Confettis sur la Toile, 4

         ILES  DE  TEMPS  DANS  L’ESPACE…

 

            Certains moments de solitude semblent plus difficiles à traverser que d’autres… Parce qu’ils sont accentués d’atmosphère… Il suffit d’une brise d’après midi sur la place déserte d’un village, d’un miaulement de tronçonneuse dans un bois tout proche, de la lumière d’un ciel brouillé et floconneux où se mélange gris, blanc et bleu…

Alors les visages absents, ceux de l’heure d’avant, et tous les autres visages aussi ; n’étant plus à nos côtés sur ce banc où l’on vient de s’asseoir, semblent s’éloigner, se diluer dans le ciel brouillé…

Et la brise d’après midi emplie de sons, de couleurs et de senteurs…et d’ailes blanches de papillons, appelle et rappelle une femme, un enfant, un ami, des camarades, ou, tout aussi immensément, ces êtres que l’on aurait aimé rencontrer…

Il y a comme une sorte de stérilité tragique dans ces moments particuliers de solitude.

Et je n’aime pas ces îles de temps perdues dans l’espace… Surtout avec ces élans, ces affections et ces mots qui me traversent et n’atteignent que le ciel de l’île…

 

                        LA  PAQUE  DES  CHRETINS

 

            A Manikéa festoyaient à la Pâque les Chrétins en famille autour du Grand Œuf Géant en chocolat.

Et, du grand œuf pété, se répandaient sur la nappe Bohons et Mohovés, petits santons en sucre coloré que l’on allait croquer, qu’ils fussent Bohons ou Mohovés…

L’on s’était crêpé le tempérament pour décider si le Grand Œuf Géant serait en chocolat noir ou en chocolat au lait, s’il y aurait plus de Bohons que de Mohovés ou l’inverse.

Enfin l’œuf était là, sur la table, et Asturpion, de sa trentaine en CDI chez Titeuf and Cie, bénissait devant la famille recomposée les rondeurs de l’œuf avant de l’occire d’un coup de manche d’opinel.

On s’en foutait chez Asturpion la trentaine bien dans ses baskets le plateau – télé sur le canap’…du CPE, de l’avenir du monde, des grèves et des manifs, de la pollution et de la couche d’ozone ! L’œuf il était en promo à Champion, avec un énorme ruban bleu et un nœud à grandes oreilles ! Ce qu’il fallait c’était, pour l’Août prochain, un peu de « Thune » pour se payer la Costa Brava et avant juillet si possible la chaîne Hi Fi de Conforama à prix cassé.

« Ah ! le SDF devant l’Intermarché ! S’il allait au moins acheter son magnum de blanc ailleurs qu’à Intermarché après avoir fait la manche ! »

« Ah ! Ces jeunes trou – du – cul des banlieues pourries, s’ils foutaient pas la merde ! »

« Et tous ces Africains qui passent Gibraltar à la nage, ils vont voir l’eldorado que c’est l’Europe ! »

C’est la pâque des Chrétins dans un meilleur avril que les avrils du Second Empire ou de l’Inde profonde.

C’est la pâque des Chrétins qui ne croient qu’à la Thune.

C’est la pâque des Chrétins où l’on en écrête des rêves et des rêves…

C’est la pâque des Chrétins où l’on s’en violace la crête à la vue de toutes ces poules qui n’avancent pas dans la foule !

C’est la pâque des Chrétins où l’on rit de Blandine dans l’arène.

Mais, Chrétin ! Tu es peut-être mon frère, mon fils, mon ami, mon copain…ou un simple clampin de passage !

Alors.. Vais-je passer ma vie entière à me violacer la crête de toute cette pâque de Chrétins ?

Et si je t’aimais quand même ?

 

 

                        PETEDEVANLEFRIGOQUIBAILLE…

 

            Il fut au cœur de ce dernier hiver de neige et de glaces vers la fin d’un janvier qui n’avait rien à envier aux janviers de guerre en Russie d’il y a un demi siècle… Un triste avorton d’Hememene qui menaçait de ses virulentes et puantes diatribes de sévir tout de crasse et de bave dans les forums du Web…

Eut-il montré le bout de sa patte griffue aux coussinets vérolés en ouvrant la porte d’Alexandrie ou d’autres portes encore, que nous l’eussions accueilli, cet Hememene, à bras raccourcis !

Un tiède et fringuant avril, de ses tendres et jeunes feuilles, de ses petites fleurs des prés et de ses jours caracolant en écharpes de lumière chaque matin et soir plus longues, semble avoir à jamais exilé ce Hememene dans le désert de sa préexistence… Car il était bien « préexistant », ce Hememene ! Et tous les « préexistants ne naissent pas !

            Mais voici un Nouveau… Enfin, l’idée d’un nouveau, à dire vrai : Pètedevanlefrigoquibaille, de son pseudo.

            Pètedevanlefrigoquibaille a cependant une belle âme !

Pètedevanlefrigoquibaille dans les forums littéraires ça jette un froid dans les chapitres variés où les filles chic et les mecs distingués n’ont point de ces mots avariés.

Pètedevanlefrigoquibaille pour un pseudo c’est un peu lonlong mais bon… ça louffe en musique de tripes pour faire peur aux fausses belles âmes et aux trico – tricotrices de mots racés avec encore l’haleine et les senteurs de la nuit en pyjam’ au p’tit dèj’…

Pètedevanlefrigoquibaille à l’âme pourtant si délicate s’est humé le revers de deux doigts de sa main à ces visages surgis de ses rêves…

Pètedevanlefrigoquibaille, de quel accueil te faut-il ouvrir notre esprit et notre cœur, nos humeurs, nos délires…et nos gentillesses même ? Nous qui ne sont pas ces « fausses belles âmes » que tu pourfends de ton intestine musique !

Et si tu nous avais enfin trouvés, Pètedevanlefrigoquibaille, nous, ces êtres aux rêves fous et généreux, ces rêves absolus auxquels tu ne croyais plus ?

Ne changerais-tu pas de pseudo ?

 

 

            A  PROPOS  DE LA  PAQUE  DES  CHRETINS

 

            Dans mon texte initial j’écrivais « Paque » et non « Pâque ». le logiciel de traitement de texte Word incluant certaines corrections automatiques d’orthographe, m’ a donc imposé d’office l’accent circonflexe, que je n’ai pu supprimer volontairement.

Dans mon esprit, « Paque » par extension à la Pâque des Chrétiens représente le foi du monde en des valeurs essentiellement matérialistes, foi soutenue d’ailleurs par une forme de « pensée unique ».

Les « Chrétins » ne sont pas, exactement, des crétins, mais ils sont comme des faux Chrétiens, des faux Musulmans ou tant d’autres « faux tout ce que l’on veut »…

 

 

                        UN CHAT EST-IL ENCORE UN CHAT ?

 

            A force de ne plus appeler un chat un chat, le chat n’est plus perçu

comme un chat.

La loi actuelle est faite d’un arrangement de mots que l’on peut interpréter de toutes les façons et en particulier de ces façons qui servent au mieux l’intérêt privé tout en laissant croire que l’intérêt du plus grand nombre est préservé…

A force de ne plus appeler un chat un chat, l’on a battu tous les records d’hypocrisie.

A force de chatouiller le trou de bale des gens avec le petit doigt, un sourire angélique, un regard et des mots à nous faire éjaculer en 10 secondes ou mouiller la culotte avant d’avoir rosi, on ne sait plus ni la merde, ni les hémorroïdes ni le sang… Et la pensée même se délite ; les modes et les intellomanes font du chat un minou et non plus un bouffeur de souris !

Oh ! Cinquième république ! Les euphémismes te perdront ! Oh ! Sens du monde ! Tes olives bien huilées doucement enfoncées dans le trou de bale sont de petites taupes vertes… Si la loi est si trouble dans l’arrangement de ses mots et si les Saigneurs saignent avec des lancettes en sucre d’orge ; alors même la précarité se fait pain et vin… pain d’une farine dévitalisée et vin coupé d’eau plate.

Eco – éco  l’escalope de dinde !

Top – budget le riz cantonais !

 Flash – ball les fusils mitrailleurs !

Il faut tuer doux par les temps qui courent !

Eclipser les traumatismes crâniens que des rangers égarés ont provoqué !

Faire de la « Thune » avant même la tonte… puisque tonte il y aura !

 

                        1er MAI

 

            Un joli petit brin de muguet avec un sourire hyper gentil à toutes les dames, jeunes femmes et filles… Et cette petite réflexion… qui a déjà fait « long feu » puisque maintes fois exprimée par moi : « Ah ! Une femme bien habillée, littéraire et au visage typé, quel enchantement ! Quel régal absolu ! » C’est le plus beau paysage du monde ! Ah ! Ces visages ! Fenêtres de l’âme ! Que ne me conviez vous au plus beau de tous les voyages ! Eh, que dis-je… Une profusion, oui, mille et mille petits brins de muguet ! Ah, le « sent – bon » du muguet, la plus délicate de toutes les senteurs !

Cent mille bises tendres, cent mille petites pensées émues, cent mille mots gentils, cent mille effleurements de « lèvres – âmes » !

 

 

            MUGUET  JOLI

 

            Ne laissons pas se faner ces si jolis petits brins de muguet que de belles visiteuses ont reçu, heureuses et émues…

Et, tout au long de l’année, que persiste le parfum si délicat, à nul autre pareil, de ces si tendres clochettes… Ce parfum que j’apparente à une haleine très douce, enivrante, subtile et intime d’une âme très belle ; ou au souffle léger, caressant et réconfortant d’un esprit accueillant !

Essence de féminité, dirais-je ! Petit choc très chic lorsque passent ces visages d’une seule fois même, qui nous ont plu au-delà de toute raison… Et lorsque nous nous sentons si intimement reliés aux êtres que nous aimons !

Mais la féminité à elle seule, aurait-elle ce pouvoir au dessus de tous les pouvoirs du monde ? Ce pouvoir magique, qui bien plus que celui de la séduction, est celui de la guérison de tous les maux qui nous rongent ?

Non, je ne le crois pas… A moins qu’il n’y ait en tout homme même le plus viril qui soit, une part de féminité.

En définitive je crois que l’homme est l’égal de la femme, et d’une telle façon que ce qu’il peut exprimer est aussi fort que la féminité.

Allez ! S’il vous reste encore ce 5 mai, quelque brin de muguet… Même un peu jauni, dans un petit vase sur une étagère ou ailleurs dans votre maison, sentez le ! Humez le ! Et tendez votre esprit à l’écoute de cette tendresse, dans l’haleine de ce qu’il y a de plus beau au monde ! Et mieux encore : si vous en avez dans votre jardin, protégez le afin qu’il vive aussi longtemps, toutes proportions gardées, que la vie d’une très jolie vieille dame bien habillée…

 

            UNE  QUESTION…

 

            Pour ma gouverne… Afin d’enrichir mon vocabulaire en matière d’habillement féminin…

Pouvez vous me dire, chères petites fées de Passion des Mots, ou chers amis masculins du même univers webien… Ou encore, chers visiteurs des forums et de mon site…

Quel nom donne-t-on à cette nouvelle mode, de robes, de jupes et d’ensembles asymétriques et déstructurés que portent actuellement les femmes de toutes générations ?

Une mode sublime à mon avis – Et comme on dit : les goûts et les couleurs ne se ressemblent pas –

A l’inverse d’une mode précédente et qui d’ailleurs s’essouffle ; offrait au regard de petits ventres bien ronds et bien dénudés ; était plutôt une mode de « petites jeunes » ; celle-ci, de ces robes en pièces, volants et froissements, a conquis les filles, les jeunes mamans et les mamies. L’on en voit partout, je m’en rince l’œil !

            Je vous imagine, chers amis, lors d’une petite fête intime chez moi, un soir d’été, conviés à un buffet champêtre suivi d’une animation littéraire et poétique… Mesdames et demoiselles, drapées en ces robes, vos ravissants visages voletant d’être en être et cueillant de jolis mots ; vos langages passant tout frais sur les lèvres brûlantes de beaux inconnus…

Ah ! rien que d’y penser…et de l’écrire, je m’en éclate la tête, d’une joie si folle, si subite, si intense…qu’une piqûre d’ héroïne, directe, en pleine veine, ne pourrait avoir, je crois, un effet plus heureux ! Les larmes m’en viennent aux yeux et je suis là, assis sur mon banc, dehors, sans autre voix que celle qui vibre au rythme fou de ce rêve absolu dans le silence vivant de ce soir de mai.

Sur le toit de la maison d’Yvette en face de chez moi, Léo, le paon, fait son cri habituel. Et l’horizon derrière la maison d’Yvette est une féerie d’immenses acacias en fleurs, de châtaigniers et de chênes en vert tendre.

Et je les vois donc, ces tréteaux d’un bonheur fou, couverts de pichets et de saladiers… Et tous ces visages, toutes ces robes, et cette nuit qui vient à nulle autre pareille…

Ma femme s’est laissé convaincre : elle a acheté une robe asymétrique et déstructurée…

 

                        L’INVITATION…

 

            Revenons à nos moutons… A cette invitation que je ne place pas « entre guillemets »…

En jolies robes asymétriques, en pantalons ou en jogging, petites fées de tous les forums que je fréquente…

Avec verres, bouteilles, victuailles, sacs de couchage, rires, mots et anoraks… chers amis « virtuels »…

Je vous convie plutôt dans ma maison des Vosges, au « Pré Galé ». Une maison au milieu des champs, dans un environnement plus spacieux et infiniment moins « urbanisé » qu’autour de ma maison de Tartas dans les Landes… pour y planter vos tentes et allumer des feux. Repli possible dans la « grande salle » en cas d’orage, de tornade ou de forte pluie ! Et de surcroît, il y a, en ces lieux « non urbanisés », l’ADSL !

            D’après ce que j’ai compris, les gens qui s’expriment sur les forums littéraires ou autres, qui présentent leurs œuvres, ouvrent leur ciel, jouent de la plume et du clavier, ont parfois de ces soifs et de ces rêves particulièrement émouvants, de ces attentes sur lesquelles on poserait bien des lèvres tendres et brûlantes… Mais ce ne sont pas là des propos que l’on tient sur la place publique, haut et fort, à tout va… dans un monde où le sens, la forme et la facture priment, je crois, sur le ressenti…

Que serait d’ailleurs le ressenti s’il n’y avait précisément le sens, la forme et la facture pour le peindre, ce « ressenti » ? Ne serait-il pas encore plus solitaire, plus prisonnier de sa « bulle de roche » sans cette manière de l’exprimer acquise à quel prix parfois ?

Il faut assurément avoir en soi un visage et un regard aussi fous d’amour que sans complaisance à l’égard des illusions et des apparences pour atteindre enfin le cœur de ce « ressenti » de l’Autre…

C’est fou la complaisance que l’on se fait à soi même ! Sans doute parce que l’on n’a pas joui de l’embrassement que l’on attendait. Et de la conviction que l’on a de sa sincérité autant que de la force de ce que l’on sent…

            Ma vie est trop petite pour toutes ces soifs que je sens venues de vous : ces soifs que vous avez  de ce que je porte en moi depuis mon enfance et dont j’ai moi-même soif ; ces soifs que j’ai de vous,  de ce que vous portez aussi en vous et que ma trop petite vie ne peut toutes ressentir…

Je n’ai pas assez de lèvres pour vous embrasser tous là où vous avez tant envie que je vous embrasse.

J’ai un trop petit visage pour vous prendre tous dans mon regard et vous serrer très fort.

Je n’ai que dans le rêve ces mots qui vitrifient les détresses.

            Soyez pour celles et ceux que vous aimez, par la soif de ce qui est en vous, ce visage, ces lèvres, ce regard… pour atteindre la soif qu’ont ces visages aimés, de ce qui est en vous !

Oui, soyez ce visage ! Mais sans aucune complaisance pour les apparences, les illusions et les contrefaçons…

Et n’oubliez pas : je vous convie… Il faut bien commencer par l’idée !

 

                        POPAUL

 

            « Popaul » dans la culotte de ma tête, est en émergence permanente, défie mes plus nobles pensées, mouille le tissu sans plis à la trame serrée, de mon innocence vraie…

« Popaul », tu es cet artiste de génie qui invente l’explosion qui n’explose pas… ou qui explosera sans fin… de mille filaments de lumière blanche à toute souveraine émotion…

« Popaul », c’est ainsi que je te veux, fou, absolument fou de ce qui me plaît ! Défiant peut-être ma pensée, drôle de petit frère de mon autre « Popaul », inventeur de rêves qui ne pendent jamais comme des ballons déchirés après l’explosion…

 

 

                        ROMANS

 

            Ah les gendres pour les mères ! Et les belles – filles pour les pères ! Quelle explosive, pudique et silencieuse affection…de toute une vie, parfois !

Il y a peut-être là, matière à romans et à prix littéraires. Mais ce sont essentiellement des romans vécus en direct et dont le texte s’invente au fil des jours, des années…

Que de romans n’ont pas été écrits…Et ont été la vie !

Que de romans peut-on se lire dans la tête et qui n’ont que trois pages… mais quelles pages !

 

 

                        LES  CATHEDRALES

 

            Qu’en pense-t-il, le bon dieu, de toutes ces cathédrales et de tous ces édifices religieux bâtis « à sa gloire »… d’une telle architecture, d’une telle beauté, d’une telle immensité… qui ont coûté la vie à tant d’ouvriers sur les chantiers de leur construction durant des dizaines d’années et qu’aujourd’hui nous visitons en touristes, de tous les pays du monde ?

N’aurait-il pas préféré, le bon dieu, que ses « maisons » soient plus modestes et qu’il y eut moins de tueries, moins de guerres et moins de barbarie ? Tout juste quelques « crêpages de chignon », quelques pugilats ou « accidents sociaux », un peu de discorde entre les hommes, quelques conflits d’opinion ou d’intérêts particuliers cependant ?

Peut-être après tout cela aurait-il été pire sans les cathédrales à la gloire de dieu, sans beauté architecturale, sans l’illusion de la Grandeur et de la Civilisation !

La Grandeur, la Beauté, la Culture, la Science, la Civilisation, la foi en un dieu suprême, sont certes des « signes » qui nous différencient, nous les êtres humains, des autres espèces… Quoique ces « signes » ne soient de fait, que des concepts humains…En somme, ce sont les concepts qui font la différence !

Les fourmis construisent des fourmilières et les oiseaux des nids… Jamais de ce qui pourrait ressembler à des cathédrales ou à des pyramides Egyptiennes. Et le bon dieu n’est-il pas aussi le bon dieu pour les oiseaux et les fourmis ?

 

                        L’ORCHIDEE

 

            Tous les contes commencent par « Il était une fois… » Et bien sûr, ils sont « féériques »…si l’on peut dire !

 

            Il était donc une fois, une jeune femme très belle dont le visage venait de déchirer le voile d’une histoire à nulle autre pareille dans le vaste univers : l’histoire des Humains sur une planète ayant pour nom La Terre.

Le voile déchiré, le visage de la jeune femme parut, mais l’histoire de ces Humains se perpétua, circula dans le courant des civilisations…

Ce visage s’ouvrait au monde dans une alliance de lumière et de poussière d’étoiles. Quel être cependant, était vraiment cette jeune femme ? D’où venait-elle ?

 

            Il parait que l’orchidée est une fleur parvenue à cette étape de l’évolution des espèces végétales qui la relie au monde animal. Parce qu’elle se sert de la semence d’un insecte mâle pour être fécondée.

Certaines orchidées d’ailleurs, se reproduisent par un procédé très complexe, encore méconnu dans la genèse même de ses mécanismes. Il faut alors, pour vraiment comprendre, entrer dans l’univers de l’infiniment petit. L’orchidée produit une phéromone qui attire l’insecte. Un « petit bouton » sert de leurre à l’insecte. Mais l’insecte, surpris, est rejeté sur le côté, projetant sa semence. Une semence qui fécondera d’autres fleurs.

Et il y a encore plus étonnant : certaine orchidée n’est pas comme les autres, ne « fabrique » pas la phéromone, la reçoit de la femelle de l’insecte et en imprègne son « bouton ».

C’est l’insecte mâle qui, au cours d’un « voyage nuptial », amène sa compagne sans ailes et n’ayant vécu que dans la terre, jusqu’à la pointe d’un brin d’herbe balancé par le vent… Sur le brin d’herbe le mâle féconde la femelle en la recouvrant de tout son poids et de toute sa masse. Le brin d’herbe reçoit les phéromones de la femelle. Le vent emporte les phéromones jusqu’à l’orchidée toute proche.

Quelques mâles de cette espèce d’insecte n’ont pas encore « mené » de « compagne » à la pointe du brin d’herbe… Ils ont envie de baiser, comme on dit chez les Humains. (Et oui ! Il n’y a pas que le « voyage nuptial » !)

Le mâle ailé, donc, ( rappelons que la femelle vit dans la terre et n’a pas d’ailes)… est attiré par l’orchidée imprégnée des phéromones de la femelle (celle du voyage nuptial). Le mâle se pose sur le « bouton » de l’orchidée, tente l’enserrement mais n’y parvient point puisque ce « bouton » n’est qu’un leurre, et répand sa semence puis s’envole aussitôt.

 

            La jeune femme au visage de lumière avait en elle comme un cœur de lèvres qui, à seulement l’approcher, dégageait plus de chaleur, procurait plus de bien être qu’une étreinte telle que les Humains qui s’aiment en ont habituellement.

Ainsi recevait-elle comme une semence… ou une émanation d’esprit se déposant sur son cœur de lèvres, de ces êtres qui l’approchaient…

 

            Alors s’accomplissait un prodige… Le cœur de lèvres « fécondé » par la semence d’esprit de l’être de passage, produisait une « essence » qui s’évaporait du cœur de lèvres de la jeune femme et entrait dans l’esprit de l’être de passage. Mais pour que cela se fît, l’esprit de l’être devait être « préparé » à recevoir l’essence. Si tel n’était pas le cas, si l’esprit de l’être en l’état où il se tenait au moment de l’ensemencement du cœur de lèvres, n’était plus « réceptif » lors de la diffusion de l’essence, alors l’essence se diluait…

Ainsi l’être ayant pu recevoir l’essence, lorsqu’il accomplit plus tard l’acte d’amour avec une personne de sexe opposé, procrée un génie…

            Que ce fut-il passé, si la jeune femme au visage de lumière, et l’homme à l’esprit en évolution qui l’avait approchée, s’étaient accouplés et si de surcroît, l’esprit de l’homme eut été préparé ?

Très curieusement, ils n’auraient pas forcément conçu un génie, mais un être ordinaire…

Nous sommes tous… des êtres ordinaires. Mais il y a parfois, en de fugaces instants tout au moins, en chacun de nous, quelque chose qui ressemble à du génie. Les « vrais génies » n’existent pas : ils sont une idée que l’on se fait, lors de « certaines rencontres qui marquent à jamais »…

            Ceci n’est qu’un conte…

 

            L’ ETRE  DANS  LA  DIMENSION  DE  SA  VERITE

 

            Appréhender l’ Etre selon sa dimension originelle, naturelle, et donc, authentique, a été l’une des préoccupations essentielles d’Albert Camus.

Dans un univers intellectuel aujourd’hui dominé par l’analyse, la recherche d’effets spéciaux comme au cinéma, la polémique, l’argumentation et cette nécessité devenue conformiste et absolutiste de trouver une explication aux comportements et aux phénomènes de société ; qu’en est-il dans ce que j’ose appeler un « fatras de formation universitaire », de l’Etre dans sa dimension naturelle et authentique ?

Pour quelle raison donc, y aurait-il un principe fondamental psychologique ou environnemental qui, par lui seul et les mécanismes qui lui sont associés, résumerait, expliquerait le comportement de l’Etre ?

Ce principe fondamental, et avec lui, tout ce qui en découle, mis en évidence par des intellectuels plus physiciens et chimistes que penseurs, nie ou ignore de nos jours la dimension authentique et naturelle de l’Etre. Or, c’est dans cette dimension là, que l’Etre, bien que conditionné par son environnement et dépendant d’un « système », vit, agit, pense, se comporte…

« Décrire les hommes par l’extérieur dans les plus indifférents de leurs gestes… Reproduire sans commentaires leurs propos jusque dans leur répétition… Faire comme si les hommes se définissaient entièrement par leurs automatismes quotidiens… », nous dit Albert Camus.

Ce qui s’interpose entre l’Etre et le monde, c’est l’argent, la situation, la religion, l’idéologie…

N’étant « possédé » par rien de tout cela, même si nous l’utilisons par habitude ou par occasion, il ne reste que ce « monde de pauvreté et de lumière » (pauvreté au sens de nudité), qui est selon Camus, « la source unique qui alimente pendant une vie ce que l’on est et ce que l’on dit ».

 Si nous n’étions « possédés » par rien de ce qui s’interpose entre nous et le monde, alors s’ouvrirait un chemin, pourrait être réalisée une œuvre humaine qui « retrouverait par les détours de l’Art, les deux ou trois images simples et grandes sur lesquelles le cœur, une première fois, s’est ouvert » (D’après Albert Camus).

            Pour conclure cette réflexion, je pense que dans le monde où nous vivons aujourd’hui, les intellectuels et les écrivains en particulier devraient « plonger » plus profondément dans l’univers du ressenti des êtres… Explorer précisément cet univers intérieur : celui des émotions, du ressenti… Aller jusque dans ce que j’appelle « le cœur du réacteur ». Et cela sans manichéisme, sans discours prétendument explicatif dominant, sans commentaire ni raisonnement s’appuyant sur une « rhétorique »…

Il y a là, je crois, un immense champ de possibilités, un univers à explorer… Et, si la tentation est grande, aujourd’hui avec la « mondialisation » des idées et le brassage des cultures, d’atteindre une « dimension universelle », il n’en demeure pas moins que la « dimension personnelle » de l’Etre, à priori « inintéressante » et « noyée » dans la diversité, rejoint par chacun de ses fils si ténus, le cœur de la « chevelure universelle »…

 

 

                        LE  PERSONNAGE  PRINCIPAL…

 

            Les gens qui parlent d’eux-mêmes, de ce qu’ils ressentent, de leurs émotions et de leurs aspirations, m’intéressent…

Mais je préfèrerais, pour la plupart d’entre eux, que dans leurs écrits, ils n’apparaissent pas forcément comme le personnage principal, omni présent et rédigeant avant tout un journal de leur vie enchaînant des évènements et des anecdotes qui les concernent eux-mêmes directement.

Le ressenti, les émotions, le vécu, les aspirations et d’une manière générale tout ce qui est du domaine de l’intime, n’est-il pas relié à l’existence des personnages entrés dans la vie de l’auteur du récit ?

Il me semble que ces personnages avec lesquels ont existé des liens durables ou occasionnels, doivent apparaître dans le récit, au premier plan. Et non comme les « figurants » d’une pièce dont le réalisateur est le comédien central qui capte l’attention du spectateur.

Ce « comédien » d’ailleurs, s’il est quelque peu narcissique (ce qui à mon sens n’est pas un défaut), aura d’autant plus de crédibilité et de faculté à émouvoir s’il axe davantage son récit sur la vérité profonde qu’il « sent » des êtres dont il parle, plutôt que de se complaire dans les aspects de sa propre personne.

S’aimer soi même, aimer sa propre image, aspirer à embellir cette image, à la rendre attirante ; c’est d’une certaine façon, chercher à se rapprocher de ce « ressenti » de l’Autre, concevoir son « ressenti » tel qu’il est, et envisager peut-être de le combler dans sa quête.

Si l’on ne s’aime pas soi- même, on ne donne pas de soi- même…

Je pense que les narcissiques sont… Soit des êtres orgueilleux et égoïstes lorsque leur narcissisme tourne à l’exhibitionnisme et à l’adoration exacerbée de leur propre personne… Soit des êtres profondément généreux et altruistes lorsque qu’au travers de cette image d’eux qu’ils montrent aux autres et qu’ils s’attachent à « embellir », ils ont envie d’aimer et de donner…

 

                        AH !  LES  FEMMES DE  PASSION  DES  MOTS !

 

            Lorsque je débarquai à Paris le 18 février 1959 à mon retour de Tunisie avec mes parents (j’avais11 ans)… Nous fûmes hébergés par des Sœurs, amies d’une tante qui habitait près de la porte de Saint Cloud. La Sœur nous conduisit en un petit dortoir de jeunes filles, très coquet, mais déserté par les charmantes pensionnaires en ces jours de vacances scolaires.

Nous nous introduisîmes, ma mère, mon père et moi, chacun dans l’un de ces petits lits « si bien habillés » au matelas ferme et tendre, entre des draps blancs tout frais qui avaient encore le parfum léger et délicat de ces jeunes filles « de bonne famille »…

Je crois bien que je vécus là, l’une de ces « nuits magiques », tremblant comme un oiseau dans une main de rêve, pris d’une fièvre si douce que le matin me cueillit, heureux comme il n’est pas permis de l’être, alors que des rideaux de pluie apparaissaient aux fenêtres…

            Lorsque je hasarde mon écriture… Et donc mon âme, dans les draps frais des forums de Passion des Mots, et que je m’y sens pénétré de ces « essences » de femme, une fièvre identique à celle de mes onze ans me saisit tout entier, et, contre tout rideau de pluie au matin, je suis heureux et détendu comme il n’est pas permis de l’être !

 

            Outre ces « femmes de Passion des Mots », il y a aussi celles d’Alexandrie, mes « Alexandrettes chéries », celles du Portail des Auteurs, de Nota Bene Forum actif , de Grain de Sel Culture Forum… et de quelques autres « univers »…

 

            COMME UN CŒUR D’OISEAU…

 

            Sentir un être battre comme un cœur d’oiseau dans sa fragile enveloppe de plume et de cartilage, est assurément, l’une de ces émotions souveraines qui, au cœur même de notre réacteur, éveille ces forces de l’ange… Ou de la bête.

Dans cette fragilité de l’Etre, que l’on perçoit, en dépit de tout ce dont cet être se barde pour paraître « fort », il y a là une véritable « fissure »… qui appelle le « coin » du bûcheron aux muscles saillants et au visage carré, mais aussi le verbe cinglant et applaudi de l’homme ou de la femme du Monde…

J’eus souhaité, pour cette « fissure », l’effleurement d’un doigt ou d’une lèvre… Plutôt que ce « coin » ou ce « verbe » rendant plus fragile encore parce qu’il élargit la fissure !

Mais bon ! Il faut bien faire avec le monde qu’on a !

 

 

                        BULLE  ET  COCON…

 

            L’égocentrisme c’est cette « bulle » de roche, ou même transparente, dans laquelle nous sommes tous enfermé(e)s.

De roche, ou d’une enveloppe opaque, elle est une prison que nous ne percevons pas comme une prison mais comme le « cocon » où l’on demeure englué dans sa propre substance.

Transparente, elle semble projeter notre regard vers l’extérieur, nous « désengluer » de la substance du cocon, nous fait ôter de nos oreilles les écouteurs d’un baladeur, éteindre la télévision ou l’ordinateur… Mais cette transparence n’est pas encore, cependant, ce « Sub – Espace » qui lui, est sans doute le vrai « sas d’entrée » de la « bulle d’à côté ».

 

      Suite de ces "confettis sur la toile" dans le numéro 5 même série... 

                      

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