Carnet 38 commencé en mai 2009 : textes depuis juillet

 

La double peine

 

Nous sommes seuls, de deux manières différentes et tout à fait égales... Et immenses, en même temps...

Nous sommes seuls par la solitude qui est en nous, au plus profond de nous, une solitude dans laquelle personne au monde ne peut nous rejoindre, pas même les personnes qui nous aiment le plus ; lorsque l'on souffre par exemple, tout près de mourir, dans la perte de ce qui nous est le plus cher,

dans les pensées que nous ne pouvons communiquer, dans certains choix que nous faisons ou encore lorsque ce que l'on a fait ou dit, est “irréparable”...

C'est la solitude de l'être, de l'être fragile, incompris, oublié, quitté, exclu, combattu, pris en faute...

Nous sommes seuls en face de l'immensité de tous ces autres humains que nous ne pouvons jamais rejoindre tous en même temps...

Alors nous en rejoignons un, deux, trois, quatre, autant que l'on peut de tous ces humains, un jour, un autre jour, tout au long de notre vie... Et l'on “rate” les autres dont on ne saura jamais rien!

... Piètre idée que de se dire qu'en en aimant, en en lisant, en en voyant, en en écoutant un, deux, trois, quatre, autant que l'on peut, on les aime tous!

Le “remède” à cette “double peine”... de solitude... Serait l'égoïsme! Un égoïsme bien raisonné,bien pesé, bien dosé, bien ordonné, inévitable et aussi naturel que l'air que l'on respire!

Nous sommes très nombreux – à dire vrai presque tous – à nous “accommoder” de cet égoïsme... Et dans cet égoïsme l'on y jouit... Et l'on y souffre parce que la jouissance se dégonfle comme un ballon de fête et que vient toujours du ciel la grêle, la pluie, le vent, la froidure sur notre dos un jour ou l'autre et que les égoïsmes naturels, inévitables autour de nous, passent et avancent, et ne nous voient pas...

 

Elle, elle, elle...

 

Elle, c'est Colette, une amie...

Je l'évoquai une ou deux fois dans mes écrits... Dans un ou deux (ou trois) de mes textes (sans doute en 2005)... Mais je ne la nommai point...

Faut-il nommer les gens qu'on aime pour les “éterniser” en les écrivant ?

Est-ce que par exemple, tel petit garçon ou petite fille de l'an mille, sans autre nom qu'un sobriquet, gardien de chèvres dans un village pyrénéen ou de montagne noire... Et raconteur de très belles histoires aux veillées, ou joueur de flûte... Peut “passer à l'éternité” par la plume d'un homme ou d'une femme d'écriture du 21ème siècle? Sans nom, totalement anonyme et petit être des plus ordinaires en ce monde?

Elle, elle, elle...

Née le 21 juillet 1946, disparue le 22 juillet 2009 lors d'un accident de la circulation. Heurtée par un camion sur un passage pour piétons à Barbazan, zone artisanale et commerciale de Bruyères dans les Vosges...

Elle, elle, elle...

Du temps d'Elle autant que je me souvienne, passaient les jours, des jours qui jamais ne se ressemblaient vraiment, des jours comme au milieu d'un grand océan sans l'idée d'un port hier ou avant hier, sans l'idée du milieu de l'océan, sans l'idée d'un port demain ou après demain...

Des jours intemporels dans une immensité toute bruissante et animée de nos paroles et de nos rires, et des pensées que nous avions ensemble, à ses côtés... Venaient toujours jusqu'au plus haut du ciel à l'heure de midi, ce visage de lumière, ce regard empli de chaleur, qui dès le matin irradiaient et chantaient la vie ; ce visage comme un soleil s'en allant dormir de l'autre côté de l'horizon – mais pas toujours à la même heure- un soleil que jamais au grand jamais l'on eût pu penser qu'il ne réapparaisse point au matin...

Elle, elle, elle...

Et c'est son rire que j'entends... Son rire à nul autre pareil... Un rire de gamine des rues ou des prés, devant un panneau d'interdiction impromptu et sans doute inutile ; un rire sautant hardiment quelque barrière... Et ce rire là est une des plus belles musiques que j'aie jamais entendues dans ma vie...

Elle, elle, elle...

Elle que “j'éternise” de ma plume d'homme d'écriture...

Elle que de mon vivant je ne reverrai plus mais dont le visage de lumière et le rire de gamine des rues ou des prés, dans ces jours transparents et vibrant de chaleur comme la surface d'un grand océan sous les tropiques, n'auront jamais ni d'autrefois, ni d'aujourd'hui ni de demain...

Car en sa présence aucun jour ne ressemblait à un autre jour, et c'était – et c'est encore – un jour infini au regard comme un soleil faisant le tour du ciel et revenant toujours...

Un regard qui nous “existait” plutôt qu'il ne “s'existait”...

 

... Colette, chère Colette, amie de jeunesse de ma femme, notre amie... Que de discussions ensemble, toutes aussi passionnantes les unes que les autres, n'avons nous pas eues, lors de ces promenades “sur les hauts” Vosgiens, que nous faisions si souvent... Et à chaque fois que nous nous voyions pour un soir, pour une fête, un anniversaire ? C'était, oui, “intemporel” et les jours “étaient comme un seul jour”!

 

 

Vérité, apparence

 

“C'est tout bonnement un préjugé moral de croire que la vérité a plus de valeur que l'apparence”.

[ Nietzsche ]

Je ne rejoins le propos de Nietzsche que sur le principe même du “préjugé moral” qui est à mon avis une “vue de l'esprit” sans aucune valeur...

Le “préjugé moral” serait à mon sens une réaction de critique condescendante ou d'opposition à l'égard de ce qui est jugé amoral ou atypique ou trop singulier... Ou à l'inverse une inclination à penser qu'il existerait “un droit chemin ou une “bonne manière de penser”... Le “préjugé moral” serait en quelque sorte une imposture voire une forfaiture... D'ailleurs ce que l'on prétend “moral” m'incite plutôt à “ruer dans les brancards”...

Mais la “vérité” EST ce qu'il y a d'authentique, d'unique et de singulier en un être (et cela sans fioritures et que cela plaise ou déplaise). Alors la “vérité” dans ce cas, a plus de valeur que l'apparence...

De l'apparence vient le “préjugé” dans la mesure où ce que l'apparence nous fait ressentir ou percevoir, nous incline à penser “ceci ou cela” d'un être en particulier. L'apparence est avant tout une réalité. Une réalité visible qui masque une autre réalité (la réalité “vraie” de l'être).

Et je pense que la “vérité” dans le sens de l'authenticité a “plus de valeur” que l'apparence...

 

Le livre, de pages à tourner, ou numérique...

 

Tant que blogs et sites (sites personnels) de “tout un chacun” n'auront pas forme ou caractère d'oeuvre... Tant qu'ils ne demeureront que des “journaux intimes”, des “mémoires personnelles”, des “ateliers de mots et d'images”... Alors le livre édité et publié par un éditeur, le livre numérique, le livre sur le Net... Soit le livre en tant que livre d'une manière ou d'une autre ; ne sera jamais en danger.

Mais le jour où commenceront à apparaître des sites et des blogs s'apparentant à des oeuvres, des oeuvres littéraires en particulier... Alors le livre en tant que livre, qu'il soit de pages à feuilleter ou de toute autre forme (numérique par exemple), devra désormais voisiner avec les sites et les blogs qui seront devenus des oeuvres littéraires...

Le livre s'achète, qu'il soit numérique ou de pages à tourner...

Le site ou le blog est directement, immédiatement accessible et peut être lu de tous comme dans une bibliothèque ou une médiathèque...

Tant que le livre (de pages à tourner ou “en ligne”) a encore de beaux jours devant lui... Il serait à mon sens “assez judicieux” (et prévoyant) que les éditeurs, du moins ceux qui “vendent”, aillent “faire un tour de temps en temps” sur les sites et les blogs que les gens produisent : on ne sait jamais !

Je crois que dans le “contexte actuel” (culturel essentiellement) il y a là cependant pour les “chercheurs d'oeuvres”... Bien du travail! (que d'heures et de jours et de semaines, à au moins “survoler” tout ce qui s'écrit sur le Net! Avant de s'arrêter sur quelque chose qui pourrait ressembler à une oeuvre, une oeuvre à mettre en livres avant que cette oeuvre ne s'impose d'elle même sans aucun média, sans aucun éditeur, et devienne aussi accessible que les livres d'une médiathèque publique...

... Il y a aussi une différence non négligeable - et sans doute essentielle - entre d'une part ce qui s'écrit sur le Net (sites et blogs), et ce qui s'écrit dans les livres (livres de pages à tourner, livres numériques) d'autre part...
Une fois le livre édité, publié et diffusé... Et donc paru et lu, son auteur ne peut plus en modifier le texte. L'écrit alors, devient une trace, une marque désormais imprimée et reproduite en un certain nombre d'exemplaires...
Par contre ce qui est écrit sur un blog ou sur un site, peut à tout moment être modifié par l'auteur du blog ou du site...
... Il y a tout ce que l'on peut écrire sous le coup d'une émotion "du moment", dans un "état d'esprit" particulier, et avec le regard, le sentiment ou le jugement qui est celui que l'on a dans une situation précise, un évènement survenant dans notre vie ou dans la vie d'une personne...
Il y a cet "indicible" - ou ce qui est intime, ou ce qui procède du "coeur du réacteur" - que l'on révèle alors, soit directement soit par personnage(s) ou image(s) interposé(s) - cet intime, cet indicible que l'on porte en soi et avec lequel on vit ; et qu'un jour dans une certaine émotion - et sans doute est-ce là un moyen de "s'exister" - l'on ose dire, révéler, dénoncer... Et cela sans en mesurer les effets produits.
Tant de choses de nous qui de toute manière "transpirent", jouent si peu en notre faveur! Ou sont pour les autres totalement inutiles, ou encore font mal ou sont d'une influence néfaste!
L'homme ou la femme d'écriture assurément, a une grande responsabilité, une responsabilité d'autant plus importante qu'il (elle) est lu, vu, écouté, connu, apprécié, considéré...
Cependant, si "écrasante" que soit cette responsabilité, elle ne doit jamais être un "frein" ni un "empêchement" à exprimer. Et c'est là tout le sens même de l'écriture lorsque l'écriture devient littérature, poésie, pensée, oeuvre...

 

Facebook, quelle affaire!

 

Nicolas Sarkozy est sur Facebook! ... Tout comme Patrick Sébastien, beaucoup de "personnalités" et de "tout un chacun" d'ailleurs...

Mais Nicolas Sarkozy (ou Patrick Sébastien)... Est "injoignable"... Sur Facebook...

 

Facebook, "Face de bouc"! L'univers aux cent mille copains, la boutique des "cent mille chemises"!

 

Facebook... ça me fait rire! J'y suis,aussi! Un tel fait ceci, cela, écrit ceci, écrit cela... Et les "évènements"... Des uns et des autres... Passent comme des confettis un jour de foire où l'on a mis du déodorant entre les pattes des boucs, des chèvres et des vaches...

 

Facebook, pour toujours, pour l'éternité, pour un jour, trois p'tits tours et le tour est joué!

 

Bouteille à la mer

 

Le rôle d'une bouteille jetée à la mer n'est pas de contenir un appel au secours ni un message “des plus pressants et des plus émouvants” destiné à quelque visage rêvé... Mais de répandre ce qu'elle contient même si personne ne la trouve... Car le grand océan est tout bruissant, tout animé de ces voix, de ces visages et de ces regards qui, ne nous regardant pas, ne nous écoutant pas, savent que nous existons... C'est ainsi que disparaît cette solitude en nous, viscérale, immense et désespérante...

Il est toujours, et partout en ce monde, ce visage qui est celui que l'on a, cette pensée que l'on a, cette espérance que l'on porte, et tout ce que l'on fait, que l'on dit, que l'on chante, que l'on dessine ou que l'on écrit... Vu, attendu et compris sous la forme d'un visage, d'un regard ou d'une voix se répandant au milieu du grand océan et venant jusqu'aux plus lointains rivages...

Alors, jamais d'appel au secours, dans la bouteille!

 

Visage

 

Ce visage que l'on découvre – ou que l'on connait – qui nous a plu, et qui a vu, qui maintenant sait, et nous est désormais acquis...

Est assurément une heureuse certitude. Il est comme celui d'une mère, d'un père, d'un frère ou d'une soeur ou encore tel celui de l'un de trois ou quatre petits copains lorsque le très jeune enfant devant ces spectateurs amusés et aimants, s'élance dans l'eau au bord du ruisseau ou de la mer et exécute une pirouette toute drôle et hardie... Avec son coeur qui bondit, l'émotion qu'il porte en lui et exprime, une émotion qu'il ne sait pas souveraine parcequ'il est encore trop petit pour raisonner, une émotion qui explose sur ces visages attentifs...

L'enfant alors, découvre ce visage, ces visages qui lui sont désormais acquis, ces regards qui s'approchent de lui, brûlantes et douces lèvres de femme...

Au delà de ce visage, de ces visages là... Il y a aussi ce visage, ces visages qui eux, ne nous ont pas vu, ne nous verront peut-être jamais, et qui bel et bien existent, et savent que nous existons...

Alors, la pirouette drôle et hardie, avec l'émotion et l'espérance que l'on porte en soi, avec le coeur qui bondit, la pensée qui s'exprime et se répand... Il faut la faire car elle n'est jamais perdue, jamais inutile...

 

Littérature et ou dialectique ?

 

Sans ce que j'appelle “le coeur du réacteur”, c'est à dire ce qu'il y a de plus intime, de plus profond et de plus grave en nous... Il n'y aurait peut-être pas de littérature mais seulement de la “dialectique” (c'est ainsi par ce terme là que je définis la littérature ou l'écrit, sans le “moteur” de ce “profondément intime et grave en soi)...

Une “dialectique” (dans le sens que je définis) peut être très belle de forme et de fond. Elle peut même être une oeuvre d'art, et porter en elle un message, une émotion, une singularité... Mais elle n'est pas “littérature” à mon sens...

Certains d'entre nous parce qu'ils expriment ce qui vit dans le “coeur de leur réacteur”, ou tout au moins tentent de le traduire... Font donc de la littérature.

Et la littérature est un acte difficile, aléatoire... Et je ne sais pas si la littérature alors, est essentielle, si essentielle que cela...

Parce que de tous les êtres dont on déclare certains d'entre eux “si proches” de nous, il en est en face desquels on se méprend quant à la manière de communiquer ; il en est d'autres encore avec lesquels il existe une sorte de malentendu, un malentendu qui nous “retient” à “faire lire” ou à révéler...

Ces êtres là, ceux en face desquels on se méprend et ceux avec lesquels subsiste le “malentendu”, nous ne les avons sans doute “pas compris” et “pas aimés” comme ils auraient attendu que nous les aimions...

Et il y a encore cette ambiguité entre d'une part l'authenticité, la spontanéïté et l'émotion de ce que l'on exprime ; et ce que l'on veut faire de ce que l'on exprime ainsi, d'autre part...

Est-ce le sens même de la littérature que de lui faire prendre le “chemin des étoiles” c'est à dire une sorte d'immortalité sous la forme d'une trace ou d'une empreinte ; alors que nous “ratons” un autre chemin : celui de notre vie, du sens de notre vie et de la relation qui nous lie à ces êtres proches de nous?

... Il faudrait, afin que soit levé le “malentendu”, afin qu'il n'y ait point méprise ou méconnaissance... Que la littérature puisse s'apparenter à la “dialectique” tout en demeurant de la littérature...

Si le “coeur du réacteur” est un “bon moteur” pour produire de la littérature, et même si la littérature est aussi “dialectique”; le “coeur du réacteur” est toujours un “moteur” difficile à manier.

Disons que la littérature dans le sens où je la définis, est surtout essentielle pour l'auteur, pour l'homme ou la femme d'écriture, qui ainsi, peut exprimer ce dont il ne parle pas, ce dont il ne révèle rien directement puisque ce sont les personnages qu'il met en scène qui “sont”... Et non pas lui ou elle...

Le chemin de notre vie et de la relation qui nous lie aux êtres proches de nous, est peut-être plus essentiel que le “chemin des étoiles”... Il se pourrait même que sans ce chemin là, il n'y ait pas de “chemin des étoiles”...

Comme l'écrivait Antoine de Saint Exupéry “l'essentiel est invisible aux yeux”, j'irais même plus loin en disant “l'essentiel est non seulement invisible aux yeux, mais aussi invisible au coeur et à l'esprit” (lorsque le “coeur du réacteur” emplit tout l'espace de l'être et l'enferme)...

 

Lézard lumineux

 

On l'appelle “le lézard lumineux”...

C'est un colporteur qui fait les fêtes, les foires, les marchés, dans tout le pays environnant...

Au feu d'artifice du 14 juillet, à celui du 15 Août, à tous les feux d'artifice que font tirer aux fêtes d'été, les villes du pays ; “Lézard lumineux” (on ne lui connait pas d'autre nom) se promène avec son “petit bazar” retenu par deux bretelles devant lui... Et bien sûr, outre les sucres d'orge, les sucettes et les peluchettes de son petit bazar, il propose aux enfants ses “lézards lumineux”qui déjà avant que ne tombe la nuit noire et étoilée, “luminent” en dansant ou virevoltant...

Zéralda, la petite voisine de palier de Lézard lumineux, une gamine polissonne et effrontée, se doutait bien que Lézard lumineux – en particulier les soirs d'orage - “luminait” sa femme. Ces soirs là en effet, s'écoulait une fluorescence bizarre sous la porte de l'appartement de Lézard lumineux... Et dans cette fluorescence semblaient ruisseler comme depuis une source jaillissante, des murmures et des halètements...

Alors un soir d'orage, Zéralda “colla un oeil” sur le trou de la serrure et vit...

Dans le bâtiment des WC publics, le soir du 14 juillet après l'orage de la veille, l'on pouvait lire cette inscription sur la porte, à l'intérieur :

Il lui fait des Amériques sur ses robes chic, il s'enfonce en elle comme dans une Afrique dont il étreint le coeur et l'âme et fait luminer le ventre , et dans sa déchirure il lézarde en éclaboussant ses bleus, ses verts et ses rouges jusqu'à les confondre en une incandescence blanche...

 

La Terre dans sa robe bleue tracée d'Amérique

 

Notre si belle planète vue de l'espace, dans sa jolie robe bleue toute tracée d'une Amérique !

... Et si Yves Saint Laurent inventait une robe bleu-océan tracée de haut en bas d'une Amérique blanche, grumeleuse de Rocheuses et d'Andes!

J'imagine un "Créateur", une sorte de "lézard lumineux", un être venu d'une galaxie lointaine qui, dans un immense acte d'amour à la vue de la Terre comme une jolie femme drapée dans une élégante robe... Exploserait le coeur de son réacteur en une éclaboussure blanche s'écoulant des épaules aux genoux et faisant ainsi une Amérique de l'Alaska au Cap Horn...

... Voici une mode à lancer ! (Et cependant les modes et moi ça fait deux!)...

Et je m'adresse ici aux créateurs, aux grands couturiers...

... Oui! Une robe bleu océan, traversée d'Amérique de haut en bas. Une coupe simple mais élégante, cintrée, un peu déstructurée en bas sur l'un de ses côtés.

Il y aurait par exemple 3 versions :

-Avec une Amérique blanche, d'un blanc immaculé et légèrement lumineux, dont le tracé des Montagnes Rocheuses et des Andes évoquerait une meringue longuement étirée et étoilée d'éclats d'amande...

-Avec une Amérique noire, d'un noir “cosmos étoilé” dont les Rocheuses et les Andes seraient blanches...

-Avec une Amérique couleur de la terre, aux Rocheuses et aux Andes rouge sang...

... Et pourquoi dans les magasins de prêt à porter ne proposerait-on pas aux clientes d'acheter les 3 robes en même temps?

 

... A noter que selon certaines sources historiques, l'Amérique aurait été atteinte il y a environ vingt mille ans par des peuples de l'Europe de l'Ouest (et en particulier de la France centre ouest et nord est), des peuples du temps de la dernière grande glaciation (qui prit fin à partir de – 15000). Selon ces sources historiques, des groupes de ces gens auraient construit des bateaux rudimentaires mais capables de s'aventurer dans l'océan Atlantique, et auraient durant plusieurs mois, dérivé en séjournant sur des morceaux de banquise jusqu'à finalement atteindre la côte Est de l'Amérique du Nord...

Et à une autre époque plus “récente”(vers – 12000/-10000) avant le recul complet de la glaciation, le détroit de Behring étant encore traversable à sec, d'autres peuples venus d'Asie centrale et de Sibérie (ou de plus loin encore) seraient venus en Amérique par l'Alaska et auraient peu à peu en plusieurs millénaires, cheminé dans un mode de vie nomade, à travers les montagnes et les grandes plaines du centre de l'Amérique du Nord, puis auraient gagné les territoires d'Amérique du Sud à travers les Andes, les hauts plateaux, la côte du Chili, l'Argentine et jusqu'à la Terre de Feu...

Et rien n'interdit de penser également, que des groupes ou des tribus de ces peuples venus d'Europe de l'Ouest vers -20000 en Amérique Atlantique, n'aient pas eux aussi, avant l'entrée des autres migrants venus d'Asie, cheminé jusqu'à l'extrémité de l'Amérique du Sud... ( les Patagons par exemple, un peuple décimé par la colonisation Espagnole des 16ème et 17ème siècles, et aujourd'hui disparu) auraient eu des caractères physiques assez différents de ceux des peuples venus d'Asie depuis le nord de l'Amérique... Des caractères plus “proches” des “Européens” : en fait leur origine est très difficile à définir...

On le voit bien, selon ces sources historiques (et selon des découvertes de squelettes dans certaines régions du Sud Est et de l'Est de l'Amérique du Nord) et selon le principe de 2 grandes migrations (l'une d'Asie et l'autre d'Europe avant la fin de la glaciation)... Le continent Américain dans son ensemble est un lieu de rencontre entre des peuples venus de deux côtés de la Terre...

 

... Il y aurait selon moi une “symbolique, par ces robes tracées d'Amérique :

La blanche c'est celle d'un peuple venu dans les siècles passés d'un autre continent de la Terre, l'Europe... (si l'on évoque seulement l'arrivée des Européens à partir su 16ème siècle).

La noire c'est celle d'un peuple lui aussi venu d'un autre continent, l'Afrique...

Et l'Amérique couleur de la terre c'est celle des peuples d'avant l'Amérique blanche et l'Amérique noire, et aussi celle de tous les autres peuples venus d'ailleurs de la Terre entière...

Et c'est aussi cette Amérique là, couleur de la terre, celle de la mixité, de la fusion des peuples, et sans doute l'Amérique de demain...

 

... Je contacterais bien (mais je ne sais comment) quelque grand couturier (ou créateur de mode)...

L'idée me semble "bonne"...

... Quoique... Dans ce monde où nous vivons, un monde assujetti aux modes, aux apparences, à une soit-disante "universalité" culturelle et de "valeurs porteuses derrière lesquelles tout un chacun suit comme des moutons galopant à la suite d'un bélier de tête... Cela me "désespèrerait" je crois, que derrière la "symbolique" de cette idée (celle d'une robe bleu-océan tracée d'Amérique)... Ne puisse en définitive que "dériver" sur des mers déjà "poubellisées" (ou transformées en "lacs de loisirs")... Un nouveau et très beau "bateau de croisière" !

COMME POUR UNE COMPETITION DE TIR A L'ARC...

 Dans l'immédiateté l'on ne considère que le résultat, l'efficacité, la rapidité, le rendement, le profit... Et cela au détriment du travail, de la recherche et de l'effort.

Mais de l'immédiateté cependant, l'on n'en perçoit jamais vraiment l'essentiel. Et l'essentiel dans l'immédiateté c'est la reconnaissance sans délai d'une réalisation derrière laquelle il y a toute une vie ou des années de travail, de recherche, d'effort accompli, d'évolution dans cette réalisation...

Est-il pensable, est-il “raisonnable”, par exemple, qu'un écrivain ou qu'un artiste ayant derrière lui toutes ces années de travail, d'effort et de recherche, doive encore et toujours (et sans cesse) passer par diverses “étapes” ou “épreuves” (toutes aléatoires et inutiles à mon sens) telles que des concours, des participations à des prix, des envois de manuscrits ou d'oeuvres originales à faire valider ou à faire reconnaître?

Imaginez par exemple un Jean d'Ormesson âgé de plus de 80 ans, encore inconnu des milieux littéraires et s'épuisant depuis une cinquantaine d'années à envoyer des manuscrits à des maisons d'édition, ou à participer à toutes sortes de concours ou prix littéraires !

Et c'est bien de l'immédiateté dont il est question en ce monde. Une immédiateté du succès “tout de suite” sans qu'il y ait pour autant la valeur de la réalisation par le travail, l'effort et la recherche...

Si à 25 ou à 30 ans l'on peut encore “galérer quelques années”... A 60, 70 ou 80 ans je pense que la “galère” alors, est non seulement inutile (et fondamentalement injuste) mais que de surcroît elle n'apporte rien, vraiment rien de “constructif” à celui ou celle qui doit la subir...

Quelle ineptie que de devoir par exemple, pour un écrivain (même jeune) attendre 6 mois, un an ou plus encore, le résultat de quelque concours ou prix... Ou la validation et la publication de son oeuvre?

Je sais bien qu'autrefois, au temps des bateaux à voile, plusieurs mois étaient nécessaires afin de traverser un immense océan et qu'une lettre envoyée “du bout du monde” n'avait une réponse qu'un an plus tard... Mais “les temps ont changé” !

Alors il me vient une idée :

“Et si l'on organisait (comme une compétition de tir à l'arc ou de natation ou de n'importe quelle discipline sportive) une compétition de textes littéraires?

Je n'aime pas le mot “compétition” (par ce que ce mot évoque dans le sens du monde passé ou présent, c'est à dire performance, domination, être le meilleur, le plus beau, le plus intelligent, le plus “ceci ou cela”)... Je verrais plutôt dans “compétition” avant tout un “état d'esprit”, une “émulation collective”, et peut-être un moyen de communication, un lien entre les personnes, une relation dans laquelle chacun puisse apporter cette part de lui-même à nulle autre pareille, son talent propre, son ingéniosité et son expérience, sa pratique et sa connaissance dans un domaine en particulier...

Et voici comment je conçois par exemple, une compétition de textes littéraires :

-Sous forme d'une rencontre en un lieu et à une date déterminés, entre un certain nombre de participants inscrits...

-Rencontre organisée par une association littéraire ou un site littéraire, et quelque peu sponsorisée par un organisme à vocation humanitaire, sociale ou artistique. Seraient présents à cette manifestation quelques “personnalités” (invitées) du monde littéraire, journalistique, culturel, artistique... Dont certains représentants pourraient constituer un jury.

-Cette rencontre serait publique, c'est à dire affichée, annoncée par voix de presse ou autre. Et le public serait invité à participer, à donner son avis dans les décisions et dans le choix du jury.

-Chaque participant inscrit à la compétition serait convié à la lecture à haute voix, de ses textes : soit par exemple 5 textes courts (prose ou poésie) d'une quinzaine de lignes environ ; soit une nouvelle ou un récit d'environ une dizaine de pages ; ou même encore 2 ou 3 textes courts, une ou deux petites nouvelles...

-Les exemplaires écrits des textes seraient ensuite lus par les personnes du jury, et une version audio enregistrée serait également écoutée par les personnes du jury.

-Le public serait invité à donner son avis (par exemple en donnant une note de 1 à 10 pour chaque texte écouté)

-Au final, c'est la décision pour autant du public et du jury, qui serait annoncée, par un classement par points, par participant... A la fin de la journée.

 

Je pense que mon idée aurait ainsi un avantage certain : celui de l'immédiateté d'une reconnaissance et d'un impact réels... (une “onde de choc” en quelque sorte, ne pouvant pas passer inaperçue désormais)...

Ce serait en effet “tout autre chose” que six mois d'attente après avoir envoyé trois feuilles de poèmes ou de nouvelles à un concours littéraire... Ou un manuscrit (ou tapuscrit) à un éditeur quelqu'il soit!

 

La charrue avant les boeufs...

 

Dans l'histoire de la “charrue avant les boeufs”, s'impose à mon esprit une réflexion :

Si les boeufs poussent la charrue - au lieu de la tirer – cela peut être “très heureux”... Dans certains cas.

Par contre si, comme tout à fait habituellement, en bonne et sage “logique”... Et conformément à ce “doit être”, les boeufs tirent la charrue... Si les boeufs ne sont pas assez costauds et si la charrue est très lourde ; le voyage risque fort de se révéler pénible...

Et rien ne vaudrait alors de bons gros boeufs bien costauds, énergiques et déterminés, poussant hardiment la charrue jusqu'au sommet de la côte... Ou retenant son allure dans une descente périlleuse...

 

Ateliers de mots et de textes lus

 

Antoine, sur le forum d'Alexandrie (boîte à idées) a écrit :

 

Oui, et je me rappelle un atelier d'écriture auquel j'avais participé il y a plusieurs années : notre animatrice était une lectrice "à haute voix" hors-pair : le moindre navet, le texte le plus insipide jamais inventé, le torchon le plus bâclé de l'histoire de la littérature devenait grâce à son éloquence un véritable chef-d'oeuvre, ou presque ! Cette capacité me sidérait. Le problème de ce que tu nous proposes ici, Guy, vient du fait que la "voix" de l'auteur aura trop d'importance et pourrait fausser la donne. Mais je sais pourquoi l'idée te séduit : c'est que tu connais (et on les connait aussi) tes talents d'orateur lorsque tu lis tes textes !”

 

...J'ai tout de même peine à imaginer qu'un texte insipide et d'une déconcertante banalité...Et qui plus est, assez mauvais quand à la forme et au fond, puisse, écouté par le plus attentif et le plus bienveillant des publics, passer pour un "chef d'oeuvre hors pair"! ...S'il est lu par un comédien ou un orateur, ou un "pro de la diction" ou encore une personne dont la voix est agréable à entendre...

... La voix, la manière de lire, le respect de certaines règles (d'art), l'âme ou l'esprit ou l'émotion (et tout cela lié) que l'on peut mettre dans la lecture d'un texte ; tout cela à mon sens ne suffit pas - même si c'est essentiel (et nécessaire)...

Il y a aussi ce que j'appelle la "musicalité" des mots, le rythme dans la phrase, les "rimes sonores" (qui reviennent ou accentuent), la fluidité du texte, les silences ; la ponctuation même qui doit apparaître et être perçue à l'écoute (par exemple les points de suspension, les guillemets)...

Et je dirais aussi "une certaine traduction" (et non une interprétation) littéraire, poétique, de l'émotion, de la gravité (ou de la drôlerie) du propos...

... Il faut donc que le texte soit beau... Ou tout au moins "intéressant" (récit, nouvelle, scénario, poème, anecdote...)

 

... Essayez d'imaginer (par exemple) un texte "insipide et banal" qui ainsi commencerait... Lu par un "pro", un très bon "orateur", un excellent comédien ou même une personne motivée et dont la voix est agréable à entendre :

 

"... Il fait pipi, ça gicle sur les parois de la cuvette et une grosse mouche tourbillonne sous l'ampoule jaune et piquetée de chiures. Il remonte son pantalon et boucle sa ceinture. En bas, un volet claque et l'orage dehors éclate... "

 

Certes il y a bien en matière de textes lus devant un public, un professionnalisme à acquérir par une formation en école, une expérience, une connaissance des règles de l'art... Mais il y a aussi ce qu'aucune école, aucune formation ne peut donner (et qui ne “s'apprend” pas)... C'est exactement comme dans les écoles de commerce et de vente : l'on peut parfaitement maîtriser les différentes technologies de la communication, avoir des connaissances (et de l'expérience) en psychologie (comportements, habitudes), avoir suivi de nombreuses formations spécifiques, passé des examens avec succès, avoir fait des études de marché... (Tout cela est la plupart du temps nécessaire et d'une grande utilité)... Mais sans ce que j'appelle le “coeur du réacteur” de l'être, et dans le coeur même du “coeur du réacteur”, cette sorte d'”alchimie” qui s'opère (et qui en définitive “fait la différence”)... Je dis qu'il n' y a pas -tout à fait – ce qui “emportera la décision” et fera “tomber les dernières barrières”...

 

... Est-ce que, par exemple, certains “monstres de scène” du cinéma ou du théâtre ou de la chanson, devenus “immortels” bien que disparus... Avaient suivi au début de leur carrière, une formation en école du cinéma, ou des cours de comédie?

 

Les trous noirs

 

Tous les univers ont des trous noirs, et nous sommes chacune et chacun d'entre nous tous, un univers...

Et ce sont les trous noirs à l'intérieur de notre univers, qui aspirent une partie de cet univers qui est le nôtre, et qui trouent notre vie...

Les trous noirs des univers autour de nous, de chacun de ces univers étrangers, proches ou familiers, trouent aussi notre vie et aspirent une partie de notre univers... Mais ces trous noirs là ne sont pas les nôtres, et cependant nous leur avons donné le pouvoir d'activer les trous noirs à l'intérieur de notre univers.

Sans doute le ressentiment et l'amertume entre autres forces d'aspiration et de réduction, activent-ils encore davantage nos trous noirs.

La lumière ne disparaît jamais d'un univers : elle peut passer dans l'ombre, aller même dans le trou noir ; elle peut être produite à partir de l'ombre et se faire plus lumière encore que la lumière et nous aveugler... Mais nous pouvons la retrouver alors qu'elle nous semble perdue, inaccessible ou travestie...

Alors rétrécissent, se meurent – ou s'ouvrent comme des portes jusque là inconnues – les trous noirs...

 

Les lignes de force

 

Vingt et un centimètres...

La longueur d'onde de l'hydrogène...

L'équateur et le cercle polaire...

Et toi, ton visage, tes yeux...

Des lignes de force pour un chemin vers les étoiles...

 

Le silence, le bruit

 

Le silence est un désert, le bruit est l'expression du monde...

Nos nuits d'été même claires et étoilées sont devenues aussi tristes que les nuits d'hiver sous la pluie.

Le “tut- tut” des crapauds dans nos jardins les soirs de juillet lorsque tout au loin roule doucement le tonnerre et que l'air se met à sentir la pluie, ne s'entend plus...

Les nuits d'été ont perdu leurs coassements, leurs stridulations, leurs caquètements, leurs cris et leurs chuchotements...

Les jours d'été eux aussi, n'ont plus de grillons sous l'herbe ni de ces gros lézards verts au ventre jaune traversant les allées de nos jardins...

Le silence est un désert, une solitude immense, une marche forcée le long de pistes qui n'existent pas ou qu'en rêve l'on trace...

Le bruit est l'expression du monde d'où et de quelque être qu'il vienne...

Le bruit est un murmure, un chant, un cri, des voix, un éclatement, un déchirement...

Le bruit même discordant, même celui d'une conversation animée entre jeunes au milieu de la nuit dans un camping... Peut être parfois plus supportable que le silence subi dans la solitude...

 

L'Oeuvre

 

Cette vision de l'oeuvre...

Oeuvre de peinture...

Oeuvre d'écriture...

Oeuvre de musique...

Cette vision de l'oeuvre selon Emile Zola dans son livre L'Oeuvre...

Cette vision de l'oeuvre je la partage.

Et non seulement je la partage mais j'y souscris, j'y adhère...

L'oeuvre n'est point “de quelque académie que ce soit” même si l'Académie reconnaît l'oeuvre.

L'oeuvre n'a que faire des académies, des modes, du marché ; du pompon à tirer assis sur quelque dada du manège...

Dans leurs couleurs vives et éclatantes, montrant leurs dents toutes blanches en un rire débile et figé de créature fantasmagorique de fête foraine, les dadas de manège branlent sur leurs selles des rêves prêt-à-porter et des images sautillantes de séries télévisées dans les têtes chevillées au ventre...

L'oeuvre c'est la vie exprimée, peinte ou mise en musique sans faire partie d'une école, sans se laisser emporter par un courant, sans ressentiment, sans amertume, sans mise en scène...

L'oeuvre porte en elle sa propre émotion, sa propre vérité et ne juge pas le monde ni les gens. L'oeuvre serait plutôt amoureuse du monde sans rien attendre du monde en retour de ce qu'elle donne.

Il y a dans l'oeuvre du désintéressement, parfois de la dérision, de la violence, une rage de s'exister et de se répandre dans le coeur des gens... Ou du silence, du renoncement, du recueillement, une intimité.

Mais il y a toujours dans l'oeuvre de la passion... La même passion naturelle, instinctive et vitale que celle de l'être venant au monde en brisant sa coquille, en déchirant sa chrysalide, en passant sa tête entre les lèvres écartées au bas du ventre de sa mère...

L'artiste, la femme ou l'homme d'écriture, le musicien, le sculpteur, le poète, l'artisan, par sa facture, par son oeuvre ; se réconcilie avec ce que parfois il balaye devant lui ou piétine dans son emportement... Car l'oeuvre éclate telle une orchestration et déclare sa vérité, sa neutralité, son indépendance, sa liberté en face d'un monde qu'elle rejoint, qu'elle comprend et qu'elle représente par la peinture, par l'image, par la musique.

L'oeuvre n'est pas uniquement une affaire d'artistes identifiés, officiels ou reconnus, qui auraient seuls la possibilité et l'autorisation de se produire devant un public en fonction de références ou de notoriété acquise.

L'oeuvre existe par elle même par sa force, sa réalité brute, sa singularité... Elle est l'empreinte, la trace, la signature de ce qui vit en son créateur...

 

Voici ce qu'écrit Emile Zola dans son livre L'oeuvre, page 106, collection Livre de Poche (classiques de poche) :

 

Ah, tout voir et tout peindre! reprit Claude, après un long intervalle. Avec des lieues de murailles à couvrir, décorer les gares, les halles, les mairies, tout ce qu'on bâtira, quand les architectes ne seront plus des crétins! Et il ne faudra que des muscles et une tête solides, car ce ne sont pas les sujets qui manqueront... Hein? la vie des pauvres et des riches, aux marchés, aux courses, sur les boulevards, au fond des ruelles populeuses ; et tous les métiers en branle ; et toutes les passions remises debout, sous le plein jour ; et les paysans, et les bêtes, et les campagnes!... J'en ai des fourmillements dans les mains. Oui! toute la vie moderne! Des fresques hautes comme le Panthéon!

Une sacrée suite de toiles à faire éclater le Louvre!”

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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