Alvéole 3 nouveaux textes

Murs de papier, murs en écran d'ordinateur

 

      Ce ne sont jamais les êtres, ni en particulier ni lorsqu'ils sont ensemble, que je déteste ou que je combats...

Ou alors si je les combats, cela ne peut être que dans une situation précise et tout à fait particulière où ma vie est en danger, où ma raison de vivre m'est ôtée...

Ce sont les comportements, les attitudes et les « visions du monde » que je déteste et que je combats lorsque ces derniers enferment, violentent, isolent ou excluent les êtres...

Quant aux idéologies, aux religions, aux cultes et aux modes ; aux engouements qu'ils suscitent, au nombre de gens qu'ils rassemblent ; je les déteste et les combats lorsqu'ils m'ôtent ma raison de vivre et d'espérer, lorsqu'ils m'écrasent de tout leur poids et me ferment les portes que je veux ouvrir... Alors je lève le poing et je tague des murs de papier ou d'écran d'ordinateur... Sur ces murs qui repoussent quand on les abat, ces murs qui écoutent et parlent ; et dont les graffitis ne résistant pas à l'érosion, chaque nuit se multiplient, s'allongent, se croisent et témoignent de la souveraineté de l'esprit, de la liberté, de l'intelligence, de l'imagination et du coeur... Et de l'être, du « coeur du réacteur » de l'être...

Au mieux, c'est à dire si je ne les combats point ; les idéologies, les religions, les cultes, les modes et les mots d'ordre n'ont jamais mon adhésion : je ne signe pas, je ne me rallie pas...

Les êtres en particulier sont tous quasiment sans exception, des êtres « habillés » ou recouverts d'une sorte de carapace. Et « l'habillement » ou la carapace sont tels, que l'on ne peut que croire que cet « habillement » ou cette carapace constitue l'être dans son entier jusqu'au coeur même du réacteur de l'être...

Il n'en est pas ainsi! Il y a en l'être une authenticité, une vérité, une singularité, un « coeur du réacteur », une vie, une âme, un ensemble d'émotions, une capacité d'amour... Et tout cela a été « désouverainisé » puis piétiné et jeté au fond d'oubliettes par les idéologies, les religions, les cultes, les modes, les mots d'ordre, la consensualité du monde... Parce que dès l'origine du monde d'autres êtres, des êtres qui n'ont d'humain que l'apparence, ont le pouvoir, détiennent la propriété du sol et des biens, confisquent à leur profit la connaissance et l'information. Ces êtres là ont décidé que tous les autres êtres ne devaient pas avoir en eux cette souveraineté de leur esprit et de leur coeur.

Alors dès l'origine des civilisations, il ne restait déjà plus qu'un habillement étriqué, de misère... Et cette carapace plus ou moins reluisante aux couleurs éclatantes mais putride comme du fumier en décomposition.

... Certes, ce que je dis de l'être vrai, tel qu'il est de nature, c'est bien cet être authentique, singulier, avec ses émotions, le « coeur de son réacteur » et sa capacité d'amour...

Mais cet être dans sa nature même, cet être « à l'état brut », a aussi en lui ce qui le détruit, le gâte tel un fruit cueilli de l'arbre... Au début de son existence, l'être n'a que le « germe » de ce qui va le détruire.

Il n'y a pas, cependant, que ce qui le détruit, l'être... Il y a aussi ce qui le fragilise ou l'incline dans un sens ou un autre, et avec lequel il vit sa vie tout de même, sans mourir de ce qui le détruit parce qu'il n'est alors détruit que partiellement...

Cela c'est donc la nature de l'être vrai, comme celle d'un fruit : sa chair dont on apprécie la saveur, ses « verrues » intérieures qui crissent sous la dent et que l'on recrache...

Si « l'être vrai » a en lui une capacité d'amour, il a aussi une capacité à haïr...

... Ce que je veux dire de l'être vrai, c'est que la consensualité du monde, les religions, les idéologies, les modes, les mots d'ordre, les visions étriquées que l''on peut avoir du monde et de la civilisation, ainsi que les formes de conditionnement, de sujétion, de dépendance qui pèsent sur les êtres ; dénaturent l'être. L'être alors, cesse d'être vrai car ce qu'il y a de meilleur en lui étant étouffé, exploité ou spolié, il va se vider peu à peu de ce meilleur de lui-même. Et ce qu'il y a de mauvais en lui, la consensualité du monde va l'accentuer, le renforcer et contribuer à la « cuisine » indigeste du monde...

Donner vie à ce qui n'existe pas...

 

... Donner vie à ce qui n'existe pas (et le faire être comme s'il existait) ; toucher le ciel avant de toucher le sol parce que sans toucher le ciel on ne peut toucher le sol... C'est de l'Art! Car l'image, le graphisme, la photographie, la peinture, le dessin... en plus des mots et du langage, ça fait (quand c'est de l'Art), bien autre chose que les "effets spéciaux" que produit une culture "sens-du-mondiste" formatée et jetable après consommation...
J'aime ce que l'on SAIT faire exister (alors que ça n'existe pas, du moins dans le sens du monde)...
Je déteste ce que l'on CROIT ou prétend faire exister, au nom de je ne sais quel critère "cultoro-jetable" de mode ou de saison...
L'Art (et la culture) est une affaire d'intelligence, de sensibilité, d'esprit, de coeur, d'imagination... et d'une certaine volonté à ne pas adhérer à la consensualité du monde...
Quand on "fait pour le monde", bien dans le monde, (et pour sa pomme en passant)... On ne fait QUE DE LA MERDE!
Mais il paraît que la merde a le goût du chocolat! (En Chine, on engraisse les cochons avec de la merde humaine)...

... Dans le magnifique château de Marly le Roi, y'a-t-il des WC?
Mozart imaginait ses plus prestigieuses compositions, enfermé dans les cabinets (sans doute pour l'époque un coffre percé d'un trou)...
Et j'ai moi même sur la porte de mes WC dans ma maison des Vosges, un texte de moi collé, (dont l'encre a un peu pâli avec les années)


Je tague sur des murs de papier et des murs d'écran d'ordinateur... Ces murs là ont des oreilles et parlent...


... Yugcib imite (ou plagie) Yugcib. Yugcib écrit sur les murs de papier ou d'écran. Yugcib veut écrire partout, oui, vraiment partout où on le laisse écrire... Mais Yugcib ne fera jamais d'écriture dans des bouteilles à la mer! Yugcib ne fait et n'envoie que des missiles et les missiles sont comme des pets de feu d'artifice qui arrivent TOUJOURS dans le ciel même s'il pleut, même s'il y a de l'orage, de la grêle, de la neige... Ou des vaches volantes!
Tant pis s'il n'y a pas de spectateurs sous le coin du ciel où pète la fusée en feux verts et rouges et bleus... Même s'il fait beau et étoiles... Puisqu'il y a le ciel, et dans le ciel, des vaches volantes, des robes déstructurées de femmes extraterrestres... Et l'écho d'un immense silence qui vaut bien tous les tonnerres d'applaudissements du monde parce qu'il porte en lui tant et tant de voix qui ne disent rien mais sont des voix amies...

... "Donner vie à ce qui n'existe pas", a pour moi un autre sens tout aussi important que dans le sens premier...
Dans le sens premier en effet, "donner vie à ce qui n'existe pas" c'est faire exister un personnage, une image, un évènement, une situation qui n'a pas de réalité. C'est donc, purement et simplement, inventer, créer de toutes pièces selon ce que l'on imagine... L'on peut même dire, alors, que ce qui est ainsi inventé, se présente comme une image vraie, un personnage vrai, une situation ou un évènement réel... auquel on "donne vie", que l'on anime... Et c'est déjà de l'Art (si toutefois cela n'a rien à voir avec un "effet spécial")
Dans un autre sens, le sens que je prête personnellement à "donner vie à ce qui n'existe pas", c'est "faire exister ce qui n'est pas ou peu existé"... Car ce qui n'est pas ou peu existé a peut-être (et même certainement) une existence, mais cette existence n'étant pas existée, n'existe plus... Alors il importe de la "faire exister"...
Ainsi le personnage, l'image, l'évènement, la situation, est en quelque sorte reproduit "dans son essence même", c'est à dire dans son authenticité, dans ce qui le singularise et le caractérise (et qui jusqu'à lors n'avait pas été ni découvert ni existé).
Je pense qu'il existe un lien, (ou un passage) entre inventer et découvrir : ce que l'on invente, ce que l'on conçoit dans son esprit et qu'ensuite on crée, n'est-ce pas aussi ce que l'on découvre?
Je pense aussi que l'Art dans sa facture la plus élaborée, dans son essence absolue, dans sa plus grande perfection et dans sa plus grande beauté... C'est lorsque "donner vie à ce qui n'existe pas" a en même temps les deux sens : le sens premier et le sens que je viens d'évoquer...
... A ma connaissance (parce que je n'ai pas fait d'études littéraires, parce que je n'ai pas assez lu dans ma vie, parce que somme toute ma "culture générale" en particulier dans le domaine littéraire est assez banale dans la mesure où de très nombreuses personnes sont de même niveau que le mien)... Je ne vois pas d'auteurs ou d'écrivains (de nos jours) qui, en même temps, "donnent vie à ce qui n'existe pas" ET "font exister ce qui est peu ou pas du tout existé"... [peut-être Gérard Mordillat dans "les vivants et les morts"? (mais là on est quand même dans une réalité vraie derrière des personnages inventés représentant des êtres vrais)]

 

Les géants de demain

 

... Durant des décennies, voire des siècles, il y eut des "géants", émergés de toutes les générations d'artistes (musiciens, peintres, sculpteurs, poètes, écrivains...)
Il n'y a pas, en effet, de génération, depuis des temps immémoriaux, qui n'ait produit un "géant" (ou même plusieurs de ces "géants"...
De nos jours, une révolution est en marche : celle de la communication, de la diffusion des connaissances et de l'information par Internet...
Alors, demain c'est à dire dans les prochaines décennies, et donc, dans les générations présentes, déjà ; puis dans les générations à venir... Les "géants" seront encore plus géants.
Certes il émergera un bien plus grand nombre que jadis, d'artistes, de poètes, de chanteurs, de musiciens, d'écrivains... Mais les géants, parmi tous ces artistes, auront alors un pouvoir que leurs prédécesseurs n'avaient pas. Et c'est ce pouvoir là qui deviendra le plus fort sur la planète car il sera partagé et agissant... Et le pouvoir qui est encore celui qui règne actuellement, devra composer avec cette nouvelle force, négocier, accepter, donner du champ... Ce sont les artistes qui feront le monde de demain, car les artistes peuvent être aussi des penseurs, des poètes, des scientifiques, des découvreurs... Et même des économistes, ou des politiques dans la mesure où la politique c'est la gestion du quotidien et du devenir de la société humaine.
Les "géants" seront encore plus "géants"... Par les fils et les connexions de la Toile...

 

Relié ou rallié?

 

Plus encore, à mon sens, que le fait de se rallier ou de ne pas se rallier à une pensée, à un regard, à une vision, à un engagement, à une croyance de l'autre... Le fait de se sentir à un certain moment particulier, relié à cet autre ; alors même que l'on ne partage pas du tout ses convictions, me semble plus important, plus essentiel, que d'adhérer à ce qu'il exprime, que de partager avec lui...

Aimer son prochain”, et d'une manière générale, manifester sa capacité d'amour ; c'est se sentir avant tout relié à son prochain sans pour autant se rallier à ses convictions, à son regard, à sa vision du monde ou à sa pensée... Je me demande même si “aimer son prochain”, dans ce sens, ne va pas juqu'à se sentir relié à lui, alors même que ce qu'il ressent et exprime nous horrifie, nous glace, nous dérange et nous pousse à lever le poing...

Adhérer et partager, lorsque l'on y incline par sa sensibilité et sa culture... Et donc aimer ; cela, tout le monde peut le faire et il n' y a là aucune étrangeté, aucune porte qui s'ouvre sur un “ailleurs”, aucune immensité à traverser, mais seulement des repères confortabes et la certitude d'un bien être pour soi-même, d'un bien être sans avenir pour l'humanité.

Etre relié sans forcément se rallier, être relié alors que l'on se sent poussé à combattre ou que l'on ne peut que combattre ; cela, tout monde ne peut le faire... Mais je crois que la voie est là : c'est une porte étroite, très étroite...

 

Ce ciel empli de tant d'oiseaux...

 

Il est courant aujourd'hui, d'ouvrir un ciel dans lequel on accueille tous les oiseaux de passage... Au nom d'une certaine liberté de penser et de s'exprimer, et de voler...

Mais beaucoup de ces oiseaux tracent des arcs de lumière dès qu'ils entrent dans le ciel tout grand'ouvert ; et un jour ou l'autre, rayent le ciel de leurs ailes...

Ces “arcs de lumière” ne sont parfois que des “effets spéciaux” ou de jolis cordons argentés que l'on prend plaisir à toucher, tombés du ciel à “coups de trompette d'anges”.

L'une des réponses possibles -et ayant cours dans le monde- consiste à envoyer dans le ciel des “substances” qui éloignent ces oiseaux traçant des arcs de lumière mais rayant un jour le ciel, ou les pousse à s'éloigner d'eux mêmes... Ou d'attendre qu'ils se posent au sol pour les tirer au lance pierres.

Existerait-il dans le ciel, un passage par lequel ces oiseaux là, après avoir tracé leur arc de lumière, ne rayeraient plus le ciel parce qu'ils auraient appris dans ce passage à déployer “autrement” leurs ailes?

Un tel passage serait-il encore à inventer? Et comment l'inventer sans qu'il ne s'ouvre que sur un autre ciel tout aussi ouvert mais tout aussi improbablement universel et tracé de ces mêmes arcs de lumière?

Que les arcs de lumière soient véritables ou qu'ils ne soient que des “effets spéciaux” ou de jolis cordons argentés... C'est, il me semble, la dimension et le sens du vol qui, aujourd'hui, font défaut dans le monde.

Et lorsque cette dimension et ce sens du vol “embryonnent” dans le monde et existent tels des foyers disséminés sur la Terre entière, la souveraineté de l'arc de lumière par la pureté et par la force de sa clarté n'est pas toujours présente dans la flamme du foyer...

... Je considère que le devoir d'un bon écrivain ou d'un artiste de talent, c'est d'évoluer vers une dimension de pensée à la hauteur de son talent...

Et de même, je considère qu'une personne qui réfléchit et pense, a aussi le devoir de soutenir sa pensée par une expression écrite (ou même orale) ou artistique si possible, à la hauteur de sa pensée...

Mais ce n'est pas cela, uniquement cela, le devoir de l'artiste ou de l'écrivain qui consiste à s'efforcer dans l'évolution de son écriture ou de son art, et de sa pensée... C'est aussi celui qui consiste à tirer les gens rencontrés et fréquentés dans l'expression du meilleur d'eux mêmes... Et de ne pas, non plus, dominer les gens ni exercer sur eux un pouvoir totalitaire ou arbitraire.

 

Dix millions de gens

 

Dix millions de gens n'a pas de visage(s)

Dix millions de gens c'est comme la fin turbulente et fracassée d'un océan sur une côte un jour d'été ou d'hiver

Dix millions de gens ce sont ces meutes blanches hurlantes de visages mêlés dans les vagues qui se jettent sur la plage un jour d'orage

Dix millions de gens cela ne peut jamais jamais être Atélécrit et sa photographie du séisme de Dubaï ni Mahaut de Boulogne sur Mer et ses spectacles médiévaux ni Mary et ses Miettes de Vie ni Yugcib et son Chien Vert... En particulier

Dix millions de gens a-t-il une âme s'il n'a pas de visage(s)?

Dix millions de gens dans un esprit en déroute, d'un coeur en colère et d'une humeur dépoétisée ; c'est dix millions de mouches en chevelures noires bourdonnantes et entremêlées devant un écran plasma géant au centre duquel bande un visage de vedette de télévision

Dix millions de gens n'a pas de visage(s) mais dix millions de gens peut bander

Dix millions de gens pour le visage qui bande au milieu de l'écran plasma, ne veut peut-être pas être le visage reconnu par la caissière du Champion de Courbevoie ou par le Drancéen du 93 à Saint Girons Plage... Qui dirait “Oh, vous êtes le visage de l'écran plasma géant!”

 

Saint Girons Plage, le 27 Août 2008

 

Soft et citadine

 

Elle était “soft” et citadine... Citadine au point de qualifier de trou une cité de cent mille habitants.

Elle n'est plus... Du moins sur un chemin qu'en un temps elle croisa...

Elle n'est plus et c'est heureux : le chemin lui eût semblé un chemin perdu, passé de mode et arriéré sur lequel la condescendance de ses pas aurait à jamais blessés et éloignés d'elle, le “Chien Vert” et la “Chienne Bleue”...

Elle a une formation universitaire et des copines “branchées” à tout va...

Elle est de son temps mais les temps qui viennent ne lui seront pas cléments. Alors elle s'humanusculera...

Il a rêvé d'elle mais le rêve a pris fin. Elle n'avait pour lui que de l'engouement et il était son garçon de déménagement.

Soft” et citadine... C'est tout ce qui demeure dans ma mémoire. Et son visage s'efface...

 

Les mots durs

Ces “géants” devenus... Qui de leur vivant et en leur temps n'en étaient point, eurent parfois des mots durs pour définir les êtres qui leur déplurent...

Se retourneront-ils dans leur tombe de géant, à la connaissance révélée?

Qui se moque de géant devenir, peut risquer de son vivant ces mots durs...

Les “géants” n'ont peut-être pas toujours raison...

 

Son chat...

 

Elle ne lui a pas donné de nom... Il est noir et blanc, c'est un matou “coupé”. Elle l'appelle “Minou” tout simplement. Il vit en appartement, ne sort jamais ni dans la rue ni dans les escaliers en bois du vieil immeuble où elle demeure ni même sur le palier...

Il déambule toute la journée dans les 21 mètres carrés d'un studio-chambre-cuisine-entrée, grimpe sur les étagères (il n'y a presque pas de meubles, rien que des placards intégrés), sur la table de la cuisine (très petite et où règne un vrai “foutoir”), se pose sur le clavier de l'ordinateur (l'ordinateur est perpétuellement branché et allumé)...

Il est né en appartement, ne sait pas ce qu'est un jardin, un pré, un bois, un champ... Il n'a jamais vu de souris dans sa vie (peut-être un moineau sur le rebord de la fenêtre)...

Lorsqu'elle s'absente de chez elle pour se rendre (rarement) dans sa famille, ou (beaucoup plus souvent) en excursion, galipette, sortie, voyage (seule ou avec ses copines) elle confie la clef de son appart' à une copine (qui crèche alors dans sa piaule) et ainsi, “Minou” reçoit chaque jour sa dose de croquettes, et son “bac à caca” est changé par la gentille copine.

L'ordinateur ronronne, “Minou” ronronne... Et tourne en rond.

De ma vie entière je n'ai jamais vu de chat aussi farouche, aussi craintif, aussi peu amène à mon égard... J'avançais d'un mètre vers lui, il reculait de dix mètres. Il me regardait, immobile, en arrêt comme devant une fausse souris, “sous-juché” sous un petit tabouret ou sous l'évier, de ses yeux “accusateurs”, très critiques et d'un air de dire “toi t'es pas mon pote”...

D'ordinaire 99 chats sur 100 viennent à moi ou se laissent par moi approcher... Même de ces matous “mauvais garçons”, enfants sauvages des rues au poil écorché et à l'oeil poché.

Je vis là un “symbole”... Par ce “mur d'incommunication” entre nous. “Minou” est bien le minou d'elle... Et augurait ainsi par ses dix pas en arrière de mes futurs rapports supposés avec elle... S'il y avait eu un futur (mais il n'y eut point de futur puisque qu'avec Lui cela “foira”)...

Qu'est devenu “Minou”? Vit-il encore dans 21 mètres carrés sans avoir jamais vu une vraie souris de sa vie?

Aucun “arc de lumière”, aucune “magie des mots”, aucune main tendue avec autant de générosité, aucune meilleure volonté d'accueillir... N'est forcément un “bon avocat de la défense”... Il n'y a peut-être pas d'avocat du tout pour les causes perdues d'avance... Perdues d'avance parce que les “atomes” ne peuvent se toucher entre eux pour former une molécule.

Merci aux 99 chats sur 100 qui, ma vie durant, sont venus à moi ou se sont laissé approcher.

Adieu, “Minou”!

 

Ce que j'ai à dire...

 

“Accouche!” dis-tu? Parce que je ne vais pas assez vite au fait?

Merde! Ce que j'ai à dire je ne le défèque pas comme deux fruits mous éclatés dont la pulpe gicle jusqu'au bord de la cuvette...

Ce que j'ai à dire je le dessine, je le sculpte, je le paysage, je le modèle, je le façonne, je lui mets des ailes, du ciel, de l'eau, des fleurs, des arbres, des oiseaux, de la musique, du visage, de l'atmosphère...

Accouche!” répètes- tu tel un perroquet arrogant?

Je t'emmerde!” crie-je dans un silence laminant qui peut durer une vie entière.

Accouche!” penses-tu sans le dire mais que je perçois?

C'est par la brutalité et la violence d'un silence qui hurle et regarde noir, que je réagis.

Je ne reproche jamais aux êtres durs leur dureté si leur dureté me construit.

Mais je combats ou raye de ma vie les êtres durs dont la dureté me détruit.

Des truies j'en ai vu dont le groin avançait en fourageant dans la boue putride, poursuivant un poussin égaré dans la porcherie. Broyé, le poussin éclatait en mouches de sang ; et le promeneur amusé, accoudé à la barrière d'entrée, poussait du pied un autre poussin dans la boue putride de la porcherie : cela, c'est de la dureté qui détruit, de la dureté que je combats, de mes mots les plus durs qui soient, et si nécessaire, de mes poings ou de tout ce dont je peux me saisir pour frapper... Si je sors de ce silence qui vitrifie.

 

La dureté qui construit ou détruit...

 

Si un peu plus, ou plus de la moitié de ton être est un être dur, tu es un être dur.

Si un peu moins, ou moins de la moitié seulement de ton être est un être dur, tu es un être bon.

Les êtres bons ont aussi, comme les êtres durs, de la dureté qui détruit ou qui construit.

Mais les êtres bons tout comme les êtres durs, ont aussi de la dureté dont ils ne sont pas conscients. Et cette dureté là, involontaire, occasionnelle, irréfléchie et qui éclate comme une pomme de pin dans le feu, détruit le meilleur comme le pire.

L'on peut en dire autant de la dureté qui construit lorsqu'elle n'est pas réfléchie : elle édifie le meilleur ou accentue le pire.

La pire de toutes les duretés c'est cependant celle qui, consciente ou non, détruit le meilleur de l'être et en même temps, construit le pire...

 

Si la vérité existe...

 

Si la vérité existe, elle ne peut exister que selon des aspects si diversifiés et si innombrables qu'il est vain de la définir.

Mais si elle existe vraiment, elle a une particularité : dans chacun de ses aspects si diversifiés et innombrables, elle se présente comme une porte ou un passage ouvert dont nul ne peut contester l'existence par quelque contre argumentation ou polémique que ce soit...

La vérité est alors comme un arc de lumière, un ciel empli d'étoiles, le soleil ou la pluie ou les nuages... Et nul ne peut dire qu'il n'y a pas de ciel, pas même un astronaute sur un planète sans ciel.

Je dirais même que la vérité si elle existe, ne se commente pas, tant elle s'impose d'elle même. Elle s'impose, oui, mais elle ouvre un espace de liberté par les innombrables visages dont il est possible de l'éclairer... Ces visages, oui, ces visages dont nous les humains, en particulier ou ensemble, pouvons être les auteurs ou les créateurs.

Plus le champ de l'argumentation et de la polémique se rétrécit dans sa partie inculte, appauvrie ou surexploitée d'engrais, et plus alors l'on se rapproche de la vérité.

Il se trouve que nous sommes plus que jamais de nos jours, dans un temps de champ appauvri, inculte ou surexploité.

Mais comment oser dire que la vérité existe, alors même qu'il est vain, inutile et dangereux, de tenter de la définir?

 

La version longue d'un court métrage

Quoi qu'il puisse arriver, advenir de ma vie aujourd'hui... J'ai tout de même, en toutes ces années, pu dire ce que j'avais vraiment envie de dire...

Mais ce que l'on en pensera, la manière dont on interprètera ce que j'ai dit, ce qu'il en restera, là où cela ira... ça, c'est “une autre histoire”!

En résumé, “pour faire court”, “aller droit au but” sans que l'on ait à me dire “accouche!”... Je dis : “c'est terrible et merveilleux, grave et léger, dérisoire et d'une extrême importance, très bref et éternel”...

Je dis que cela pourrait ressembler à une immense fresque de “tags plus ou moins artistiques”, tout au long d'un mur... la fresque n'en finit pas, l'essentiel est présent dans les figures ou dans les formes qui composent la fresque en un espace précis et limité du mur... Et les formes ou les figures qui suivent, ne sont qu'un prolongement de ce qui précède. Ou la “version longue” d'un court métrage qui a “tout dit” en trois ou quatre images...

Si j'avais été muet, totalement muet... Et illettré, si je n'avais eu que mon regard, mon visage, mes mains... Il aurait bien fallu que je me “débrouille” (et je pense que j'y serais arrivé)...

... Si je dis : “c'est terrible et merveilleux, grave et léger, dérisoire et d'une extrême importance, très bref et éternel”... Ce n'est point de ce que je dis ou j'écris... Cela me vient de ce que je vois, de ce que je perçois, de ce que je ressens. Et j'ai donc senti la nécessité de l'exprimer depuis mon enfance... D'ailleurs les enfants, en particulier les “tout petits”, font par exemple des cabrioles dans l'eau sur la plage ou montent des châteaux de sable mouillé avec des circuits, des routes, des jardins de coquillages... Et il y a peut-être – à dire vrai sans doute- tout près, dans l'eau à côté, debout ou assis devant le château ; une gentille et jolie petite fille avec un grand sourire, une maman, un papa, un tonton, une tati, une mémé, une dame ou un monsieur ami de la famille, d'autres enfants tout proches... Et là, ce n'est jamais “terrible”, ni “grave”... Ni dérisoire non plus... C'est “après”... Que cela se “complique” - ou s'inscrit, ou entre dans une “dimension différente”... Lorsque les “cabrioles” ou les “châteaux de sable” deviennent de “l'oeuvre”... Ou de l'action.

Un petit coléoptère enfermé dans une boîte d'allumettes ne restera jamais dans la boîte d'allumettes... Ni une fourmi au bas d'un même mur ni une cigale entre deux bouts d'écorce d'un seul et unique pin...

 

J'vous en conte une de bien raide...

 

A 18 ans, d'une tête de gargouille jaillit une cascade ; à 60 ans, d'une tête de dindon pendante et toute de chair fripée, suinte un filet en pointillé...

Mais lorsque se dresse la tête du dindon et que se tend un cou noueux, il sourd du bec enturbanné de chair, une purée qui, après une éventuelle curée chirurgicale, se déverserait dans le gosier à pipi...

Alors, autant que faire se peut, laissons longuement suinter le dindon au dessus du siège afin de mouiller encore de purée jusqu'à un âge canonique, quelque dame ou demoiselle...

A sec” cela fait autant de bien que si cela “purait”, certes... Mais si cela ne “pure” plus ; dans les yeux égarés et chavirés cela “chatouille à vide”...

Mieux vaut mille fois encore, se relever trois fois chaque nuit que de ne plus faire de purée...

 

Le tabernacle

 

Le corps n'est pas une prison dans laquelle l'âme est enfermée... Le corps est un tabernacle qui abrite l'âme.

Maltraiter, blesser, priver le corps de ce qui lui est nécessaire, ou accabler le corps de tout ce que le monde lui impose et l'indispose, c'est attenter à la vie de l'âme qui demeure en lui...

 

La pensée du monde

 

La pensée du monde est une pensée “formatée” selon toute forme de pensée contestataire ou non assujettie ou se déclarant libre...

En réalité, et plus explicitement à mon sens, la pensée du monde est “orthonormée” comme dans la géométrie plane avec ses deux dimensions l'une horizontale et l'autre verticale...

Mais la géométrie plane est une réalité apparente. C'est la géométrie dans l'espace qui est la réalité existante, une réalité incluant en une infinité d'espaces-points ou espaces-tirets, autant d'apparences de géométrie plane.

Ainsi cent mètres d'une route, l'allée d'un jardin ou la portée de notre regard jusqu'au bout d'un champ, tout cela nous paraît horizontal... Et de même la hauteur d'un poteau de téléphone ou d'un piquet de parc, nous paraît verticale.

La pensée du monde est donc une pensée “orthonormée” à laquelle n'adhèrent ni les mathématiciens ni les scientifiques ni les poètes ni certains artistes...

Et pourtant elle tourne!” a dit Galilée avant de mourir.

 

De quel côté est la barbarie?

 

Le monde barbare est-il celui qui définit un autre monde comme étant un monde barbare par la science, la connaissance, les valeurs et la civilisation qu'il invoque afin de décréter cet autre monde barbare... Ou bien la barbarie est-elle comme il le prétend, du côté de cet autre monde tel qu'il est?

Les uns en effet, affirment à propos des autres (et ils sont crus) : “ce sont des barbares”. Mais les supposés ou décrétés barbares, affirment eux aussi à propos de ceux qui les accusent d'être des barbares : “ce sont des barbares”.

Et si de surcroît, deux croyances religieuses aussi intégristes l'une que l'autre, soutiennent l'une un monde, et l'autre un autre monde, si deux idéologies, deux cultures, deux systèmes économiques ou politiques s'affrontent et ne peuvent coexister même séparés par un mur ou par quelque traité ; alors la barbarie est partout et se “barbarise” encore sous toutes les formes nouvelles et à venir qu'elle prend au fil de son évolution dans le temps.

Si je n'aime pas le monde dans lequel je vis, c'est parce que je ne peux même pas dire de ce monde qu'il est barbare au risque d'être moi-même aussi barbare à ma façon, que ce monde.

Car la barbarie appelle la barbarie, et à la violence répond la violence...

Il y a des barbares très intellectualisés et très civilisés, dont les invasions ponctuelles et répétées sont brutales, ségrégatives et laminantes de pensée dirigée et toute puissante.

Il y a des barbares qui rouent de coups, violent et maintiennent dans l'ignorance leurs femmes et leurs filles, et qui peuvent parfois se montrer dans le monde, se vautrer dans le monde, tels des êtres “bien pensants”, intellectualisés et civilisés...

En ce temps là...

 

Je n'avais en ce temps là, que la prison de mon imaginaire et de ma pensée... C'était avant les forums du Net, avant la possibilité de publier en ligne ou de produire un blog ou un site.

Je n'avais en ce temps là, qu'un carnet, des feuilles de papier, un crayon ou un stylo à bille, et un ordinateur Windows 95 dont je me servais uniquement comme d'une machine à écrire. Ce que j'écrivais alors, je l'écrivais “dans le vide” c'est à dire dans cet espace fermé en lequel je vivais, une sorte de “bulle” transparente au travers de laquelle je voyais et percevais le monde. Mais si la “bulle” était transparente – et elle l'est toujours- elle était aussi, comme une enveloppe de métal, infranchissable et réductrice de paysage... Les visages qui la peuplaient étaient des visages inventés qui ne pouvaient qu'être les meilleurs amis du monde, des visages lointains et inaccessibles.

Parfois, il y avait au coin d'un bar de cinéma, un “livre d'or”... Un festival, une fête du livre ou de musique ou d'images ou un théâtre de plein air populaire, ou encore la terrasse d'un café dans l'espérance de quelque “connexion” à un visage en écrivant dans les pages d'un carnet, ou du sable mouillé à consistance de tableau d'école géant pour des mots géants... Le “courrier des lecteurs” du journal Sud Ouest (4 chances sur 50 par dimanche d'être publié)... Quelque concours de nouvelles ou de poésie, régional et en général autour d'un thème défini (au résultat très aléatoire)...

N'étant en ce temps là, jamais confronté à toutes ces émotions, à tous ces imaginaires, à toutes ces sensibilités, à tous ces regards, à toutes ces pensées, à toutes ces écritures qui peuplent le monde ; je n'avais aucune chance de devenir un écrivain. Je n'étais que “quelqu'un qui écrit tout seul dans un carnet ou tape des textes sur le clavier d'un ordinateur”.

Bien sûr, il y avait “Hememene”! Ce pourfendeur qui à l'oreille me sussurait quelque “vacherie”... Et devançait ces autres “pourfendeurs” plus ou moins “assassins” ou condescendants... Depuis lors, j'ai “négocié” avec ce “Hememene”! (L'on arrive à faire “bon ménage” ensemble et par moments, ce “Hememene” c'est presque un “ami”...)

J'ai constaté depuis que la “bulle” m'a laissé entrevoir que son enveloppe pouvait être “traversable” et que “l'Ailleurs” était “libérateur”, que les “paysages” pouvaient s'étendre, que les écrits pouvaient devenir des écritures... Et qu'en outre le virtuel, le rêve, l'imaginaire et toutes sortes de sécrétions, pouvaient jusque dans le réel se rencontrer et même se jeter les uns sur les autres comme dans certaines histoires d'amour... J'ai constaté que tous ces visages désormais aussi proches par les fils de lumière qui les relient, ont tous sans exception besoin d'existence et de reconnaissance... Et qu'il est suicidaire, réducteur, désespérant et sans avenir, sans utilité et dénué de sens... De s'exister tout seul.

Aussi, jamais à présent, quatre murs sans porte et sans fenêtres avec une seule chaise au milieu de la pièce ne m'ont paru aussi étrangers et aussi, plus terrifiants que la mort...

Le bec du dindon enturbanné de chair rouge et fripée... [ou suite à “je vous en conte une de bien raide]

 

... L'on ne devrait jamais plaisanter sur ces "sujets là". Mais bon... N'étant ni lecteur ni "aficionado" de Charlie Hebdo (ni dans les "bons papiers" de Charlie Hebdo d'ailleurs)... Soit dit en passant "ils ne savent pas ce qu'ils perdent" en n'ayant jamais/jamais (en un temps déjà lointain) répondu à un certain message "présentatif" que je leur avais expédié...

N'étant donc pas "dans les papiers" de Charlie Hebdo, j'expédie ma prose "pas très sage" sur Alexandrie...

... Alors voilà : nous sommes là, avec cette affaire de bec de dindon enturbanné de chair rouge et fripée, dans un domaine "sensible" dont on ne parle pratiquement jamais et qui pourtant touche 9 hommes sur dix en moyenne au delà de 60 ans (parfois avant)...

Pour une fois il y a une "justice" si je puis dire...

En effet, un milliardaire ou quelqu'un de très riche (10 immeubles sur la côte d'Azur, 10 appart's à Paris dans les 16ème et 8ème, 3 bateaux de luxe, un jet privé...) lorsqu'il est opéré de cet "adénome prostatique", en est au même point question "purée" que le smicard ou le chômeur de 59 ans ou le pauvre Basile qui passe la serpillère dans les couloirs d'un hôpital...

L'on n'a pas encore inventé comment la "purée" pourrait quand même/quand même jaillir du bec du dindon le cou bien tendu...

Donc pour un milliardaire fini/fini ça chatouille désormais à vide dans les yeux de la petite jeune femme chic/chic/chic... A moins que... (c'est connu, c'est des "tapés" ces vieux mecs pleins aux as) à moins qu'il existe des prothèses "projectrices de purée" ...

J'ai remarqué que dans ce monde totalement consensuel et civilisé, nos urologues après la consultation "révélatrice", remettent tous un "papier" explicatif où l'on explique la "chose" en termes "assez soft"... Et oui, qu'on le veuille ou non, on est prévenus : ça file dans le "gosier à pipi"... [A bon entendeur salut]... J'imagine que les "candidats" à l'opération attendent le plus souvent d'être complètement ratatinés...

Là encore, si l'on "pousse aux calendes d'an en an", les milliardaires sont comme les pauvres bougres : ils doivent se relever 3 fois par nuit, et mettre un temps fou les jambes bien écartées et tirant sur le dindon au dessus du "bol à moineaux"...

 

Et dire que Charlie Hebdo a raté ça! (il eut tiré avec ça deux ou trois fois plus d'exemplaires que d'habitude)... Mais bon, Sarko a 54 balais, ça vient, ça vient et bientôt un gosse de trois ans le battra à "qui pisse le plus loin"...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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