu'il y a entre la lumière et l'obscurité ; l'on ne peut s'opposer à la force de gravitation, à la vie et à la mort des étoiles... Mais l'on peut se rendre libre dans sa pensée, dans son coeur et dans son esprit.



 


 


 





 

 

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