Alvéole 4, nouveaux textes

Maudire le présent, louer les jours révolus”...

 

“Maudire le présent, louer les jours révolus”, c'est le ridicule du déclin de la vie. Dieu sait si j'ai peu de goût pour la “belle époque” dont j'ai, à vingt ans, fredonné les refrains. Je la trouvais laide alors. Je fus toujours insensible, je l'avoue, à la poésie de ce Montmartre de Carco et de Dorgelès. Je n'ai jamais su y voir, même en ce temps là, qu'un quartier sordide, immonde, bien que je me souvienne d'y avoir fait mon pèlerinage, comme les camarades, à la chambre de Max Jacob.

La source de toute poésie ne jaillissait pas pour moi de ces pavés et de ces bouges. J'étais un jeune homme à Paris, mais, comme au temps du collège, les vacances me ramenaient vers cette Cybèle aux deux visages qui m'avait enfanté et allaité et je chérissais du même amour sa face éclatante, celle de Malagar, et l'autre visage, couvert de cendres, tendu vers les pins murmurants et blessés.

Un déraciné, certes je l'étais et me glorifiais de l'être, puisque Barrès nous avait ainsi appelés. Mais un jeune arbre déraciné garde ses racines et sa motte. Il me semble que la province d'alors ne lâchait ses Rastignac qu'un à un. Et à vrai dire, elle ne les lâchait pas. Ils montaient à Paris mais redescendaient vers elle à la belle saison par un mouvement aussi bien réglé que celui du sang. Rien qui ressemblât moins au monstrueux nettoyage par le vide qui aujourd'hui aspire les êtres et ainsi recrée lentement de désert où les loups de la vieille France, s'ils revenaient, ne trouveraient même plus d'agneaux à dévorer, car les troupeaux ont disparu avec les hommes.”

[François Mauriac, “Mémoires intérieurs”]

 

L'être qu'aujourd'hui je suis – et que j'ai toujours été, d'ailleurs – ne peut que rejoindre par la pensée et par ce qu'il ressent, ce propos de François Mauriac dans “Mémoires intérieurs”...

Cette “belle époque” des vingt ans de François Mauriac, n'a jamais été à ce point, de nos jours, aussi actuelle et aussi souverainement consensuelle...

Les loups de la vieille France” sont aujourd'hui ces prédateurs de la culture, des modes et du “nettoyage par le vide” des sensibilités et des émotions. C'est vrai : “les troupeaux ont disparu” parce qu'il n'y a plus aucun berger pour les conduire... Ou alors il n'y a plus que des bergers. Mais ces “bergers” de jadis n'étaient pas vraiment des “conducteurs”, et les prédateurs actuels de la culture, des modes et du nettoyage par le vide, sont des “machines à broyer télécommandées”.

Les “troupeaux” ont tous éclaté et sont devenus des conglomérats d'êtres agités, isolés et ne se parlant plus que par “portable” ou “mail”... Ou pour se dire les dernières “vacheries” à la mode, ou pour se raconter la télé, la météo, les bagnoles, les “promos” de Super U et de Champion...

La belle affaire que cette “poésie” contemporaine qui, telle le Montmartre de Carco et de Dorgelès ; impose ses “canons de beauté”, sa religion et ses styles... Même les anarchistes de tout poil, aujourd'hui se “consensualisent” et pérorent en “refaisant le monde”... Et cela passe! Cela se vend! Cela se consomme!... Puis se défèque et pour finir s'oublie...

Après avoir lu ce texte de François Mauriac, je me suis dit que les journalistes d'aujourd'hui, du moins un certain nombre d'entre eux, qui ont derrière eux plusieurs années d'études littéraires ; n'ont entendu de leur vie qu'un seul et même langage, le langage de ce qui doit se croire et se savoir... Et qu'ils “piétinent” de la plume plus qu'ils ne dessinent de mots...

Certes, “tout le monde n'est pas François Mauriac”... Mais, à force de tolérances, à force d'applaudir à la médiocrité ou à tout ce qui se prétend nouveau, l'on ne fait plus la différence entre le beau et le laid, le vulgaire et le sublime...

Les dictionnaires ratissent tout ce qui, au sol, jeté par quelque personnage médiatisé, peut être inséré entre deux autres locutions “nouvelles”...

Maudire le présent, louer les jours révolus, c'est le ridicule du déclin de la vie”...

Sans doute le présent et les jours révolus se ressemblent-ils... Et que le déclin de notre vie nous pousse à croire qu'ils sont différents.

Ce qui est ridicule, inutile et réducteur ; c'est de louer les jours révolus comme on louerait une religion avec une ferveur de dévôt, une ferveur de pharisien ergotant sur la position d'un brin de paille dans le sabot...

Dans le déclin de notre vie, je crois qu'il faut aimer, peut-être plus encore que du temps de notre jeunesse ; ce qui, du présent ou des jours révolus, n'est pas le déclin de la vie et ne l'a jamais été.

Il pappa !

J'ai été très impressionné par la logistique et les infrastructures mises en place pour la venue du pape à Lourdes : parkings disséminés dans une quinzaine de villes autour de Lourdes avec bus-navettes de chaque parking à Lourdes; détachements de CRS, de pompiers, de cars de flics, etc...

C'est là tout le paradoxe de notre monde :

-D'un côté les religions avec leurs grands chefs spirituels, Lourdes, La Mecque, Le Mur des Lamentations, ces parcs-expos géants d'églises de confessions chrétiennes aux Etats Unis...

-Et d'un autre côté toutes ces guerres, cette loi du fric et du marché, cette consensualité "troudebalesque aux senteurs à la mode" d'un monde en réelle perdition...

Alors je brandis haut et fort ma non croyance et mon athéisme de penseur, de poète et d'écrivain (et plus généralement d'être humain) non pas comme un étendard rouge ou noir à la tête d'un cortège de mécontents ou de contestataires, par provocation ou nihilisme, mais avec précisément, et profondément, ce regard de poète, de penseur et d'écrivain assumant sa

liberté et la défendant...

 

... Le paradoxe le plus évident de l'Eglise c'est de ne pas d'une part, récuser formellement les politiques, les économies et les valeurs du monde ; de composer en une entente tacite avec ces politiques, ces économies et ces valeurs...

Et d'autre part, de jeter l'anathème sur l'avortement, la contraception, l'homosexualité ; et de ne pas autoriser le mariage des prêtres ou l'ordination des femmes et qui plus est, de femmes mariées et élevant des enfants...

Je conçois qu'un chrétien, de nos jours comme par le passé, ne puisse envisager avec sérénité et en tant que valeur prônée, affichée publiquement et acceptée par l'église, l'avortement et l'homosexualité en particulier... Mais jeter l'anathème avec autant de violence, de réprobation, d'interdit et de rejet (et d'hypocrisie) sur les femmes qui avortent, les hommes et les femmes qui vivent et assument leur homosexualité ; n'est pas une preuve ni une manifestation d'amour. Et ce qui est grave, c'est qu'une telle position aussi tranchée et aussi "intégriste" de l'Eglise sur ce sujet, est en contradiction formelle avec le deuxième commandement de Dieu :"Tu aimeras ton prochain comme toi même"...

De toute évidence, pour l'homme ou pour la femme qui n'est pas homosexuel, il y a là, dans la relation entre deux hommes ou entre deux femmes, comme un monde “étranger” ; un “univers de communication, de fantasmes et d'émotions que l'on ne partage pas puisque l'on n'a aucun désir d'y entrer. Et c'est là que le “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” prend tout son sens profond et vrai : ce que tu es toi-même, l'autre ne l'est pas à ta place ; ce que l'autre est, tu ne l'es pas. Alors que faire? Se rejeter, se fuir, se combattre, s'entretuer... Ou bien reconnaître, accepter, intégrer, et concevoir que ce monde “étranger” puisse exister?

L'on attribue, je pense, à “aimer” un sens “romantique”, émotionnel et affectif... Ce qui bien sûr correspond à une réalité... Mais je pense aussi que “aimer” c'est “reconnaître”. D'abord reconnaître. La reconnaissance c'est le fondement, la base de l'”édifice”. L'on se reconnait bien tel que l'on est soi-même? (même si l'on se “refuse”?)

 

...Benoît XVI vient tout de même de fustiger sur l'esplanade des Invalides devant des dizaines de milliers de chrétiens (et visiteurs, dont François Fillon et Nicolas Sarkozy et sans doute quelques riches "vraiment riches")... Le pouvoir et le culte de l''argent!
Il faut reconnaître que la Chrétienté (catholique romaine et apostolique, ou protestante ou d'autres confessions) en dépit de sa collusion souvent manifeste et opportuniste avec les "valeurs" du monde ; s'élève de temps à autre contre le culte de l'argent et du pouvoir dominateur des "puissants" de ce monde!
Jean Paul II et d'autres papes avaient tenu aussi un tel discours, en particulier lorsque l'ordre du monde tendait vers le "veau d'or" et toutes sortes d'adorations ennemies d'une pensée juste.
Mais il y a, au vrai, dans la réalité vécue, dans les faits indéniables de l'actualité, dans l'appareil en lequel se présentent les églises, dans l'orgie de jouissances et de privilèges en laquelle se vautrent les puissants et les dignitaires, une hypocrisie monumentale...
Cependant, le "message", lui, est valide et s''élève de toute sa force par dessus les hypocrisies manifestes et réelles.
A la limite, je dirais que l'hypocrisie, "la langue de bois", les prétendues et ostentatoires "remise en question", "mea culpa", et exhortations répétées depuis tant de siècles... Tout cela c'est de la merde! Seul, le "message" compte. Et c'est la raison pour laquelle je me refuse à toute "adhésion" à une religion, à une idéologie, à un pouvoir... Ainsi qu'à toute forme de provocation délibérée et violente, de nihilisme et d'"anti/anti", intégriste ravageur, contre telle ou telle croyance, telle oeuvre humaine à partir du moment où ma vie n'est pas en danger, ma liberté enlevée, la femme et l''enfant dans leur droit et dans leur intégrité physique et morale.

 

Le collisionneur de hadrons

 

... Le LHC va tourner à plein régime vers fin octobre début novembre 2008 : si les physiciens entrevoient alors, le "boson de Higgs"(les conditions qui prévalaient dans l'univers tout juste après le big bang) ils auront réussi! Et ce sera un nouveau point de départ vers des technologies (bio-informatiques et autres) totalement révolutionnaires et changeant radicalement notre "vision du monde et de l'univers"...

Mais les particules, atteignant d'ici deux mois la vitesse de la lumière, vont se télescoper et l'exercice présentera des risques... Car des trous noirs peuvent se former.

... Or, fin octobre début novembre vient le temps de ces "prix littéraires prestigieux" (dont le Goncourt entre autres)...

Imaginons qu'un trou noir se forme alors et entraîne en lui toute la matière et toute l'énergie dans un rayon d'espace équivalent à celui du système solaire par exemple...

Nous ne nous en rendrions même pas compte! Ce ne serait même pas comparable avec le fait de passer de l'état de veille à l'état de sommeil, ou de la vie à la mort par arrêt cardiaque sans douleur...

Nous passerions immédiatement de l'existence à la non existence... Mais que devient alors la matière (toute la matière telle qu'elle existe sur notre monde et ailleurs) dans le trou noir? Et l'énergie?

Et la vie? Et tout ce qui fut?

Prix littéraires, jeunes enfants venus au monde et disparus avant qu'ils n'aient connu le monde, vieillards grabataires tardant à mourir, ambitions démesurées de tant d'humains, somme de connaissances acquises, oeuvres réalisées, édifices, églises, désespérances, foi en un Dieu, misère et richesse, gloire et décadence... Tout cela d'un seul coup englouti ou aspiré brutalement dans un trou noir!

Personne ne peut dire ce que deviennent la matière et l'énergie captés et aspirés dans le trou noir. J'imaginerais pour ma part, que la matière, et tout ce qui existe, devient "extrêmement petit" (comme une sorte de poussière d'une finesse que nous ne pouvons concevoir) et que cette "poussière" acquiert dans le trou noir une densité quasi infinie (ou impossible à quantifier), et qu'elle "passe" par une sorte de "porte" infiniment étroite comme au fond d'un entonnoir... Alors tout se "recrée" (de l'autre côté ou au delà ou au fond de "l'entonnoir". Tout se met à exister de nouveau, à évoluer, mais d'une manière autant similaire que dissemblable (similaire par un principe fondamental et immuable, et dissemblable parce que tout existe sous des formes et dans des expériences ou des évolutions différentes)...

... En définitive et selon les dernières informations communiquées dans la presse, il semblerait qu'il n'y ait rien à craindre du moins pas ce trou noir géant! De toute manière il est difficile d'imaginer, en toute logique, que les scientifiques puissent faire naître un tel trou noir aussi “aspirateur” dans un tube de laboratoire!

 

 

Sans titre, et d'une banale postérité...

 

Si un wagonnet roulant sur un rail dans une direction déterminée, pouvait être doté d'un cerveau électronique aussi perfectionné et aussi complexe que le cerveau humain... Peut-être ce wagonnet se mettrait-il à penser : “ce rail m'est nécessaire car sans lui je ne peux rouler. Mais il me mène dans ce tunnel interminable dans lequel je vais passer toute ma vie de wagonnet”.

Alors le wagonnet envisage de quitter le rail afin de ne pas subir l'obscurité certaine du tunnel.

Mais pour quitter le rail et se diriger dans une autre direction, sans doute quelque autre tunnel mais celui là, de lumière peut-être ; il faut que survienne un aiguillage.

S'il n'y a pas d'aiguillage, le wagonnet tout comme d'ailleurs la plupart des wagonnets à cerveau électronique ayant besoin de rouler, se dirige immanquablement vers le tunnel obscur et interminable.

La fonction d'un wagonnet est de rouler : si le wagonnet ne roule pas, il n'existe pas, ne sert à rien.

Des gnomes sortis du tunnel se sont avancés vers le wagonnet et ont dit : “Par moments il y a du bleu lumineux et de jolis petits cu-culs roses et dodus. Ce n'est pas toujours tout noir!”

S'il n'y a pas d'aiguillage, un wagonnet “pas comme les autres” de ci, de là, quitte le rail de fer pour un rail de bois dans un jardin de fleurs ennivrantes ou dans un champ semé de pierres argentées en pente descendante qui, l'un comme l'autre, mènent à un précipice.

... Ne pas rater l'aiguillage s'il se présente, mais ne pas dévier pour un rail de bois traversant un jardin de fleurs ennivrantes ou un champ de pierres argentées avec un trou noir au fond...

[fable simple pour une philosophie de la vie, simple... Et sans valeur littéraire.]

 

Pensée Papale, ou pensée religieuse

 

Dans la “pensée Papale” (ou dans la pensée axée sur une religion) ou encore dans la “pensée consensuelle du monde” ; il est certain que la “pensée Yugcibienne” ne peut qu'être “battue en brèche”, voire infirmée et contestée sur bien des points, et cela avec force arguments ralliant intellectuels, critiques littéraires, universitaires et toute la “clique” des “bien pensants” et autres aficionados de cette pensée conformiste, officiellement reconnue comme la seule référence, qui trône dans les tribunes et sur les estrades...

... Mais, dans une “pensée toihienne, luihienne ou untelhienne”... Qui n'est ni une “pensée papale”, ni une pensée axée sur une religion, ni une “pensée consensuelle du monde” ; à partir du moment où cette pensée là est vraiment une pensée affirmée, exprimée, développée, expliquée et argumentée... Alors cette pensée là, confrontée à la “pensée Yugcibienne”, ne peut qu'ouvrir une porte, amener dans un passage vers un autre sens du monde...

Une pensée qui se démarque de la “pensée papale”, de la pensée axée sur une religion, et de la “pensée consensuelle du monde” ; ne peut exister si elle est isolée (à moins de s'exister à tout prix auquel cas elle n'a pas d'avenir), elle ne peut qu'entrer dans la confrontation avec les autres pensées, et donc, établir un lien et une relation avec ces autres pensées afin qu'il y ait un avenir “déconsensualisé”, “dépapalisé”, “désacralisé” (dans la mesure où ce qui était auparavant déclaré “sacré” est devenu inutile)...

 

Edvige

 

... Edvige, c'est la fille qui voit tout... Elle te voit même te branler tout seul entre 4 murs! Mais ce qu'elle ne voit pas, et ne verra jamais quelque soit la puissance de l'oeil qu'elle a, c'est à qui tu penses en te branlant, sauf évidemment si t'as découpé dans un journal et posé sur ta cuisse la photo de Tzipi Livni ou de Chistine Angot...

Quoiqu'il advienne, tu restes propriétaire de tes rêves et de ce que tu imagines! Là où ça se complique, c'est quand tu écris ou dessines, range dans un tiroir ou passe par la fenêtre... A moins que ce soit "hyéroglyphique" c'est à dire langage ou signe "cabalistique" entre "initiés"reliés entre eux se multipliant... Mais ce "langage" là doit autant que possible, écouté par "Edvige", ressembler à s'y méprendre à une sorte de "messe autorisée"...

Certains Cathares, du temps d'Innocent III, et certains seigneurs du Lauragais qui protégeaient les Cathares... "savaient faire"... Et trois siècles plus tard, il y eut ce qu'on appelle la Réforme...

L'hérésie c'est une forme ou des formes de pensées s'opposant à une pensée unique... L'hérésie survit toujours, revient toujours...

Si Edvige n'entend qu'une "messe" qu'elle ne peut censurer, dite par des gens qu'elle ne peut poursuivre ni condamner, et cela parce que ces gens sont des artistes de génie ou d'habiles artisans de la communication et de l'image ; alors Edvige peut parfaire son oeil et son regard, tout voir et tout entendre, elle sera toujours, d'une certaine manière, "malvoyante"...Et il se peut même que ce qu'elle voit, ça finisse par la faire "bander" si j'ose dire! (fiction pure et simple, tout de même! Fiction Yugcibienne!)

L'écriture

 

L'écriture d'un auteur ou d'un écrivain ce n'est pas seulement raconter des histoires vraies ou imaginaires, c'est à dire écrire des romans ou des récits ou une autobiographie ou des nouvelles ou des contes... C'est beaucoup et souvent tout cela, à vrai dire... En particulier des romans ou des récits de quelques dizaines ou centaines de pages. Et c'est ainsi d'ailleurs que de très nombreux lecteurs se font la même idée générale de l'auteur, de l'écrivain : c'est une personne qui écrit des romans...

L'écriture d'un auteur ou d'un écrivain c'est aussi parfois dire, oser dire, dessiner ce qui est vu et ressenti en se servant des mots : les mots qui existent, les mots trouvés et assemblés pour composer des images, des tableaux et même des sculptures.

L'écriture c'est un espace de liberté, de réflexion, de pensée, de conscience, de recherche, d'écoute du monde... Et un regard.

Prix et auteurs à la pelle...


L'univers de l'édition en ligne, de la production d'ouvrages par les auteurs qui n'optent pas ou plus pour l'édition classique par éditeur interposé (éditeur à compte d'édteur ou éditeur à compte d'auteur ou édition libre par imprimeur) est un univers "en voie de développement"...
Et cela suppose toute une recherche, tout un travail, tout un investissement, tant de la part des prestataires de services (en particulier les éditeurs en ligne) que de la part des auteurs eux-mêmes... Et il "en sortira quelque chose" inévitablement et inexorablement.
... Pour ma part, j'ose à présent le dire quoique dans mes réflexions et mes interventions sur les forums je l'avais déjà suggéré à ma façon... L'existence de tous ces prix assez nombreux décernés par des jurys, des comités de lecture ; me laissait bien perplexe... Et peu convaincu quant à la portée réelle. Je trouvais que c'était un peu "surfait", et essentiellement orienté dans le sens du monde auquel nous sommes habitués, c'est à dire dans un sens qui tend plutôt à mettre en valeur une oeuvre ou un auteur qui "passe bien", recueille un certain nombre de suffrages...Même si, il faut quand même être honnête, l'on prend réellement en compte la qualité littéraire de l'oeuvre...
... A dire vrai je n'ai jamais "condamné" ni "fustigé" ni formellement désapprouvé cette pratique du "prix ceci ou cela"... Je ne comprends que trop, et avec une certaine indulgence, ce que peuvent ressentir les gens à partir du moment où ils ont cette aspiration tout à fait "émouvante" (et parfois drôle) à être reconnu, lu, remarqué, commenté...
Simplement, je n'ai jamais au fond de moi, dans mon esprit et dans mon coeur, vraiment adhéré à cette "politique" du "prix ceci ou cela"... Et je suis convaincu (même si je n'ai pas d'idée ou de projet précis à soumettre) qu'il existe des "solutions" (ou d'autres moyens) que les prix ceci ou cela, pour faire connaître un auteur, l'aider dans son parcours littéraire... "L'exister" en somme...
... La seule chose que je déplore (et qui parfois me fait mal) c'est le comportement de certaines personnes dans des situations qui leur sont "très personnellement sensibles"... (Mais le Web et les forums d'expression à ce sujet n'ont pas "inventé la foudre" : les comportements déplorables existaient déjà avant le Web et existent toujours en dehors du Web)...
Il y a deux ans à une certaine époque j'étais présent sur 17 forums : j'en suis revenu! (ou plutôt j'ai laissé dans les forums, de ci delà, "quelques chrysalides" d'une souveraine et éternelle transparence...)

...Et j'en viens à une question qui me paraît essentielle :
L'ensemble de nos lecteurs constitue-t-il un "territoire"? Et nous-mêmes les auteurs, sommes nous en tant que lecteurs des autres, dans le territoire d'un auteur?
Si l'on prend en compte la réalité naturelle de l'existence des courants de sensibilités, d'idées, de préférences, de goûts et d'habitudes de lecture ; il semble bien qu'il y ait effectivement là, par le jeu de ces courants de sensibilité et par les liens qui s'établissent entre eux, des "territoires" qui se forment et se définissent...
Mais je pense aussi que ces "territoires" ne sont pas toujours systématiquement dépendants des courants de sensibilités, et que d'autres liens, étranges, informels, surprenants, voire "illogiques", peuvent se former...
Que ce soit dans le domaine de l'édition classique (telle qu'était l'édition avant le Web et le demeure encore) ou dans le domaine de l'édition en ligne ou de l'auto édition; et cela quelle que soit la "superficie" (ou l'étendue) du "territoire"... Quel auteur peut dire qu'il connaît bien et définit son territoire? Jusqu'en quelles limites?
N'est-il pas essentiel, ou du moins, "assez important", pour un auteur, de bien connaître et de définir son "territoire"?
Et qu'est-ce qu'un "territoire"? Un "fief"? Une aquisition par "héritage" (spirituel, culturel, transmission d'un patrimoine de pensée et de facture)? Une conquête, une occupation, un comptoir, des ports, un delta, la rive d'un fleuve, une congrégation de terres séparées et dispersées? Une colonie? (tout cela bien sûr est "symbolique")...
Si dans le présent même, c'est à dire dans la durée d'une saison, d'une époque, d'un "segment d'existence", voire d'une vie entière ; le "territoire" devient une réalité (même imprécise ou diffuse), il n'en est pas tout à fait de même de ce "territoire", dans une perspective ou dans une dimension de temps n'ayant rien à voir avec la durée de la vie humaine... Car dans cette dimension là, dans cette perspective, il est évident (et naturel) que les "territoires" se délitent, se morcellent, disparaissent, se reforment, se recomposent...
Les "territoires" nous survivent alors que nous mourons, et ils nous survivent peu ou prou, sans jamais cependant "franchir les ères glaciaires", et encore moins les espaces galactiques...
... Ces indicateurs, sortes de "capteurs" fonctionnant selon un certain nombre de paramètres, que la technologie informatique met à notre disposition, et qui permettent de "nous faire une idée" du "territoire" possible, si perfectionnés soient-ils, si bien étudiés et intégrant sans cesse de nouvelles données ; ne sont en réalité que des "béquilles blanches pour mal-voyant" (nous sommes tous des "mal-voyants" dans un spectre comme celui des couleurs ou de la lumière)...
... Enfin, les lecteurs que nous sommes nous mêmes, les auteurs, des autres auteurs... sommes dans le "territoire" de l'auteur que nous lisons. Mais nous y sommes temporairement ou durablement... Témoigner d'avoir été dans ce territoire et d'avoir dit ce qu'était ce territoire tel que nous l'avons traversé, tel qu'il nous est apparu, et dire ce que nous avons éprouvé en le traversant... C'est en quelque sorte contribuer à la définition, à l'existence de ce territoire...
Une oeuvre sans territoire est une oeuvre morte tant qu'elle n'a pas de territoire... Un auteur sans territoire est un voyageur sans domicile d'accueil... Un lecteur qui n'est d'aucun territoire est un lecteur inutile, ou plutôt un promeneur qui cueille des baies le long des haies et les mange puis les digère...

La pensée en danger

 

Jusqu'au 17ème siècle en Europe occidentale et continentale, l'Art était essentiellement influencé par la religion, en particulier la peinture, la gravure, le dessin, la musique, la sculpture... Et dans les différentes écoles et courants l'on ne s'exprimait et l'on ne produisait d'oeuvre que selon la pensée chrétienne catholique apostolique et romaine...

Les artistes s'inspiraient de scènes bibliques : Dieu, les anges, la Passion du Christ, l'Apocalypse, les Evangiles... Sur des plaques de bois (retables) avant le 17ème siècle, et ensuite sur des toiles, des tapisseries...

Rembrandt aux Pays Bas, et quelques peintres au 17ème siècle, furent parmi les premiers à produire des tableaux représentant des personnages et des scènes de la vie courante, des paysages, des portraits...

Dans le reste du monde c'est à dire ailleurs qu'en Europe occidentale et continentale, l'Art est influencé par l'Islam dans les pays Islamiques, ou par quelque pensée ou tradition religieuse, cultuelle, dans les autres pays (Asiatiques notamment)...

Donc, jusqu'au 17ème siècle en Europe, et jusqu'à nos jours ailleurs, il semble qu'il n'y ait pas d'autre pensée possible et officiellement reconnue, que la pensée religieuse ou cultuelle, axée sur l'existence, la puissance de Dieu, ou sur une représentation traditionnelle du monde. Est-ce que l'Islam par exemple, dans les pays où il “fait la loi”, reconnaît les artistes, les poètes, les écrivains, qui parlent d'autre chose que de Dieu, de la tradition?

Est-ce qu'en Chine ou dans des pays de dictature ou dans des états totalitaires, l'on reconnait les mêmes artistes, poètes, écrivains, qui s'expriment autrement que pour louer, honorer le pouvoir et la pensée du “système” (politique ou religieux)?

En terre d'Islam ou dans un pays à système religieux et politique totalitaire, il existe une “vérité” formelle et établie définitivement, une “vérité” qui ne peut ni être contestée, ni infirmée et qui articule, organise, inspire, produit toute forme d'Art, de pensée, de littérature, de philosophie...

... La pensée indépendante de la religion, d'un système politique ou cultuel (ou axé sur le rituel, le traditionnel)... Est un “phénomène nouveau” dans l'histoire de l'humanité, à partir du 17ème siècle en Europe ; et de nos jours dans les pays où il existe des formes de résistance à l'ordre politique ou religieux établi.

Presque tous les écrivains, par exemple, des pays Islamiques ou de Chine ou de pays totalitaires, qui ont une pensée indépendante et libre, ne sont publiés et diffusés qu'en Europe occidentale (surtout France, Allemagne, Royaume Uni), en Amérique du Nord... Ces écrivains là sont souvent inconnus, non publiés, maltraités même, dans leur pays d'origine.

... Avec la disparition progressive de l'influence (et de la domination) de l'Europe occidentale (16ème siècle jusqu'au début du 21ème siècle) et de l'Amérique du Nord (qui a hérité de la civilisation Européenne et s 'est développée ensuite)... Il est certes “heureux” enfin, que l'Inde, la Chine, l'Amérique du Sud, la Russie, puissent à leur tour dominer le monde, économiquement...

Mais avec la disparition progressive de cette influence et de cette domination “occidentale”, c'est aussi la disparition de la pensée libre et indépendante qui vient peu à peu...

... La religion, la tradition, les systèmes politiques, le totalitarisme de certains états ; n'expliquent pas aujourd'hui à eux seuls, le recul de la pensée... Quoi qu'ils en soient en grande partie responsables... Il y a aussi cette domination d'un ordre économique et financier mondial qui “lamine” et “instrumentalise” la pensée en la pervertissant, en la dénaturant, en réduisant sa dimension, en la canalisant, en la “barbarisant”, en la “dépoétisant”...

On ne pense plus le monde aujourd'hui que selon une dialectique, un inextricable enchevêtrement d'argumentations, de polémiques, de “réponses possibles”... On ne pense plus le monde aujourd'hui également, que selon une “problématique”, une “représentation”, un ensemble “d'effets spéciaux”, un “utilitarisme consommable”, une “fuite en avant” dans l'art ou dans la littérature. Et dans cette “fuite en avant”, il y a une force d'accélération qui s'impose... Ou une force d'aspiration vers un “trou noir”...

Si j'étais...

 

Si j'étais banquier je ferais la fête avec l'argent de mes clients... Et à chacun de leurs retraits sur leurs comptes je leur verserais cent fois en confettis ce qu'ils auraient déposé à mon guichet...

Si j'étais chercheur émérite et mondialement reconnu je chercherais la vérité et aussi le mensonge. Et je me servirais de la vérité pour vivre et profiter dans le mensonge...

Si j'étais garagiste je ferais une auto qui vole et je roulerais en vélo. Au premier coup de pédale après la dernière auto roulant j'aurais déjà inventé le fauteuil volant pour les handicapés et les personnes âgées à mobilité réduite...

Si j'étais astronaute je mentirais à la Terre en proclamant au retour de mes voyages dans le cosmos qu'il n'y a nulle part aucune de ces “téterres” soeurs de la Terre, parce que j'aurais l'ambition d'être le sauveur des “téterres”...

Si j'étais Yugcib j'inventerais dans le ciel un tel arc de lumière que plus personne me connaissant ne verrait danser de l'autre côté du rideau de mon âme mes mouches tsé-tsé...

 

La plus longue de toutes les guerres

 

A penser le monde comme nous le pensons, c'est à dire dans une dualité opposant les pauvres contre les riches, des états contre des nations, le libéralisme contre le collectivisme, un pays contre un autre pays, une religion contre une autre religion ou une religion contre une absence de religion, ou l'athéïsme contre la religion, une coalition de pays contre le terrorisme ou le terrorisme contre des pays ou des institutions ou des personnes, le droit contre le non droit...

A penser la relation comme nous la pensons, c'est à dire en confrontation, opposition, “contondance” de notre “moi”; ou encore attirance, frottement, aimantation...

Nous perdons de vue que le monde est, que le monde a toujours été, avant même que nous, humains, existions...

Nous perdons de vue que dans ce combat ou dans cette opposition entre deux parties, il y a un “troisième” partenaire : le monde (et peut-être même l'univers tout entier).

L'éternelle question est de savoir qui va gagner, qui va l'emporter sur l'autre...

Le jour où les hommes sauront et sentiront en eux que cette question n'a plus de sens, alors la plus longue de toutes les guerres, celle que les humains mènent contre le monde, celle que chaque humain mène contre le monde, cessera d'être une guerre et deviendra une oeuvre... A dire vrai l'Oeuvre...

Imaginons deux équipes de nageurs jouant au ballon prisonnier dans un espace délimité en deux camps sur les eaux d'un lac...

Qui va gagner? L'équipe des “Requins Bleus” ou l'équipe des “Poissons Chats”?

Plus il y a de prisonniers et plus il y a des combattants déterminés à regagner le camp opposé à leurs adversaires. Et le combat est sans fin. Et les nageurs sans jamais cesser de s'opposer, s'enfoncent peu à peu dans les eaux du lac...

Imaginons encore deux sociétés de pêche en mer concurrentes. Laquelle de ces deux sociétés obtiendra le monopole? Les poissons afin de se reproduire forment des bancs et les pêcheurs afin de prendre le plus de poissons possible, vont là où les bancs se forment. Et les poissons alors ne se reproduisent plus en aussi grand nombre...

 

Le démocratiel

 

La démocratie dans son sens originel et vrai, c'est comme un ciel d'un bleu très pur sous la voûte duquel en tout lieu du globe terrestre nous devons, nous les êtres humains, apprendre à respirer ensemble...

Mais contrairement à ce que la nature avait organisé à l'origine dans l'éventualité de la venue de l'être humain, il se trouve que l'être humain se comporta comme un oiseau à grand bec et à gros trou de bale...

L'oiseau, de son trou de bale, fit toutes sortes de vents... Des vents qui produisirent des nuées. Et les nuées obscurcirent le ciel.

Il fallut en outre que selon la grosseur du trou de bale de l'oiseau, toutes ces nuées de tant de différentes couleurs puissent s'étendre en prenant place dans le ciel. Et les nuées se superposèrent, s'entremêlèrent, s'épaissirent, se diversifièrent, formèrent des nappes de brouillard... Alors les oiseaux peu à peu respirèrent de plus en plus difficilement. Il n'y avait plus de démocratiel...

Il y eut un temps, imaginé par des oiseaux à aussi grand bec mais à “trou de bale doré”, une immense coupole censée remplacer le ciel, sous laquelle il n'était plus possible de “faire le vent qu'on voulait”... Et sous la coupole alors, l'on respira... Mais l'on respira un air vicié.

Et la coupole un jour se fissura puis éclata en morceaux. Et le ciel revint tout d'abord tel que l'avaient rêvé les oiseaux sous la coupole.

Sous le démocratiel revenu, crépitèrent plus fort que jadis, les trous de bale...

Le château des certitudes

 

Au château des certitudes dans les immenses pièces aux décor baroque, déambulent en un va et vient incessant, des gens d'affaire qui de leur vie durant, n'ont séjourné que dans ce château ou dans son parc attenant entièrement aménagé et aseptisé...

Il n'est sans doute d'autre exil pour tous ces gens d'affaire aussi imbus de certitudes, que celui de ces caves souterraines, sortes d'abris anti-atomiques, laboratoires de nouvelles certitudes héritées des anciennes...

Le château ébranlé, l'or craquelé des décors, les gens d'affaire atterrés, le donjon fissuré, les jardins dévastés et le feu dévorant les ateliers et les chais... Il faudra bien plus encore que la main d'un géant dépossédé en colère, pour broyer ces certitudes insolentes...

 

... A une certaine échelle, ce qui est dû par une personne, une entreprise, un pays... Ne peut plus être remboursé. Il reste donc, en derniers recours, ce que la personne, ce que l'entreprise, le pays, possède : une maison, des équipements, du matériel, des stocks de marchandises ou de produits, des terres, des bâtiments, ce que contient le terrain ou le sol... Mais ce que la personne, l'entreprise ou le pays endetté possède encore, en état de marche, utilisable, ayant une valeur réelle ; ne peut plus suffire car le montant total de la dette est trop, beaucoup trop important par rapport à ce qu'il y aurait à saisir ou à récupérer par le ou les créanciers...

La personne, l'entreprise ou le pays devient alors INSOLVABLE.

Et que devient-on quand on est insolvable? On est à la rue, sans toit ni abri, sans nourriture, sans aucun moyen de subsistance... Alors c'est une nouvelle "économie" qui se met en place - par la force des choses - c'est à dire une économie de subsistance, une économie de "non droit" ou du "droit du plus débrouillard", une économie de prédation, une économie de "poubelles retournées", de récupération... Et dans une telle économie, il n'y a jamais assez de place pour le plus grand nombre d'êtres, et les êtres meurent en grand nombre... Et les êtres qui meurent en grand nombre sont surtout les enfants, les vieillards, les infirmes, les femmes, les malades, et d'une manière générale tous les êtres qui n'ont pas la capacité à s'adapter ou à s'exister...

... Ce "plus grand nombre" à dire vrai, existait déjà depuis le début des civilisations et des systèmes économiques et sociaux... Mais comme il vivait par ce que le progrès technique et ce que l'évolution de la société pouvait tout de même lui apporter ; comme il vivait en particulier depuis deux générations (les 2 dernières) c'est à dire à crédit... Ce "plus grand nombre" peuplait toute la terre sans "mourir en trop grand nombre"...

... A un tel niveau de dette et d'insolvabilité, l'humanité ne peut que se régénérer après avoir perdu un grand nombre de ses représentants...

Foutu/foutu ?

 

C'est foutu... Ou presque!

Les salauds seront toujours des salauds...

Des salauds qui ne sont pas encore nés deviendront peut-être des salauds encore plus salauds que les salauds vivant aujourd'hui...

Le combat des “bons” aura parfois, et pour un temps limité, d'heureuses répercussions...

Et ce sont ces “heureuses répercussions”, limitées et sporadiques dans l'espace et dans le temps, qui maintiendront le bateau à fleur d'eau, sur lequel il faudra vivre sous les paquets de mer envahissant le pont...

Dieu, paraît-il, créa le monde! Mais qu'est-ce que Dieu sinon l'Homme lui-même? Et qu'était Dieu avant l'Homme sinon le Monde lui-même? Et qu'est-ce que, et sera, le Monde sinon l'Univers tout entier?

C'est foutu ou presque”... C'est à dire que c'est foutu par l'Homme...

 

Les salauds

 

... Mais où sont-ils ces "salauds"? Qui sont-ils?

Je suis sûr que si je me rendais au Qatar, à Dubaï ou à Riad, dans ces pays où le litre d'essence ne coûte que 14 centimes d'euro, et où des dizaines de milliers de Philippins, d'Indonésiens et d'Ethiopiens travaillent pour un euro de l'heure par 45 degrés de température sur de gigantesques chantiers... En voyageur "lambda" mais "à l'aise"... Ou en "cyclotouriste-clown-acrobate-jongleur"... Je serais relativement bien accueilli par des gens très polis, très civilisés, très cultivés...

Ces "salauds", ces millions de salauds (peut-être bien un milliard de salauds)... Sont des gens comme vous et moi, qui roulent en voiture, ont un compte en banque, partent en voyage organisé, habitent des maisons, prennent des douches ou des bains, tirent la chasse d'eau 4 ou 5 fois par jour...

Les "vrais salauds" sont invisibles. On ne les rencontre pas dans la rue ni même dans les endroits "chic et branché"... Ils vivent dans un autre monde de ce monde.

Il y en a sans doute plus à Dubaï ou dans les "paradis fiscaux" qu'ailleurs... Le voyageur "lambda" au confortable portefeuille financier et aux certitudes en béton armé ; le cyclotouriste-clown-acrobate-jongleur n'auront jamais le passeport qu'il faut pour entrer dans ce monde là, ce monde que même la presse People ne peut investir...

La presse People, c'est pour Sarkozy, les pontes de la littérature et du cinéma, certains députés et ministres, quelques chefs d'entreprise et présentateurs à la télévision...

La richesse insolente, provocante et étalée au grand jour sans complexe ; c'est pour bien montrer qu'elle n'est pas inaccessible au commun des mortels, surtout lorsque l'on a "démarré dans la vie avec une valise en carton"...

La richesse insolente s'est "démocratisée", consensualisée, et elle n'est plus seulement le monde d'un quartel de privilégiés...

Et au delà de cette richesse insolente, au delà de ces certitudes béates, au delà de cette démesure et de cette déraison dans les modes de vie, il y a le monde inaccessible des très grands prédateurs...