7ème suite des confettis sur la Toile

                        LA RENTREE LITTERAIRE DE SEPTEMBRE

 

            Loin de cette rentrée littéraire que je ne conteste en aucune façon et qui s’inscrit tout à fait bien dans l’ordre du monde et dont certains auteurs verront leurs ouvrages couronnés…A juste titre si l’on peut dire…

Mais encore plus loin des potins et des petits recoins de salons… Et des batailles d’éditeurs, de cette rentrée littéraire…

Et de la portée médiatique du livre de Nicolas Sarkozy… (Tiens, tiens, comme c’est curieux que la belle et bien sapée Ségolène n’ait pas son livre cet été dans toutes les maisons de la presse)…

…Je lis en ce moment LA VIE EST AILLEURS de Milan Kundera. Un livre que j’ai acheté à la brocante vide grenier de Tartas le dimanche 6 Août 2006. Une pure merveille ! Jaroménil, le petit garçon (futur poète et déjà poète) voit sa maman qui affiche les premiers écrits de son gamin sur de grandes feuilles de dessin et les accroche aux murs de sa chambre comme si c’étaient des tableaux. Tout étonné et ravi, le petit prend alors conscience de l’importance que l’on donne à ses mots ; il en est très ému et, bien au-delà de la fierté qu’il en a, il réfléchit et se dit que les mots qu’il prononce puis écrit, sont des mots que l’on retiendra…

En lisant ce premier chapitre je me suis dit que beaucoup d’enfants de par le monde n’ont pas ainsi une maman ou une autre personne à leur côté qui « magnifie » avec autant de sincérité et d’émotion leurs petits mots, leurs dessins et tout ce qu’ils font…

Par contre, tant qu’ils sont tout petits, ces bambins, on les prend parfois pour de petits dieux, on cède à leurs caprices, on exalte ce qui les porte à dominer d’une manière ou d’une autre leurs petits copains, à devenir de petits héros… En bref on les gâte !

Mais on ne s’intéresse jamais à ce qui les singularise et qui n’est pas « du sens du monde ». Et ces enfants là, si nombreux dans le monde et surtout dans nos pays « technologiquement et économiquement développés », seront les adolescents puis les adultes de demain.

Je ne pense pas qu’un Jaroménil de quatre ans devienne un jour un incendiaire de voiture, de cave d’immeuble ou de forêt proche d’un village, s’il a une maman comme la maman de Jaroménil ou quelqu’un dans son entourage qui lui accroche ses mots comme des tableaux sur les murs de sa chambre…

Mais… Qu’en septembre 2006, la rentrée littéraire soit !

 

                        LA BIBLIOTHEQUE OCEANE

 

            C’était une bibliothèque pas comme les autres.

La bibliothèque océane.

La dernière bibliothèque avant l’autre continent.

La bibliothèque de Molis les Bains.

Tino et Girlie étaient les bibliothécaires.

Des bibliothécaires pas comme les autres.

Rien n’était « comme les autres », d’ailleurs, dans cette bibliothèque.

Ni les livres, ni les amis des livres, ni Clepsie la jolie barmaid – secrétaire…

Car il y avait un bar, un « caf’conc », dans cette bibliothèque océane, à mille fois l’horizon de l’autre continent.

Il y avait un bar et un écritoire.

Un écritoire pour les visiteurs inspirés. 

A la bibliothèque de Molis les Bains, si tu « rates ta vie intérieure », et que tu cherches à savoir s’il existe d’autres bibliothèques où l’on peut réussir sa vie intérieure, alors rends toi sur la plage et jette ta pensée au-delà de l’horizon, imagine les seules bibliothèques possibles après la dernière bibliothèque avant l’autre continent…

Ces bibliothèques ne peuvent être que des escadrilles de bouteilles à la mer, de bouteilles contenant un message.

Une telle escadrille de bouteilles contenant des messages, peut-elle vraiment exister ?

Peut-être… Si, d’un bateau en plein océan, un passager à l’âme messagère jette des bouteilles en assez grand nombre, avec à l’intérieur de chaque bouteille, une lettre écrite de sa main, par exemple.

Mais les flots dispersent l’escadrille et de l’escadrille ne restera que l’image de l’escadrille… dans de l’imaginaire.

Et même l’idée du passager sur le bateau, jetant les bouteilles dans l’océan, n’habite que dans une bulle d’imaginaire.

En général, une bouteille à la mer contenant un message n’atteint jamais un destinataire… Sauf dans des histoires émouvantes et drôles de bouteilles à la mer.

Plus à l’ouest que la bibliothèque océane de Molis les Bains, il n’y a donc pas de « bibliothèque escadrille » aux rayons – flots de bouteilles – messages…

Mais cela fait du bien, d’imaginer une « bibliothèque escadrille », même si l’on ne réussit pas sa vie intérieure…

            Sur l’écritoire de la bibliothèque océane de Molis les Bains, trônait un Livre d’Or.

Et sur un Livre d’Or on peut écrire des petites bouteilles, signer les bouteilles…

Des buveurs de bouteilles qui n’ont pas vraiment soif boiront de ces petites bouteilles.

Et rien de ce qui avait été rêvé par celui ou celle qui a écrit la petite bouteille ne se passera dans le ventre du buveur.

Mais c’était empli d’espérance d’écrire une petite bouteille dans le Livre d’Or de Tino et de Girlie.

Clepsie derrière le bar, décapsulait les bouteilles à boire ; Tino rangeait les livres sur les rayons et tous les jours changeait les livres de place selon un programme établi en fonction de l’arrivée de nouveaux livres, et des livres qui avaient plu et replu…

Girlie racontait en quelques mots l’histoire de l’auteur du livre du jour, et expliquait pourquoi l’auteur avait écrit ce livre.

L’on s’asseyait autour de Girlie et de Tino et, entre plusieurs amis ou visiteurs de la bibliothèque océane, l’on faisait une lecture à haute voix de quelques pages du livre.

            Cette bibliothèque pas comme les autres était devenue le « quartier général » de la petite Mimi, une fille un peu simplette du village voisin, Saint Justin les Mésanges.

Ce soir d’hiver où Mimi vint pour la première fois à Molis les Bains, sur son vieux vélo sans autre éclairage qu’un ruban phosphorescent acheté au « Lézard Lumineux » à la dernière fête du village ; elle se rendit à la bibliothèque océane où l’on devait lire des contes…

Girlie, lorsque la petite Mimi prit place dans le hall d’accueil où l’on avait disposé des chaises de jardin, retraçait à ce moment là en quelques phrases, le parcours difficile de l’auteur de ces contes. Et l’on eût cru, à l’écouter ainsi, Girlie, qu’elle était entrée dans la vie même de l’auteur.

La petite Mimi fut très émue, et avisa l’écritoire avec son livre d’or ouvert, et ce crayon qui invitait à parler en dessinant des mots…

Mimi dessinait les mots plus qu’elle ne les écrivait. Et lorsque le dernier conte fut lu, Mimi se dirigea vers l’écritoire.

Mimi avait imaginé une histoire de fourmis géantes très intelligentes, qui s’étaient perdues le long de la plage et qui venaient d’un pays lointain dans le ciel… Les fourmis géantes étaient entrées dans la bibliothèque océane et avaient regardé les livres, sans dire bonjour à Girlie et à Tino, ni aux visiteurs de la bibliothèque.

Puis les fourmis s’étaient assises sur les chaises de jardin, émettant de petits chuintements bizarres, croisant leurs pattes comme d’élégantes jeunes femmes.  

 Alors Mimi dessina dans le livre d’or une dizaine de fourmis géantes, puis la tête de Girlie : une boule ressemblant à un globe terrestre avec deux mers bleues ovales, une grande montagne au milieu et une fracture de l’écorce terrestre en bas de la montagne. Tout autour de la boule, Mimi fit un ciel roux tout bouclé de nuages de feu.

Pour Tino, Mimi eut moins d’imagination : elle fit un grand lézard vert, debout sur une pile de livres. Et elle signa Mimi.

Ce qui plut tant à Mimi, ce soir d’hiver où pour la première fois, elle vint à la bibliothèque océane, fut cette atmosphère de convivialité et d’accueil. Les gens qui venaient là semblaient se connaître. Aussi Mimi n’avait-elle pas hésité à exprimer ce qu’elle venait de ressentir en particulier durant la lecture du conte du Chien Jaune, un chien qui suivait des personnes seules sur le quai d’un port, et dont le poil jaunissait à chaque appel de corne.

Mimi disait que l’appel jaunissait d’une lumière pâle le silence sombre tombé dans la vie de la personne et que le chien s’habillait aussitôt de jaune, et suivait la personne…

En réalité, dans le conte, le chien jaunissait parce que l’appel de la corne évoquait pour lui ce naufrage dans lequel son maître, un homme seul passant son temps à peindre des ports et des bateaux sous un ciel jaune, et qui vivait en ermite sur un vieux rafiot de pêcheur, avait disparu.

Un jour l’homme était parti avec le bateau sans son compagnon à quatre pattes, pour se rendre dans une crique connue de lui seul, dissimulée par une muraille de rochers et dont l’entrée n’était qu’une anfractuosité en forme de long insecte, située à l’extrémité de la muraille.

L’homme, qui avait déjà exploré la crique, y avait trouvé dans le fond une pierre ronde et lisse, brûlante au toucher, qui émettait une lumière pâle par intermittence : bleue durant quelques secondes puis jaune en un temps deux fois plus long… Très curieusement durant le temps de l’illumination, l’esprit de l’homme s’était ouvert et, par le regard qui lui était venu, il vit des paysages, un ciel, des animaux, de petits personnages, d’étranges habitations, des routes, des villes, et toutes sortes de constructions qui lui parurent totalement étrangers.

C’est durant le trajet du retour vers le port, alors que le bateau n’était pas encore très éloigné de la crique, qu’il y eut une voie d’eau et qu’en moins d’une minute, le bateau sombra, comme pris dans un tourbillon… L’homme disparut dans les flots et l’on ne retrouva jamais ni son corps ni le bateau…

Lorsque l’esprit de l’homme s’était ouvert, le chien demeuré sur le quai, attendant le retour de son maître, avait perçu nettement le son d’une corne de brume. Le maître n’étant pas revenu, le chien s’était éloigné, trottinant le long du quai, s’arrêtant parfois, la truffe tendue et ses flancs battant comme la toile d’une voile sous le vent. Mais la truffe sans l’odeur du maître et les flancs battant sans la cadence des pas du maître, devinrent un silence sombre de chien errant…

Et le même silence sombre, tombé sur l’un de ces passants le long du quai, à chaque appel de corne, jaunissait comme s’il venait d’être traversé de lumière pâle. Le chien devenait jaune et suivait le passant…

            Les amis de la bibliothèque océane et les visiteurs venus ce soir là, et Girlie et Tino, furent impressionnés par la réflexion de la petite Mimi.

Et la petite Mimi revint à la bibliothèque océane, le lendemain puis les jours suivants. Elle y passa désormais une grande partie de ses journées, y projeta sa vie intérieure, ses rêves, ses espérances, s’imagina actrice, comédienne, marionnettiste, troubadour, conteuse d’histoires, tout cela dans le sillage de Girlie et de Tino, en compagnie de ses si chers amis de la bibliothèque océane. Mais elle ne savait rien, Mimi, de ses amis, pas même leur nom… A la bibliothèque océane, l’on se rencontrait au hasard de soirées organisées, les gens qui venaient là n’étaient pas forcément les mêmes personnes déjà aperçues…

En fait les discussions, les contacts n’étaient que des instants vécus, sans lendemain… Comme des chemins ou des routes qui se croisent à l’orée d’une forêt ou en bordure de paysages, les gens se croisaient ici, dans ce hall de bibliothèque, mais ne poursuivaient pas ensemble leur route.

L’on sentait bien que la petite Mimi était un peu simplette en dépit de l’immensité de ses rêves et de la beauté de ses émotions. Un jour elle proposa une soirée de présentation de ses dessins, offrit gâteaux et boissons… Il ne vint que trois visiteurs, Tino et Girlie avaient complètement oublié la date de la soirée, ne s’étaient même pas dérangés de leur salon en arrière de la bibliothèque, où ils semblaient absorbés dans des consultations de revues… Il est vrai qu’ils préparaient leur prochain grand voyage : sur l’autre continent, selon des « branchés » de la bibliothèque, Tino et Girlie devaient rencontrer un très grand auteur de romans d’aventure qui les introduirait dans le monde des Créateurs et des artistes en vogue…

Clepsie, la secrétaire – barmaid, servit d’hôtesse pour une si petite réunion à laquelle furent conviés quelques visiteurs de passage qui ne regardèrent même pas les dessins de Mimi, mais engloutirent les gâteaux…

            Mimi revint alors moins souvent à la bibliothèque océane et ne dessina plus dans le Livre d’Or.

Mimi écrivit une lettre à Girlie et à Tino, une lettre émouvante, simple et drôle, qui n’eut jamais de réponse…

Mais dans un petit journal illustré, de fabrication artisanale, intitulé « Crayon Libre », et qui était distribué tous les mois dans le pays de Saint Justin les Mésanges, il y avait à chaque numéro, un dessin de Mimi.

« Crayon Libre », déposé à la bibliothèque océane, au milieu de toutes les revues de nouveaux livres, était parfois feuilleté distraitement, mais l’on ne se souvenait pas vraiment de Mimi, qui, depuis bientôt deux ans, ne venait plus du tout à la bibliothèque océane…

            Et c’est vrai que la petite Mimi, elle « faisait un peu simplette » ! Juchée sur son vieux vélo de mémé, avec son ruban lumineux sous la selle, on l’aurait presque imaginée chargée de peaux de lapin devant le guidon… Ou de chiffons et de papiers.

Mais elle n’accrochait sur son porte bagage que des cartons à dessin.

 

     Suite de la Révolte des Plouques...

                        APRES LA REVOLTE DES PLOUQUES

 

            La Cheftaine, réélue de justesse d’ailleurs, ne l’oublions pas… Et son parti des Bontins encore tout puissant, tenta de récupérer à son compte le mouvement de l’été qui suivit les « Scènes Plurielles et Atypiques », insufflé par les Plouques, à Marmagne.

Mais le mouvement, vers la fin de l’été, devint incontrôlable.

Les Grands Ténors du Parti des Bontins y perdirent leur « branchelingue », se dispersant en conjectures, ébauches de projets et élaboration de programmes.

Les Plouques, inorganisés certes, formaient entre eux des réseaux enchevêtrés qui ne se ralliaient plus comme jadis du temps des modes, des magazines People et de la Téléréalité, aux Branchelus, aux Bontins ou aux Queues Bleues.

Et, parce que le mouvement de l’été contestataire des Plouques devenait incontrôlable, la Cheftaine fit une dernière tentative : elle instaura une Taxe sur les Réseaux, dont le montant dépendait du rayonnement du réseau.

Ainsi les « petits réseaux », très nombreux et fédérant des sensibilités aussi marginales que diverses, durent pour s’acquitter de la Taxe sur les Réseaux (TSR), demander à leurs adhérents une cotisation annuelle relativement élevée, de l’ordre de cent euro.

Par contre, les « plus grands réseaux », moins nombreux mais fédérant des sensibilités d’un ordre plus commun, purent s’acquitter d’une TSR de base, et par conséquent, demandèrent à leurs adhérents une cotisation annuelle assez modeste, de l’ordre de 10 à 20 euro.

Mais les réseaux se défirent, ou périclitèrent par dispersions massives de leurs adhérents ou par l’absence de nouvelles inscriptions.

D’autres réseaux se formèrent, qui ne purent être contrôlés.

Et vint une nouvelle génération de « hackers » parmi les Plouques…

Contrairement aux premiers « hackers », qui étaient pour la plupart d’entre eux des perturbateurs et des salisseurs ; les nouveaux « hackers » formés aux techniques informatiques et aux subtilités de plus en plus complexes du Web, répandirent dans tout le pays, le « Web catacombique », catalyseur de mouvements et de sensibilités culturelles, artistiques… ou de vie pratique, sans aucun « péage » et d’une liberté d’accès sans limites…

C’est donc sur ce « Web catacombique », véritable réseau parallèle et totalement incontrôlé, que les Plouques s’exprimèrent, communiquèrent entre eux, constituèrent des « bourses » d’échanges, créèrent de nouveaux « marchés informels »… Et le « Web catacombique » se développa au détriment du Web des réseaux formels ; les Grands Marchés Mondialistes et leurs castes de financiers propriétaires gestionnaires actionnaires furent peu à peu « court-circuités » et essayèrent de se recycler en organisant un « Web Anti Catacombique » mais les Plouques s’étaient « hackérisés » en si grand nombre, que le « Web Anti Catacombique » ne put prospérer durablement.

C’est ainsi que les Plouques prirent le pouvoir, se le partagèrent et se le transmirent entre eux… Tant que subsista le « Web catacombique »…

 

                                   LES  GENS  BONS

 

Bons, vraiment bons? Ils sont rares!
Disons, quelques uns, peut être une bonne centaine, voire un millier sur des dizaines de milliers...
Et ces gens bons, on les bouffe comme des tranches de jambon : ah que c'est bon, que ça fait du bien par où ça passe... On les bouffe tellement, ces gens bons, qu'au rayon de la Grande Charcuterie du Monde, ils deviennent encore plus rares... alors, on fait des "gens bons" synthétiques qui coulent dans le bide des consommateurs de la bonté, du "poli correct", de la sympathie, de l'écoute, du miel relationnel, de la gentillesse... qui ne remplacent pas la vraie bonté, qui la "singent" merveilleusement même...
En outre, les "gens bons" se font en général presque tous "baiser"... Parce que c'est difficile quand on est "bon", de rester fort, incorruptible, sans complaisance ( parcequ'alors, aux yeux des "consommateurs", quelqu'un de bon et sans complaisance, c'est plus un "bon").
Le monde est plein, tout plein, archi plein, de "gens bien"... illusoirement "bien"...
C'est vrai : le "poli correct", la gentillesse, l'accueil, le sourire, la convivialité (un terme très à la mode de nos jours)... "on s'invite, je t'invite, on est invité"...Tout ça, oui, y'en a à revendre!
Tant que tout va bien, qu'y a pas d'lézard, que tu fais pas quelquechose qui heurte ou surprend outre mesure...
Ces "gens bien", excusez moi, eh bien parfois ils me gonflent!
Parce que t'es tenté de "miser" sur la façon avec laquelle ils t'accueillent, de penser "qu'un ciel s'ouvrira"... Alors tu fondes des espérances, tu fonces droit devant... jusqu'au jour où surgit le "lézard", où tombe le "coup de bâton"... où te prend la colique, le mal de tête, la rage de dents...
J'aime encore mieux parfois être confronté à des gens "pas bien", qui me malmèneraient, des gens au comportement dont je n'ai rien à espérer... Parce qu'au moins, avec ceux là, je sais à quoi m'en tenir. Et puis, somme toute, c'est encore pas si sûr que cela que ces gens là vont me massacrer... Puisqu'ils ne savent rien de moi.

 Si ces gens "vraiment bons" dont je parle, étaient moins rares, je me demande s'il y aurait un peu moins de violence, d'égoïsme ou d'exacerbation de soi...
L'une de ces caractéristiques déterminantes, à mon sens, pour définir QUI sont ces "gens bons", est la suivante :

"Ce sont des personnes qui RECONNAISSENT la sensibilité (et la singularité) de l'Autre, alors que ces personnes n'ont pas elles mêmes cette sensibilité là mais un autre regard sur le monde, d'autres convictions, d'autres repères, d'autres habitudes...

Je pense que beaucoup de gens, et en particulier beaucoup de jeunes, ne se sentent pas reconnus, acceptés, écoutés, considérés, dans leur entourage, dans leur milieu familial, dans la société où ils exercent un métier ou une fonction... Je veux dire par là qu'ils ne se sentent pas reconnus dans leur sensibilité, dans leur rapport au monde, dans leur rapport à l'autre...
Et parce qu'ils ne se sentent pas reconnus, ils entrent forcément en OPPOSITION avec le monde, leur famille, les gens qu'ils fréquentent ou sont plus ou moins obligés de fréquenter...
De la nature de cette opposition, vient peu à peu, ou soudainement, une ou des formes de violence, et cette propension croissante à "s'exister" soi même à tout prix ( à n'importe quel prix parfois).

Le pire, dans la "non reconnaissance" de sa sensibilité, de ses habitudes, de ses repères, de son regard, de ses aspirations, de sa manière de vivre, de se nourrir, de s'habiller... C'est le mépris, la déconsidération, la moquerie critique et déconstructive, impliquant une forme de rejet, d'exclusion...
A ce niveau là, il ne faut pas s'étonner que l'on soit au bord de l'explosion, du drame, de l'accident, du suicide, et de toutes les dérives.

Il n'est peut-être pire désert relationnel, je crois, que cet univers si commun, si habituel, si immuable, si illusoirement rassurant, que celui de ces gens "poli correct" au "visage caramélisé", au sourire et aux propos affables, au regard de "circonstance"... je n'ai RIEN contre ces gens là, je ne veux pas être en guerre contre eux, je les comprends dans la mesure où leur éducation, leur "milieu", leur culture, les a ainsi "formatés"... Mais ce ne sont pas, à mon sens, des "gens bons"...
Je pense que la vraie bonté, celle qui conjugue au présent vécu, générosité, mansuétude, gentillesse d'une part ; et absence de complaisance, indépendance d'esprit d'autre part, est aussi une caractéristique de ces "gens bons".
La bonté n'est pas une vertu, ni une "paillasse" sur laquelle on se vautre... C'est une nécessité.

 

 

 

 

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