Confettis sur la Toile, 3

                        MASQUE  CARAMELISE

 

            Beaucoup d’êtres ont en eux une part de brutalité, d’inintelligence et de vulgarité… Et même parmi les charismatiques, les adulés, les fêtés, les lus et écoutés, et tant d’autres officiels et officieux.

Mais ils ont cette intelligence du monde en eux, pour faire croire aux autres qu’une telle part de brutalité n’existe pas. C’est comme s’ils avaient sur leur visage un masque caramélisé de politesses, de crédibilité et de séduction. Généralement, ce masque ne résiste pas à quelques mois, à un ou deux ans de vie en couple : le caramel fond et se dilue dans les eaux usées d’une réalité mal vécue à deux.

Il semble cependant bien résister, le masque caramélisé, là où il fait souverainement illusion : sous forme d’écriture sur le papier ou sur le Web, sous forme de paroles dans les conversations ou par toute forme d’exhibitionnisme du meilleur de soi.

Au masque caramélisé qui fait venir la faveur et le succès, je préfère la franchise absolue avec son visage de « petit con », de « demeuré » ou de « voyou ou d’apache », d’éternel stressé ou de perturbateur, qui, précisément n’attire jamais la faveur, mais qui parfois s’habille de ce qu’il a de meilleur en lui et le tend de tout son regard…

 

 

                        LE  CULTE DES  APPARENCES

 

            Si je devais promouvoir un culte des apparences, et en quelque sorte, en être le « fer de lance », ce culte serait celui de l’apparence intimement liée à l’authenticité de l’être.

Mais je me méfie des cultes parce qu’ils finissent toujours par imposer une mode, et par la mode, une forme de « pensée unique » dérivant en « pensée inique » puisque cette pensée est forcément celle des gens qui ont décidé qu’elle était la meilleure et que ceux qui n’y adhéraient pas étaient ou des imbéciles ou des gens à abattre…

Si l’apparence intimement liée à l’authenticité de l’être devient une réalité, il n’y a plus nécessité de culte… Pas même de culte de cette apparence là.

 

 

                        CE REVE  LA …

 

            J’ai osé faire ce rêve là, comme s’il était possible de choisir les rêves que l’on va faire dans son sommeil…

Un rêve bête, une histoire idiote de pognon connement gagné…

Voilà… Je reçois une drôle de lettre, à l’en tête de TF1. Je regarde le timbre, l’adresse, je tâte la lettre, je la retourne, je m’interroge : « Mais que me veulent-ils ? »

Voyons, me dis-je, « Sidi el Factor » n’a jamais été le Père Noël. Encore une connerie à la mord-moi-le-nœud !

Je prends un couteau pour ouvrir l’enveloppe. Oui, même la pub sous pli fermé la plus insipide, je ne l’étripe pas avec mes doigts !

Je vous fais grâce du laïus avec du Monsieur Sembic long comme le bras et les « sentiments distingués »…

En bref, j’étais invité à participer à une émission de téléréalité genre Loft Story. Y’avait 1000 euro à gagner en 30 minutes par séquence journalière. A la fin de chaque séance, les téléspectateurs devaient voter par SMS pour désigner le candidat à éliminer.

J’ai accepté l’invitation. Je me suis dit : « Même si je n’y reste qu’un soir, j’aurai gagné 1000 euro en 30 minutes ! Et puis, il en passe tant, de gens, à la télé, que, trois jours après, personne ne me reconnaîtra dans la rue… Sauf peut-être à Tartas dans les Landes ou à Bruyères dans les Vosges : tiens, le mec à la télé, l’autre soir, il ressemblait au monsieur qu’on voit souvent en vélo avec des pinces à pantalons »…

J’ai tenu trois jours ! 3000 euro ! On m’a demandé de faire sauter des œufs dans une poêle, torse nu en caleçon à fleurs roses et de péter devant un frigo ouvert ! J’ai fait un énorme bras d’honneur, jeté la poêle par terre et brutalement refermé le frigo… sans péter.

J’étais « Popy », le nouveau, le « trou du cul de la bande »…

Six millions de Français et quelques Belges et deux ou trois Suisses et le quart d’un Québécois ont voté Popy…

Mais j’avais 3000 euro en poche !

            … Il est crasse, ce rêve, non ?

 

 

                        MAL  ABSOLU

 

            Le « Mal absolu », celui de ma peur absolue, c’est cette « prédation absolue » habillée à ravir, parée de toutes les féminités et si habilement déguisée en gentillesse absolue…

C’est pourquoi, avec autant de ferveur, je cultive une certaine forme de lucidité, car il me paraît essentiel de démystifier la « grande prédation »… afin d’être sûr que cet effleurement absolu de bien être soit réellement celui de la vraie gentillesse…

Mais qu’il est difficile de se servir d’une lucidité qui, par trop tragique, perd la trace du bonheur.

A noter que, si j’avais été femme, je me serais défié des « masculinités » habilement déguisées.

Que l’on ne s’y méprenne point : je n’adhère pas à l’idée de « péché originel », ce « creuset » de toutes les invasions barbares passées, présentes et à venir…

 

 

                        DANS  LE  REACTEUR…

 

            Ce qui vit « au cœur de mon réacteur » dépend très peu, pour moi, de la réponse des autres… Mais beaucoup plus de ce que je vois en eux et qui m’inspire…

J’admets que ce que je perçois est peut-être faux ou illusoire…

Dans le réacteur, les matériaux sont bien réels, l’énergie qui les anime aussi, mais dans le « creuset » c’est l’aventure et donc, parfois l’erreur, ou l’illusion.

 

                        LE  TELETETE

 

            Dimanche matin, 19 février 2006… Mon site a 10 mois. Dix mois, l’âge des couches culottes grand format pour « placards » bien consistants…

Dans les premiers mois, au printemps dernier, en ces jours d’avril qui caracolaient contre la nuit essoufflée, et plus tard dans le mai flamboyant puis juin aux barbecues grésillants de brochettes, j’avais encore de ces nourritures ne générant qu’innocentes purées.

Et oui ! L’on s’alimente d’inspiration et d’idées, l’on défèque d’écriture…

Ma nounou disait à ma maman : « je viens de le changer, et il a fait de nouveau ! ». A dix mois, dame, ça devient bien « placardant » !

Il faudrait en faire une téléréalité. Diviser le temps en octets, en milli octets, et sur le dos d’une puce d’octet, dans un milli confetti de téléréalité, y formater purées et « placards »…Jusqu’au détélètement de la télé et la réduction en poussière de silex de ces virgules de purée et ronds de « placards »…

En ce dimanche matin de février, dans l’attente des visages de mes très chères cousines adorées, je ne sais pourquoi, je rêve d’une mariée en noir, très jeune, dans une robe à rubans et volants, presque une chrysalide, transparente mais néanmoins d’une discrétion absolue…voilant même à l’imaginaire tout ce que l’intérieur de la chrysalide suscite d’émotion souveraine…

J’en suis tout constipé dans ma couche grand format, assis sur mon site. J’en renierais mes tripes et pour un temps indéterminé, au lieu de déféquer de l’écriture ou de la « lucidité tragique », j’en pisserais d’une joie vivante qui n’aurait plus de mots pour éclabousser, plaire ou surprendre ou indifférer ou exécrer…

Sur France Culture, à ce moment là, la mariée était en noir… Et trente ans plus tôt, je l’avais, en blanc sans manches et sans volants, tracée, tracée à la folie… la mariée !

            Mon papé le dimanche matin, m’amenait voir le « Télétété », dans la vitrine du petit bazar en face du ciné. Je n’avais déjà plus l’âge alors, des longues stations sur le « pot », en ces années de la Reconstruction, des combats de l’abbé Pierre pour les mal logés, et de la grande peur atomique où l’on ne mettait pas encore aux petits enfants les « toffies » pesantes et cuisantes de ces « années  Twist jeunes femmes sveltes chic et court coiffées à la Mireille Mathieu » qui allaient suivre en scoubidous et Ula Hop.

Mon papé, dans des boîtes de fer Blédina, cultivait des asticots blanc et crème et s’organisait le dimanche après midi, des récrés ruisseau canne à pêche assis sur son pliant. Ma mamy censurait le pèlerinage du « Télétété »… car ce « Télétété » disait-elle, me donnait de mauvaises idées. Mais avec papé, on allait quand même voir le « Télétété ».

Dans les téléréalités, on petit déjeune piqueur mordeur suceur couleur, le frigo ouvert, le pieu en bataille, le gosse qui roule sa couche en boule et le lavabo qui glougloute…

Quand on a des sous, qu’on s’est très plu à deux, et qu’on se fout de tout pourvu qu’il y ait d’la tune, le noir ou le blanc de la mariée dans ses taffetas s’offre un voyage en limousine de la mairie à la salle des fêtes en passant par l’église et le parc du château.

Ma cousine Marie Françoise est belle à ravir, Sud Ouest titre « le virus était dans le canard », mon site a dix mois et février 2006 se fait la malle à coups de vent hurlant… Je referais bien un « Grand Hôtel du Merdier »… Mais, bon ! Les Gallinacés  et les Bourricots ne font pas bon ménage dans un poulailler squatté de biques et de lapins nains…

Je prêtais à ce « Télétété », d’étranges et imaginaires vertus. Il trônait sur une étagère, au milieu de bibelots, pots de couleur, stylos et pipes, n’était pas à vendre, sorte de mascotte d’une origine inidentifiable, d’une tête métallique et carrée préfigurant celle des « goldoraks » des gosses de la génération Sida Game Boy…

Haut comme une grande poupée de foire, articulé de manchons à rallonge, de ressorts spiralés et arborant un buste tank, il me semblait machine à communiquer avec son visage écran et ses yeux fenêtres reliés à des ondes invisibles porteuses de messages…

Le fait qu’il n’était pas à vendre me fascinait au plus haut point… J’imaginai un « papé milliardaire » couvrant le comptoir du bazar, de longs fafiots de dix mille, les yeux plantés dans l’émoi du commerçant… qui, doucement et dans un silence accablant de condescendance, repoussait les fafiots…

Dès lors, ce « Télétété » me mangeait la tête, devenait l’avenir du monde… Un projecteur de rêves, de mots et d’images, bien plus magique encore que la « machine à ciné » qui me racontait en dessins qui bougent, au plafond, l’histoire de la « Belle et la Bête », que mon père me passait, lorsque, la poitrine serrée de cataplasmes, une émotion souveraine m’étreignait l’esprit et le ventre à la vue de cette Belle si belle s’approchant de la Bête si peu bête le miroir retourné…

Assis sur mon site, « placardé » dans mes couches, le « moineau de mon âme » un peu raide et huileux au bout du bec, j’ai sous les yeux par un désordre débordant d’une table chargée de papiers, ma dernière analyse de sang : 1,53 de LDL alors que je ne devrais guère dépasser vu mon « profil », 1,38 ! Il me faudra donc « dégraisser », sans doute, sans doute…

Mais, au dessus du grand rideau d’arbres aux branches grises capillaires évoquant un immense réseau de fils enchevêtrés, dans ce ciel de février chargé de bourrasques, électrique et sans oiseaux migrateurs, je ressusciterais bien le « Télétété »… Redessiné sur l’un des carreaux de la fenêtre !

Il n’est pas à vendre, ce « Télétété ».  

 

            Note : le « Télétété », il date de 1952 ou 1953, à Rion des Landes, où mon papé était receveur des Postes…

 

 

 

                        LES  SMILEYS

 

            De tous les « smiles » que proposent les forums du Net, exprimant des émotions caricaturées, il en est un qui me fait crever de rire à chaque fois… Même s’il fustige à dessein en une réponse brève, l’une de mes « élucucontributions »…

C’est ce petit gugus brandissant un panneau LDL, bien plus encore que cet autre gugus furax se cognant contre un bout de mur et exprimant ainsi une colère justifiée ou non… ou cette tête de « rabbit » blanc les oreilles dressées, qui souligne des propos plus ou moins drôles…

Dans le pire des cas, telle une censure fortement épicée de désapprobation et de « tu nous emmerdes », trois ou quatre LDL animés d’une danse de Saint Guy, assassinent le petit speach d’ « Ixetruc »…

Comme chacun le sait de source médicale, du moins je le présume, le LDL c’est le « mauvais cholestérol » par opposition cependant naturelle et complémentaire, au « bon cholestérol », le HDL…

Si l’on peut avoir en son sang… et par extension en son esprit, trop de LDL, peut-on avoir aussi trop de HDL ?  Parce qu’alors, si le HDL devait dépasser la dose naturellement commune à tant d’humains, je proposerais un petit gugus hyper sympa et tout de feu animé, arborant un panneau HDL…

Et oui ! LDL et HDL sont indissociables : l’un ne va pas sans l’autre. L’un est la nécessité, l’autre est le « caca » résultant !

Allez ! Osons le dire : le « top du top », n’est-ce pas un bon taux de HDL et un p’tit taux de LDL ?

 

 

                        LA  LIBERTE  D’ EXPRESSION

 

            La liberté d’expression ne devrait avoir pour obstacle que le jugement des tribunaux, soit cette sentence par laquelle, après débats contradictoires, plaidoiries et réquisitoire, l’attaqué se voit attribuer réparation.

Mais l’attaquant, s’il est saisi en justice pour ses propos et ses agissements sur la place publique, a-t-il les moyens réels de financer les frais de la procédure qui le poursuivrait, et d’assumer s’il était condamné, la réparation ?

L’attaqué, lui aussi, pourrait-il financer sa défense ?

Il est sans doute de ces attaques, de ces propos, de ces œuvres, et agissements… briseurs de vies et de destins.

Il en est d’autres qui dénoncent l’injustice organisée et soutenue par le pouvoir, s’élèvent contre les hypocrisies, les bassesses, les spoliations et les misères innombrables que, par égoïsme, lâcheté, intérêt ou indifférence, l’on refuse de regarder en face…

Et d’autres encore, perfides, jalouses, dénigrantes, qui humilient, déforment, influencent… sans aller toutefois jusqu’à briser une vie ou un destin…

La liberté d’expression, c’est donc la liberté de dire ce qui fait mal ou qui dérange. Mais c’est aussi la liberté de vendre ou de donner ce que l’on a en soi, comme on le fait avec les produits de son jardin, de sa terre, de son esprit…

En fait, la liberté d’expression a toujours eu un obstacle qu’aucune « éthique  de la liberté », aucun gouvernement libéral ou autoritaire, aucune charte, aucun traité, aucune bible ou code, n’égalera jamais : celui de l’argent et du pouvoir des décideurs. En ce sens, la liberté d’expression est tributaire de l’argent : un salaud qui pollue par ses propos alors que l’on avait soit disant décrété que ça ne devait pas être diffusé, s’il est « riche à crever » et reconnu parce que l’on a mis son « talent » à la mode, s’arroge le droit de dire ce qu’il veut… et de faire sa fortune avec…

Eh bien, cette « liberté » là… Qu’elle existe certes, mais qu’elle soit combattue !

 

            LA SCIENCE  FICTION  AUJOURD’HUI…

 

            Si j’étais un auteur de science fiction produisant bon an mal an, deux ou trois romans, je ne me « mouillerais pas »…Mes histoires ne se dérouleraient pas en 2050, 2100 ou 2400. Je franchirais carrément un ou plusieurs millions d’années : aucune « postérité » n’ira jusque là, et ne se trouvera donc confrontée à une réalité fort différente… ou inexistante.

 

 

                        LE  CULTE  DE  TOI

 

            J’ai le culte de toi parce que tu es authentique et unique.

            J’ai le culte de toi, même si je te combats par nécessité de survie.

            J’ai le culte de toi, par amour ou pour exister.

            J’ai le culte de toi, même par violence contre toi et ce qui me fait horreur en toi.

            J’ai tellement le culte de toi que je n’en vois plus si tu es homme ou bête.

            J’ai le culte de toi parce que tu n’es pas moi et que tu es donc l’ailleurs.

            J’ai le culte de toi parce que je suis enfermé en moi comme un cosmonaute prisonnier dans sa coque de survie au milieu de l’océan cosmique et que je rêve de toi.

            J’ai le culte de toi parce que je vais mourir et que tu me survivras

            J’ai le culte de toi qui n’est pas encore né.

            J’ai le culte de toi parce que tu es ma seule chance d’éternité.

 

                        A PROPOS  DE « J’AI  LE CULTE DE TOI »…

 

            A dire vrai, et pour être vraiment sincère, ce « culte de toi », de ma part, est avant tout une aspiration… Il est bien une réalité, mais dans une relation qui, même tout à fait occasionnelle et sans durée, me lie à des personnes avec les quelles un « courant » s’établit.

Il est aussi une réalité lorsque je vois plus en l’autre ce meilleur de lui-même, que ce qui le déconsidère. Ou lorsque je découvre une sensibilité différente de la mienne ; dans une situation plus ou moins conflictuelle, ou encore parce que j’ai reconnu l’autre tel qu’il est.

Il est évidemment une réalité avec les gens qui me sont très proches par l’esprit et par le cœur, qui me plaisent parce que je me sens bien auprès d’eux…

Mais je n’ai pas le « culte des barbares » ! Pas celui, par exemple, de ces nazis ou autres guerriers cruels qui ont organisé des génocides à grande échelle, pas non plus, celui de ces assassins du « gang des barbares » qui ont torturé et tué Ilan. Ni non plus, le culte d’un pédophile qui souille le corps d’un enfant. Toutefois, je me demande comment un être humain peut en arriver à ce degré d’ignominie, de brutalité, de jouissance dans la cruauté, que les animaux n’atteignent jamais. La barbarie est-elle donc une spécificité humaine ?

Entre un culte que je n’ai pas, celui des barbares, et le « culte de toi » que j’ai dans une réalité définie, il y a cette aspiration que j’ai, du culte de toi. Une aspiration sincère.  

 

                                           LE GRAND BLOCAGE

 

            Les étudiants qui manifestent contre la fermeture des universités auraient-ils un « profil » ?

Essayant de définir ce « profil », je reste cependant très prudent par rapport à ce que j’avance ici dans ces lignes…

En ce sens j’ouvre un débat qui oppose deux clans. Si l’idée que l’on se fait du monde en lequel on souhaite vivre est déjà une cause de mésentente entre deux parties opposées ; la réalité de ce qui est vécu en des situations générales ou particulières, est à mon avis bien plus sensible encore qu’une divergence d’idée ou de pensée…

Je serais donc enclin à définir ainsi les étudiants « anti blocage » :

Des jeunes dont les études préparent à des formations spécifiques dans un monde d’entreprises. Je pense que ces jeunes là sont en grande majorité issus de familles à revenus limités et ne pouvant donc se permettre de perdre une année d’études. Quand on sait ce que coûte une inscription, puis la location d’un studio, et ce que représente un budget annuel nécessaire aux dépenses les plus élémentaires, l’on comprend d’autant mieux le souci de ces jeunes devant la perspective d’examens ajournés.

Par contre les jeunes se dirigeant plutôt vers des carrières sociales, littéraires ou artistiques semblent plus sensibilisés par une idée que l’on peut se faire d’un monde « différent » où l’on doit pouvoir à leur sens, s’intégrer dans le monde du travail avec de meilleures garanties et perspectives. Si ces jeunes là aussi sont en majorité issus de familles à revenus limités, leur « cursus » universitaire, leur formation intellectuelle, leur réflexion d’ensemble sur l’évolution du monde les sensibilise au point qu’ils envisagent le risque d’une année perdue.

Il semble donc que pour les uns, il y ait une réalité incontournable : celle du monde avec sa dureté. Et que pour les autres, il y ait une espérance idéologique : que la réalité du monde dans sa dureté ne soit plus une fatalité.

Mais quel est le sens de ce débat difficile et presque sans issue, entre les « anti blocage » et les « jusqu’au boutistes » lorsque c’est la violence qui domine et que se désagrègent ces fondements de la démocratie que sont le dialogue, la concertation, le partage des pouvoirs et des responsabilités ?

            Je crois que toutes les mesures, sociales, économiques, et en particulier celles qui sont prises pour l’emploi et contre la précarité, sont vouées à l’échec. Il y a une raison essentielle à cela : ces milliards d’euros ou de dollars de dividendes de produits boursiers et de spoliations mafieuses que se partagent les plus gros prédateurs humains de la planète ! S’il y a bien une révolution à faire, c’est bien celle là qu’il faut faire : prendre d’assaut et de force l’argent que nous n’avons pas, là où il est, au risque d’y laisser notre peau !

Pour terminer, je vous livre juste une toute petite information…parmi tant d’autres de par le monde :

A Hossegor dans les Landes, un monsieur a acheté pour quatre millions de francs une maison avec son terrain attenant, en bordure de l’océan. Ce monsieur a fait raser la maison, puis a fait construire pour huit millions de francs une autre maison sur le même terrain.

Et l’on demande trois mois de caution d’un loyer de 400 euros à un étudiant !

            Il y a cette violence des « petits prédateurs » qui « cassent » de l’étudiant dans les manifs, volent des portefeuilles, quelques dizaines d’euro et des téléphones portables…

Il y a cette violence de certains « pauvres » qui, s’ils devenaient « riches », serait encore plus terrible que la violence de beaucoup de « riches » en place…

Il y a cette violence au quotidien, qui est la nôtre, en paroles ou en gestes, cette violence si habituelle que nous n’y prenons plus garde. Et cette violence là je la dénonce et je la condamne…

Mais il n’y a jamais cette violence qu’il faudrait, là où elle devrait s’exercer : contre ces « goulags » financiers et mafieux qui instituent et généralisent la précarité !

            Certes, le « meilleur des mondes possible » aura toujours ses pourfendeurs, bandits, trafiquants, assassins et usuriers… Mais, en moins grand nombre, ces êtres là n’imposent plus la loi de la jungle.

 

 

           

 

 

                            SIDACTION   2006

 

         Je m’interroge

         Le sida

         Depuis 20 ans

         On en guérit pas

         L’on y survit

         Quelques années de plus

         Tout au plus…

         Et je me dis :

         Homme ou femme

         Quand on est séropositif

         Ou vraiment malade…

         Peut-on envisager d’avoir une descendance ?

         Oui, un enfant !

         Transmet-on sa séropositivité ?

         A coup sûr…

         Ou « Oui ou non cela dépend ? »

         Que ce soit à coup sûr

         Ou « Oui ou non cela dépend »

         J’imagine…

         Etre un enfant de huit ans

         D’un père séropositif

         D’une mère séropositive

         Un enfant condamné ou « en sursis »

         En admettant qu’il y eut une « préexistence »…

         Un esprit, une âme

         Un vrai et unique moi

         Avant mon existence d’enfant sans corps encore…

         J’aurai donc « choisi » de venir

         Puisque je suis né !

         Et que j’ai aujourd’hui huit ans

         De tous ces « préexistants »

         Combien sont réellement venus

         Qui ont choisi d’exister ?

         Combien ne sont et ne seront jamais venus

         Puisqu’ils n’ont pas été conçus ?

         Est-il possible d’avoir « choisi »

         De « ne pas venir » ?

         Bien sûr, s’il n’y a pas de « préexistence »

         Il n’y a pas de choix

         Ni de non choix

         Choix ou non choix, je suis là

         Pour combien de temps ?

         Un simple test à ma naissance

         A dit « Oui, il l’a ! »

         Ou « Non, il ne l’a pas ! »

         C’est oui

         Un jour je serai peut-être malade

         Puis-je concevoir d’avoir une descendance ?

         La vie est une expérience unique

         D’une seule fois dans l’éternité

         Telle qu’elle est traversée…

         Qu’il y ait un « avant » ou un « après »

         Ne change rien à l’affaire !

         Ils sont tellement nombreux ces êtres qui ne sont jamais venus !

         Ces « avant » et « après » tout d’une seule éternité en ligne sans aucune

                                                                  « traversée » entre parenthèses…

         Et si cette « traversée »

         Dont nous ne savions rien

         Ni le bien ni le mal

         Ou dont nous savions ce qu’elle serait…

         Etait ce « voyage » que nous rêvions de faire depuis toujours !

         Parce que l’éternité était trop petite pour le regard de notre esprit ?

         J’imagine…

         Etre cet enfant de huit ans

         D’un papa séropositif

         D’une maman en sursis

         Je suis venu et j’ai vu ce qu’était

         Le « voyage »

         Le seul, l’unique

         Et pendant tout le voyage

         Il n’y avait ni d’avant ni d’après

         Tout juste une traversée entre deux ports

         Une « drôle de traversée » à dire vrai…

 

 

           

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