Alvéole 8, nouveaux textes

Jean Marie Le Clézio défend la littérature universelle

 

J'ai écouté ce lundi 8 décembre 2008 sur France Culture à midi, le discours de Jean Marie Le Clézio pour le prix Nobel de littérature... Discours dont j'ai téléchargé le texte intégral.

Sur ce que Jean Marie Le Clézio dit être l'essentiel, et exprimé comme il l'a exprimé... Je ne vois pas comment il serait possible ( et concevable) d'argumenter "contre" ou de "démolir" la pensée de Jean Marie le Clézio...

Que l'on puisse "nuancer", développer, éclaircir ou préciser certains points, oui... Mais nous sommes bien là dans une dimension de pensée et de réflexion "hors du commun" (et dans laquelle cependant les femmes et les hommes de ce monde en majorité se retrouvent)...

... Je dis cela parce que je sais (et nous savons tous) qu'il y a de par le monde tout ce qui s'oppose à cette dimension de pensée qui est celle d'un Jean Marie Le Clézio, d'un Aimé Césaire (par exemple) et de tant d'autres...

Et qu'il ne faut jamais exclure, détruire, tuer, anéantir, isoler, enfermer, mépriser, soustraire, spolier, dénaturer, dévaloriser... Mais SE BATTRE, toujours et encore se battre, ne pas se compromettre, ne pas accepter n'importe quoi...

Se battre contre la désinformation organisée par les médias et diffusée comme l'eau du robinet dans toutes les maisons, se battre contre tous ces intellectuels et ces journalistes dont la pensée, si personnelle, si indépendante, si charismatique, si argumentée et si convaincante soit-elle, n'en est pas moins assujettie (et complice parfois) à la pensée consensuelle du monde...

 

http://bibliobs.nouvelobs.com/20081208/9240/le-clezio-defend-la-litterature-universelle#

 

L'arbre

 

Toute pensée dans son sens profond et dans son authenticité n' a pas pour destin de devenir parfaite, incontestable, unique en vérité et universelle ; ni ajustable...

Elle est comme un arbre qui, dans sa croissance au fil des ans, se ramifie en nouvelles branches et ramures. Elle a donc un tronc et parfois même deux ou plusieurs troncs , et les racines sont communes à ces troncs.

L'arbre peut atteindre quarante mètres ou plus encore, mais jamais les branches en s'élevant et en s'étendant, ne toucheront le ciel puisque le ciel est un espace et non un plafond situé en hauteur...

Les branches ne changent jamais d'arbre, jamais du tronc dont elles viennent...

Cette autre pensée qui vient et existe, s'érige tout à côté, le plus souvent en opposition et cherchant à s'imposer dans l'espace, à réduire le développement d'une autre pensée ou à tenter de l'étouffer ou de la déchesser ; est aussi un arbre dont les branches ne peuvent indéfiniment s'élever ni changer d'arbre...

Ce que l'on dit être perfectible n'est que l'illusion que procure l'idée d'une ascension infinie vers quelque lieu du ciel au delà duquel il n'y a plus d'autre ciel au dessus...

Ce que l'on croit ou ce que l'on rend ajustable, à propos de la pensée, de l'opinion, de l'idée, et de la manière dont cette pensée est originellement exprimée ; n'est ou ne devient ajustable que parce que l'on cherche, tel un architecte paysager, à rapprocher et à relier des branches de plusieurs arbres, des arbres forcément séparés les uns des autres par leurs racines, même si les racines s'entrecroisent et forment des noeuds...

Le destin de toute pensée est le même que celui d'un arbre, c'est à dire d'exister... D'une existence qui dépasse l'idée du droit à l'existence, qui n'a rien à voir avec quelque concept de droit que ce soit... Frêne, chêne, merisier, hêtre, boileau, accacia, pin, houx, et tout ce qui prend racine dans la terre, est une existence...

Réalité, surréalisme?

 

La réalité serait-elle plus surréaliste que le surréalisme?

La réalité a tout d'abord une dimension naturelle et intemporelle dans laquelle nous sommes immergés, nous réagissons, éprouvons et communiquons...

Ce qu'il y a de surréaliste dans la réalité, réside, je pense, dans la dimension perçue et exprimée, de cette réalité : la dimension s'élargit, évolue au delà de son espace naturel et intemporel, et entre dans une perspective démesurée... Ou prend une apparence jusqu'àlors insoupçonnée, inconnue ou révélatrice, toujours surprenante et parfois dérangeante...

Alors les choses et les êtres, les situations et les évènements, bien présents et bien réels dans toute leur authenticité, leur vérité évidente et incontestable... Etant entrés dans cette dimension élargie, deviennent surréalistes ; bien plus surréalistes que si ces mêmes êtres et choses, situations et évènements étaient traduits en compositions picturales ou littéraires abstraites, symboliques ou “hiéroglyphiques”...

En somme, l'oeuvre surréaliste (littéraire ou artistique) c'est l'oeuvre qui rend surréaliste le réel...

... Par exemple dans les romans d'Emile Zola, on peut dire que la réalité est surréaliste...

Ou que dans les peintures de Gustave Courbet, la réalité est surréaliste...

Il y a cependant une ambiguité entre le réel exprimé dans une dimension élargie (et donc, surréaliste) ; et le même réel exprimé en “effets spéciaux” c'est à dire avec la technologie qui permet de trouver les mots pour dire, ou de produire les images qui impactent.

 

... Cela me fait penser à propos de la technologie qui permet de trouver les mots ou de produire les images ; que les gens qui sont de bons techniciens du langage ou de l'image (et ils sont nombreux)... ne sont pas forcément de bons écrivains ou de bons réalisateurs de films : ils ont la science qu'il faut pour... Mais ça s'arrête là!

En général, au bout d'un certain temps, ces gens là me fatiguent, quoique je leur sache gré de leur habileté (dont il m'arrive d'être parfois un peu jaloux)...

Cabale, cabale...

 

Je n'aime pas cet esprit de “cabale” autour de personnes qui ont été à l'origine “encensées” par le pouvoir et les médias, puis ensuite vilipendées et brocardées sans aucune délicatesse... Je n'y souscris point et applaudis encore moins à tous ces “crieurs” et “faiseurs de pluie et de beau temps” qui, lorsque les personnes visées ont quelque peu dérangé par leurs propos , se sont investies “trop sincèrement” dans des actions qui leur tenait à coeur, ou ont refusé de suivre tel ou tel mot d'ordre, telle fonction ou poste qu'on leur proposait... Se conduisent publiquement envers ces personnes en sévères contradicteurs, sans la moindre loyauté, avec la dernière goujaterie...

Certes, que l'on soit de “droite” ou de “gauche”, que l'on combatte telle ou telle personne, tel parti, telle idéologie, telle politique ; cela me semble “de bonne guerre”... Et à vrai dire nécessaire (et peut-être utile)... Mais il y a une autre nécessité à mon sens : celle d'un minimum de reconnaissance, de considération, de respect et d'écoute pour les gens tels qu'ils sont, tels qu'ils ont été au départ choisis ou appelés...

Grands ou petits par la notoriété ou par la fonction qu'ils exercent, riches ou pauvres, célèbres ou inconnus, quelque soit leur appartenance à une “famille politique”, à un “milieu social”, “puits de science et de culture” ou “sans diplôme ni qualification”... Tous ont droit à ce minimum de reconnaissance et de considération. Et toute condescendance, toute moquerie cruelle, tout dénigrement public et de surcroît médiatisé, toute “cabale” orchestrée et menée tambour battant contre une personne devenue une cible à percer de flèches ... Est une insulte, une horreur, une honte!

Dans les cours des rois de France, où régnaient pourtant la perfidie et où se pratiquaient les pires ignominies, le pire arbitraire, les revirements d'opinion les plus spectaculaires... Il y avait tout de même quelque “code” ou “fond de pensée” en général non exprimé, jamais écrit, et qui parfois s'imposait naturellement... Il est vrai aussi que les “bouffons” (fous du roi) et autres gens de scène, conteurs, poètes, artistes, comédiens... “Y étaient pour quelque chose” (et n'étaient pas pour autant censurés ni emprisonnés, du moins durant certaines époques)...

Crise économique et financière aujourd'hui... Crise de l'Internet demain.

 

J'ai eu connaissance tout récemment d'un dossier sur l'avenir d'Internet, dans un numéro de Sciences et Vie... Qui me fait “froid dans le dos”!

Internet serait menacé à court ou moyen terme du fait de son expansion démesurée et de l'incapacité du réseau à s'adapter à une évolution aussi vertigineuse... De surcroît, des “hackers”, sans cesse plus nombreux sévissent sur la Toile, sans compter tout ce qui est détourné, volé, pollué, utilisé frauduleusement ou récupéré pour alimenter de plus en plus de fichiers inquisiteurs, de police, etc...

Il viendrait un temps, et cela dans un avenir relativement proche, où l'Internet, complètement saturé par des besoins accrus et démesurés en téléchargement de vidéos, de musique, de films et de toutes sortes d'applications diverses, jeux électroniques, loteries, etc... Fonctionnerait comme une énorme machine grippée dans ses rouages, incapable parfois de se lancer au démarrage, ou se bloquant, ou ralentissant ou se mettant en panne...

Réseau filiaire, avec bornes Wifi, livebox, modem d'une part, et réseau 3G+ d'autre part ; tout cela comme une toile d'araignée à la dimension d'une sorte de “cosmos contracté” de plus en plus dense, de plus en plus entremêlé et inextricable... Deviendrait une étoffe de brume déchirée et fragile qui tendrait à se désintégrer...

Je n'ai pas vraiment lu ce dossier dans le détail, ayant consulté le numéro de Sciences et Vie dans un espace public, à la hâte... Mais je dis là ce que j'en ai retenu et ce que cela m'a inspiré...

Imaginons tous ces auteurs et écrivains du Net, tous ces milliers et milliers de livres publiés en ligne, tous ces “aspirants écrivains”, toutes ces oeuvres d'auteurs en fichiers PDF téléchargeables... Qu'adviendra-t-il de tout cela? Et de tout ce que les uns et les autres, sur le disque dur de notre ordinateur, entreposons en fichiers images, vdéos, textes, photos...?

Nombreux certainement, seront ceux qui, prévoyant quelque “crash planétaire de l'Internet”, auront au préalable (ou l'on déjà fait) transféré leurs fichiers et leurs documents personnels sur des supports externes à l'ordinateur (clés USB, CD par exemple)...

L'ordinateur sans Internet, lui, arrivera toujours à fonctionner! Idem pour les imprimantes reliées...

Alors j'imagine tous ces auteurs, imprimant leurs oeuvres et toute leur production écrite sur des milliers de feuilles A4, essayant de reconstituer ainsi sur papier d'immenses bibliothèques de documents personnels... Et s'adressant alors (parcequ'il n'y aura guère d'autre possibilité) aux éditeurs et maisons d'édition classiques de livres.

Ce ne seront pas alors, dix mille manuscrits expédiés par la poste chaque année et s'entassant sur les bureaux des comités de lecture de chacune des maisons d'édition... Mais plutôt cent mille ou plus encore, qui déferleront!

Si j'étais un “accro de la Bourse” je crois bien que j'investirai dans des actions de grosses sociétés de fabrication de ramettes A4. En effet le cours de l'action (sans doute assez stable actuellement) se mettrait à grimper allègrement pour atteindre et dépasser des sommets, le jour où, après un “crash d'Internet” des dizaines, des centaines de milliers d'auteurs, écrivains ou aspirants écrivains, acheteraient à la tonne des ramettes de feuilles A4...

... Une précision cependant :

Il est possible que tous ces auteurs, écrivains et aspirants écrivains alors, plutôt que d'imprimer leurs oeuvres sur des milliers de feuilles A4, expédient aux éditeurs des fichiers de texte sur des clés USB ou sur des CD, et que les gens des comités de lecture se mettent à lire les écrits reçus sur l'écran d'un ordinateur (du moins 1 pour mille ou dix mille d'entre eux)...

De toute manière, que ce soit sur papier ou sur un support informatique, tout serait en double voire triple exemplaire...

Sans doute serait-il aussi envisageable d'investir dans des actions en Bourse de grosses sociétés de production de supports informatiques!

Le néolithique, quelle frontière? Et dans dix mille ans?

 

L'Histoire officielle, celle qui est partout enseignée dans toutes les écoles, toutes les universités du monde entier, commence il y a environ quatre mille ans dans un espace géographique situé entre le cours du Nil et le cours de l'Indus (en gros)... Dans ce que l'on appelle le “berceau de la civilisation” : Egypte, moyen orient, mésopotamie, Iran actuel...

Au delà de ces quatre mille ans, on dit : c'est le Néolithique, puis le Paléolithique et ainsi de suite jusqu'à l'origine de l'humanité...

Tout ce qui n'est pas reconnu, c'est à dire ces éventuelles civilisations dont on suppose qu'elles ont existé, ne repose que sur des hypothèses, et au mieux sur des indices ou des traces différemment interprétées et ne constituant jamais de preuve formelle.

Supposons donc une civilisation ayant existé (avec une technologie, une organisation sociale, des habitations, des monuments, des édifices, et une culture, une écriture, une économie, une industrie...) il y a dix mille ans par exemple, et dont l'aire géographique aurait été celle comprise entre le continent Américain et l'Asie du Sud et de l'Est, et les îles de l'actuelle Indonésie...

La fin de la dernière période glaciaire s'étend sur environ deux millénaires ( onzième, douzième millénaire)... Cette civilisation là aurait pu succéder à une forme de société “néolithique” ou même “paléolithique” de la fin de la période glaciaire ( exemple : - 25000 - 20000 les Solutréens vivant en Europe et surtout implantés en France de l'Ouest, du Nord Est et Europe centrale... Lesquels Solutréens d'ailleurs, du moins quelques uns d'entre eux, auraient traversé l'Atlantique en “cabotant” durant des mois, de glaces flottantes en glaces flottantes jusqu'à une côte d'Amérique du Nord).

Tous les peuples du monde dans leurs récits anciens, leurs légendes, leur histoire, leur culture, font état d'évènements naturels, cosmiques, de déluges, de bouleversements climatiques, de séismes, éruptions volcaniques et catastrophes gigantesques et ont en gros, la même interprétation de l'origine du monde et de l'être humain, de tout ce qui vit sur Terre... Même si tous ces récits et ces légendes diffèrent entre eux dans leur forme et dans leur expression...

Et il a bien fallu (car rien ne vient de rien) que les Egyptiens du 4ème millénaire, que les Mésopotamiens et autres peuples du “berceau de la civilisation”, que les peuples vivant en Amérique du Sud ou du Nord, et ceux d'ailleurs en Asie ou en Océanie... Aient eu au départ, disons, “quelques connaissances” et qu'ils puissent se référer à “quelque chose” ayant existé avant eux – et dont les traces ou les vestiges pouvaient être alors plus “tangibles” - Et sans doute même à l'époque y avait-il des descendants des survivants à une civilisation plus ancienne...

Il est vrai que dix mille ans, c'est déjà une durée trop importante pour que subsistent des traces assez nettes et précises: la pierre se désagrège, le métal devient poussière, la végétation, l'eau, les variations du climat (gel, chaleur), la géographie (engloutissement de terres, tracé des côtes) détruisent toute oeuvre humaine... Quant à l'écriture et aux documents de quelque matière que ce soit, n'en parlons pas!

Forcément si une civilisation a pris naissance vers la fin de la période glacière, elle ne peut avoir traversé que deux à trois millénaires environ pour disparaître dans les environs de – 10000..

... Pour conclure, imaginez... Essayez d'imaginer un peu ce qui restera de nos “actuaux Macdonnaults”, de nos autoroutes, du Louvre, de la Maison Blanche, de nos garages d'automobiles, de nos livres, de nos ordinateurs, de nos disques durs, de nos clés USB, de nos Prix Nobel ou Goncourt et de nos séries de Télé Réalité sur DVD... Dans dix mille ans sur la Terre!

... Et vous voulez aller dans l'Espace! Vous voulez que des êtres qui nous “ressemblent”, un jour, quelque part dans une galaxie lointaine, puissent retrouver vos beaux écrits, être émus de votre pensée, et vous ériger peut-être sur leur monde, des monuments à votre mémoire!

Les boules de Noël

 

Dans le maëlstrom des émotions humaines, des fêtes de famille, des solitudes et des bons voeux pieux, revient chaque fin d'année la magie de Noël, puis le temps des embrassades du Nouvel An, avec toutes ces “bonnes résolutions” que l'on prend alors... Et qui rejoignent la poussière des chemins parcourus...

En ces temps qui se déclarent heureux et que l'Avent des Chrétiens a précédé, l'on sapine, l'on guirlandise et l'on illumine ; l'on fait grimper des per-nohauts sur des échelles de corde le long des façades des maisons, et de grands repas sont prévus, des réjouissances et de belles sorties...

Les boules de Noël suspendues aux branches du sapin retiennent le regard des jeunes enfants : celles de ces boules qui sont de chocolat sous le brillant rouge ou bleu, avant même qu'elles ne soient cueillies par les petites mains, ont déjà été repérées...

Les rêves de retrouvailles ou de rencontres, les émerveillements et les émotions, suspendus aux branches du souvenir et aux fils de l'imaginaire, reviennent éclairer les solitudes : ceux de ces rêves qui ont de vrais visages sous le brillant de leur papier de ciel, avant même qu'ils ne soient cueillis par les mains encore éloignées, ont déjà été approchés avant d'être bus...

Dans le maëlstrom des affections, des violences et de toutes les émotions humaines, des séparations et des retrouvailles, des rêves sous le brillant du papier de ciel... Ou des émerveillements décolorés, se perpétue la tradition de la fête et du culte à date ou à saison déterminée ... Comme ces mâts dressés et ces grandes voiles gonflées des navires d'autrefois dans les passages incontournables entre terre et mer...

Pourquoi les enfants si petits savent-ils reconnaître avant de les cueillir, les boules de chocolat sous le papier brillant et lisse?

Peut-être parce que ces enfants si petits sont comme ces solitudes qui n'ont jamais grandi dans l'amertume ni dans le sentiment de quelque singularité à pirouetter à tout prix : alors ils reconnaissent d'emblée et d'insctinct, les rêves qui ont de vrais visages sous le brillant du papier de ciel...

... Ce sont bien ceux - là, les rêves les plus beaux : ceux qui ont de vrais visages sous le brillant du papier de ciel!... Mais ils sont, ces rêves là, inaccessibles aux solitudes qui se déclarent en déshérence, ou ne cessent de croire à des visages qui n'existent pas, ou poursuivent des visages dont elles croient être regardées et touchées...

Ces matins KO

 

Voici une question qui nous intéresse tous, membres ou adhérents et posteurs de messages et d'écrits de tous forums...

Ne vient-il pas de ces matins où, après avoir allumé notre ordinateur, lu notre courrier sur la boîte de messagerie, parcouru notre forum préféré et éventuellement les autres forums de “prédilection” ou “tout nouveaux”... Nous n'avons “rien à dire”? Aucun commentaire, aucune réponse, aucun avis à formuler? Aucune inspiration, aucune idée? Contrairement à ces autres jours où nous sommes prolixes, réactifs... Et parfois avisés, plutôt bien inspirés ou drôles, ou “géniaux” [et quand je dis “géniaux” ici, les guillemets me semblent indispensables]

Peut-être qu'alors, ces matins là, nous vient aussi (et pardessus tout) une “certaine conscience de l'immensité du monde”, des sujets et des questions graves de l'actualité de ce monde, et de tout ce dont ce monde est “habillé”, peuplé ; et de ces forces qui s'en dégagent, puissantes, déterminantes, novatrices, créatrices... Ces forces qui elles, ne peuvent être comparées aux soubressauts ou aux tressautements des êtres que nous sommes...

Et il y a aussi de par le monde, d'un bout à l'autre de la planète, de toutes les cultures, de tous les savoirs et de toutes les dimensions de pensée, de toutes les expressions par l'écrit, par la parole, par les arts, par l'image... Tout ce qui nous “dépasse”, “est plus fort, tellement plus fort que nous”...

Alors, alors... Ces matins là, qu'il nous paraît sans doute dérisoire – risible même – d' “élucubrer” quelque réflexion, quelque commentaire, quelque “création littéraire” ne s'apparentant le plus souvent qu'à une forme d'expression plus ou moins imagée se révélant au bout du compte péremptoire, “cocoricohante”, ou parfois encore, tout à fait gratuite, insolente, émotionnelle, sans pudeur et sans avenir...

... Nous nous disons aussi, en particulier lorsque “rien ne vient” de ces messages ou de ces réponses que nous attendons (ou espérons)... Qu'il devient en définitive inutile et indécent même, d'entrer à sa manière dans quelque “vif du sujet” qu'il soit...

L'on prête souvent aux mots un pouvoir qu'ils n'ont pas... Je crois que le pouvoir des mots est illusoire... Ou alors, il est à inventer... Ou à réinventer s'il a déjà existé...

Reconnaissance “tout court” ou reconnaissance réactive?

 

Dites moi, très sincèrement, sans contrefaçon et du plus profond de votre pensée vraie...

Est-ce qu'une reconnaissance “tout court” vous convient, ou bien préférez vous une reconnaissance “réactive”?

J'ai constaté que, le plus souvent, cette reconnaissance (qui est déjà tout au moins “de base” lorsqu'elle existe – et elle n'existe pas forcément-)... Se révèle d'une souveraine inutilité, d'une désespérante gratuité, sans avenir... Et qu'à la limite, il vaudrait peut-être mieux “pas de reconnaissance du tout” ou même, une “confrontation démolitive” et agressive (dans l'éventualité d'une réactivité sans reconnaissance).

Si la reconnaissance ne devient jamais réactive, autant pratiquer l'autodérision et définir son oeuvre en fronton de façade par quelque motif qui dérange ou choque...

Dans un certain sens, l'autodérision lorsqu'elle n'est pas feinte, qu'elle vient “du fond de ses tripes”, et qu'elle se met à dévaster les allées des beaux jardins “bien de famille et du monde”... Force à la réactivité.

Il y a à mon sens, à risquer de perdre tout crédit, une détermination à pousser au vent ce que l'on sent, fût-ce ce vent n'être pas celui sous lequel il est commun (et de bonne règle) de se laisser porter...

 

Petite lettre d'un auteur à son lecteur...

 

Une personne qui visite mon site, écrit dans mon “livre d'or” ou rédige un commentaire ; est assurément pour moi une personne qui ne m'est jamais indifférente. Et cela indépendemment du fait que cette personne pourrait être un ami, un inconnu ou encore une personne qui, me connaissant ou non, n'aurait aucune sympathie pour moi, ne partagerait pas mes vues et me le déclarerait avec brutalité...

Il y a, de toute manière, une certaine émotion qui vient, à la pensée d'être lu... Et le fait de le savoir ou de l'apprendre, est toujours un “cadeau du ciel”, un cadeau qui ne vient jamais “coulant de source”...

Cette émotion cependant, est totalement différente de l'émotion que l'on peut avoir à lire ou entendre le propos d'un ami tout acquis à vos vues. Elle est familière comme un souvenir plus ancien que notre vie et revenant toujours... Et en même temps, aussi étrangère et indéfinie qu'une brume enveloppant une île inconnue en plein océan, chargée d'une interrogation à laquelle il n'y a pas vraiment de réponse...

Rimbaud, Eluard... Et n'importe quel bon rappeur...

Comment travaillent les compositeurs de musique avant de produire leurs oeuvres? Tous les compositeurs? De quelque genre de musique?

Il y a des musiques qui ne sécrivent pas : alors?

Dans quelle mesure la part de création, d'imaginaire, de novation, d'intuition, de recherche et de découverte... Et de travail ; peut-elle de nos jours, être liée à toutes ces nouvelles technologies du son et des rythmes, à s' arranger avec la technologie?

La technologie ne crée-t-elle pas une certaine ambiguité dans la mesure où la création, l'imaginaire, la recherche, la nouveauté, la découverte... et le travail ; seraint en quelque sorte altérés, voire inexistants au pire, du fait des possibilités offertes par la technologie?(l'on entrerait alors dans ce que l'appelle les “effets spéciaux”)

Il existe une différence entre ces musiques nouvelles ou “avant-gardistes” qui ne s'écrivent pas, et la musique dite classique, ou de variété ou de jazz ou de rock ou d'autre genre... Comme il existe aussi une différence en littérature ou écriture ou poésie, entre Rimbaud, Paul Eluard, Victor Hugo ; et MC. Solar et autres bons rappeurs”...

Mais je crois aussi que cette différence est du même ordre si je puis dire, que la différence entre le monde du vivant (les êtres et les plantes) et le monde du minéral... Il y a, dans cette différence même, autant de complexité ou de simplicité, et de nuances innombrables de complexité et de simplicité, de part et d'autre... L'on peut toutefois constater que le tissu (ou la matière et les éléments de cette matière) est d'une plus grande complexité dans le monde du vivant, et que, même dans sa simplicité ou dans la relative stabilité de son évolution, le monde du vivant demeure encore un peu plus complexe... Ce qui reviendrait à dire, avec autant de prudence que de modestie cependant ; que la musique dite classique ou de variété ou de jazz ou de rock dans une forme élaborée et travaillée n'est pas “d'une essence supérieure” à ces musiques nouvelles ou “avant-gardistes” qui ne s'écrivent pas... Pas plus que de dire que Rimbaud, Eluard et Hugo, seraient eux aussi “d'une essence supérieure” à un MC.Solar ou à un autre bon rappeur...

Je ne pense pas que l'on puisse “comparer” (au sens de ce que l'on entend par comparaison)... Ce qui n'est absolument et intemporellement, pas comparable...

... Je crois enfin, que la beauté, dans sa forme la plus élaborée, la plus travaillée, la mieux sertie si je puis dire, de ses “joyaux” les plus natuels et les plus purs ; est aussi la plus grande violence que l'on puisse faire à la barbarie, à l'inculture (ou à l'ignorance) ou encore aux instincts les plus sommaires et immuables... Il ya dans cette violence là, quelque chose qui ne ressemble à aucune guerre, à aucune confrontation.

Mais je me méfie de toutes ces manières d'exprimer la beauté, et de la brandir comme un étendard derrière lequel les êtres doivent marcher et avancer : en étendard, ou en mot d'ordre, elle rejoint les formes de violence qui elles, sont des guerres et de la confrontation brutale.

Il n'est pas sûr, pas sûr du tout, que la beauté dans sa forme la plus élaborée, la plus travaillée et la mieux sertie des joyaux les plus purs et les plus naturels... Soit de nature à “changer le monde”, c'est à dire à étendre de la lumière jusque dans les territoires les plus reculés de l'ombre... Mais ce qui est sûr, c'est l'existence de cette beauté... Une existence de toujours, intemporelle, et qui jamais ne cesse de se renouveler, d'évoluer, de se transmettre...


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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