Souvenirs, anecdotes, choses vécues

Récits et anecdotes de vie...

  • "Tu les as laissés tomber comme de vieilles chaussettes"

    … Ah, ce Pierre, de Lunéville, ce vieil homme handicapé âgé de 77 ans, qui habitait au 4ème étage d’un immeuble ancien dans une rue du centre ville, qui descendait – et remontait- à grand peine les escaliers de son vieil immeuble après avoir avec tout aussi grand peine arpenté de son pas très lent, la place où se tient le marché… Seul, célibataire, sans amis, sans personne venant lui rendre visite, et qui, lisant chaque jour L’Est Républicain, était émerveillé à la lecture de tes « articles » que tu publiais sur la page du courrier des lecteurs le dimanche…

    Il t’écrivait, ce Pierre de Lunéville, d’émouvantes petites lettres de son écriture tremblottante et te faisait part de l’intérêt qu’il portait à ce que tu écrivais « si bien », te confiait ses déboires, évoquant sa solitude, ses misères physiques, ses jambes qui le soutenaient à peine…

    … Ah, ce vieux monsieur Jacquey, de l’Isère, dont la femme était très handicapée, qui t’avait lu dans le courrier des lecteurs de Notre Temps, qui aimait tant tes « articles », et qui lui aussi t’écrivait d’émouvantes lettres de son écriture appliquée… Qui t’avait envoyé une plaquette (un cahier) de ses poèmes dont l’un faisait état d’un voyage en quatre-chevaux qu’il avait fait, se rendant en vacances dans le Midi par la Nationale 7, le porte-bagage chargé de valises, du temps de ses trente ans avec sa femme et ses filles…

    Tu leur écrivais, à ce Pierre, à ce monsieur Jacquey, de temps à autre, de « belles lettres » au stylo plume…

    Et puis un jour, le temps passant, et n’écrivant plus de lettres au stylo plume ou bille, et ayant délaissé la page du courrier des lecteurs de divers quotidiens régionaux et de revues Notre Temps et autres… Tu as cessé de leur écrire, à ce Pierre de Lunéville, à ce vieux monsieur Jacquey (dont la femme, selon sa dernière lettre, se trouvait dans une maison de retraite médicalisée)…

    Bien des années – sans doute quinze – ont passé depuis… Ils sont certainement morts tous les deux à présent…

    Tu les as « laissés tomber », ces vieux Pierre de Lunéville et monsieur Jacquey de l’Isère… « comme de vieilles chaussettes » !

     

     

     

  • Une "sentinelle" sur un rebord de fenêtre

    Minou 2

    ... Des sept ou huit minous qui, depuis 3 ans, séjournent dans mon jardin autour de la maison, à Tartas, ainsi qu'aux alentours chez les voisins et dans le champ situé derrière le jardin, et qui ont établi leur "quartier général" sous un appenti contigü au cabanon (ils y ont là leurs gamelles à croquettes et les chattes parfois, y "enfantent" leurs chatons en portée de 3 à 5)... Aucun en dépit de mes approches et de mes tentatives de les atteindre, ne semble "convaincu" que je suis l'ami des minous... Au plus près de 2 ou 3 d'entre eux, j'arrive à 2 mètres, j'ai droit à un grand regard interrogateur, à un mouvement d'oreille, et "basta" le minou se carapatte...

    Cependant, il en est une, une adorable petite chatte grise à pattes blanches, qui, elle, se laisse approcher et même toucher, et qui vient se poser, stationner de longs moments sur le rebord d'une de mes fenêtres donnant sur le jardin... Elle a droit à un "traitement de faveur" qui consiste en une "gâterie" (1,45 euro) : une petite barquette de "fins morceaux" et, "du coup" elle boude les croquettes... Mais ce "traitement de faveur" tout de même, demeure une exception autant dire que "ce n'est pas tous les jours" (en revanche le voisin parvient à l'introduire chez lui et la "gâte" bien plus que je ne le fais, c'est la raison pour laquelle cette adorable petite chatte boude les croquettes, qu'auparavant quand elle ne se laissait jamais approcher, "négociait" en en rien de temps, sous l'appenti au fond du jardin)...

    Tous ces minous me débarrassent des taupes dont je ne vois plus dans le jardin le moindre monticule de terre depuis trois ans, des mulots et autres indésirables rongeurs, souris et rats... Et aucun lapin non plus ne hante les lieux à cinq cent mètres à la ronde de mon jardin...

    Dernièrement cette chatte grise à pattes blanches vers la mi avril, a "enfanté" d'une portée de 5 chatons qu'elle n'a pas même "sécurisés" en un endroit inaccessible – mais déposés derrière un rondin sur une étagère sous l'appentis, je les ai immanquablement découverts les cinq pelotonnés les uns sur les autres, âgés d'un ou de deux jours... Le lendemain du jour de cette découverte, il n'en restait plus qu'un, un tigré à oreilles un peu démesurées que j'ai tenu dans ma main et relâché. Sans doute les quatre autres étaient morts je n'en ai point retrouvé trace nulle part...

    Le survivant a atteint l'âge de deux mois, sa mère a alors cessé de le nourrir, il s'est mis au régime des croquettes... Durant quinze jours je le voyais déambuler tout petit encore, dans le jardin,j'ai pu l'attraper "petit minou"... Et un jour je ne l'ai plus vu, plus vu du tout... Il a dû sans doute mourir quelque part, tout seul en un recoin ou dans le champ, derrière... Il n'était pas apparemment "très solide" ce petit minou...


     


     

  • Titain et Pomponnette

    … En décembre 1959 j’habitais avec mes parents à Blida, en Algérie, dans un HLM de neuf étages, le bâtiment R, où nous occupions l’appartement 57 de trois pièces, situé au 9ème étage…

    Ce bâtiment, parmi d’autres dont la plupart n’avaient que 4 étages, se trouvait en périphérie de Blida, à Montpensier, où en été lorsque l’eau courante ne parvenait pas au delà du 4ème étage, nous allions avec des seaux, chercher l’eau à la fontaine du vieux village de Montpensier.

    Seaux qu’il fallait remonter, mais il y avait l’ascenseur (quand il marchait)… Normalement cet ascenseur fonctionnait en mettant une pièce de 5 francs (anciens) dans un boitier… Mais personne ne mettait, en fait, de pièce : l’on introduisait dans la fente, un tube d’aspirine écrasé ou quelque bout de ferraille applati… Et ça marchait ! De telle sorte que le Régisseur, encaisseur des loyers et des pièces de 5 francs de l’ascenseur, faisait piètre recette avec l’ascenseur…

     

    En ce mois de décembre 1959 j’allais sur mes douze ans et me rendais souvent, quasiment tous les jours chez nos voisins occupant l’appartement 58 formant angle du bâtiment, un logement de 4 pièces « famille nombreuse » où vivaient là monsieur et madame Champion et leurs enfants : Mireille allant sur 11 ans, Jean Jacques 4 ans, Richard 3 ans et Philippe le petit dernier, un bébé né en août 1959… Il y avait aussi dans ce logement de 4 pièces, la vieille maman, Italienne, de madame Champion, qui prisait (sa fille fumant des Bastos). La mémé ne parlait qu’Italien ou Arabe, très peu et très mal le Français.

     

    Monsieur Champion travaillait comme ouvrier sur les voies ferrées en gare de Blida, et gagnait à l’époque 70 000 francs (anciens) par mois, plus les allocations familiales ; autant dire que chez Champion « on roulait pas sur l’or » et les fins de mois étaient très difficiles…

    Ma mère, souvent, dès le 20 du mois et parfois même avant, faisait passer discrètement à madame Champion, un billet de 5000 francs… Mon père, inspecteur des PTT aux télécoms, au Central Téléphonique de Blida, gagnait lui, 120 000 francs par mois ; on était donc « des riches » et, à midi – pas forcément rien que le dimanche, ma mère mettait sur la table au repas de midi, une bouteille de Château Romain (un « pinard » qui coûtait 230 francs)…

    Mon père à cette époque, fumait des « camélia sport » et avec mon argent de poche j’achetais « Pim Pam Poum » en album de 60 pages, Mickey, les Pieds Nickelés, et des pains de pâte à modeler…

     

    Les vacances de Noël approchaient, chez Champion dans tout l’appartement, d’une pièce à l’autre, en liberté, circulait Titain le lapin, depuis un mois environ, que monsieur Champion avait acheté au marché pour 5 francs…

    Ce Titain était comme un chat de la maison, apprivoisé, peu farouche et je jouais avec lui ; il faisait ses crottes (des petits pois noirs) sous les lits, il mangeait des épluchures de légumes…

    Au lendemain de la Noël, chez Champion, je cherchais Titain, et ne le trouvant pas je demandai à madame Champion « où est passé Titain » ?

    Je revois encore le visage penaud et les yeux dans les pantouffles de madame Champion qui « ne savait quoi dire » de la disparition de Titain…

     

    Un autre jour, très précisément le 20 mai 1960, disparaissait tragiquement et accidentellement Pomponnette, une chatte que madame Champion avait recueillie perdue dans le village de Montpensier…

    Cette Pomponnette était grimpée sur la rambarde du balcon, le long de la coursive desservant les 6 appartements de l’étage, et en dérapant, elle est tombée du 9ème étage et s’est écrasée tout en bas…

     

     

  • Chez Petite Mémé à Arengosse dans les Landes, au lieu des années 1950

    … De la rue principale du village, avant le cimetière, sur la droite en venant de Morcenx, part la rue dans laquelle habitait Petite Mémé, à l’époque dans une maison de deux logements mitoyens, l’avant dernière maison sur la gauche, en face d’une forêt de pins, la dernière maison située deux cents mètres plus loin, la rue se continuant en un chemin dans la forêt… (à l’époque)…

    Depuis, les années ayant passé, aujourd’hui la forêt a disparue, ayant fait place à un vaste lotissement ; entre la maison de Petite Mémé et la dernière maison au bout de la rue, d’autres maisons ont été construites, et la maison de Petite Mémé a été aménagée, toute refaite de l’intérieur ainsi que la façade…


     

    À l’époque, dans les années 1954 – 1960, un petit espace clôturé et étroit, dans lequel on entrait en ouvrant un portail en bois, longeait la maison où la porte d’entrée donnait dans une pièce qui servait de séjour et de salle à manger. À gauche de la porte d’entrée, une fenêtre et à droite une autre fenêtre et dans l’autre moitié de la maison, la même disposition. Un mur mitoyen séparait les deux logements de la même maison.

    Dans l’un des logements – en location – celui longé par le petit espace clôturé – habitait Petite Mémé, et dans l’autre habitait Madame Delest, une vieille dame, de deux ans environ plus âgée que Petite Mémé, cette vieille dame « portait bien sa vieillesse », toute droite, fine, et d’une « belle éducation », en très bonne santé ; elle avait une fille âgée de 55 ans qui vivait dans la région parisienne et exerçait la profession de dame de compagnie, et venait l’été, voir sa mère durant son congé…


     

    La différence entre chez Petite Mémé et chez madame Delest, c’est que chez madame Delest il y avait des fleurs et des plantes d’agrément dans la maison ; dans le jardin derrière la maison du côté de madame Delest, des pommiers et un gros poirier ; alors que chez Petite Mémé le jardin était cultivé de légumes, de pommes de terre, entièrement travaillé et entretenu, et qu’il n’y avait ni fleurs ni plantes d’agrément, rien que de l’utilitaire…


     

    La pièce qui servait de salle de séjour, d’entrée et de salle à manger avait en son milieu une table carrée avec de chaque côté une chaise paillée, à gauche de la porte d’entrée un petit meuble supportant une TSF, puis une autre chaise paillée devant la fenêtre, où trônait Miquette la dernière petite chienne batarde de Petite Mémé, et où auparavant s’étaient tenus l’un après l’autre les minous successifs de Petite Mémé (tous morts de maladie ou accidentellement, à l’époque on ne conduisait pas les animaux – chiens et chats – chez le vétérinaire)…


     

    À l’opposé de la porte d’entrée se tenait contre la cloison séparant la salle de séjour et la souillarde, un gros buffet desserte contenant la vaisselle d’assiettes blanches en faïence, ainsi que les plats, tous blancs, les verres à pied (épais) et dans les tiroirs, les couverts en étain et en fer… ( j’ai encore dans ma vaisselle actuelle, des assiettes blanches et des couverts de Petite Mémé)…

    À droite de la porte d’entrée et de la table, une cloison séparait la salle de séjour de la chambre de Petite Mémé, chambre dans laquelle on entrait par une porte communiquant avec la salle de séjour.

    Au fond à droite de la salle de séjour partait, derrière la cloison, un escalier menant à l’étage comportant deux parties, l’une étant la chambre où je dormais quand je séjournais durant quelques jours chez Petite Mémé, et l’autre étant le grenier (pour moi à l’époque un lieu « magique » où je faisais des « découvertes », curieux de nature que j’étais)…


     

    Le plafond était de poutres peintes en gris soutenant le plancher de l’étage, les cloisons en planches jointes, en gris aussi et le sol (de la salle et de la chambre de Petite Mémé) en carrelage couleur brique.

    À gauche de la salle de séjour, contre le mur et en partie encastrée dans le mur, il y avait la cheminée à l’âtre, et après la cheminée un passage donnait sur la souillarde dont le sol était en terre battue, et cette souillarde servait de cuisine, avec un évier en fer blanc, et le fourneau.

    À côté de la souillarde, se tenait un hangar en planches où Petite Mémé rangeait ses bûches et fagots, et qui servait occasionnellement de poulailler, notamment lorsque Mamy « amenait les cocotes chez Petite Mémé » ( Mes grands parents maternels habitaient Rion des Landes, mon grand-père était receveur des Postes de cette localité, ma grand-mère avait 9 poules dans un espace clôturé, et tous les ans au mois de septembre, Mamy faisant une cure de trois semaines à Bagnères de Bigorre, il fallait confier les poules à Petite Mémé).


     

    En sortant de la souillarde l’on débouchait sur un espace d’avant jardin, où il y avait les cages à lapins, et derrière les cages à lapins, les cabinets… (Pour la nuit, on avait le pot de chambre ou le seau hygiénique ; pour la toilette du matin, on se rendait dans la chambre en bas où il y avait une grosse cuvette et un broc rempli d’eau, posés sur un meuble à tiroirs). L’une de mes occupations favorites consistait à « faire enrager les lapins » : avec un grand bout de bois je les taquinais et cela m’amusait de les voir taper furieusement des pattes arrière contre le plancher de la cage.

    Une autre de mes occupations consistait à éliminer avec une tapette, les nombreuses mouches qui, en été, se posaient partout, et j’excellais à cet « exercice » n’en ratant quasiment aucune…


     

    Le jardin, tout en longueur, était d’une terre noire, et Petite Mémé à l’âge de 91 ans, le bêchait encore et cultivait carottes, navets, choux, poireaux, pommes de terre (j’aidais au ramassage et enlevais les doryphores que je mettais dans une boîte de conserve et brûlais avec de l’alcool à brûler).

    Pour tuer les lapins, Petite Mémé, n’ayant pas la force de les assommer comme Papé avec le poing, se servait d’un marteau avant de les saigner et de les vider. Tout comme avec Mamy, je « tirai le pantalon  et Petite Mémé la veste » après entaille faite sur le milieu du dos… J’adorais (ça me faisait rire) voir tomber toute la tripe, chaude et fumante, et regarder dans l’intestin transparent, ces petites boules ressemblant à des petits pois noirs)…


     

    Quand on venait le dimanche chez Petite Mémé, depuis Rion (à 20 km), Mamy amenait le poulet ou le rôti, (le repas complet) ainsi que le gâteau (un pastis landais), car devenue très vieille (à partir de 88 ans) Petite Mémé ne cuisinait plus que pour elle même, des plats très simples, souvent de la soupe des légumes du jardin… Une fois, « recevant du monde » (de la famille), elle avait salé des merveilles (beignets de carnaval), une autre fois elle avait cuit un poulet avec la tripe… Par oubli, ou distraction…


     

    Dans les jours que je passais chez Petite Mémé, certains après midi, je traversais la forêt en face, suivant des sentiers, afin de me rendre chez mon oncle et ma tante, tous deux instituteurs à l’école publique d’Arengosse ( Gaston Dupouy et Jeanne Dupouy née Sembic – l’une des 3 sœurs de mon père, dont l’enfance se passa à Geloux dans la Haute Lande)… La distance n’était pas bien longue, mais la forêt très épaisse, avec ronciers, genêts, fougères, toutes sortes d’arbustes, les pins étant hauts et rapprochés et j’avais pour consigne de revenir avant la nuit (pour les « consignes » et les choses à faire ou à respecter, c’était Mamy, jamais Papé ni Petite Mémé qui eux, « m’avaient sacrément à la bonne » quoique je n’en profitais pas de trop, il faut dire »)…


     

    Le « vieux pépé », mon arrière grand-père, Auguste Lasserre, né le 11 juillet 1867 à Lesgor (près de Tartas) était mort le 17 juin 1950 « d’une mauvaise grippe » (à cette époque, on n’allait pas plus au toubib pour les humains qu’au vétérinaire pour les toutous et les minous, et quand on allait chercher le toubib c’était « en dernière extrémité »)…

    Mes arrière – grands – parents maternels, Maria Lasserre (Petite Mémé) née Dehez, à Tartas le 26 octobre 1873 et morte le 14 mars 1969, et Auguste Lasserre (Vieux Pépé) avaient habité à Onard, à sept kilomètres au sud de Tartas, avant de se fixer en 1941 à Arengosse.

    Ils sont enterrés, Petite Mémé à Tartas avec ses parents Jean Dehez (1852-1931) et Catherine Tastet épouse Dehez (1854-1940) et Vieux Pépé à Arengosse…


     

    … Petite Mémé, une « figure emblématique » du temps de mon enfance… Était d’un réalisme pur et dur, parfois assez cocasse et comme elle disait si bien « on ne me fait pas prendre des vessies pour des lanternes »…


     

  • À la poste de Lesperon (Landes) au printemps 1999

    … C’était un jour (un matin) où j’avais dû me rendre à Dax, au Groupement Postal Landes Océanes, à une réunion des agents de la « Force de vente » (conseillers, agents de maîtrise, animateurs, receveurs chefs d’établissement)…

    Ce matin là, Patricia Loubère, ma collègue, assurait la tenue du guichet ainsi que les fonctions qui m’étaient imparties, soit l’arrivée du courrier, l’ouverture des sacoches de la Direction de Mont de Marsan, de la Direction du Groupement de Dax, et du bureau de Castets (dont dépendait Lesperon notamment pour l’envoi des fonds et des informations relatives à la gestion locale)… Et bien sûr, dans ces fonctions m’étant imparties, avant l’ouverture du guichet à 9h, la lecture des documents contenus dans les sacoches…

    Il se trouva que ce matin là dans la sacoche de la Direction de Mont de Marsan, figuraient les bulletins de paye (le mien, celui de Patricia, et celui de Claudine la mère de Patricia, factrice distribuant le courrier à vélo dans la commune de Lesperon)…

     

    Patricia Loubère (31 ans en 1999) était une auxiliaire titularisée en contrat CDI temps complet, mais contrat dit « de droit privé » ; Claudine Loubère (56 ans en 1999) la factrice, également même contrat CDI incluant la distribution à vélo (un vélo lui appartenant, un modèle ordinaire de femme, 3 vitesses) du courrier lettres et petits paquets dans tout le village (pour les écarts, dont Le Souquet, c’était Louis, en voiture postale, un facteur de Castets, qui assurait la distribution des lettres et gros paquets (colis) dans les écarts ; ainsi que le dépôt de tout ce qui concernait le bureau de Lesperon (à son arrivée vers 8h il participait au tri de la tournée de Claudine, avant de prendre un quart d’heure de pause avec nous et de repartir sur sa tournée)…

     

    Claudine en plus de sa tournée en vélo (ou durant sa tournée) devait distribuer les « ISA » (imprimés sans adresse et publicités), ce qui représentait pour les sacoches de son vélo, une assez lourde charge… Claudine, 56 ans avait en permanence mal au dos… Elle avait fait une demande auprès de la direction du groupement pour obtenir une mobylette, demande qui lui fut refusée…

    La distribution des imprimés (énormes paquets ficelés dont certains étaient répartis en des dépôts tout au long de sa tournée) doublaient le temps de sa tournée ; aussi faisait elle appel à son mari, ancien ouvrier de scierie, de 9 ans plus âgé qu’elle et qui la véhiculait dans leur Renault 4L et l’aidait dans la distribution qui, alors, se faisait l’après midi.

     

    Lorsque je revins au bureau vers 14h (le bureau ouvrait à 13h) Patricia me remit les documents des sacoches et c’est ainsi que j’ai su que mon bulletin de paye avait été vu par Patricia.

    Sembic Guy, agent de maîtrise (c’était ce qui était indiqué en face de « grade ou fonction » sur la feuille de paye) indice (je ne m’en rappelle pas) : 12189 Francs ; Patricia Loubère (qui exerçait en fait le même travail que moi et me remplaçait en tant que chef d’établissement lorsque j’étais absent du bureau), en CDI de « droit privé » : 7040 Francs ; et Claudine Loubère, auxiliaire titularisée factrice en CDI, 56 ans (et mal au dos) : 5570 Francs…

    J’en étais comme « deux ronds de frite » - et absolument scandalisé, ne sachant plus où me mettre, de constater que Patricia, qui faisait le même travail que moi, ne gagnait qu’à peine plus de 7000 Francs…

    Cela m’était d’autant plus dur à encaisser que j’étais depuis mon entrée dans la vie active à 19 ans, de Gauche (de la Gauche de la Gauche pour ainsi dire) et de surcroît syndiqué CGT depuis l’âge de 19 ans ( au Tri Postal PLM à Paris en nuit C de juillet 1967 à juillet 1976, puis affecté à Bruyères dans les Vosges d’août 1976 à janvier 1999, et encore à la CGT à la Poste des Landes, de février 1999 à janvier 2005)…

    Et que durant toutes ces années de 1967 à fin 2004, j’ai participé à toutes les grèves, été dans toutes les manifs, dont la grande grève de la Poste du 17 octobre au 29 novembre 1974 sous Giscard (et Lelong ministre des PTT à l’époque)…

    Dans les grandes manifs à Paris, de novembre 1974, je brandissais une pancarte «  Giscard, Lelong, larguez le steak » !

     

    J’en étais malade, à « entrer dans un trou de souris », de voir que Patricia n’avait qu’à peine 7000 Francs de salaire alors qu’elle faisait le même travail que moi…

     

    … Je fus « un receveur très atypique » qui « ne convenait trop guère » au « Lesperonnais moyen » et encore moins aux deux directions, de Dax et de Mont de Marsan… Et fin juin 2002, mon directeur de Groupement me « catapulta » (à ma grande satisfaction) en tant que « Brigadier EAR effectuant des remplacements », en général, dans des bureaux de la côte océane (avec idemnités de déplacement et de repas)…

     

    … En 2022, Patricia est âgée de 54 ans. Elle n’est donc pas à la retraite, et en est encore loin. « Aux dernières nouvelles » (qui datent de plusieurs années) elle devait occuper à temps complet je crois, un poste de guichet à Castets… (Un bureau où, en tant que brigadier EAR après juillet 2002, je suis venu à 3 reprises, une fois une semaine, deux fois quinze jours)…

    Patricia sans doute, avec le temps, a vu évoluer la Poste (devenue Banque Postale après 2006 et séparée de la branche courrier désormais). Elle est de cette dernière génération (née le 27 mars 1968) entrée à la Poste que « dans mon jargon » j’appelle « la poste pététique » et dont « à l’époque » (fin des années 1980) elle avait « intégré dans sa culture » les « valeurs » de la « poste pététique »… Elle a donc vu au fil des ans « comment ça s’est goupillé l’affaire là », autant dire que la poste de 2022, depuis plusieurs années déjà, n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était « dans le temps »…

    Une fois, « confidence fortuite » faite par sa maman, Claudine, née le 10 septembre 1943, j’ai « cru comprendre » que Patricia avait eu – peut-être vers l’âge de 25 ans – une déception amoureuse (dont elle fut éprouvée)…

    Elle a un frère, Nicolas, né en 1982, quatorze ans de moins qu’elle, qu’à l’époque en 1999, elle chérissait et adorait, un garçon travailleur, volontaire, sérieux, qui poursuivait des études après le lycée et qui a « réussi » comme on dit, dans la mesure où il est entré dans l’activité professionnelle en tant que cadre de gestion sinon même directeur d’un Intermarché (fierté de la famille Loubère)…

    Je me souviens de la réflexion que m’avait faite Patrick Camy, un collègue alors receveur à la Poste de Lévignacq, un « rigolo pas piqué des hannetons » avec lequel j’étais très copain (on se réunissait dans un restaurant du coin à midi, avec d’autres postiers), je lui parlais « à ma façon » de Patricia, il m’ a dit ceci : « tu devrais essayer de la draguer, surtout quand tu la vois en été avec sa petite robe qui lui va si bien ! » … Je ne « risquais  pas ». Cependant… Patricia m’avait un jour dit, après « une discussion difficile » liée à mon comportement au travail et à mes démêlés avec le directeur du groupement : « je vous apprécie beaucoup, et même « je vous aime beaucoup », vous êtes quelqu’un de sincère, de direct, franc, vous ne ressemblez à personne »…

    Une fois, après un entretien d’évaluation (notation, une fois par an) j’avais hésité à lui mettre un « E » (excellent) et seulement attribué un « B » (bon) – peut-être avais je « trop pris à cœur » ce que pouvait représenter une notation selon des critères « par extension » (par rapport à la « philosophie  de la Boîte)…

    Lorsque je lui remis le dossier avec tous les détails de l’entretien – et le résultat ; elle me gratifia d’un vif mécontentement exprimé à sa manière : « eh comment, vous me mettez « B » alors que je vous remplace durant vos absences, que je vous ai « formé sur le tas » pour le guichet et la compta et la caisse ? Je vais faire une réclamation auprès de la Direction ! Si c’est ça votre reconnaissance ! »

     

    … Ah, Lesperon… « Lesperon mon ennemour » comme je dis… Où je suis resté de février 1999 à fin juin 2002… Et que j’ai quitté sans jamais plus y revenir (en vélo dans mes promenades depuis Tartas)… Sans doute quelques rares Lesperonnais pas tout à fait comme les autres, m’ont « peut-être regretté »…

     

     

  • Petite Mémé

    … Maria Lasserre née Dehez, à Tartas dans les Landes le 26 octobre 1873, fille de Jean Dehez et de Catherine Tastet, de Tartas ; Jean Dehez charron de son métier, Catherine Tastet, cultivatrice…

    C’est mon arrière grand-mère, Maria Dehez, qui a épousé en 1892 Auguste Lasserre né le 11 juillet 1867 à Lesgor près de Tartas… Auguste Lasserre qui fut employé aux Ponts Et Chaussées  et gagnait en 1903 à la naissance de ma grand-mère Suzanne, 40 francs par mois (2 pièces de 20 francs) et dont le père né en 1842 était cultivateur mais en même temps ouvrier gemmeur dans la forêt Landaise…

    Mon arrière grand-mère que j’appelais « Petite Mémé » est morte à Tartas le 14 mars 1969 à l’âge de 95 ans passé… Ayant vécu, son enfance et sa jeunesse à Tartas, puis adulte et mariée, à Onard (7 km au sud de Tartas) jusqu’en 1941, et à Arengosse (21 km au nord de Tartas ) depuis 1941.

    Dans les dernières années de sa vie entre 1960 et 1969, sa fille Suzanne ma grand-mère la prenait en hiver chez elle, avec mon grand-père Georges Abadie, dans la maison nouvellement construite en 1959, route d’Audon à la sortie de Tartas… Mais à partir de 1964 Petite Mémé est allée dans la maison de retraite de Tartas tenue par des Sœurs à l’époque (rien à voir avec les maisons de retraite de nos jours)… C’est là où elle est morte, s’étant éteinte comme une lampe d’éclairage, un matin, le 14 mars 1969 (j’avais 21 ans)…

    Auguste Lasserre, que j’appelais « vieux pépé » était un homme « bon vivant », rigolo, un peu artiste sur les bords – et quelque peu « anarchiste » d’un tempérement exubérant, aimant faire rire les copains, « levant un peu le verre », racontant en les inventant lui-même, des histoires drôles, jouant de l’accordéon, mais un être profond, « franc du collier », fidèle, politiquement « de gauche » (de cette gauche hélas aujourd’hui défunte depuis de longues années – petite larme )… Très travailleur, courageux, généreux – mais de temps à autre si l’on le provoquait ou le poussait à bout, coléreux…

    Vieux pépé est mort le 17 juin 1950, d’une « mauvaise grippe » qui a « mal tourné »… Dans le temps là, à la campagne, on n’allait pas voir de toubib, on ne faisait venir le toubib à la maison que quand c’était très grave, pour ainsi dire trop tard…

    En 1950 j’avais deux ans… Le souvenir que j’ai, du vieux pépé : il me faisait rire et sauter sur ses genoux…

    Avec Petite Mémé sa femme, le vieux pépé n’a pas toujours « été à la noce » … Sans doute, jeune femme en 1892, Petite Mémé a-t-elle été séduite par ce jeune homme si franc du collier, travailleur, fidèle, brave, et rigolo… Mais, les années passant, elle trouvait, Petite Mémé, « qu’il allait un peu trop loin », le « vieux pépé » avec - les « petits verres » qu’il s’envoyait dans le gosier, les copains, son côté artiste, amuseur, poète, musicien, boute-en-train, s’attardant au bistrot en joyeuse compagnie… Alors des fois, elle l’attendait, le vieux pépé, Petite Mémé, avec le rouleau à pâtisserie à la main… Et toute une engueulade carabinée…

    C’est que petite mémé, elle était d’un réalisme pur et dur, et assez cocasse en même temps, elle « ne prenait jamais les vessies pour des lanternes »… Un personnage pour moi, tel un Monument, qui tient une grande place dans mon souvenir (tout comme le vieux pépé que j’ai si peu connu – mais dont ma mère, sa petite fille qu’il adorait, m’a beaucoup parlé dans ma jeunesse (pas la même version que celle de Mamy fille de Maria Dehez plus que fille de son père (petite fille, Mamy soutenait sa mère pour le rouleau à p âtisserie attendant Auguste revenu de quelque ribote)…

    Petite mémé, « elle faisait jamais dans la dentelle »… Les toutous et les minous qu’il y a eu à certaines époques, chez elle, n’ont jamais vu de vétérinaire, et les minous non plus n’étaient pas à la noce, ils devaient surtout compter sur les souris qu’ils attrapaient, ou les oiseaux sur les branches des arbres…

    Mais quelle personnalité ! Quel vocabulaire elle avait ! Bien qu’ayant été « bonne à l’école » jusqu’au certificat d’études, sachant écrire sans faute, calculer, mais ne lisant que le Journal (à 91 ans elle lisait encore le journal sans lunettes)… Qu’est-ce qu’elle était crue et truculente dans son langage !

    Un « sac d’os », toute en muscles, sèche et maigre, un visage qui eût pu inspirer un sculpteur – ou un poète ou un peintre… Une « taille de guêpe » mais une force quasi herculéenne… À 91 ans elle bêchait encore la terre dans son jardin à Arengosse, une terre noire et forte…

    Cependant, elle avait souvent des migraines ou des maux de ventre, et à partir de 50 ans, elle « faisait ce qu’on appelait à l’époque des faiblesses, c’est à dire qu’il lui arrivait de «tomber dans les pommes » … Ce qui ne l’a pas empêchée de vivre jusqu’à plus de 95 ans…

    Elle n’était pas, comme le vieux pépé, du genre « rigolo » (en fait, elle faisait rire d’une autre manière, par son réalisme pur et dur, très cocasse, très imagé)…

    Quand je suis né, en 1948, elle allait sur ses 75 ans…

    Mamy, sa fille et ma grand-mère, quand j’étais en vacances à Rion des Landes dans les années 1950 chez mes grands parents maternels, m’envoyait parfois coucher une ou deux nuits chez Petite Mémé à Arengosse… Et j’adorais « coucher à Arengosse » où j’avais ma chambre (en fait un coin aménagé) en haut, à côté du grenier…

    Petite mémé m’adorait et ne se fâchait jamais contre moi… Mamy me disait « si j’apprends que tu fais bisquer Petite Mémé, tu auras affaire à moi, tu vas chanter Manon, je te le dis ! »

    C’est que Petite Mémé, oui, je la faisais bisquer : je taquinais les lapins dans leur cage avec un bout de bois pointu ; le lapin, de rage, tapait sur le plancher de la cage de ses pattes arrière, ça me faisait rire… Je coupais des pommes du pommier, en petits quartiers, que je mélangeais avec de la boue dans une casserole que j’allais chercher dans la souillarde (une pièce attenante servant de cuisine, de l’autre côté de la salle à manger « pièce d’accueil et à tout faire » , une belle casserole quoiqu’un peu cabossée dont Petite Mémé se servait souvent… Je jouais à « faire cuire » et quand c’était pas des pommes, c’étaient des carottes du jardin… Ou encore, en promenade suivant Petite Mémé pour aller chercher du bois en forêt proche, je la saoûlais avec des histoires que j’inventais (comme si avec le vieux pépé, elle n’en avait pas déjà assez enrendu, des histoires!)… Et je passais aussi de longs moments dans le grenier à farfouiller partout, curieux que j’étais…

    À l’âge que j’ai, 74 ans en 2022, au petit déjeuner, j’utilise encore une cuillère à café, ancienne, toute grise, de Petite Mémé et j’ai des assiettes blanches en grosse faience, creuses et plates, des couverts, que j’ai gardé de Petite Mémé et dont je me sers, à table (même quand y’a des invités)… Ah si Petite Mémé « du haut du ciel » (rire) pouvait voir que son arrière petit fils de 74 ans, se sert encore de ses assiettes blanches (j’ai aussi les gros verres épais, à pied, de Petite Mémé)…

    … Petite Mémé née en 1873, avait trois sœurs dont je connaissais bien l’une que l’on appelait « Tante » et qui était la maman de Raymond le cousin germain adoré de Suzanne ma grand-mère (Raymond Bonneau, professeur de Mathématiques à Angers, un personnage aussi, dont je me souviens, et, érigé dans ma mémoire tel un Monument pour son immense droiture, sa générosité, son comportement en tout, exemplaire, son intelligence, son réalisme et sa logique)…

    Raymond avait une sœur, Fernande, une personne « d’une bonté et d’une gentillesse légendaires » qui a épousé Gilbert Gasquet, un homme aussi, d’une grande droiture et d’une grande générosité, très simple – alors qu’il fut, de sa profession, directeur à Sud Aviation – et qui m’aimait beaucoup, le jeune homme que j’étais alors en 1968 à 20 ans, très atypique – c’est le moins que l’on puisse dire !…

    Soit dit en passant, l’un des plus grands bonheurs que j’ai eus dans ma vie, c’est d’avoir été accueilli, aimé, compris, par des gens (tels Gilbert Gasquet et bien d’autres) qui « avaient réussi dans la vie » ( « riches » donc ) et qui, par leur comportement exemplaire et leur simplicité, leur générosité, m’ont traité et reçu chez eux comme si j’avais été le fils de la maison, moi, l’« affreux jojo un peu anarchiste sur les bords », habillé comme un as de pique d’un jean troué, d’une vareuse de l’armée avec musette en bandoulière et une barbe hirsute et carnet et crayon en poche (à cette époque en 1968, je m’habillais « aux Puces » du marché de Clignancourt, et j’étalais, à Montmartre et au quartier latin à Paris, sur des trottoirs, de grands cartons à dessin sur lesquels j’écrivais des textes, des histoires – mais jamais/jamais je n’ai demandé la moindre obole aux personnes qui s’arrêtaient pour me lire ou m’écouter…

    Merci, un grand merci du fond du cœur, à toutes les personnes que j’ai pu rencontrer dans ma vie, et qui ont été gentilles avec moi, que j’en savais plus où me mettre devant elles !

    Je n’ai pas connu les deux autres sœurs de Petite Mémé, ni le cinquième enfant de Jean Dehez et de Catherine Tastet, qui était un garçon, mort à la guerre de 14…

    Du côté des Lasserre, du vieux pépé, lui, Auguste il avait quatre frères et une sœur – que je n’ai pas connus…


     

    … Tout ça pour dire, finalement, que Tartas dans les Landes, avec Lesgor, c’est « mes racines », je suis vraiment/vraiment « du coin » avec ces Dehez et ces Lasserre dans ma famille branche maternelle !

    Et je tiens à le dire aussi avec autant de force, quand on vient d’ailleurs – même de très loin, de l’autre bout de la planète – on a toujours des racines et que les racines elles se valent toutes et ce sont les racines qui font l’arbre qu’on est, avec des branches tendues vers le ciel, vers l’avenir en quelque sorte…

    Et dire que de tristes sires pleins aux as, soucieux de leurs seuls intérêts, de dominer, qui foutent la planète en l’air, ont fait, des arbres que nous sommes, des troncs sans racines et sans branches avec d’un côté un trou pour avaler, et de l’autre côté un trou pour évacuer … (« ils » en sont d’ailleurs, faut-il préciser, au stade de l’oursin qui lui, n’a qu’un trou pour avaler et rejeter)…

    Bon sang, qu’est-ce qu’il va en sortir de tout ça, de ce monde où nous vivons aujourd’hui, comme au bord d’un précipice dont on ne voit pas le fond ?

    Peut-être qu’on s’en sortira (je le crois un peu)…


     


     

  • À la poste de Lesperon dans les Landes en l'an 2000

    … Deux petites anecdotes, du temps où j’étais Receveur à la poste de Lesperon dans les Landes Océanes, de février 1999 à juin 2002…

     

    Le bureau ouvrait de 9h à midi, puis de 13h à 16h.

    À la réouverture de 13h devant le rideau (une grille) qui, d’une minute à l’autre allait être relevé, attendaient, groupées et jacassantes, cinq ou six « grosses mémères » avec des coiffures en chou fleur et habillées comme pour se rendre à Ibardin (frontière espagnole) avec le « car des vieux » une fois par mois…

    Les mémères se précipitaient au guichet, afin de faire mettre à jour leur livret de caisse d’épargne ou pour retirer de l’argent sur leur CCP…

    En fait – c’était ainsi chaque jour – elles venaient, ces mémères, à cette heure là, 13h, afin d’être revenues chez elles avant 13h 30 pour regarder à la télé « Les feux de l’amour »…

     

    Une nuit de janvier 2001, c’était le 18 janvier, alors que je demeurais encore dans le logement de fonction séparé du bureau par une simple cloison et communiquant avec le bureau par une porte ordinaire dotée d’une serrure tout ce qu’il y a de plus élémentaire ; je fus cambriolé…

    Les voleurs ont utilisé une petite perçeuse sans fil pour bousiller la serrure de la porte d’entrée du logement, il devait être dans les 3 ou 4h du matin, je dormais profondément, je n’ai absolument rien entendu… Ils m’ont ouvert plusieurs tiroirs d’un meuble où se trouvaient des clefs, divers objets, un porte monnaie, quelques documents sans valeur ; puis, s’étant introduits dans le bureau de poste ils ont essayé de forcer le coffre fort, et volé le porte monnaie de la factrice qui contenait 50 francs, laissé dans un casier de tri…

    Durant les 15 jours qui ont suivi la nuit de ce cambriolage, les gens, quasiment tous à Lesperon, et même la factrice et ma collègue du guichet, n’arrêtaient pas de me répéter, de marteler : « Et comment ça se fait que vous n’avez rien entendu »… Comme si, selon ce que je les soupçonnais de penser, que cela pouvait être moi-même qui aurait monté le scénario de ce cambriolage…

    Pour une fois, la seule et unique fois de mon passage à la poste de Lesperon de 1999 à 2002, la Direction de la Poste à Dax (du Groupement) m’a soutenu et n’a pas mis en doute ma sincérité quand j’ai déclaré n’avoir rien entendu.

    C’est donc avec un immense soulagement que, fin juin 2002, j’ai quitté la poste de Lesperon – et ce village – alors même que la cause de mon départ était liée à un conflit qui m’opposait au Directeur du groupement… Et depuis mars 2001, j’avais abandonné le logement de fonction, préférant effectuer 30 km aller/30 retour pour habiter à Tartas dans la maison de ma grand-mère…

    Un trajet que j’effectuais souvent en vélo…

     

     

  • À la poste de Seignosse plage

    … Une émission sur France Culture, ce samedi 17 septembre 2022, entre 11h et midi, un entretien avec Natacha Polony au sujet du sens et de la valeur du travail dans le monde d’aujourd’hui après la crise du covid ; m’amène à faire part d’ une anecdote relative à cette expérience que fut la mienne lorsque j’étais brigadier remplaçant à la poste des Landes océanes, deux semaines passées au bureau de poste de Seignosse plage fin juillet et début août en 2002…

     

    Ayant, décision de mon directeur de Groupement, été viré de mon poste de Receveur à Lesperon, pour révolte, indiscipline et contestation de la politique commerciale de la poste, en juin 2002 ; je fus nommé ou plus exactement recadré en tant que brigadier remplaçant dans le groupement postal des Landes océanes, et envoyé fin juillet de cette année 2002, après un congé de trois semaines, à Seignosse plage, en pleine période touristique vacancière, sous l’autorité du Receveur de Seignosse Bourg, un type très « système/système » et qui « ne me voyait guère arriver d’un bon œil » et auquel « j’en ai fait voir de toutes les couleurs »…

    Ce bureau de poste annexe de Seignosse plage, à l’époque en 2002, ouvrait au public, pour toutes opérations 2 guichets, de 9h du matin à 15h 30 avec une pause de 30 minutes à prendre à tour de rôle soit à 12h soit à 12h 30 avec la guichetière qui était ma collègue, une auxiliaire de droit privé embauchée en CDD à la poste.

    Le public – à tout moment de 9h 30 à 15h 30, plus de 10 personnes en même temps en file d’attente- était en majorité, de vacanciers, très désagréable, de gens agressifs, enclins à des observations, des remontrances, impolis, impatients, qui voulaient des timbres rares, envoyaient des mandats télégraphiques internationaux pour lesquels il fallait consulter un guide spécial de réglementations compliquées, « gueulaient comme des putois » quand leur virement sur le livret CNE n’était pas arrivé, avaient des « petits et gros toutous » qui grondaient, des gosses capricieux et coléreux qui criaient… Enfin c’était l’enfer, la journée de travail…

    Et à la fin de la vacation, à 15h 30, il fallait repousser les gens agglutinés au moment de la fermeture du bureau ; et après la comptabilité opérations réalisées recettes dépenses (objectif zéro erreur de caisse) nous devions, ma collègue et moi nous « farcir » l’inventaire des timbres en catégories et des produits en vente de la poste (enveloppes, emballages pré affranchis, etc. )…

    Ce putain d’inventaire nous prenait bien une heure voire une heure et demi, et j’étais toujours faux, ce qui mettait mon supérieur hyérarchique dans une colère noire – sans compter tout ce que je lui en faisais voir par ailleurs…

    Finalement je sortais du bureau qui fermait à 15h 30, à des 17h, 17h 30, complètement lessivé !

    Mon supérieur me disait, me répétait : « c’est toi le postier, toi le titulaire, pas elle ta collègue qui n’est qu’une auxiliaire et que tu dois diriger, c’est toi le responsable » …

    Au bout de deux semaines, mon collègue receveur de la poste de Seignosse bourg, en a eu tellement marre de moi, qu’il a demandé au directeur de groupement de m’affecter ailleurs…

     

     

  • Une mère

    ( Petite anecdote souvenir à l’occasion de la fête des mères)

     

     

    … S’il est bien une maman que j’ai connue dans mon enfance et dont je puis dire qu’elle prenait le couteau par la lame, tant elle était aussi experte que sensible, notamment dans les situations difficiles ; c’est Madame Félicie Figeac qui habitait à Cahors dans le Lot au 7 rue Paramelle, dans les années 1950…

    Une maîtresse femme, d’un réalisme que l’on pouvait qualifier de pur et dur, mais surtout empreint de gaîté et d’humour.

    Un réalisme associé à une grande générosité.

    Madame Félicie Figeac était la mère de sept enfants dont le plus jeune, Jean Claude, était mon copain de jeux, et ses deux sœurs, Jacqueline et Pierrette, mes petites fées ; les autres enfants de Madame Figeac, plus âgés, n’habitaient plus dans la maison.

    Les deux petites fées Jacqueline et Pierrette, toutes d’argile, semblaient façonnées par leur potière de mère.

    La fille aînée Paulette, cinquante ans plus tard, ne risquait pas de pleurer sa mère encore en vie – en 2008 – âgée alors de 89 ans et vieillissant, non pas en établissement pour personnes âgées, mais chez elle dans sa maison située derrière le cimetière.

    Paulette gardait encore un souvenir ému de l’anniversaire de ses vingt ans. À cette occasion Madame Félicie Figeac s’était surpassée, notamment en une période de vache maigre, en cuisinant une énorme carpe pêchée dans le Célé par monsieur Guy Figeac et par mon père, afin de recevoir à déjeuner, tous les membres de la famille.

     

     

     

  • Le Temps des Secrets, film de Chrispophe Barratier

    Le temps des secrets

    … Le jeune Marcel Pagnol, joué par Léo Campion ; Lili l’ami de Marcel, joué par Baptiste Negrel ; Augustine Pagnol la mère de Marcel, jouée par Mélanie Doutey ; Joseph Pagnol le père de Marcel, joué par Guillaume de Tonquébec ; Tante Rose, jouée par Anne Charrier ; l’oncle Jules, joué par François Xavier Demaison ; Isabelle Rossignol, la jeune fille amie de Marcel, jouée par Lucie Loste Berset…

     

    … Quel monument, ce film, à la gloire de la littérature française, de la belle écriture, des paysages de la Provence, de la réussite scolaire – et des chances offertes par la République aux enfants de famille à revenus modestes, avec l’examen des Bourses, de pouvoir aller au Lycée…

    Le jeune Marcel Pagnol à Aubagne en 1905, et le jeune Albert Camus à Alger quartier Belcourt, en 1924, ont ainsi été reçus à l’examen des Bourses…

     

    Et la musique qui accompagne le film, quelle envolée !

     

    Ayant trois fois lu « À la gloire de mon père », « Le château de ma mère » et « Le temps des secrets », et vu, trois fois aussi, chacun des deux premiers films adaptés des deux premiers romans ; cette version filmée, toute récente, du troisième volet de l’œuvre autobiographique de Marcel Pagnol, ne pouvait que me bouleverser, m’émouvoir au plus fort…

     

    D’ailleurs ce samedi 9 avril 2022 en entrant dans la salle du Grand Club à Dax pour la séance de 14h, je compris, à la vue des 5 ou 6 personnes présentes dans la salle, en particulier de deux jeunes femmes, que ces personnes là, venues pour voir ce film, ne pouvaient être que des personnes de même élan de cœur et d’esprit, de sensibilité, que moi…

    Aussi ai-je « remarqué » en sortant de la salle 1h 48 plus tard, le regard et le sourire de ces deux jeunes femmes à mon passage dans l’allée pour la sortie…

     

    Durant 1h 48 pas une seule fois je n’ai pensé, par exemple, aux « douze messes » quotidiennes à la Télé, des jours précédents, des douze candidats et candidates à la présidence de la République… Ni aux atrocités de la Guerre en Ukraine…

     

    Peut-être, cependant, à la « France des Jours Heureux » de Fabien Roussel en parallèle si je puis dire à une « France des Jours Anciens » d’avant la guerre de 1914/1918…

    Comme si les « Jours d’Avant » - supposés heureux » n’étaient pas suivis de « jours de drame » avec la perte d’êtres chers, ou quelque cataclysme ou guerre…

     

    Augustine Pagnol, la mère de Marcel, est morte quelques années plus tard, alors que Marcel se trouvait encore au Lycée…

    Lili, l’ami de Marcel, est mort dans le nord de la France en 1918, tombé au champ de bataille, au milieu de fleurs dont il ne connaissait pas le nom, lui qui connaissait les noms de toutes les fleurs de son pays, la Provence…

     

    … L’on dit qu’un film ou qu’un livre nous a ému, impacté ; lorsque d’une certaine manière dans ce film ou dans ce livre, l’on s’y retrouve…

    Ainsi dans « Le Temps des Secrets », me suis-je souvenu du temps où, âgé de 13 ans au lycée Duveyrier de Blida en Algérie, je partageai avec un ami Arabe, la place de premier en composition française et où, dans l’HLM où je demeurais avec mes parents, j’avais pour amies deux filles de mon âge…

    Avec mon ami Arabe, durant les récréations, nous parlions des « événements » et déplorions toutes ces violences dont nous étions témoins – c’était en 1961 et en 1962 – et, avec l’une de mes deux amies nous avions des discussions émouvantes et profondes sur toutes sortes de sujets…

    Je me souvenais aussi du temps, où, à Cahors dans le Lot, les jeudis, en 1955/1956, j’étais âgé de 7 à 8 ans, nous allions à « L’Ermitage », une sorte de colonie de vacances du jeudi, où nous passions la journée, et où je préférais la compagnie des filles à celle des garçons…

    Et de mes zéro de conduite, dissipé et bagarreur que j’étais, en classe de CE 1/CE2, et de mes 9/10 en rédaction…

     

     

  • La maison de retraite

    Fin octobre et sa pluie de feuilles mortes dans le parc de la maison de retraite

    Désastre de gâteau à la crème en effondrement dans une assiette à dessert après le repas de midi

    Fauteuils roulants repliés et rangés dans le fond du grand salon contre le mur du couloir

    Filles de salle en tablier rayé épongeant les tables et balayant les reliefs du repas dominical

    Somnolence bruyante de ronflements et de sifflements de poitrines

    Affaissements de silhouettes décharnées ou débordantes de rondeurs dans le grand salon tout inondé de soleil d’automne

    Dehors près de la grande porte vitrée de l’entrée dont les battants se referment toujours si lourdement

    Un petit pépère sec et tremblotant fume à la sauvette sa cigarette

    Pressant le bout jauni entre deux doigts aux ongles noirs

    Un immense après midi d’automne tout doré de soleil déclinant

    S’étire jusqu’à la cloche du soir dont le son rappelle celui de l’annonce de l’arrivée du train en gare

    Dames et demoiselles filles ou petites filles des pensionnaires

    Parce que c’est dimanche après midi

    Sont venues puis reparties les unes très bien habillées en tailleur ou robe chic

    Ont offert leur bras au vieux papa agité d’une frénétique danse de Saint Guy

    Les autres en tenue plus sportive car si l’on est venu ce dimanche

    C’est aussi pour une ballade dans la forêt voisine avant d’aller dire bonjour à la mémé

    Les feuilles qui tombent avant d’être complètement jaunies

    Ont une odeur délicate

    Et quand elles frissonnent très doucement sur le sol dans la lumière tamisée d’un

    très bel après-midi automnal

    L’élégance de certaines silhouettes et les sourires sur les visages

    Font un décor de dernier acte

    Tels des traits d’aquarelle sur une toile représentant des personnages fragiles et tremblants d’émotion

    Petites anecdotes d’une vie quotidienne

    Préoccupations aussi personnelles que diverses

    Des uns et des autres

    Se rejoignent dans des souvenirs anciens et des évocations de visages disparus

    Dans des attentes renouvelées

    Dans des lendemains dont on ne sait ce dont ils seront faits

    Dans de petits et gros bobos de cœur et de corps

    De nouvelles années aux couleurs d’octobre puis de novembre

    Feront suite aux printemps fleuris et aux étés flamboyants des belles visiteuses de dimanche après midi

    Et le givre de décembre puis la glace de janvier auront brûlé de noir les fleurs de la Toussaint jetées dans le pourrissoir du cimetière communal

     

    Imparable vieillesse

    Peux-tu m’épargner le désastre du fond de gâteau à la crème coulant sur le bord de l’assiette et salissant la nappe de papier

    La terrible souffrance d’un soubresaut d’émerveillement cruellement gâché par le frottement d’une culotte mouillée

     

  • Un "drôle de rêve", nuit du 10 au 11 novembre

    … Toujours, dans ce “genre de rêve”, présent et passé – et parfois futur, et personnes vivantes ou disparues, et décors, environnements, et situations en général sensibles ou dramatiques, se superposent, se lient, se mêlent…

    Et presque toujours le “personnage central” que je suis dans l’ histoire, est soit un adolescent, soit un jeune adulte, rarement âgé de l’âge que j’ai…

    Voici :

    C’était lors d’une sortie en bord de mer, un rivage rocheux, de plages étroites recouvertes d’un sable caillouteux, en compagnie d’amis hommes et femmes dont l’une était C…, morte accidentellement il y a plus d’une dizaine d’années, une amie avec laquelle j’étais très lié…

    Nous étions venus en voiture jusqu’à ce bord de mer, et chacun, du groupe, venait de se mettre aux pieds ses grosses chaussures de marche…

    C… Ne s’était pas munie de chaussures de marche, n’ayant aux pieds que des sandales de toile et de corde…

    Visiblement, trois amis de notre groupe, semblaient pressés, sortis de la voiture, de se rendre sur les rochers qu’ils s’apprêtaient à escalader, en “joggant”…

    Un peu moins rapide d’exécution dans mes gestes, que les autres, j’avais eu un peu de mal à nouer les lacets de mes chaussures, et préféré opérer assis que debout…

    C’est alors que C… Dépitée de n’avoir que de légères sandales pour entreprendre cette marche sur les rochers, nous dit qu’elle nous attendrait à proximité de la voiture…

    Je me disais “et si je lui prêtais mes chaussures” ?

    J’hésitais, parce qu’il me fallait à cet effet, perdre du temps – et cela représentait un effort- à me défaire de mes chaussures, alors que les autres “piaffaient d’impatience”, sautillant sur place…

    Finalement je dis à mon amie C… “Je te prête mes chaussures, je prends tes sandales… Mais toi, tu fais du 37 et moi du 43, tu devras “un peu nager” avec ton 37 dans mes godaces ; t’as qu’à compenser avec du sopalin (dont on avait un rouleau dans le coffre de la voiture)…

    Et C… Me répondit “Oui, mais dans mes sandales, mon pauvre, t’auras les talons dans les cailloux !”…

    Bah, répondis-je, tant que ce ne sera pas dans du caca de toutou…

    Déjà, les trois autres étaient partis, “joggant” sur les rochers…

     

     

  • Souvenir d'un séjour en auberge de jeunesse en avril 1969

    ... J'ai vécu une fois, c’était en avril 1969, durant une semaine, alors que j'étais âgé de 21 ans, dans une auberge de jeunesse à Fontainebleau; en compagnie d'un groupe de ces enfants "différents" et de leurs accompagnateurs éducateurs...

    À dire vrai ces enfants étaient de jeunes adolescents voire de jeunes adultes. Mais nous fûmes une semaine durant, ensemble, tels des enfants...

    Je ne puis trouver les mots pour dire ces jours si heureux, si étranges, si "intemporels", que j'ai vécu parmi ces jeunes filles et garçons – et leurs accompagnateurs- comme dans une grande famille où, du matin jusqu'au soir et du soir au lendemain matin nous ne nous quittions pas...

    Cela se situait dans une dimension de relation que par la suite dans ma vie, j'ai "déraisonnablement" recherchée sans jamais plus la retrouver...

    C'était drôle, émouvant, parfois "à mourir de rire", dans une gentillesse absolue ; ce n'était que de l'imprévu…

    Ne me venaient plus toutes ces questions sans réponses que l'on se pose tout seul lorsque tout dérive en nous tel un courant boueux de rivière en furie…

    Ne surgissaient plus ces terribles "pourquoi et comment" qui font les réveils difficiles au matin, ou de grands silences blêmes en milieu d’après midi tout seul assis sur un banc dans un jardin public sans aucun visage ni oiseau …

    Aucune peur de quoi que ce soit ne me saisissait au ventre, pas même la peur de vieillir et de mourir...

    C'était bien mieux que tout ce que l'on raconte sur le paradis, les anges, la vie après la mort et tout le tintouin...

    Ces enfants là? Ces êtres là?

    Ils ont une autre intelligence que la nôtre. Une intelligence qui nous est étrangère ou à peine perceptible. Ils comprennent tout, vraiment tout, mais à leur manière...

    Dès le premier jour il ne m'a pas fallu dix minutes pour réaliser que je venais de rencontrer les meilleurs copains de ma vie jusqu' alors...

    Une semaine!

    Et après, c'est la vie, la vie qui court, la route du monde qui a comme "repris ses droits", avec ses conventions, ses repères, ses habitudes, ses autres "enfants de la Terre" ; et d'autres rencontres, un autre parcours avec ses "pourquoi" et ses "comment", et ses "pour qui" et "pour quelles raisons"...

    Ces enfants là? Ces êtres là?

    Dont on dit qu'ils sont un pour mille ou comme une sorte de "huitième jour de la semaine"...

    Il y a aussi, comme dans une sorte de même famille... Ces êtres si humbles, si "simples", que l'on ne voit jamais sur des podiums, qui ne disent jamais rien, que personne ne regarde...

    Ces êtres "éclopés de la vie" que l'on prend si peu par la main... Et dont on ne sait jamais les rêves qu'ils peuvent avoir…

     

     

  • Assistant de toilettes publiques (un rêve, nuit du 17/18 septembre)

    … J’étais, âgé d’environ une trentaine d’années, demeurant en une très grande ville de plusieurs millions d’habitants, non précisée dans le rêve ; et en une époque qui pouvait être celle des années 2030 ou 2040… “Assistant de toilettes publiques” – pour autant qu’un tel métier puisse exister…

    Il y avait trois cabinets séparés par une cloison, dont les portes ne pouvaient se fermer faute de serrures. Un seul de ces 3 cabinets était utilisable, les deux autres notamment l’un de ces deux autres ne servant que lorsque le premier, celui le plus utilisé, devait être débouché, nettoyé… Le 3ème ne servant que lorsque le 2 ème n’avait pas pu à temps être nettoyé…

    En effet, l’affluence, la fréquentation de ces toilettes publiques étaient telles, que ces toilettes restaient ouvertes 24h sur 24.

    Tout au long d’un interminable couloir d’accès, sous une lumière vive permanente, et débouchant sur une immense galerie marchande de très grande surface commerciale, se succédaient en une file d’attente de plusieurs dizaines de personnes, les utilisateurs de ces toilettes, tous plus pressés et “ennuyés” les uns que les autres…

    Bon nombre des utilisateurs étaient des gens “d’un certain âge”, qui pour certains, étaient visiblement handicapés (station debout pénible), diverses gênes physiques…

    Je travaillais 8h par jour sans pause, sept jours sur sept, avec un coéquipier, nous étions donc six employés en tout, 2 qui faisaient de 4h du matin à midi, 2 faisant de midi à 8h le soir, et 2 autres faisant de 8h le soir jusqu’à 4h du matin… En trois brigades, chacune de deux, à son tour, matin, après midi, nuit, en alternance… Doit 56h par semaine, sans congé annuel (mais l’on pouvait arrêter quand on voulait, soit pour trouver un autre travail, soit pour raison personnelle (se reposer, en fait) sans rémunération…

    J’étais chargé d’aider les personnes “en difficulté”, les relever du siège, parfois les essuyer… Et lorsque le WC était bouché, que la chasse ne fonctionnait plus, du fait d’une utilisation ininterrompue, ce qui arrivait avec une fréquence variant entre 1 heure ou 2 en moyenne, durant le temps que l’utilisateur occupait le 2 ème WC, je devais nettoyer, déboucher le premier WC et rerégler le fonctionnement de la chasse… Tout cela bien sûr, ce travail de nettoyage devant être effectué en même temps que l’aide à la personne en difficulté dans le 2 ème WC…

    Parfois “ça suivait pas” d’où la nécessité d’un 3 ème WC…

    Le coéquipier quant à lui, avait une fonction différente : muni d’un seau, d’un balai, de serpillères et de produits désinfectants, ainsi que d’un assortiment de brosses, de petites pompes aspirantes, il devait enlever les déjections qui, inévitablement jonchaient le sol dans le couloir tant la file d’attente était longue.

    Car beaucoup de gens, assez lourdement handicapés (système digestif défaillant, troubles intestinaux, fréquence du besoin) se “faisaient sur eux ou sous elles” pour les femmes, dont certaines, “prévoyantes” ne portaient ni slip ni culotte – elles écartaient tout bonnement les jambes lorsqu’elles se “trouvaient mal”…

    Pour les messieurs, en pantalons, “ça coulait le long de la jambe” et s’étendait sur le sol… Certains prévoyaient à l’occasion de la longue attente, des couches ou des serviettes autour du ventre, mais la défécation étant trop importante, cela se révélait extrêmement gênant…

    Ces nombreux handicaps et troubles intestinaux n’avaient pas forcément pour cause des cancers, comme on aurait pu le penser, mais de nouvelles maladies plus ou moins inguérissables aux conséquences graves et durables… Nouvelles maladies qui depuis une dizaine d’années affectaient davantage de gens, surtout âgés de plus de 40 ans… (modes et habitudes alimentaires et de consommation)…

     

    … Ce fut sur une très forte, très intempestive envie de pipi, que je m’éveillai, à 4h 20 du matin…

     

     

  • Souvenir d'une tuaille de lapin en mars 1967

    … Ma grand mère, Lasserre Suzanne épouse de Georges Abadie mon papé, en 1967, achetait encore des lapins vivants pour 5 francs le kilo, dans une ferme à proximité de notre maison à Tartas dans les Landes. Elle ramenait le lapin dans un panier en osier, chargé sur le porte bagages de son vélo (un vélo de dame à une seule “vitesse”)…

    Le lapin passait la nuit dans le panier, au cabanon, au fond du jardin, à jeun…

    Le lendemain matin vers 10h, nous arrivions ma grand mère et moi, pour tuer le lapin, Mamy munie d’un grand couteau très effilé et bien aiguisé, et d’une assiette blanche creuse, ayant appartenu à “Petite Mémé” la maman de Mamy… L’assiette, afin de recueillir la “sanquette” que Mamy faisait cuire le soir dans une poëlle avec de l’ail et du persil…

    Mon grand père Georges Abadie étant mort le 9 janvier 1697, c’était ma grand mère qui avait pris la suite pour tuer les lapins, ainsi que les poulets (vivants, à 4 francs le kilo)…

    Papé, avant de saigner le lapin, lui donnait un fort coup de poing derrière la tête pour l’assommer. “Petite Mémé”, quant à elle, n’ayant pas dans le poignet la force de Papé, se servait d’un marteau pour assommer le lapin (mais pas toujours)…

    Le jour où ma grand mère tua son premier lapin, elle avait décidé, ne se sentant pas la force de l’assommer d’un coup de poing, de le saigner directement.

    Elle rata le lapin, de telle sorte que le lapin émit un très long cri aigu qui “ameuta tout le quartier”.

    Du coup, me souvenant de la manière dont s’y prenait Petite Mémé pour égorger les lapins, sans que le lapin crie, j’ai dit à Mamy “la prochaine fois c’est moi qui tue le lapin”…

    Alors un jour de mars 1967, je coinçai le lapin entre mes jambes, en lui tenant fermement les oreilles, je lui relevai la tête et d’un seul coup “magistral” sans bavure, je lui tranchai direct la jugulaire. Pas le moindre cri ou gémissement…

    Et par la suite, de tous les lapins que j’ai tués, jamais un seul n’a crié… J’étais devenu un “professionnel” !

    Les musulmans qui mangent “halal” auraient été à l’époque, ravi que je fasse “halal” au lapin… Sauf qu’il manquait l’Iman pour bénir…

    En effet, si le lapin est d’abord assommé, il y a un influx nerveux qui sécrète une substance toxique dans la chair et qui dénature le goût de la viande (enfin très peu en vérité)…

    Une fois le lapin vidé de son sang, Mamy lui entaillait la peau du dos, et je “tirai le pantalon” tandis que Mamy “tirait la veste”… Puis on ouvrait le ventre du lapin, la tripe tombait fumante et chaude, par terre. Je trouvais “rigolo” les espèces de petits pois noirs dans l’intestin…

    Cela se passait un vendredi ou un samedi, et le dimanche midi, Mamy servait le lapin rôti dans un grand plat en terre dans le four de la cuisinière à bois, le lapin était accompagné de pommes sautées ou de haricots verts du jardin… Un régal ! À l’époque (j’avais 19 ans) mon appétit était “phénoménal” à tel point qu’au lycée de Mont de Marsan où j’étais pensionnaire, on me surnommait “Gargantua”…

     

     

  • Souvenir d'un 30 août

    … C’était le lundi 30 août 1976.

    Ce jour là devait être mon premier jour de travail à la poste de Bruyères dans les Vosges.

    Je devais “embaucher” à midi, sur la position de la “cabine financière” jusqu’à 19h 45. En “doublure” avec Michel Perron…

    Sur cette position de travail, la cabine financière, l’on recevait jusque vers 15h 30, les redditions des comptes des facteurs (21 tournées de facteurs à l’époque, desservant Bruyères et les localités environnantes).

    De 15h 30 jusque vers 16h 30, l’on établissait les comptes, vérifications diverses, opérations à réaliser, bordereaux d’ entraide (feuillets en double) de transferts de fonds vers les positions de guichet où les 2 collègues de ces guichets ( le guichet 1 dit “grand guichet”, et le guichet 2 dit “petit guichet”) passaient les mandats dans la machine à mandats ( Une “Nationale 41”) et effectuaient les opérations de Caisse Nationale d’Epargne (sur livrets) prises en “commissions” par les facteurs dans leurs tournées, ainsi que d’autres opérations (de commandes de timbres, d’envois de lettres recommandées) tout cela pris également en “commissions” par les facteurs.

    Ce carnet de commissions que tous les facteurs amenaient dans leur “sacoche financière” comportait une centaine de feuillets en double (un pour le bureau, un servant de reçu pour le client) et se nommait le “592”…

    Une fois tout réglé (parfois avec le retard pris par certains facteurs, ce qui nous amenait vers des 16h 45 voire 17h) il fallait “faire la sous-caisse” (inventaire des fonds – seulement des pièces de monnaie) et inventaire de chaque catégorie de timbres. L’on se servait d’une calculatrice de comptabilité à ruban de papier, où l’on tapait les recettes en noir et les dépenses en rouge. À la fin, on tirait un “sous total” qui apparaissait en noir, et il fallait impérativement que le “sous total” faisant état de ce que l’on avait en sous -caisse, paraissant en rouge, soit le même, exactement le même que le sous total en noir… Si le chiffre en rouge dépassait le chiffre en noir, on était en excédent, si le chiffre en rouge était inférieur au chiffre en noir, on était en déficit, donc en erreur de caisse…

    Il existait selon le règlement une tolérance d’un montant de 5 francs (si je me souviens bien). Au delà de 5 francs de déficit ou d’excédent, il fallait rechercher l’erreur, ce qui prenait du temps et “ne nous arrangeait pas du tout” !

    Du coup, si on finissait la reddition des comptes des facteurs au delà de 16h 30, adieu la pause de 30 minutes que le règlement nous concédait.

    Parce que dès 17h au moins, il fallait “se farcir” l’avance de timbres (un gros classeur où se trouvaient tous les timbres de toutes catégories ordinaire et collection, en réserve). Il s’agissait d’établir une comptabilité exacte du contenu de cette “avance” (dont se servaient les guichets pour alimenter en timbres les sous caisses)… Une “vraie galère” cet inventaire de l’avance ! Le chiffre obtenu – censé exact, était communiqué au guichet 1…

    Parfois, l’agent de la cabine financière étant “débordé”, le ou la collègue du guichet 2, profitant d’un répit (moins de clients) prenait en charge l’inventaire de l’avance…

    Les guichets fermaient à 18 h à l’époque.

    Sur la position de la cabine financière, après 17h 30 et même avant, on effectuait le tri général du courrier ramassé (dans la boite aux lettres du bureau), par les facteurs, le courrier déposé aux guichets (plusieurs milliers de lettres, cartes postales) ainsi que les colis en partance ramenés par les facteurs, déposés au guichet.

    L’on triait debout devant un casier en fer d’au moins une trentaine de cases, par destinations… L’on faisait des liasses, que l’on mettait en sacs avec les paquets…

    Enfin vers 19h 30 tout était fini, l’on effectuait les dernières opérations (contrôle et fermeture des sacs), puis arrivait le camion et l’on chargeait les sacs, il était alors 19h 45…

     

    Je devais rester en “doublure” durant une semaine avec Michel Perron, ensuite j’étais censé me débrouiller tout seul.

    Je venais du centre de tri postal PLM à Paris, je n’avais donc absolument aucune connaissance du travail en bureau de poste et guichet.

    Durant le mois de septembre ce fut pour moi une véritable galère, cependant Madame Louis, la collègue du guichet 2 a été très gentille avec moi, et Michel Perron m’a beaucoup aidé après la semaine de doublure.

    En octobre durant 5 semaines je suis allé en cours à Nancy (cours de formation pour guichetiers en bureaux) du lundi au vendredi, je mangeais à la cantine et étais hébergé en foyer…

     

    Le lendemain mardi 31 août, selon un “roulement” sur 3 jours, je débutais à 6h 15 pour occuper jusqu’à 8h45, la position de tri et inscription des lettres recommandées. On appelait cette position “759” du nom du carnet 759 des facteurs, sur lequel on inscrivait le nom prénom, l’adresse du client, avec le numéro et l’origine du recommandé. Nous tenions aussi un grand registre de comptabilité des arrivées et sorties de lettres recommandées et valeurs déclarées. À la fin, avant que les 21 facteurs viennent chercher leur carnet et leurs recommandés, il fallait vérifier ; faire un bilan des entrées et des sorties (les sorties étant ce que l’on inscrivait sur chaque carnet)… Il ne fallait surtout pas qu’il y ait une “LR” ou pire, une “VD” en plus ou en moins ! (dès fois on trichait en arrangeant les chiffres, car toute recherche prenait un temps fou)

    Chaque jour en moyenne nous recevions entre 50 et 80 lettres recommandées, parfois jusqu’à plus de cent les jours où parvenaient les carnets de chèques postaux…

    Il était assez difficile de terminer juste pour l’heure 8h 45. C’est que, sur cette position du 759, “il fallait zomber” !

    De 8h 45 jusqu’à 13h 45, on était libre. Puis de 13h 45 à 18h on tenait le guichet 1 (le “Grand guichet” avec la “machine à mandats”, l’on avait en charge les “grosses opérations” de CNE (caisse d’épargne) et ainsi que d’autres opérations “délicates” – notamment les mandats télégraphiques (ma “bête noire”)…

    Il fallait bien 20 minutes à 18h pour “faire sa sous caisse” et donc pouvoir tomber juste sans erreur de caisse (une gageure cela fut, pour moi très souvent)… Et ensuite, on allait au tri et aux travaux de départ du courrier jusqu’à 19h 45.

     

    Le surlendemain, 3ème jour je débutais à 6h15, c’était la vacation du matin qui se terminait vers midi et quart…

    De 6h 15 à 8h 30, on s’occupait des paquets contre remboursement à répartir sur les 21 tournées (il y en avait chaque jour des 40, 50, jusqu’à 70/80), il fallait inscrire les paquets avec la somme à récupérer, sur des bordereaux de distribution…

    De 8h 30 à 8h 45, la pause… Et de 9h à midi le guichet 1. Le plus mauvais jour de la vacation du matin était le mercredi parce que ce jour là à Bruyères c’était le marché, donc, grosse affluence à la poste, et la “clientèle” était loin d’être facile !

    Chaque mercredi de début de mois, de surcroît, il fallait “se farcir” – tout en devant servir les clients – le grand bordereau “2GM” sur lequel se trouvaient inscrits les versements de pensions, les allocations, les prélèvements sur livrets : il y en avait des dizaines ! Ce qui nous obligeait dans un premier temps, à sortir de la “cocote tournante”, toutes les “fiches 1ter” des livrets des clients, et ensuite, inscrire sur la fiche 1ter le montant du versement de pension, de l’allocation, du prélèvement et de mettre à jour la fiche 1ter…

    Ce “travail d’arrière” à effectuer durant les heures de guichet, nous “pelait de première” et souvent, à midi, nous n’en avions effectué qu’une minime partie, de telle sorte que nous “transmettions le bébé” au collègue du guichet 1 de l’après midi…

     

    Lorsque se terminait cette 3 ème journée vers midi (plutôt en réalité midi et demi), nous étions libres jusqu’au lendemain midi où nous reprenions alors la position de la cabine financière…

     

    … À la “mécano” (que l’on appelait “l’aquarium”) et au Bureau d’ Ordre, c’est à dire en la présence dans ces services, du Receveur (à l’époque Monsieur Coindre), “ils étaient mieux lotis” question horaires : ils étaient répartis en 2 brigades : 6h 15 – 13h et 13h -19h45…

    À la mécano, ils avaient en charge la comptabilité du bureau, la tenue et le compte de la Caisse, toutes les opérations de gestion et d’administration, et en début de matinée comme en fin d’après midi, ils se trouvaient avec ceux du guichet et de la cabine financière lors des opérations de traitement du courrier (arrivée et départ).

     

    … La collègue du guichet 2, madame Louis, (le “petit guichet”) celui du téléphone et des opérations “faciles” (vente de timbres et dépôts colis), avait un horaire fixe : 8h 45- 12h et 13h 45 – 18h.

    Une petite anecdote : un jour j’ai remplacé Madame Louis… Arrive une cliente “passez moi le 7 à Passavent”! Nous étions en 1976 et j’ignorais qu’ il y avait encore des endroits à la campagne où il fallait passer par un central téléphonique!

    Ce 7 à Passavent me médusait complètement, je me demandais où pouvait se situer ce Passavent (j’ai appris que c’était en Haute Saône) et j’ai dû me servir de la manivelle d’un vieux téléphone noir afin de joindre le central…

     

    … Le samedi, nous n’étions que la moitié du personnel, donc, on avait 1 samedi sur 2 de congé. On faisait alors jusqu’en 1981 : 6h 15 – 12h et 13h 15- 16h… Et après 1981, de 6h 15 à 13h 30…

     

     

    … Je me souviens de ce lundi 30 août 1976 comme si c’était hier que je l’avais vécu… Sans doute un premier jour dans un “nouveau boulot” peut-il être comme un premier jour d’école (d’ailleurs je me souviens “dans tous les détails” de ce premier jour d’école à l’âge de 6 ans, le 21 septembre 1954 au “petit lycée” Gambetta à Cahors dans le Lot)…

    Depuis ce lundi 30 août 1976, quarante cinq années ont passé…

    La Poste de Bruyères en 2021, n’a plus rien à voir avec la “poste pététique” de 1976 !

    Michel Perron mon ami et collègue de 1976, né comme moi en 1948, est mort d’un cancer en juillet 2011 à l’âge de 63 ans…

    Je me souviendrai toujours d’une de ses réflexions, le jour où il a arrêté de fumer : “ au prix où sont les paquets de cigarettes, vu le nombre que ça fait par mois, en six mois ça me paie un beau vélo”… Il a acheté un vélo, et il passait tous ses dimanches et jours de congé en circuits promenade de 50, 80 km… Il était devenu un cycliste accompli…

    D’autres de mes collègues – et amis – de l’époque ( 1976 – 1999 vingt trois ans d’activité à la Poste de Bruyères) nés comme moi en 1948, sont morts, tous d’un cancer…

     

     

  • Assis sur un banc, un jour d'été ...

    Chienlit...

    Silence étouffant et petites mouches tourbillonnantes d'après midi de juillet...

    Visages en beurre rance et sourires constipés...

    Le temps de vivre est court mais assez long pour ce que l'on fait de ces jours qui passent...

    Tu bandes si le vent sent le museau qui te plaît, et tu délaisses les fayots du menu à dix balles pour ne pas péter en face des belles clientes de ton épicerie à poèmes...

    Et tu fermes la gueule de ton coeur si tu croies vivre dans un pays de culs et de ventres...

     

    Avec une femme amoureuse on ne s'ennuie jamais...

    Avec une parfaite épouse on ne sait plus où poser ses pieds...

     

    Il faudrait, pour éteindre ce feu qui brûle dans la tête, cent mains tendues, deux cents regards d'amis,  des nuits où l'on ne se quitte plus, des verres qui ne cessent de se vider, des mots en torrents bouillonnants qui dévalent... Et l'ivresse du coeur, le saut à l'élastique de l'esprit, et les toutes premières couleurs retrouvées des jolis dessins de notre enfance...

    Il faudrait, pour éloigner cette vie qui fuit dans les certitudes et les habitudes en eau de vaisselle par le trou de la baignoire, exulter jour et nuit de tout ce qui vibre, respirer toutes ces fragrances subtiles de femmes et de filles et de fleurs et de sucs et de terres et de bords de mer ; s'émouvoir, aimer, écorcher l'enveloppe de la bulle avec le déraisonnable et nécessaire espoir de quitter la bulle en demeurant relié au coeur de la bulle qui a cessé d'être prisonnier...

     

    La grosse mouche qui vibre sur le morceau de viande est encore plus fine mouche qu'un humain mâle qui se vautre sur le corps d'un humain femelle sans laisser d'autre trace que celle de sa crasse...

     

    Jolie femme qui pète éloigne les hommes de tête mais n'étouffe pas les soupirs des hommes de bas ventre...

    Bel homme qui rote fait fuir les belles de coeur et d'esprit mais ne décourage pas les rombières qui mouillent leurs dessous...

     

    L'humour excuserait presque l'absence de culture et la mauvaise orthographe pourvu qu'il ne “vole point trop bas”... Mais une bonne culture générale et une orthographe impeccable sans aucun humour, c'est un peu raide à supporter...

     

    Une femme bien habillée, sans inutiles fioritures et peinturlures, bien coiffée, bien chaussée, même passablement jolie, c'est plus excitant qu'une femme nue étendue sur le sable ou sur les galets d'une plage...

    Ce que l'oeil reçoit de la femme élégante, simple et délicate à ravir, suscite émoi, frisson électrique, attente secrète de la rencontrer s'il est possible, et porte cet instant de bien être, intime et profond, qui a explosé, sur un chemin de souvenir que l'on retrouve toujours...

     

    … Écrit le 31 juillet 2016… Cela fait cinq ans déjà…

    La “chienlit” – soit dit en passant, ce terme dont fit usage le Général Charles De Gaulle en mai 1968 – la “chienlit” donc, en 2021… Elle pue la haine, la discrimination, l’arrogance, le fanatisme, des uns et des autres, BAC plus 5 ou 3ème de ZEP sans BEPC…

    La “chienlit” elle est devenue bourbier purulent sur fond de covid avec quand même des tentes Décathlon pour séjours en montagne ou à la mer et des vélos high tech de randonnée, et des festivaux en masque et des QR code pout tout – tout – tout – archi tout…

    Mais la “chienlit”, bordel, elle aura peut-être pas le dernier mot! Ça s’ra très dur pour l’émerveillement, pour tout ce qui reste de la beauté du monde, pour la bonté, pour la gentillesse… Ça s’ra très dur, oui… Ça s’ra herculéen, peut-être même prométhéen (quoi que…) … Mais y’ a encore des chances qu’elle se fasse circonvenir, assiégée, la “chienlit”, déposant ses merdes comme les vaincus déposant leurs armes…

     

     

  • Un autre épouvantable cauchemar

    … Dans la nuit du 29 au 30 juin…

     

    … Je me trouvais dans un groupe d’amis, de proches et de connaissances lors d’un séjour de “voyage agrément découverte” dans une ville pouvant être Paris, mais un Paris, en fait, comme “éclaté en morceaux” d’autres villes ou environnements urbains…

    Il y avait en particulier aux abords de cette sorte de Paris, un haut rivage rocheux comportant des pentes très abruptes, et un océan en furie dont les flots, les vagues, venaient heurter les pentes rocheuses déchiquetées, et projeter au dessus de corniches aménagées en chemins de promenade bordées de parapets, d’énormes gerbes de mer…

    Cet océan en furie pouvait être l’océan Indien en région tropicale, car les gerbes de mer qui mouillaient les promeneurs sur la corniche, étaient tièdes, ou même chaudes…

    Nos voitures – peut-être trois – étaient garées sur un parking proche du palais du Louvre, et au début du “circuit de découverte” à pied, que nous effectuions, nous étions ensemble bien groupés…

    À un certain moment, notre groupe se scinda et quelques uns d’entre nous commencèrent à se disperser…

    Avec 5 ou 6 du groupe dans lequel je me trouvais, lorsque la journée fut bien avancée, nous décidâmes de revenir vers les voitures garées sur le parking proche du palais du Louvre…

    Mais nous n’avions alors aucune idée du parcours le plus logique, le plus court, afin de regagner ce parking… Pas de repères particuliers, ou peut-être, celui ci : au loin, dans le prolongement du palais du Louvre, se dressait, bien en hauteur, dominant le paysage urbain, le bâtiment de la Conciergerie…

    Suivant plusieurs avenues et rues, dans une direction supposée Ouest Sud Ouest, dans un premier temps, et Sud Est ensuite, nous n’avions aucun de nous pris conscience du fait que nous nous éloignons de notre point de départ…

    C’est alors que je pris la décision – que je communiquais aux autres – de nous diriger vers la corniche qui, lorsque nous l’atteignîmes, nous fit déboucher sur un passage très périlleux, sans parapet, étroit et tout juste délimité par une rampe en fer; branlante, tordue, rouillée…

    De l’autre côté de la rampe, il était cependant possible, en maintenant son équilibre, d’avancer, un pied devant l’autre, durant peut-être une centaine de mètres, et ainsi, de retrouver le chemin de corniche, plus loin…

    Je fus le premier de notre groupe de 5 ou 6 à m’engager sur ce passage périlleux, donnant sur l’abîme, la paroi rocheuse abrupte battue par l’océan en furie, et parvenant à m’accrocher à la rampe branlante, j’avançais assez rapidement…

    Je me retournais après chaque pas afin de voir si les autres me suivaient… La distance entre eux et moi augmentait, je finis par ne plus les voir, du fait des sinuosités du passage étroit ; et au loin, me paraissant de plus en plus immense, démesuré pour ainsi dire, et dressé en hauteur, avec ses toitures d’ardoise en cônes, ce bâtiment de la Conciergerie s’imposant à ma vue…

    Enfin je parvins, complètement trempé par de grandes gerbes de mer, à l’endroit où reprenait le chemin de corniche, le seul chemin possible en fait, avec pour point de repère le bâtiment de la Conciergerie, qui devait me conduire au point de départ du matin…

    Mais j’étais tout seul, sans nouvelles des autres, complètement isolé de tout le groupe dont j’ignorais de quelle manière il avait pu se scinder, je ne savais pas ce qu’étaient devenus ceux qui m’avaient suivi (s’ils n’étaient pas tombés dans l’abîme)…

    J’avais bien mon téléphone portable, toutes les personnes du groupe se trouvaient sur ma liste de contact, il me suffisait d’appeler l’un d’entre eux afin d’établir un contact, de nous retrouver…

    Cependant je me fis cette réflexion : “en dernier ressort” je n’appellerai l’un ou l’autre d’entre eux, que lorsque je serai parvenu près des voitures sur le parking proche du palais du Louvre…

    … Des fois que, m’approchant peu à peu du point de départ, ce serait l’un d’eux, qui chercherait à me joindre… Plutôt que moi l’un d’eux…

     

  • Le cauchemar le plus épouvantable ...

    … Que j’ai fait en ma vie…

     

    … Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juin 2021…

     

    … Je me trouvais en compagnie d’environ une trentaine de mes amis, connaissances et proches tous connus depuis de nombreuses années avec lesquels j’entretenais une communication assez ou relativement suivie… Dans une sorte de grande maison d’hôte qui devait être située en un lieu où l’on se rend en vacances d’été, cette maison pouvant accueillir et héberger des groupes, dotée de parties communes telles qu’un salon, une salle de restauration, ainsi que d’autres pièces dédiées à des activités de loisirs ou d’ateliers de créations diverses, et cela durant plusieurs jours…

    Cette grande réunion avait été prévue et organisée depuis au moins 6 mois ou un an, en fonction des disponibilités et des possibilités de chacun à y participer.

    Lors d’une 3ème ou 4ème journée, je me trouvais en discussion avec une amie – que, dans le récit que je fais ici, je vais appeler “Agathe”…

    À un certain moment, Agathe me dit ceci : “ Tout ce que tu produis, que tu écris, que tu postes sur ton blog, sur ton site, sur les forums, sur ta page Facebook, tout ce que tu exprimes, tout cela, c’est une immense imposture. Il ne faut pas t’étonner de cette indifférence, de cette absence le plus souvent, de réponses et de commentaires, de réactions, dont tu parles parfois, et que tu déplores… Parce que les gens, au fond, sont tout à fait dans la capacité de comprendre qu’il s’agit là, de tout ce que tu produis, d’imposture… C’est la raison principale de leur silence”…

    La manière dont elle me disait cela, Agathe, était tout ce qu’il y avait de plus “dans le calme, sans colère, et dans la détermination à l’exprimer ainsi” … D’autant plus que, connaissant Agathe depuis de nombreuses années, pour ce qu’elle représentait en tant qu’amie pour moi, et pour avoir si souvent parlé avec elle, de sujets sensibles, eu des échanges aussi intéressants… Je ne pouvais qu’accorder du crédit à ce qu’elle disait…

    “En prendre plein la patate” pour ainsi dire…

    J’avais, il est vrai, parfois réfléchi sur cette possibilité d’imposture, à exprimer tout cela par l’écriture, du fait que dans ma vie je n’avais finalement jamais eu d’action déterminante, par exemple, œuvré en quelque association humanitaire, accompli des actes “engageants”, comme on dit “sur le terrain”… Rien, ou si peu, de ma part, dans ces domaines d’agissement, de présence, de travail effectif, dans un groupe, dans une association…

    Le fait que l’une de mes amies “de longue date”, ait pu me dire cela, de toute sa franchise, de tout son calme, sans colère… Me “déstabilisait” et m’interpelait à tel point, que je ne voyais plus aucun sens à mon existence, et m’inclinais à envisager de détruire la totalité de mes productions.

    D’autant plus, encore, du fait que tout ce que j’avais exprimé, que je pensais être du meilleur de moi-même, n’avait “pas d’un iota” changé que ce soit dans la vie des gens, en particulier des gens que j’aimais le plus…

    D’ailleurs, d’autres, bien avant moi, et qui ont infiniment fait et réalisé – et exprimé aussi – en leur vie… N’ont jamais eux non plus, aucun d’entre eux, changé quoi que ce soit dans un monde demeuré tel qu’il a toujours été… Fait du meilleur et du pire, de beauté et de laideur, de singularité et de banalité, de bien et de mal… Dans un combat le plus souvent inégal, ou “joué d’avance au profit d’un toujours même vainqueur”, un combat aussi passionné que désespéré…

     

    Cette “discussion” avec Agathe avait lieu en début d’après midi, et tout le groupe envisageait de se rendre en visite sur un site historique, dans une ville proche…

    Il fallait, au sortir du parc entourant la maison d’hôte, traverser une route à grande circulation.

    Je me trouvais un peu en arrière du groupe, tout le groupe traverse la route, les véhicules s’arrêtant pour nous laisser le passage…

    Je vais à mon tour traverser, mais les véhicules, dont des cars et des camions énormes, cette fois, pour laisser passer un seul piéton, ne s’arrêtent pas…

    Alors je me précipite, me jette sous le train de roues d’un semi remorque de 38 tonnes…

     

    … Je ne vous dis pas dans quel “état d’esprit” je me suis trouvé à mon réveil, ni ce que je ressentais…

     

     

    … Ce cauchemar, toutefois, m’amène à me faire la réflexion suivante :

     

    En ce qui concerne tout ce qui “ne joue pas en notre faveur”, que l’on peut déplorer, qui ne suscite aucune adhésion, aucune “admiration”, que ce soit dans nos propos, nos écrits, nos comportements… Tout cela n’est pas “de l’imposture”, mais de la réalité perceptible…

    Et c’est aussi, ce qui – peut-être – “contre balançant” ce que l’on met en avant du meilleur de soi-même, ou plus exactement ce que l’on croit être le meilleur de soi-même, arrive à “donner du crédit” à ce meilleur de soi-même (réel ou supposé ou en partie vrai)…

     

     

  • One day I'll fly away

    … “Un jour je m’envolerais au loin”, de Randy Crawford…

     

    https://www.youtube.com/watch?v=tH2rgPqi8Ag

     

    … Durant les jours du mois d’avril en 2002, à Tartas dans les Landes…

    Assis sur un banc dans mon jardin en pensant aux dernières corrections suggérées par la conseillère littéraire que j’avais choisie, pour mon livre en préparation “Au pays des guignols gris”…

    Ou, toujours assis sur ce même banc lorsque j’entendais chanter le paon d’Yvette ma voisine qui habitait au bout du chemin menant vers la Midouze, dans sa maison du “Cap Nègue”…

    Ou lorsque je voyais ma chatte Matoune poursuivre un autre chat au fond du jardin là où jadis “Mamy” (ma grand mère) faisait bouillir sa lessive sur un fourneau surmonté d’un long tuyau…

    Ou encore lorsque je “jardinais”, arrachant des mauvaises herbes ou retournant à la bêche un coin de terre…

    Et que de l’autre côté de la clôture me séparant de la maison et du jardin des voisins, j’entendais rire et voyais jouer les filles d’Alain et de Priscilla mes voisins de l’époque, filles alors âgées de 10, 6 et 2 ans…

    Et que gambadaient dans le jardin des voisins leur chien – dont je ne me rappelle plus le nom – et leur chatte Osiris tigrée de roux et de blanc, et encore le lapin des filles, et les deux poules qui visiblement ne finiraient pas au pot mais donnaient chaque jour des œufs, émettant un magnifique “cot’cot’codec”…

    … J’écoutais, j’écoutais… One day I’ll fly away, de Randy Crawford – pour ainsi dire “en boucle”…

    Le souvenir récent – sans doute de l’année d’avant en 2001 – du passage d’une barquette de cerises “de mon cerisier” par dessus la clôture… Cerises que j’avais offertes à Priscilla, jeune femme très sympathique et enjouée, qui avait sur le cou une petite tache brune… M’inspira, dans un passage de mon livre en préparation, pour le portrait que je réalisai, d’une femme, personnage parmi d’autres dans un épisode du livre…

    Jardinant, retournant la terre à la bêche, mon radio cassette posé dans une allée, j’écoutais “à fond la caisse” un CD “des plus belles voix féminines” (une compilation) dont dans la liste, Randy Crawford “One day I’ll fly away”… Jetant de temps à autre un coup d’œil tout empli de ce qui m’habitait l’âme, vers les filles de Priscilla et d’Alain, sur les sauts de la chatte Osiris, et sur Alain qui brûlait de vieilles planches pourries dans un grand fût…

    Cette chatte Osiris, adorable et si mignonne, un peu fripone peut-être, je l’ai gardée durant une semaine chez moi lors de vacances prises par Priscilla et Alain… Elle travaillait dans un cabinet médical à Mont de Marsan et lui, dans une entreprise d’installation chauffage sanitaire, à Mont de Marsan également…

    Ils ont quitté leur maison en été 2006… Je les ai beaucoup regrettés…

    Je me souviens… Lorsque mon livre fut exposé, en vente, à la maison de la presse de Tartas, en 2003 ; à l’idée que Priscilla et Alain aient pu voir exposé mon livre, j’étais tout de même, je l’avoue “assez ému”…

     

  • Souvenir d'un 30 mars

    … C’était le jeudi 30 mars 1967.

    Cette année là, ce devait être, ce jour, durant les vacances scolaires de Pâques, j’étais en 1ère C4 au lycée de Mont de Marsan…

    À l’heure du passage du facteur, à Tartas où je demeurais chez mes grands parents maternels depuis l’âge de 14 ans (fin mai 1962) – mon grand père était mort le 9 janvier 1967 jour anniversaire de mes 19 ans – ma grand mère venant de relever le courrier dans la boîte aux lettres, me tend une enveloppe brune portant l’en tête de l’administration des PTT… Une grande enveloppe rectangulaire qui visiblement, ne devait pas contenir un document volumineux, juste une feuille à l’intérieur…

    “Tiens, Guy, c’est pour toi, ça vient des PTT”, qu’elle me dit, Mamy…

    J’ouvre la lettre, je vois écrit : “Nous avons le plaisir et l’honneur de vous annoncer que vous êtes reçu au concours d’agent d’exploitation des PTT auquel vous vous étiez présenté en candidat externe le 17 novembre 1966, vous êtes reçu avec le numéro 293, vous serez nommé le 27 avril 1967 où vous devrez rejoindre le centre de tri postal du PLM à Paris situé au 7 rue du Charolais, 12 ème arrondissement.”

    Cette nouvelle venait bien à propos, du fait que je redoublais ma 1ère, et que les résultats de compositions trimestrielles, notamment en maths et en physique, n’étaient guère brillants voire catastrophiques ( 1/20 en maths et autant en physique)…

    Le jour du concours, le jeudi 17 novembre 1966, dans une salle d’examen sous le regard de plusieurs surveillants – nous étions les uns et les autres, au moins une quarantaine de jeunes et de moins jeunes, séparés de plus d’un mètre entre les tables – de 8h à 11h, nous “planchions” sur un sujet de composition française “On ne s’égare jamais si loin que lorsque l’on croit connaître la route”…

    Il faut croire que le sujet m’inspira… Je rédigeai alors une page et demie “au propre” après avoir fait un brouillon (l’on nous donnait, pour les épreuves, la feuille double avec une feuille intercalaire, assez grande, blanche, avec l’en tête de l’administration des PTT, et plusieurs feuilles de brouillon… L’on devait se présenter, s’asseoir devant la table, avec juste un stylo, pas même une trousse, et surtout sans aucun document avec soi, autre qu’une carte d’identité…

    Au bout de 2h, je suis sorti, ayant remis ma copie, et j’ai passé la 3 ème heure à attendre l’épreuve suivante de 11h à midi : une dictée et des questions sur le texte.

    L’après midi, une épreuve de géographie et une épreuve de mathématiques…

    Par la suite, dans les jours suivants, après vérifications auprès de personnes qualifiées de ma connaissance, ayant montré mes brouillons, il s’est avéré que j’avais fait 2 fautes à la dictée (un texte d’une trentaine de lignes), que j’avais à peu près répondu correctement aux questions ; et qu’à l’épreuve de mathématiques (deux problèmes dits “de supposition”, assez complexes) j’en avais réussi complètement un, l’autre j’avais séché, ce qui m’assurait de ne pas avoir une note éliminatoire – de 0 à 5/20…

    Quant à l’épreuve de géographie, là, j’étais “imbattable” sur la France, ses économies régionales, ses lignes de chemin de fer, ses préfectures et sous préfectures et autres villes…

    Sur la lettre reçue le 30 mars 1967, ne figuraient pas les notes obtenues (seuls les non reçus avaient connaissance de leurs notes aux épreuves)…

    J’imagine que c’est l’épreuve de composition française (fort coefficient) qui a fait la différence dans mon cas… Ainsi que l’épreuve de géographie…

    J’ai appris par la suite qu’il y avait eu, dans toute la France, ce jeudi 17 novembre 1966, à ce concours des PTT, près de 10 000 candidats pour 1500 places offertes. Et que, pour le seul département des Landes où l’on devait être plus d’une centaine de candidats, j’avais été classé 2ème…

    Je me souviens, le 30 mars il y avait à Tartas, aux “Allées Marines” une fête foraine avec des “auto tampon” et j’avais fêté mon succès au concours en compagnie de mon grand copain de l’époque…

    Cependant je regrettais que mon grand père soit mort le 9 janvier et qu’il n’ait pas connu mon succès à ce concours qui, en quelque sorte “assurait mon avenir”…

    Le “grand copain” de l’époque était Christian Minet, qui habitait à Bégaar près de Tartas, et c’était le seul de mes copains que ma grand mère avait accepté de recevoir à la maison, parce qu’elle le trouvait “très bien, très soigné de sa personne, discret, posé, poli et tout ce qu’on voudra dans les “critères” de ma grand mère… Il avait à l’époque, Christian, une mobylette bleue Motobécane, et moi, un vélo… On avait ensemble de “grandes discussions sur des tas de sujets”… Et durant tout l’été 1967 quand j’étais dans les “Ambulants” (trains Postes) à Paris, je lui écrivais toutes les semaines des lettres de 10 pages dans lesquelles je lui racontais ma vie à Paris, au PLM…

    C’était l’été de “Strangers in the nigth”, de “Night in wite satin”, des chansons de Petula Clark… Il faisait une chaleur à crever et je demeurais -mais seulement 15 jours – au 6ème étage dans une chambre minuscule d’un hôtel rue de Châlons à 200 m du PLM, avec vue sur les toits de Paris… 250 francs par mois (je gagnais, mon premier salaire 759, 56 francs)…

     

     

  • À Victor Duruy, dans un univers de garçons, je "luminais" pas

    … Durant toutes ces années, de 1962 à 1967 au lycée de Mont de Marsan, ce qui m’a le plus manqué, c’est les filles…

    Elles se trouvaient alors au Lycée des filles, à l’autre bout de Mont de Marsan, sur la route du Houga… Il n’y avait jamais d’occasion de rencontres.

    Dans cet “univers de mecs” j’avais bien parfois de “grandes envolées d’amitié”, mais j’étais un “pur” et j’idéalisais…

    Je me souviens, lorsque je prenais le car place Pancaut le samedi vers 16h 30, afin de retourner à Tartas chez mes grands parents jusqu’au dimanche soir, quand le car s’arrêtait à Tartas ville haute il y avait toujours une “brochette de jeunes filles” du collège Jeanne d’ Arc, une “école privée”, les filles attendaient le car qui devait les ramener en week end chez elles vers Pontonx et Dax…

    Habillées d’uniformes et de jupes qui leur donnaient une “allure chic”, dotées de jolis visages, ces jeunes filles me “faisaient rêver” et selon cette expression de moi m’étant venue à l’esprit “je luminais”…

    Il me semblait alors que “longtemps luminant”, durant le temps que cela durait, rien de fâcheux ne pouvait survenir dans ma vie à ce moment là, qu’il était impossible de mourir en luminant”…

    Aussi, à chaque fois, j’avais peine à descendre du car ; si je m’étais écouté je serais resté dans le car afin de me tenir aussi près que possible de ces jeunes filles…

    À Victor Duruy dans un univers de mecs en permanence, je “luminais” jamais…

    J’adorais en classe, avoir des profs femme, surtout en Français – ce qui n’est arrivé que l’année où j’ai redoublé ma 1ère, avec Madame Robert, à l’époque âgée d’environ 30 ans… Elle était toujours en robe, très chic, très classe et de visage agréable… Avec elle, j’ai réussi ce “tour de force” de me “peler” un 18 en composition française, sur un sujet ayant trait à la Culture… Un “véritable réquisitoire” de la “société de consommation”, le tout dans un humour assez leste, et avec quelques “idées” tout à fait personnelles…

    Le seul “problème” que j’ai eu avec cette prof, ce fut au courant du 3 ème trimestre, un devoir que je n’avais pas rendu, qui m’a valu 2 h de colle… En effet, ce 3 ème trimestre je le finissais “pour la forme”, ayant été reçu à un concours des PTT, et j’avais comme on dit “lâché la bonde”…

     

  • Au lycée de Mont de Marsan, de 1962 à 1967

    … Quelques personnages qui ont fait partie de notre vie quotidienne de l’époque, et dont je me souviens bien… Et quelques “anecdotes”…

     

    - L’ours, le proviseur monsieur Guinez, qui en effet “faisait ours dans son genre” mais que personnellement je voyais comme un “ours plutôt sympathique”, attentif qu’il était à mon égard.

    Lorsque je suis revenu d’Algérie, en mai 1962, âgé de 14 ans, ma mère et moi avons été accuellis dans son bureau situé au rez de chaussée en façade à côté de la porte d’entrée du bâtiment principal ; il avait été impressionné par déjà le “tempérament” de ma mère assez cocasse et en même temps très ouvert, très communicatif (ma mère alors était comme je dis dans mes souvenirs “une femme très chic très belle et très enjouée qui avait un très bon contact avec les gens, qui était marrante à sa façon et qui de surcroît était divinement bien habillée, dans une élégance et une simplicité associée hors du commun)…

    Et encore, monsieur Guinez – bon c’est vrai il avait un aspect “un peu ours” – avait-il aussi été interpellé par le jeune garçon de 14 ans qu’il avait en face de lui, et qui regardait bien droit devant lui, avec de grands yeux “un peu rêveurs”…

    Je n’avais pas de dossier, rien, absolument rien comme document, tout ayant brûlé lors du saccage du lycée Duveyrier à Blida, le 11 avril 1962, date à laquelle j’avais quitté l’école, avant le rapatriement vers la “métropole”… Je sortais d’une classe de 5 ème A1…

    Il a alors dit, monsieur Guinez après avoir écouté notre histoire, s’adressant à ma mère : “ quand je suis parti au Brésil où j’ai vécu quelques années, c’était pour échapper aux griffes de ma première femme”… Ont suivi quelques confidences et pour finir il m’ a dit ceci après m’avoir posé quelques questions, histoire de me jauger : “Normalement vous devriez à la rentrée prochaine redoubler la classe de 5 ème, c’est ce qui arrive à tous les jeunes dont les familles sont rapatriées d’Algérie, quand les dossiers scolaires font défaut. Mais je vous fais une proposition : si vous acceptez, habitant Tartas, de finir dans une de nos 5ème ici, l’année scolaire jusque fin juin, en tant que pensionnaire, eh bien à la rentrée prochaine je vous inscris en 4 ème, sous réserve bien sûr que vous fassiez vos preuves durant ces 15 jours qu’il reste du 3 ème trimestre”…

    J’ai accepté sans hésiter… “L’expérience” a été heureuse et concluante, d’autant plus qu’aussitôt j’ai acquis auprès des nouveaux copains et des profs, “une cote de tous les diables” ! (rire)…

    Ce qui me convenait tout à fait d’être ainsi une “vedette” du fait que je racontais un tas d’histoires aussi drôles que moins drôles à ma façon, les profs ont vite vu que j’étais bon en composition française, pas mauvais en maths, super bon en histoire et géographie ; du coup mon passage en 4 ème – sans dossier- n’a posé aucun problème…

    Voilà donc pour l’ “ours”…

     

    -Le Flic, monsieur Mula, le censeur, ainsi surnommé parce qu’il laissait rien passer… Un personnage froid, glacial même, qui ne riait et ne souriait jamais, fana de la consigne (avec lui, les “2h” le jeudi voire les 4h et même des fois 8, et le dimanche aussi pour les pensionnaires, ça pleuvait dur, sans jamais la moindre grâce)… Affublé d’une gabardine vert caca d’oie en toutes saisons qu’il pleuve vente fasse soleil, un visage de cadavre, des lunettes noires on n’a jamais vu son regard…

     

    -Le Pinguoin, l’intendant, qui, en personne, faisait le tour des tables de huit au réfec, pour me porter les restes des plats… On m’appelait Gargantua parce que je me farcissais des 1 plat et demi de petits pois, 88 pruneaux, enfin des quantités énormes de bouffe…

     

    -Le Zou, monsieur Cazenave, le surveillant général, avec sa grosse tête bien ronde, et surtout son ventre énorme, âgé d’environ 55 ans à l’époque en 1963, qui répétait “eh vous là bas, on pisse pas contre les platanes” !

     

    -Le Spountz, le veilleur de nuit au dortoir, ainsi surnommé parce qu’il arpentait le plancher des dortoirs avec ses grosses godaces, des brodequins jusqu’en haut des chevilles et que son pas résonnait fort…

    Un souvenir qui me vient : le dimanche matin quand on était à peine dix dans le dortoir, les “ceu’s “qui revenaient chez eux dans leur famille seulement tous les quinze jours -ainsi que les “collés dimanche” - (dont je faisais partie) on se levait qu’à 8h au lieu de 7 en semaine ; avant l’arrivée du jour quand passait le Spountz, y’avait déjà longtemps que j’étais réveillé, il me venait des “pensées” en écoutant, ému, les respirations de mes camarades endormis, il me semblait alors que ces souffles légers se faisaient paroles, comme si ces “paroles” étaient “de confidence”, me révélant des choses qui n’avaient jamais été confiées à personne mais à moi, si…

     

    -Et maintenant, les profs :

    Tout d’abord y’avait ceux et celles qui n’avaient pas de surnom, sans doute parce qu’ils étaient très charismatiques, ou très sévères et en imposant de toute leur autorité, des sortes de “monstres sacrés”, des “légendes”… Entre autres, Monsieur Chêne, un prof de français, sa femme prof d’espagnol, Monsieur Blanc le prof de français latin grec qui faisait les Seconde M, A, B et A’ ainsi que les 1 ère et Terminale Philo, monsieur Grangé, un prof d’allemand qui “notait sec” (4 grosses fautes à moins 4 points chacune t’avais zéro) et qui te faisait répéter des subordonnées et des phrases de plus en plus longues, que t’en perdais le souffle ; et d’autres “indéfinissables” (qu’on chahutait jamais on savait pas pourquoi) tel monsieur Giordan, un prof d’histoire très négligé de sa personne, un vieux costard élimé, cigarette au bec sans arrêt, la cendre qui tombait par terre, un peu fumiste sur les bords ; en compo, il nous donnait des titres de leçons, résultat on avait une bonne note si on était cap’ de reproduire tout le cours mot à mot… Et monsieur Hébert, un lunatique, pas toujours très drôle mais quand il était drôle quels fous rires! Il faisait les 4 ème et 3ème (je l’ai eu 2 ans), un prof de lettres classiques Français, Latin…

    Et puis ceux avec des surnoms :

    -Baba, monsieur Barusseau, toujours en blouse grise, très gentil, pas sévère du tout, tellement “cool” que personne n’avait l’idée de le chahuter.

    -Doudou, monsieur Doucinet, un prof d’anglais, lui très chahuté ; c’était pas vraiment un marrant dans son genre… Une fois il m’interroge, j’avais prévu le coup, mis des haricots en grain dans ma bouche, je sors la phrase, et les haricots qui se barrent et mitraillent les copains assis devant moi… Je m’écris “M’sieur, avec des faillots dans la bouche, ça fait qu’on parle mieux anglais avec l’accent”… Fou rire de la classe toute entière…

    -Marius, monsieur Fourteau, un autre prof d’anglais, un marrant celui là, très chahuté aussi, un fumiste !

    -Pepone, un prof d’histoire géo, le plus fumiste de tous les fumistes, mais qui néanmoins trônait derrière son bureau, tel un empereur Romain visage taillé à coup de serpe, mais rien à voir avec le centurion Octupus de la bande dessinée Astérix…

    … Enfin, celui là j’en parle en dernier, c’est monsieur Laffite un prof de gym, le roi des fumistes, aexéco avec Pepone, qui nous foutait pendant l’heure de gym un ballon dans les pattes, “allez démerdez vous”, ainsi que durant les 2 h de “plein air”. Avec lui, on faisait juste des exercices pour la compo : grimper de corde, lancer de poids, saut en hauteur (où j’étais nul) mais course à pied 1500 mètres où j’excellais (je faisais 2,49), oh, putain, le Laffitte là, il a jamais topé que j’étais bon à la course de fond… Et j’avais un copain, Lasserre, un déjanté toujours collé le dimanche, qui lui, avait été champion d’Aquitaine au 1500 mètres avec 2,48) mais encouragé par un prof plus sérieux…

     

  • À quoi tient un destin ?

    … Durant l’année scolaire 1963/1964, j’étais en classe de 3 ème M2 au lycée Victor Duruy de Mont de Marsan, pensionnaire…

    Cette année là fut de loin la meilleure de toute ma scolarité, j’étais premier dans toutes les matières, même en mathématiques où d’ordinaire je ne brillais jamais… J’avais obtenu le Prix d’Excellence à la distribution des prix en fin d’année…

    Sur le conseil de mes grands parents maternels ainsi que d’autres personnes de ma famille (du côté de ma mère) il m’avait été proposé de me présenter au concours de l’Ecole Normale, du fait que j’avais brillament passé le BEPC…

    J’avais en effet le “profil” pour espérer être reçu à ce concours et mes grands parents me voyaient très bien, ainsi que d’ailleurs moi-même, devenir instituteur et peut-être même poursuivre au delà des 3 années de l’Ecole Normale, avec “Normale Supérieure” pour être professeur (je m’imaginais professeur de Français – à l’époque on disait déjà “Lettres Modernes”- ou même mieux encore professeur de philosophie, une sorte de Jean Grenier, qui fut à Alger en 1930 le prof de philo d’Albert Camus…

    Cependant, ma mère préférait qu’au lieu de passer le concours de l’Ecole Normale, je continue au Lycée, que je suive la filière classique 2 ème, 1 ère, Terminale puis Fac… Ma mère – mais ce n’était point là, la seule raison – craignait que si au concours de l’Ecole Normale je n’étais pas reçu dans les premiers, je doive accepter d’aller dans un établissement situé loin des Landes où j’habitais à Tartas… C’est ce qui était arrivé, d’ailleurs, à un copain nommé Bouillerce, le fils du Chef de gare d’Arengosse dans les Landes, qui lui, reçu, avait été envoyé à Epinal dans les Vosges.

    J’avais appris quelque temps plus tard, que mon copain, un jour, était mort noyé en se baignant dans un lac, dans les Vosges alors qu’il atteignait sa 18 ème année…

    En définitive j’ai renoncé à me présenter au concours de l’Ecole Normale, j’ai écouté ma mère qui selon ses dires, trouvait que le lycée et la fac c’était mieux, plus prometteur pour moi, que cela pouvait me donner accès à une formation universitaire (études littéraires)… À cette époque je rêvais en effet d’être prof – de Français ou même de philo – dans une classe terminale de lycée (j’avais, je m’en étais aperçu, adolescent au lycée de Mont de Marsan, un très bon contact (discussions et relations) avec les autres (de mon âge, plus âgés ou plus jeunes que moi)… Au réfectoire, à midi, j’étais souvent invité par des grands de Terminale ) à leur table où manquait l’un de leurs camarades ; ils me passaient des “tuyaux” pour les maths, et je leur livrais mes brouillons de composition française, l’on avait ensemble des discussions passionnées…

     

    À la rentrée scolaire 1964/1965, j’entrais donc en classe de Seconde M1…

    Le premier trimestre s’était déroulé normalement pour moi, assez bons résultats dans l’ensemble, mais j’avais – hélas- comme on dit “ des profs crème” dans les matières principales , en Français un type jeune assez imbu de lui-même, très féru de classique et d’analyse de texte, peu porté sur les “grands sujets de réflexion, de société, etc., qui se laissait chahuter et dont on subissait les devoirs à faire, peu intéressants, demandant des recherches pointues dont nous ne voyions guère trop l’intérêt…

    Et en maths, j’avais “Baba” un type tellement gentil que personne ne pensait à se moquer de lui, à le chahuter… Et qui n’était pas sévère du tout avec les notes qu’il nous donnait (pour avoir en dessous de la moyenne il fallait vraiment être mauvais en maths)…

    “Manque de pot” pour moi, cette année là, à deux reprises pour maladie grave, une première fois tout le mois de décembre, et une autre fois tout le mois de juin avec une péritonite, j’ai été absent une partie de l’année, de telle sorte qu’en dépit de mes absences à certaines compositions trimestrielles qui comptaient pour le passage en classe supérieure, j’ai été tout de même admis en Première…

     

    À la rentrée scolaire 1965/1966, j’entre donc en Première M1… Et c’est là que mes lacunes (dues à mes absences trop longues) m’ont finalement “joué un sale tour”…

    1/20 en maths, 1/20 en physique chimie (avec cette fois “des profs caillou”)… Mon 15 en Français ne suffisait pas, à chacun des 3 trimestres, à me donner la moyenne d’au moins 8/20 d’admissibilité en Terminale…

     

    À la rentrée scolaire 1966/1967, je redouble en Première C4 (c’est l’année du premier “grand changement” dans les réformes scolaires)…

    Au départ, ayant eu connaissance de mon inscription en 1 ère C4, je me rends chez le Proviseur monsieur Guinez (qui me connaissait bien et me “comprenait”) et je lui demande l’autorisation de me laisser redoubler ma Première en A, en littéraire… Il était d’accord…

    J’entre alors, pour le premier cours, celui de monsieur Blanc, prof de Français, dans cette 1ère A… (Un prof “caillou” il faut dire – mais ça me faisait pas peur)…

    Au bout de 10 minutes, voilà le censeur, monsieur Mula, qui se pointe dans la classe, et qui dit : “qu’est-ce qu’il fout là, Sembic, dans cette classe ; il était en M depuis la 3 ème, il doit revenir en C !”

    Ce monsieur Mula, le censeur, à vrai dire, il avait un “ascendant” sur le proviseur monsieur Guinez, et c’était, le censeur, un type vache, fana de la colle (il graciait jamais), c’était un lugubre, il riait ni ne souriait jamais, très glacial de contact, je le revois dans sa gabardine vert caca toute droite, ses lunettes noires, son visage cadavérique – on l’aurait dit atteint d’une perpétuelle maladie de foie …

    Du coup je quitte à mon grand regret la classe de monsieur Blanc et me voici en maths avec un jeune prof en tablier blanc croisé ceinturé, très imbu de sa personne, réputé pour “noter sec”, en 1ère C4…

    Toujours 15 en Français à chaque trimestre, mais encore 1/20 en maths et 1/20 en physique…

    Je réalise que je vais la “louper” cette deuxième Première, avec ces deux profs là, que j’avais en C4, en maths et en physique… Du coup, je me décide à passer des concours administratifs dont celui des PTT agent d’exploitation, le jeudi 17 novembre 1966 (sujet de la composition française “ On ne s’égare jamais si loin que lorsque l’on croit connaître la route” )…

    Il faut croire que le sujet m’inspira, puisque, le 30 mars 1967, j’appris que j’étais reçu à ce concours des PTT, 293ème sur 1500 admis (plus de 10 000 candidats dans toute la France) et 2 ème sur le département des Landes…

    Faisant partie des 300 premiers, ma nomination était décidée pour le 27 avril, mais j’ai demandé un sursis afin de pouvoir terminer mon année scolaire, un sursis qui me fut accordé et finalement je partis pour Paris Centre de Tri Postal PLM, où je devais me présenter le lundi 17 juillet 1967…

     

    Sur le bulletin trimestriel fin d’année de 1 ère C4, c’était marqué “ Est prié de changer d’orientation” (le “coup de pied au cul” consensuel ) rire…

     

    … J’ai bien essayé, jusqu’à mai 1968, de suivre des cours par correspondance avec “L’Ecole Universelle”, et même rédigé les devoirs durant un certain temps… Mais j’ai fini par “déclarer forfait”… Y’avait les copains, les sorties, les premiers crapuhuts en vélo, d’abord en région Ile de France puis ensuite à plusieurs reprises des “tours de France” de 3000 kilomètres par étapes qui m’ont fait vagabonder et traverser la plupart des départements de France… Mais à vrai dire je fus un clochard en vélo, “créchant”soit à la belle étoile, soit dans des auberges de jeunesse et parfois chez des gens, dans des granges, bien accueilli que j’étais assez souvent… Il faut dire que travaillant de nuit au PLM, ça me permettait avec les “combines” (remplacements de collègues dans l’autre brigade, plus les repos compensateurs) de profiter de longs congés, évidemment payés en retour par des périodes de travail de 10, 15 vacations de 10 h de nuit de suite)…

    … J’étais déjà bien loin, après mai 68, de mes rêves d’être prof de français ou de philo, ou journaliste littéraire… C’est aussi, ce temps là, après mai 68, de mes premiers carnets, de mes premières écritures…

     

     

  • En 6 ème au lycée Duveyrier à Blida en Algérie, en 1960

    … J’avais un copain, enclin tout comme moi à “des coups pendables” et dont je ne me méfiais pas, n’ayant pas réalisé à quel point il pouvait être retors, faux jeton et vicieux… Qui s’appelait Oudjaoudi, “demi pancu” comme je l’étais… J’habitais avec mes parents au 9 ème et dernier étage d’un HLM à Montpensier, un quartier périphérique de Blida au delà duquel partait la route d’Alger. J’effectuais matin et après midi, 2 fois dans la journée, à pied, le trajet de 3 km pour me rendre au lycée et en revenir… Mais parfois, le matin, mon père me conduisait au lycée dans la 403 peugeot verte immatriculée 437 JK 9A qu’il avait fait revenir de Tunisie en 1959… Mon père, lui, se rendait à son travail, au central téléphonique de Blida…

    Oudjaoudi habitait avec ses parents dans la cité militaire située avant Montpensier, en bordure d’un vaste terrain vague jonché de gravats et de matériaux de construction abandonnés, une jungle de toutes sortes de plantes et d’herbes méditerranéennes et de buissons épineux… Il était, Oudjaoudi le fils d’un harki…

    Un matin entre deux cours, on était en “perm” (permanence) sous l’œil inquisiteur du pion au visage buriné et en lame de couteau, un type particulièrement antipathique, un fana de la colle…

    Oudjaoudi et moi on était assis côte à côte au dernier banc de la salle et voilà-t-il pas que l’Oudjaoudi, il me dit tout à trac, comme ça : “ je vais te mettre une olive” … En toute innocence que j’étais, je croyais à une vraie olive, bien verte ou noire… L’Oudjaoudi il commence à me mettre la main derrière la ceinture de ma culotte ( on n’avait pas encore à 12 ans, les jeunes garçons, de pantalons longs), et je sens son doigt sans doute l’index, me descendre entre les fesses…

    Bon sang, j’ai pas attendu qu’il me foute le doigt dans le trou du cul ! Aussitôt sec, je prends un compas posé à côté de ma trousse, et j’assène un coup brusque de la pointe du compas, visant sa main, manque de pot la pointe du compas se fiche dans le bois de la table entre deux doigts de l’Oudjaoudi ! Ça fait un bruit sec et sourd, le pion crie “ Sembic ça suffit ce bordel! Vous me ferez deux heures” !

    Les deux heures de colle, faites le jeudi suivant de 8h à 10h, je les ai pas digérées ! Je décidai de me venger…

    Trois semaines plus tard j’avise l’Oudjaoudi à la sortie du lycée à 4h de l’après midi, je lui dis “on va revenir ensemble puisqu’on habite pas loin l’un de l’autre, j’ai quelque chose à te montrer, dans le terrain vague, qui va autant t’intéresser que moi, tu vas voir”…

    On arrive dans le terrain vague, je lui montre deux briques posées l’une sur l’autre dans un tas de gravats, je lui dis “ creuse sous les deux briques, dessous y’a une caisse contenant des boulons, c’est au poil pour nos tahouels ( lance pierres ), avec ça on est les caids à la récré au lycée, moi je fais le guet parce que c’est interdit d’aller dans le terrain et si quelqu’un nous voit, on s’applatit entre les buissons”…

    Il commence à creuser avec ses mains… Je fais ni une ni deux, je lui tombe dessus et lui fous une raclée carabinée, le laissant étendu roué de coups de pied, et je lui dis “ça c’est pour l’olive et pour les deux heures de colle que le pion il m’a foutues à cause de toi”!

    Par la suite, pour le restant de l’année, l’Oudjaoudi il “faisait profil bas” ainsi d’ailleurs que quelques autres qui m’avaient emmerdé et que j’ai rossés tout aussi carabiné, à ma façon…

    Dont, dans l’HLM où j’habitais avec mes parents, un certain Rallous du septième étage, que je pouvais pas blairer et qui me dénonçait quand avec des autres copains de la cité, on canardait au tahouel des fatmas revenant de l’épicerie avec leur cabas à la main… -ça nous changeait de la chasse aux gros rats qui infestaient l’oued séparant la “cité européenne” de la “cité musulmane”…

     

  • Le "petit lycée" à Cahors, entre 1954 et 1957

    … À cette époque à Cahors, il y avait au Lycée Gambetta située rue Wilson (l’entrée principale) deux parties distinctes : le Grand Lycée, de la 6 ème jusqu’à la classe terminale du second baccalauréat, et le Petit Lycée, de la 12 ème jusqu’à la 7 ème (l’école élémentaire et primaire)…

    Mes parents, l’année de mes 6 ans ( 6 ans le 9 janvier 1954) avaient décidé de me mettre au Petit Lycée parce que là, selon les “critères” de l’époque, enseignaient les meilleurs instituteurs; le “Petit Lycée” étant aussi l’école des “gosses de riches” (fils de commerçants, d’artisans, de fonctionnaires et de notables )…

    En fait, ces “gosses de riches” étaient plus vaches, plus vicieux, plus pervers, plus durs et fortes têtes et chenapans, en général, que les “gosses de pauvres” qui eux, se rendaient à l’autre école communale, celle proche de la place Thiers…

    Je n’y ai eu aucun “vrai ou bon” copain, du jour où je suis entré en 11 ème, le mardi 21 septembre 1954, jusqu’à mon départ fin juin 1957 classe de 9 ème…

    Une autre raison pour mes parents de me mettre au Petit Lycée, c’est qu’il y avait là, contrairement à l’autre école, un réfectoire pour les demi pensionnaires, ce qui arrangeait fort mon père inspecteur à l’automatique rural (branche téléphone et installation, aux PTT) qui souvent, ne revenait pas à midi, ainsi que ma mère, à cette époque, secrétaire à la Chambre d’Agriculture…

    Dans ce réfectoire, “on y bouffait très mal” cependant ! D’infects ratas avec des sauces innommables, de la purée dont les restes refroidis dans l’assiette verdissaient et durcissaient comme du ciment, d’horribles faillots nageant dans une espèce d’eau de vaisselle gélatineuse, ou des lentilles pleines de petits cailloux, des viandes bouillies et filandreuses avec des nerfs et du gras très dur… Nous étions 10 par longue table rectangulaire, j’étais le seul “petit” au milieu de grands galopins de 4 ème ou 3 ème ou même de grands de seconde première terminale, tous en blouse grise, des visages très durs et parlant haut et fort avec plein de “gros mots”…

    … En 11 ème et 10 ème, je n’ai pas “particulièrement brillé” question notes (de 0 à 10), j’étais très dissipé, désobéissant, bagarreur, et je n’ai pas eu, dans ces 2 années scolaires là, des maîtresses “intéressantes” – qui auraient pu me motiver et surtout “m’exister”…Elles trouvaient ridicules mes pitreries…

    Mais en 9 ème j’ai eu Monsieur Cammas, un homme rude, sévère, mais juste, qui lui, sans pour autant “m’avoir à la bonne” du fait que j’étais encore plus dissipé, plus “tête en l’air”, plus réfractaire aux règlements et encore plus bagarreur “pour un oui pour un non” notamment avec tous ceux qui m’”emmerdaient” tant soit peu… Lisait en classe mes rédacs (qui servaient de corrigé), accrochait mes dessins d’imagination sur le mur de la classe dédié aux “productions”…

    J’avais régulièrement, souvent quatre quinzaines de suite, zéro en conduite, zéro en calcul mental, zéro en leçons à réciter par cœur, mais 9 en rédac, 9 en “sciences’nat” et 9 en histoire géo… Et en gym j’étais mauvais en exercices bras et jambes à tendre à plier, sans cesse dans la lune et très déconcentré, mais hyper bon en course à pied… D’ailleurs au spiromètre, je faisais dépasser de 10 cm de plus que tout le monde, la colonne rouge indiquant le niveau de capacité thoracique…

    Le carnet de notes devait être tous les 15 jours, rapporté au Maître, signé des Parents et surtout du Père… Avec mes trois zéros 4 fois de suite, j’avais imité la signature de Papa et caché le carnet dans une corbeille emplie de jeux de construction et de cahiers à dessin, dans ma chambre, mais une fois en faisant le ménage Maman a trouvé le carnet… Elle a dit “ On va pas le montrer à Papa, sinon t’auras droit à la séance de coups de grande règle plate sur les cuisses!”… Il était “dur”, Papa… La première année, il m’emmenait à l’école à califourchon sur le cadre de son vélo et, on avait pas fait dix mètres qu’il m’interrogeait : “alors, 2 plus 2 ça fait combien ?” … Je le savais mais rien que de l’entendre, papa, me questionner, j’étais complètement bloqué, incapable d’articuler la moindre réponse… “Quel crétin tu fais” ! Qu’il me disait…

    Mon grand bonheur cette année là et l’année d’avant, ce fut de pouvoir aller le jeudi tout entier à “l’Ermitage”, une sorte de colonie de vacances du jeudi, où il y avait des petites filles avec lesquelles j’étais très copain, leur racontant des histoires drôles, faisant le pitre… Je n’aimais pas les jeux de ballon et de guerre, je n’aimais pas ces garçons de mon âge, tous fiers, arrogants, méprisants en compagnie forcée que j’étais avec eux à l’école, où je m’ennuyais à mourir… Dans les jeux de ballon ils faisaient 2 équipes, les deux caids de chaque bande “faisaient les pas” pour savoir qui prendrait qui en premier et ainsi de suite… Sembic on le prenait jamais parce qu’il était toujours dans la lune, qu’il ratait le ballon ou bien s’en emparait et le donnait à personne, le serrant entre ses pieds et distribuant des coups de poing à tout va…

     

  • Au 2 rue Emile Zola à Cahors en 1952

    … Sur l’index de ma main droite, à la deuxième phalange, apparaît encore une petite cicatrice en forme de triangle sans base, une cicatrice cependant qui, avec l’âge (j’ai 73 ans) a presque disparue dans le modelé quelque peu vieilli, altéré, de la peau…

    Elle est le résultat, cette petite cicatrice, d’un coup de ciseau à bouts arrondis qui m’a été donné lorsque j’avais 4 ans par un garçonnet de mon âge, un chenapan parmi d’autres, à l’école maternelle de Cahors, en 1952… À la suite d’une dispute entre ce garçonnet et moi…

    Il faut dire qu’à cette époque là, en 1952 en classe de maternelle à Cahors, les mômes “n’étaient pas des enfants de chœur” ! Tous des chenapans prêts à tous les mauvais coups… Et les “gros yeux” ou les coups de règle sur les doigts de la maîtresse d’école, n’avaient bien souvent aucun pouvoir!

    Du coup, n’étant pas moi-même un “enfant de chœur’, suite à cette agression, je décidai de rendre “œil pour œil dent pour dent”…

    J’habitais avec mes parents en 1952, au 2 rue Emile Zola à Cahors, la dernière maison au bout de la rue, proche des “remparts” (une vieille enceinte de mur de pierre derrière laquelle se trouvait le cimetière)… “Un lieu de perdition” au dire des gens du quartier, où sévissaient des bandes de galopins chapardeurs et bagarreurs et où il ne faisait pas bon s’aventurer à certains moments de la journée notamment en soirée ainsi que le jeudi…

    Notre maison au 2 rue Emile Zola jouxtait un bâtiment de garages pour voitures, et un peu plus loin en direction de la ville, habitaient dans une belle et grande maison de pierre à la façade plantureuse, Monsieur et Madame Pouzergues exerçant le métier de maraîchers, avec leurs deux enfants jumeaux, de même âge que moi…

    Ces deux là, les frères Pouzergues, des brutes, cheveux coupés très court en brosse, visages de durs, n’arrêtaient pas de m’asticoter, me voyant revenir de l’école, de me “faire des niches”, de m’appeler “biquette” et un jour ils sont venus dans le jardin derrière notre maison, piétiner, casser des petites autos avec lesquelles je jouais en compagnie de Jean Claude mon meilleur copain…

    “Hou-hou la biquette” ! Criaient-ils en me voyant passer dans la rue… J’entends encore le son de leurs voix mêlées…

    Fou de rage, un jour où ils m’attendaient en embuscade, je ramassai un très gros caillou et les poursuivis prêt à jeter de toutes mes forces ce caillou à leur tête…

    Je ne connaissais pas ma force… Ma mère ayant entendu du bruit et des cris dehors, se précipite vers moi et juste à temps retint mon bras… Il s’en était fallu de peu que je fracasse le crâne de l’un des jumeaux Pouzergues…

    Du coup, après cet incident, les frères Pouzergues m’ont foutu la paix, on ne se voyait plus que de loin sans jamais se regarder…

    Cependant, l’”histoire” n’eut aucune incidence sur la venue, tous les 2 mois, du camion citerne de Monsieur Pouzergues (la “pompe à merde”), pour vider la fosse des cabinets (cabinets de l’époque, situés en dehors de la maison, à côté de l’entrée de la cave)…

     

  • Chez Véloland à Épinal le 22 juillet 2020

    ... Venant de découvrir Véloland à Épinal ce mercredi 22 juillet 2020, je suis littéralement ébahi par la modernité "high tech" de ce magazin de vélo où l'on voit toutes sortes de cycles de derniers modèles et pour la plupart "haut de gamme", des vélos (course, randonnée, VTT) valant entre 1000 et 3000 euro) ainsi que de vélos électriques tout aussi "haut de gamme"... Sans compter les pièces détachées, les articles pour cycles, tous ces matériels et outils nouveaux, performants, de grande qualité, innovants...

    Rien à voir avec les magasins de vélo de la fin du 20 ème siècle tel qu' il y en avait par exemple à Bruyères dans les Vosges ( cycles Oriel)... D'ailleurs dans les petites villes on ne trouve plus aujourd'hui de marchands et réparateurs de vélos...

    En arrivant à Véloland Épinal ce matin vers 10h ce 22 juillet, avec mon vieux vélo datant de 1998 acheté chez Cycles Oriel à Bruyères, j'ai eu l'impression ( c'est ce que j'ai ressenti ) que je "dénotais" complètement dans ce décor "ultra high tech", d'autant plus que les clients qui arrivaient à ce moment là en même temps que moi, eux, avaient tous de très beaux vélos dernier cri nouveaux équipements.

    Je venais pour une réparation que j'avais essayé d'effectuer moi même : refaire marcher et régler une manette de changement de vitesse de poignée droite au guidon. J'avais changé le câble du dérailleur (pignons), effectué réglages H et L avec les petites vis sur le dérailleur, mais en dépit de tous mes efforts, la manette ne répondait pas...

    J'ai même tenté ceci : graisser l'intérieur de la poignée avec WD-40 et ensuite chauffer à l'aide d'un sèche cheveux, rien à faire, la manette se mouvait à vide, inerte...

    De marque Shimano, cette manette changement vitesse droite (pignons) datant de 1998, peut-être ne peut plus être remplacée (mon "vieux vélo" datant d'une "autre génération" )...

    Ne séjournant dans les Vosges qu'une partie de l'année, je souhaitais ré-utiliser ce "vieux vélo" que j'ai conservé et m'a jadis donné grande satisfaction pour ce que j'en attendais... Mais cela faisait plusieurs saisons qu'il se trouvait au grenier, inutilisé...

    Contrairement à ce que m’avait annoncé un réparateur en atelier chez Décathlon à Saint Dié, où j’étais venu la semaine précédente avec mon vélo, la manette de changement de vitesse à poignée guidon de marque Shimano RXS n’était pas hors d’usage ; il y avait juste l’extrémité du câble de dérailleur qui se trouvait coincée et empêchait une installation correcte du nouveau câble que j’avais inséré…

    Et pour seulement 3,50 euro prix d’un autre câbe plus 12 euro de travail en atelier (environ une demi heure) chez Véloland Épinal, voilà mon dérailleur qui cette fois enfin, répond à la demande…

    Du coup je trouve que Véloland “palais du Vélo” (60 magasins en France) c’est “le top” (donc même si t’as un vieux vélo qui date d’une ancienne génération de vélos, si t’es pas un pro du vélo ; pour une réparation en atelier l’on t’y traite à égalité en conseil, accueil, intervention, avec des clients qui viennent avec de beaux vélos high tech dernier cri !

    C’est vrai que “par les temps qui courent” (2020 pandémie de coronavirus) les ventes de vélos ont bondi ces dernières semaines notamment dans les grandes zones urbaines où le transport public bus métro tram est devenu plus difficile en raison du port du masque et des mesures de protection renforcées, distanciation et sans arrêt faire attention…

    Je me disais que si j’avais 30 ou 40 ans et si je bossais, étant payé environ 2000 euro par mois et si je disposais de quelques milliers d’euro d’économies sur un livret A… Entre m’offrir une croisière en Méditerranée à 3000 euro en famille et m’acheter un vélo (de randonnée, ou VTT ou vélo électrique) à 3000 euro, mon choix serait vite fait sans hésiter, ce serait le vélo…

    Soit dit en passant, l’épargne des français sur livret A a bondi énormément ces derniers mois, du fait que l’on ne va plus en croisière, ni en voyage organisé en Thailande Bahamas Seychelles ou Baléares, donc l’argent ainsi économisé peut servir pour l’achat d’un beau vélo high tech chez Véloland ou autre “palais du vélo”!

    Un seul “petit” bémol ( mais tout de même “un peu gros”) : 90% de ces nouveaux beaux vélos high tech d’une valeur en général comprise pour beaucoup d’entre eux, entre 1000 et 3000 euros ; ainsi que les matériels, équipements, fournitures associés, en vente dans les grands magasins de cycles… Sont fabriqués en Chine…


     


     

  • Souvenir d'un passage à Arnay le Duc en novembre 1986

    Hotel de toutou

    Sur cette carte postale ancienne qui doit dater des environs de 1920/1930, l’on voit ce qui était ou était devenu à l’époque l’Hôtel de Paris…

    En 1986 cet établissement Hôtel de Paris existait encore en pleine activité, avec chambres en étage, bar et salle de restaurant…

    Aujourd’hui en 2020 et cela depuis déjà de nombreuses années, l’immeuble ne semble plus habité, n’a pas fait l’objet de réfection de façade ni d’arrangement, et l’on aperçoit encore au dessus de la porte d’entrée l’inscription quasiment effacée par le temps passé « Hôtel de Paris »…

    Cet Hôtel était dans sa grande et longue époque d’activité, situé tout juste après l’angle formé par la route D 981 et la route D 906 (ancienne Nationale 6) dans un renfoncement, à gauche en venant de Pouilly en Auxois…

    En 1986 j’avais un chien de race Bouvier des Flandres, que j’appelai Youcki, tout noir de poil un peu frisé et court, et dont je n’avais pas voulu selon la « mode » faire tailler les oreilles, un chien de belle taille de 35/40 kg, assez remuant, âgé d’un an (il était né le 10 octobre 1985)…

    Lors d’un congé à l’occasion de vacances de Toussaint, j’avais décidé de l’amener en voiture pour me rendre chez ma grand-mère dans les Landes (je travaillais alors à la Poste de Bruyères dans les Vosges).

    J’étais parti un soir vers 18h des Vosges et ayant l’intention de m’arrêter en route pour dormir dans un hôtel, j’arrivai à Arnay le Duc vers 22h…

    Auparavant j’avais consulté un guide des Hôtels pour savoir quels étaient les établissements d’hébergement acceptant les chiens…

    L’Hôtel de Paris à Arnay le Duc était l’un de ces hôtels.

    Il me prenait ce chien, la totalité du coffre arrière de la Wolkswagen Golf qui était alors ma voiture à l’époque.

    Arrivé à l’Hôtel de Paris à Arnay le Duc, il fallait monter un escalier pour accéder à la chambre que j’avais retenue, mais le Youcki, habitué qu’il était chez moi à ne pas emprunter l’escalier menant à l’étage, ne voulait bien évidemment pas avancer du moindre pas et il m’a fallu à grand peine le pousser, le tirer, marche après marche jusqu’à la chambre…

     

    Assez souvent et depuis de nombreuses années, je suis de passage à Arnay le Duc dans cette traversée de la France entre les Landes et les Vosges dans les deux sens, au moins deux fois dans l’année… Et à chaque passage je dis « tiens, v’là l’hôtel de Toutou ! » …

    L’ « Hôtel de Toutou » maintenant n’existe plus -mais le bâtiment lui est toujours là avec au dessus de la porte la trace «Hôtel de Paris »…

    Et l’toutou lui, (Youcki) il est mort le jeudi 9 avril 1997…

     

     

  • Le deuxième jour

    Pour le premier jour du dé-CON-finement, j'ai préféré ne sortir -en fonction du temps qu'il faisait enfin sans pluie- que le long des « Allées marines » à Tartas, au bord de la Midouze -en crue... Vers 16h, et … sans cet « aussweiss de merde » qu'il fallait produire en cas de contrôle de gendarmerie nationale...

    Et c'est hier , mardi 12 mai, que j'ai découvert, à Saint Paul les Dax, ce qu'il en est de ce « monde d'après » à l'intérieur et autour de la grande surface commerciale du Grand Mail, et au « Bio coop » alimentation bio...

    Auparavant entre 10h et midi, j'ai fait une promenade de plus d'une heure, à pied, le long du Lac de Christus, complètement désert à cette heure, hormis quelques joggueurs et un couple avec un chien... La température était celle d'un mois de février Vosgien pour ainsi dire, un ciel gris plombé... Oies et canards déambulaient au bord du lac, un couple de pies, un pinson, quelques moineaux, une merlette de ci de là... Le « monde d'avant » en somme, comme un matin de très bonne heure en une période de l'année sans curistes (de fin novembre à fin janvier)...

    Mais arrivé au Grand Mail ce n'était plus le « monde d'avant »... Déjà-était-ce lié au fait que le premier jour était passé et qu'en ce deuxième jour les gens étaient « moins curieux », l'on se serait cru dans une sorte de 1945 architecture 2020 avec bien les boutiques, les enseignes, l'environnement 21 ème siècle... Mais sans la consommation de masse, sans la clientèle du 21 ème siècle... Autant dire que « respecter une distanciation d'1,80 mètre » n'était pas du tout un problème ce mardi 12 mai vers 11h...

    Cependant, des masques partout, sur tous les visages, à perte de vue... De toutes les façons, des bariolés, des tout noirs, des blancs et jetables. D'une certaine façon dis-je -comme pour ne pas me « plomber davantage le moral »- il faisait froid et gris, donc pas le moindre rayon de soleil... Et en conséquence, pas de lunettes de soleil grosses comme des soucoupes volantes, pas de casquettes ni de bonnets ni de chapeaux en plus du masque sur la tête des gens...

    Je voulais me rendre au Multimédia fournitures imprimantes ordinateurs smartphones et autres appareils afin de me procurer cette fameuse cartouche HP 304 noire introuvable à Tartas, et le magasin se trouvant tout au bout de l'immense galerie, pas une seule fois je me suis regardé même furtivement, dans une glace, une vitrine, pour voir la tête que j'avais avec le masque... Déjà que je ne me regarde jamais dans une glace sauf pour me « faire le collier de barbe » alors avec un masque inutile de vous dire que « c'est pas le pied » de me mirer la tronche !

    Comme j'ai dit en sortant à la gentille demoiselle masquée en tablier rouge, préposée à l'accueil à côté de la tablette supportant le gros flacon de gel alcoolique : « ça me fait comme si je débarquais sur une autre planète, dans un monde comme celui qu'on voyait dans les films de science fiction post apocalyptiques des années 1950, un monde où l'air était devenu corrosif à respirer »...

    Une fois dehors, mon premier geste fut celui d'ôter le masque, et je me suis dit, alors que je voulais encore me rendre par curiosité du côté de Décathlon « ça suffit comme ça, j'en ai assez vu pour aujourd'hui ! »...

     

     

  • Printemps 2020, une prison (manque de liberté) à ciel ouvert

    Mon quotidien de vie, comme beaucoup de mes concitoyens en ce printemps 2020, est « une prison à ciel ouvert »...

    Je ne devrais cependant pas dire tout à fait cela, du fait que j'ai la chance de vivre, d'habiter en un lieu (une zone rurale urbanisée) où la nature, la campagne avec champs, forêt, sont proches de ma maison, et avec de surcroît un jardin de 1500 mètres carrés...

    Comment se passent mes journées ? Voici :

    Je me lève très tôt le matin, vers 5h 30, 6h au maximum... Ne pouvant rester au lit plus longtemps, des fois je suis réveillé vers 4h, 4h et demi...

    Il fait encore nuit... Soit dit en passant, avant le changement d'heure du 29 mars, à 6h et demi le jour se levait, ça me convenait mieux !

    J'allume mon ordinateur vers 5h 45 après avoir pris mon petit déjeuner. L'ordinateur, tout ce que j'y fais dessus (à 90% travail d'écriture il faut dire), tout ce que j'y regarde (infos, actualités, numériser mes dessins) c'est très bien pour moi durant les 2 premières heures de la journée (jusqu'à on va dire vers 9h) car c'est là, en ces heures matinales, que je me sens le plus inspiré, le plus productif... Après, une fois passé 8h et demi ou 9h, ce n'est plus pareil, je fatigue, j'ai moins de concentration, je suis moins inspiré, moins disponible pour continuer à voir tout ce qu'il y a à voir... Et plus la journée avance, plus longtemps mon ordinateur demeure en veille, durant 1h, 2h, 3h...

    Lorsque le soir arrive, vers 18h ou 19h, à ce moment là assez souvent je ferme complètement mon ordinateur, parce que je regarde la Télé (C dans l'air, C à vous, C news, LCI, BFMTV, le JT de 20h)... Tout cela pour cause de coronavirus, débats, infos, etc. … Et après 21h, soit un film (si le film m'intéresse ou un documentaire scientifique ou historique) soit j'éteins la télé et je lis un livre, ou je fais des dessins...

    Je vais au lit vers 23h, des fois un plus plus tard. Donc, plus du tout d'ordinateur la plupart du temps, après 18h...

     

    Vers 5h 45 lorsque j'allume mon ordinateur, j'ouvre en premier ma boîte mail, je vire ou escamote les pubs, les offres, les messages sans intérêt pour moi... Je lis les courriels de la famille, des amis, j'y réponds parfois de suite, d'autres fois plus tard, le lendemain ou trois jours après...

    Le problème pour moi, c'est qu'en ce qui concerne des courriels et leur contenu qui m'intéresseraient, par exemple tout ce que m'envoie mon organisation syndicale d'une part, ainsi que l'association dont je fais partie (y'en a il faut dire « des tonnes » depuis le début du coronavirus), avec les petites vidéos, les documents joints, tout le laïus en somme, y'en a des 30/40 lignes à lire... Le problème c'est que pour prendre connaissance dans le détail de tout ça, j'en aurais jusqu'à midi, et je ne peux pas, du fait du temps que je passe pour mon travail d'écriture et de diffusion (Ma page Facebook, mon blog, mon site, mon forum, un ou deux autres forums)...

    Quand arrive 8h et demi/9h, je mets l'ordinateur en veille, et jusqu'à vers 18h je n'y reviens que de temps à autre, une demi heure par ci par là, presque plus du tout l'après midi surtout s'il fait beau...

    Entre 9h et midi : toilette, des « bintzeries » quotidiennes (actions sans intérêt banales et répétitives) aller chercher à pied à Carrefour Market quelques denrées alimentaires, le pain à la boulangerie...

    Sur le coup de midi, des fois vers 11h 30/11h 45, repas (des choses rapides à faire, des plats genre riz et thon, pâtes jambon, lentilles ventrèche, cuisse de poulet pommes de terre au four), pendant que je « travaille de la mandibule » (rire) j'écoute à la radio André Berkoff sur Sud Radio ; à midi et demi le repas est expédié, je fais une sieste d'une heure environ (et oui quand on se lève très tôt et qu'on se couche tard, y'a forcément un moment après le repas de midi, où on « plonge » un peu)...

    Après la sieste je reviens un moment (mais pas trop longtemps) sur l'ordi : mes mails, Facebook, des infos ; je termine ou commence un dessin, je lis 2 ou 3 chapitres d'un livre (numérique ou papier), et arrive 15h, 16h, je pars me promener dans la nature, une marche (en fait un circuit en forme de boucle parcouru plusieurs fois) en veillant de ne pas m'éloigner à plus d'un kilomètre de ma maison... Ou je prends mon vélo (un VTT) et je fais pendant une heure à 20km h de moyenne, un circuit dans le lotissement en face (comme un genre de parcours de critérium) … rire...

    Dans ces promenades autour de ma maison, à pied ou en vélo, je vois jamais le nez du moindre flic (juste une fois quand je me trouvais dans le jardin, j'ai vu passer une bagnole de gendarmerie sur la route)...

    Les fois où je ne me promène pas, ni à pied ni en vélo, je travaille dans le jardin (entretien, couper des ronces, des branches, enlever de l'herbe, tondre... Avec des gants de jardinage et revêtu d'une « tenue de merde » (rire)... Comme la déchetterie est fermée, j'entasse ma « merde verte » dans des recoins du fond du jardin, bien tassé...

    Ces derniers jours j'ai débarrassé rangé nettoyé tout l'intérieur du cabanon et de l'appentis jouxtant le cabanon... Une ré organisation complète et viré des tas de vieilleries qui dataient du temps de ma grand mère...

     

     

  • Souvenir d'un réveillon de la Saint Sylvestre à Paris

    C'était le soir et la nuit du 31 décembre au 1 er janvier, passant de l'année 1999 à l'année 2000, sur les Champs Elysées à Paris.

    J'avais pris, cette fin d'année là, quelques jours de vacances, une semaine, entre le 26 décembre et le 2 janvier où je m'étais rendu tout d'abord dans les Vosges et ensuite à Paris, avant de regagner les Landes où, à cette époque, depuis février 1999, je travaillais à la poste de Lesperon en tant que chef d'établissement (receveur).

    J'avais précisé, dans une autre évocation de souvenirs, de cette année là 1999, où je travaillais à la poste et finissait ma carrière jusqu'au 12 janvier 2005 dans les Landes, que j'étais, dans ce village de Lesperon au cœur de la forêt landaise, au bureau de poste, un „receveur très atypique, très anti système et en conflit quasi permanent avec ma direction du Groupement Postal de Dax.

    En cette fin d'année 1999, le 26 décembre une tempête carabinée avait balayé toute la partie nord de la France, et le lendemain, le 27, toute la partie sud de la France...

    Néanmoins, le 26, je m'étais risqué à entreprendre le voyage en voiture, une Volvo 440, entre Lesperon dans les Landes et Bruyères dans les Vosges.

    Le 30 décembre j'arrive à Paris, je gare la voiture dans un parking souterrain du 17 ème arrondissement, pour la durée de mon séjour jusqu'au 1 er janvier au matin, puis je me rends à l'hôtel où j'avais réservé une chambre, au prix de 550 Francs sans petit déjeuner, la nuit...

    En début de soirée du 31, je me trouvais sur les Champs Elysées en grandes illuminations et féeries et sur le coup de 23 heures et quelque, me voici pris dans une foule extrêmement dense et fort nombreuse (des milliers de gens femmes hommes et enfants agglutinés, pressurisés pire que dans le métro aux heures de pointe)...

    Suivant le mouvement nous avancions pas à pas, épaule contre épaule, dans une presse indescriptible, vers le Trocadéro et la tour Eiffel toute étincelante de lumières de toutes les couleurs où s'affichait le compte à rebours des dernières minutes du siècle finissant quoique le 21 ème siècle ne devait vraiment commencer à vrai dire, que le 1er janvier 2001...

    Au plus fort de cette mêlée humaine alors qu'il devenait difficile de respirer, de faire le moindre mouvement, et que l'on n'avançait plus tant la foule était compacte et dense, près de moi, j'aperçois un jeune de 19 ou 20 ans à l'allure de banlieusard de zone, et vêtu d'un blouson de cuir à clous... Ce jeune homme assez grand dont la tête dépassait par dessus ses voisins, se met à crier ou plutôt à hurler d'une voix brutale au timbre évoquant la résonance d'un gros tambour d'orchestre „cœur de pieuvre“, et en levant haut et à bout de bras tendu vers le ciel une canette de bière : „AN 2000! AN 2000 ! …

    Vingt ans plus tard, ce hurlement, cette vocifération brutale „An 2000! An 2000“, résonne encore dans mes oreilles...

    Une fois minuit passé, et la foule refluant en partie, toujours aussi serrés les uns contre les autres ; l'écharpe de ma femme se met à glisser, se défaire de son cou puis à choir sur le sol que l'on ne voyait plus, couvert de chaussures qu'il était de tout ce monde en compression extrême. Impossible et hors de question de me baisser pour essayer de récupérer l'écharpe, au risque de ne pouvoir me relever et de mourir piétiné étouffé...

    Nous cherchions, revenus sur les Champs Elysées, après cette dure épreuve du passage à l'année nouvelle devant la tour Eiffel, un restaurant car nous n'avions rien pris depuis le matin mais à cette heure là entre minuit et une heure, il y avait foule partout, toutes les tables étant occupées et des gens en files de dix quinze personnes attendaient devant les bars, les restaurants...

    Nous trouvâmes enfin vers 3h, dans une rue voisine des Champs Elysées, une brasserie où l'on servait encore des sandwiches et pour optâmes pour des croque-monsieur assez racornis aux tranches de pain visiblement rassies et à peine réchauffés... Accompagnés de demis de bière...

    Durant cette mémorable nuit de la Saint Sylvestre 1999/2000, je pensais -ayant eu des nouvelles de la tempête ayant sévi dans les Landes- au village de Lesperon et alentours sans électricité depuis une semaine, et au bureau de poste où les 2 ordinateurs étaient hors service, celui du guichet et le serveur à l'arrière pour la comptabilité et autres opérations... Je me demandais comment j'aurais fait dans une situation aussi précaire, avec toutes les difficultés que cela représentait.

    J'ai appris par la suite qu'au bout de 5 jours, mon remplaçant, un brigadier particulièrement féru de bricolage et très débrouillard, avait réalisé un branchement pirate sur le réseau EDF afin d'alimenter en électricité le bureau, et avait aussi „mamaillé“ dans les ordinateurs et le modem, ce qui avait eu pour résultat de rétablir partiellement le fonctionnement de l'ordinateur de guichet afin d'effectuer des opérations de base...

     

    Dix ans plus tard, la nuit du 31 décembre au 1 er janvier pour passer de 2009 à 2010, me trouvant encore à Paris pour les fêtes de fin d'année, j'ai passé toute la nuit du réveillon aux abords de la gare Montparnasse, après un krapahut assez sportif, à pied dans une traversée de Paris depuis Montmartre, et le lendemain matin 1 er janvier je devais prendre un train TGV à prix cassé pour Dax, qui partait à 7h 00...

    Cette nuit là, je l'ai trouvé très longue, en partie passée dans un bar ouvert toute la nuit.

     

     

  • J'aurai jamais le souvenir de ...

    ... Je n'aurai jamais, du reste de mon vivant et forcément dans ces années 2030/2040 que je ne suis nullement pressé de voir venir... Le souvenir d'une arrivée à l'aéroport de New Delhi, débarquant d'un avion Ryanair low coast, sac à dos et chaussures de marche... Un "vol sec" c'est à dire rien que le trajet avion depuis Roissy Charles De Gaulle, aller retour, sans hébergement prévu (à toi de te démerder)...

    S'il y a bien un pays dans le monde qui ne me fait pas du tout rêver, où j'ai pas envie d'aller, qui me fait partir en courant rien que d'en entendre parler, c'est bien l'Inde, cette partie de l'Asie que l'on nomme aussi "le sous-continent Indien", ce pays de 1 milliard 400 millions d'humains où je me dis que quand y'a un accident de train ou une inondation qui fait 100 morts voire 1000, c'est peu, rapport au chiffre de la population et -honnêtement et sans aucune hypocrisie de larmoiement compassionnel- ça me fait "ni chaud ni froid"... (Vous aussi, reconnaissez le, mais vous allez pas le clamer le trompetter sur Facebook au risque de choquer vos amis vos followers!)...

    ça me gonfle ces histoires de castes sociales, de femmes battues, soumises, déconsidérées, là bas, qui sont légions, de foetus de filles qu'on tringle voire de bébés filles à peine nés qu'on fait disparaître parce qu'on veut que des garçons dans la famille, de non reconnaissance et de persécutions de minorités religieuses indésirables (Pour des Bouddistes en principe qui prêchent la non violence, ça la fout mal les massacres de musulmans), toute cette population, cette presse autant dans les villes que les campagnes, ces trains bondés avec des gens sur le toit des wagons et sur les marche-pieds, autant les bus...

    Je me vois mal voyageant au petit bonheur, au jour le jour sans rien de prévu ni de cadré, par mes propres moyens, dans ce pays... Monter dans des trains et devoir trouver une place assis sur le toit d'un wagon, bouffer des nourritures infectes dans des gargottes sordides, et autant pour dormir je sais pas où dans des conditions très précaires, avec plein de mecs autour de toi prêts à te chiper tout ce que t'as dans ton sac... L'horreur ! Les maladies, je ne sais quelle sorte de ventrite aiguë ou de furonculose ou de fièvre pernicieuse...

    Et l'internet, le haut débit, les téléphones portables? ... Avec de l'électricité dans des bleds paumés de plusieurs milliers d'habitants chacun tout de même, de l'électricité disponible rien que dans des échoppes et encore avec des groupes électrogènes, du gaz en cartouches pour s'éclairer la nuit et pour cuire des aliments sur un petit réchaud de fortune, pas de toilettes autrement que d'aller pisser ou bonzer derrière un arbre, un buisson, à la vue de tout le monde, etc/etc. ...

    Je me vois mal déambulant dans les rues de New Delhi ou de Calcutta, ou au bord du Gange aux prises avec un "besoin naturel" ou cherchant où aller... La cata, l'horreur, le stress, la crève, la chaleur humide, les mouches, les cris, les clameurs de toute cette foule autour, une pluie diluvienne subite et qui dure des heures...

    No-no-non, très peu pour moi, cet enfer ! A la limite, j'aimerais mieux -façon de dire- la Chine sauf Pékin (Beijing), Shangaï, Hong Kong, Singapour... où j'irai jamais de ma vie dans ces villes là... (Mais bon, "toilettes" en Mandarin, j'aurais du mal !)...

    Vous en connaissez, vous, des gens de plus de 65 ans qui prennent un vol sec pour New Dehli et aller faire du trekking le long du Gange jusque dans les terres du centre ? Déjà pour un baroudeur de 30 ans, débrouillard et intrépide, il faut avoir de l'estomac, de la ressource... Alors pour un type de plus de 70 ans même en bonne santé ou avec juste quelques trucs un peu emmerdants genre articulations pas trop souples... N'en parlons pas !

     

     

  • Un drôle de rêve, nuit du 23 au 24 septembre 2019

    ... Dans un drôle de rêve que je viens de faire cette nuit du 23 au 24 septembre, j'apprenais (l'on me faisait apprendre) que la poule pondait son oeuf par le bec... Et dans le rêve je voyais effectivement la poule pondre son oeuf par le bec... Je n'en croyais pas mes yeux, ayant toujours cru, ma vie durant, que la poule pondait son oeuf par le trou de bale...

    Cela ne me semblait absolument pas logique, contraire aux lois de la nature, parce que je ne voyais pas comment l'oeuf pouvait entrer dans l'appareil digestif, remonter l'oesophage, alors que le passage par le trou de bale est plus naturel, plus facile, plus logique...

    M'éveillant, je retrouvais la réalité, celle de l'oeuf qui "sort du cul de la poule", et je me disais que beaucoup de gens, même très cultivés et ayant fait des études, un beau jour, à un moment de leur vie, pouvaient se laisser influencer par des personnages, des sortes de gourous (scientistes, religieux, occultistes, voyants, médiums, pseudo-philosophes, spécialistes en sciences parallèles, etc.)... Au point qu'ils en viennent à douter des connaissances qu'ils avaient acquises jusque là depuis leur jeunesse...

     

    ... Ce rêve a fait aussi resurgir de ma mémoire, de mes souvenirs d'enfance, une petite anecdote datant de l'époque où ma grand mère, à Rion des Landes, élevait une dizaine de poules dans une basse cour d'environ dix mètres de côté, entourée d'une clôture en fil de fer, de quelque 3 mètres de hauteur...

    Enfant je me souviens, âgé de 8 ans, j'aimais beaucoup regarder les poules, observer leur comportement...

    Un jour je vois une poule qui venait de descendre de son nid aménagé dans une cage comme pour les lapins, ayant pondu son oeuf... Et dans l'effort qu'elle avait fait pour pondre l'oeuf, elle s'était déchiré la peau autour du trou de bale, de telle sorte qu'un bout de tripe ressortait...

    Les autres poules ayant vu le bout de tripe, se sont toutes mises à courir derrière elle, et chacune tirait le bout de tripe, et au bout de quelques minutes, la poule blessée avait perdu la moitié de ses intestins et continuait de courir...

    J'appelais ma grand mère mais le temps qu'elle arrive, la poule était morte, tous ses intestins répandus sur le sol en une longue traînée sanguinolente...

    Ce jour là, moi qui, enfant, héritier que j'étais du réalisme pur et dur de "petite mémé" mon arrière grand mère (qui comme elle disait elle-même "ne prenait pas les vessies pour des lanternes"), et donc "ne croyant plus depuis belle lurette au père noël"... Tout ce qui pouvait encore me rester du romantisme poétique de ma mère, ainsi que de la sensibilité "fleur bleue" des petites filles de mon âge avec lesquelles il m'arrivait de jouer... S'était envolé à jamais...

    Et je compris d'autant mieux alors, que la vie "n'était pas un conte de fées", je pris la mesure de la dureté de la vie...

    A vrai dire c'était pour moi, la vision de ces poules courant derrière la tripe de celle qui s'était déchiré la peau du trou de bale, bien plus une révélation qu'un traumatisme...

    On va dire (rire) : 10% de traumatisme et 90% de révélation...

     

     

  • Souvenir d'une journée de travail à la poste de Seignosse plage

    ... Lors de la dernière semaine du mois de juillet en 2002, je fus affecté par la direction du groupement postal Landes Océanes siégeant à Dax, à la tenue du guichet du bureau de poste de Seignosse plage, bureau rattaché à celui de Seignosse-bourg...

    Le bureau ouvrait à 9h 30 et fermait à 15h 30, avec une pause d'une demi-heure à prendre à tour de rôle entre 12h et 13h, avec l'auxiliaire, une femme, employée en CDD n'ayant pas le statut de fonctionnaire ni de postière en titre d'ailleurs...

    A ce moment de l'été au plus fort de la saison touristique et vacancière, sur la côte Landaise, je ne vous dis pas l'affluence, le nombre de "clients", le trafic en volume de courrier, cartes postales notamment, vente de timbres, opérations diverses...

    Je n'ai jamais, durant toute ma carrière à la Poste, autant souffert, sué et soufflé et détesté la position de travail où je me trouvais, qu'à ce bureau annexe de Seignosse plage... Aux prises sans cesse à des gens désagréables, au comportement impatient et égoïste, et qui demandaient des choses et des services "impossibles" tels qu'un timbre rare que je n'avais pas dans mes stocks en avance, un mandat télégraphique urgent international, un problème sur un compte CCP ou livret, un courrier non parvenu etc...

    Les gens se bousculaient, la file d'attente s'allongeait, j'en voyais "de toutes les couleurs" de tenues vestimentaires et de coiffures ahurissantes, de petits toutous hargneux, de gosses capricieux, de comportements agressifs, sans compter les injonctions du Chef (le Receveur de la poste de Seignosse-bourg) qui n'arrêtait pas de m'"asticoter" pour un oui pour un non, de me "chercher des poux" pour un inventaire (à réaliser après la fermeture du bureau) où j'étais toujours faux, pour une erreur de caisse, tout cela ponctué de son discours "c'est toi le titulaire, ta collègue c'est pas elle la postière"...

    A la pause de midi, une "petite demi-heure", j'achetais pour 2 euro 20, un pain bagnat (soit dit en passant le "cours" du pain bagnat dans les stations balnéaires de la côte aquitaine, entre 2002 et aujourd'hui, a "singulièrement augmenté" passant de 2,20 euro en 2002 à plus de 5 euro quelques années plus tard)...

    Le bureau fermant à 15h 30, il fallait pousser les gens dehors et en même temps empêcher d'entrer ceux qui se pressaient contre la porte... Quelle épreuve !

    Puis, la compta, la caisse, l'inventaire, tout cela jusqu'à des 4h et demi 5h du soir : j'avais la tête comme un compteur à gaz, le stress, les problèmes à n'en plus finir d'ajuster, de rechercher... Et le Chef qui s'impatientait parce que les chiffres n'arrivaient pas assez vite (c'était toujours faux ou incomplet)...

    Une horreur, cette semaine à la poste de Seignosse plage! Et dire que selon le directeur du Groupement, je devais rester dans ce bureau jusqu'à la fin de l'été... Le Chef en a eu tellement marre de moi que le directeur du groupement a fini par accepter de m'envoyer ailleurs dans un autre bureau "plus calme"... Mais il a fallu tout de même que je me "farcisse" une deuxième semaine cette fois au bureau de Seignosse-bourg sous la coupe de ce chef "impossible" autoritaire, exigeant, fanatique de carrière et du système... Et ce fut encore une semaine de calvaire, question "clientèle" ça valait pas mieux qu'à Seignosse plage! (En plus des vacanciers, y'avait toute la bourgeoisie aisée du coin, des gens aussi pointilleux, arrogants et aux comportements agressifs, minimum de politesse et maximum de condescendance ! Et qui de surcroît, prétendaient savoir comment faire dans les opérations, mieux que toi !)...

     

     

  • C'était il y a 20 ans ...

    En 1999 depuis le 1er février j'étais receveur de la Poste à Lesperon, une localité située dans les Landes océanes, entre Rion et Contis…

    Un receveur si l'on peut dire tout à fait hors norme, atypique, et tel que les Lesperonnais depuis que la Poste existait, n'en avaient jamais vu ni n'auraient pu imaginer qu'il en viendrait un ainsi…

    Patricia Loubère, la guichetière, avec laquelle à tour de rôle je tenais le guichet unique, avait une fois dit : „nous n'avons eu jusqu'à présent, que de bons receveurs“… Autant dire que j'en étais un de mauvais…

    Il est vrai que je passais beaucoup de temps à rédiger – à l'arrière, dans la pièce dédiée à la caisse, la comptabilité (le bureau du receveur), sur l'ordinateur avec imprimante, des documents pirate, des textes sulfureux, que j'envoyais par les sacoches inter bureaux ou pour le Groupement Postal de Dax… à l'attention de mes collègues brigadiers notamment, qui à leur manière chacun d'entre eux, manifestaient leurs mécontentements au sujet de la politique de développement commercial de la Poste… Et se trouvaient régulièrement en première ligne des grèves et des manifestations en face de la Direction de Mont de Marsan… Et que je soutenais dans leurs actions…

    En ce mois de juin 1999, je venais de terminer un stage pratique d'une semaine au bureau de poste de Lit et Mixe, à la suite d'une série de cours à Bordeaux entre mars et mai…

    La poste de Lesperon ouvrait de 9h à midi, puis de 13h à 16h…

    Je me souviens qu'entre 13h et 13h 30, au guichet (à ce moment là en tant que chef d'établissement je n'étais point tenu d'être présent, et c'était Patricia qui tenait le guichet ; je faisais alors la sieste avant de venir vers 14h), il y avait chaque jour du lundi au vendredi, tout un défilé de mémés aux silhouettes en général assez plantureuses et vêtues de tabliers à carreaux sur des robes sans aucune élégance, aux visages rondouillards et couperosés, qui venaient à ce moment là, avant 13h 30 afin d'être chez elles à l'heure pile pour voir à la télé sur TF1, les feux de l'amour…

    Il arrivait parfois que Patricia tapait trois ou quatre coups sur la porte de communication avec le logement de fonction, me signifiant ainsi que je devais intervenir derechef au sujet d'une réclamation de l'une de ces clientes ( un carnet de chèques par exemple qui n'avait pas été envoyé, ou un virement de prestations sociales pas encore versé sur le livret ) …

    Y'a Maria qui veut que vous téléphoniez à Bordeaux (au Centre Financier) pour demander si son virement a été fait“…

    Téléphoner à Bordeaux… ça me pelait, ça me pelait… Je détestais… D'autant plus qu'à Bordeaux au Centre Financier, j'étais „connu comme le loup blanc“ et que je „n'avais guère la côte“ auprès de ces dames du Centre Financier…

    Patricia cependant, avait au mois de juillet 1999, été „assez impressionnée“ quand je lui avais remis un exemplaire du livre publié par une association Paroles de Créon en Gironde, qui avait organisé un concours de nouvelles sur le thème des voyages de Jules Verne… Mon texte choisi parmi les douze gagnants du concours, figurait dans le livre „Voyages extraordinaires“ sorti en 2000 exemplaires… Soit dit en passant, c'est le seul concours d'écrits, de poèmes ou de nouvelles auxquels j'ai participé, où j'ai gagné ; en revanche trois ans de suite au „printemps des poètes“ j'ai fait „chou blanc“…

     

     

  • Un cahier retrouvé ...

    ... Le 30 juillet 1976 je quittai le centre de tri postal PLM à Paris, où je travaillais -de nuit- depuis juillet 1967...

    Voici dans "souvenirs et anecdotes", l'une de mes rubriques d'écriture que, je dois dire, je ne sers que très occasionnellement -et "sans aller pour autant jusqu'à mettre au grand jour le coeur de mon réacteur où siègera toujours ce qui demeurera inconnu des hommes et donc inexprimé non révélé"... Voici dans cette rubrique -dans ce "registre" on va dire- quelques uns des petits mots écrits à mon sujet par mes collègues, amis pour ainsi dire, du PLM Avion où je vécus "des nuits historiques" (comme on disait alors entre nous lorsqu'on riait plus qu'on n'était payés et que le moindre événement sortant de l'ordinaire était une occasion d' "arrosage" ou faisait de la nuit de travail, presque une fête, ou une succession de clowneries ou d'expression de "talents particuliers" des uns et des autres)... Mais, soit dit en passant, le travail se faisait, et les objectifs de réalisation (en l'occurence quelque 1800 sacs postaux ouverts sur la table de répartition autour de laquelle se tenaient une quinzaine de corbeilles en fer -par vacation de 10h- étaient même parfois dépassés, ce qui nous valait de pouvoir quitter à 5h du matin au lieu de 6h)...

    Ces "petits mots" les voici donc :

    (Mais je ne les reproduis pas tous et seulement en partie, de ce cahier que j'ai retrouvé)...

     

    ... "Parmi les nombreux passages à l'Avion C, ton nom apparait en lettres lumineuses sur le livre d'or de la Brigade. .../... Avec ton langage plein de verve, le vocabulaire du nuiteux s'est grandement enrichi. .../... Tu as été de ceux qui ont tracé par leur courage, les lignes glorieuses de la lutte des postiers.../... Tu n'as eu qu'une petite part du steak, car il n'a pas été largué, malgré la superbe pancarte qui le proclamait... " (Prosper Galland)

     

    ... "Sembic, toi le poète, qui a fait rire le Transit et l'Avion C, toi le cycliste qui a gravi le Mont Ventoux à vélo, je te souhaite de retrouver semblable ambiance dans ta nouvelle affectation" (Flon-Flon)

     

    ... "Je te souhaite une bonne intégration dans ta nouvelle planète mais je suis sûr que c'est toi qui brillera le plus fort parmi tes nouvelles connaissances. Ici, sans toi, la planète Zobina du PLM va se désintégrer. Mais nous vivons dans l'espoir de voir un remplaçant qui sera digne de toi". ( Milhavet)

     

    ... "Sembic tu auras été un des noms célèbres de l'histoire du PLM de ces dix dernières années. Pour moi tu resteras tour à tour buveur d'orangina, poète, fabricant de shadocks et surtout l'inventeur de la planète Zobina. Tes histoires auront fait rire bien des copains, et resteront gravées dans nos mémoires". ( Massat Irenée)

     

    ... Si tu n'avais pas de quoi écrire je te dirais que tu nous quittes "sans bic" mais non sans regrets. Jamais départ n'aura provoqué pareil cataclysme : désintégration de la planète Zobina, anéantissement des shadocks. Il nous reste à méditer sur cette Bible que tu as écrite et dont tu t'efforçais tel un disciple du Christ, à en dispenser l'enseignement". (Boudet André , dit "Charlie")

     

    ... "Astrologue confirmé, il est certain que le PLM perd un grand savant en ta personne. De plus, tu étais un grand sportif, le Poulidor de l'Avion et ton vélo était également devenu vedette". ( Labry)

     

    ... A l'époque, en 1976 j'avais 28 ans et 2 ou 3 de ces collègues qui ont écrit dans le cahier auraient pu être mes "grands frères" (ils étaient âgés de 15 à 20 ans de plus que moi)...

    Ils sont peut-être- hélas- en 2019, morts depuis...

    Le PLM a été le dernier centre de tri postal parisien à fermer ses portes, en 1995... (donc 4 ans après la transformation de Postes et Télécoms en statut de "EPIC")...

    En 1995, cela faisait 19 ans que je travaillais au bureau de poste de Bruyères dans les Vosges...

     

     

  • Un joli minou roux ...

    ... Un joli minou roux, avec un beau p'tit collier civilisé, et un grelot en laiton ; stationne, gambade, cherche le mulot ou la sour'rru... Dans l'espace vert (un champ) situé devant ma maison à Tartas, de l'autre côté de la route. (Il y a un lotissement en deçà du champ où de petits arbres ont été plantés de loin en loin le 11 décembre 2011 par la municipalité)...

    Je vois souvent gambader ou en position de guet ce joli minou roux... Quand y' a 3 jours que je l'ai pas vu, je m'inquiète...

    Un jour (c'était il y a bien 4 ou 5 mois, donc sans doute l'été dernier) je me suis approché de ce minou, qui s'est laissé caresser et même a demandé des mamours à n'en plus finir, me grimpant au pantalon, et se roulant par terre à mes pieds...

    Hier, alors que d'ordinaire ce minou ne traverse jamais la route, je le vois rappliquer dans mon jardin face à la maison, il a sauté par dessus le portail... J'étais assis sur un pliant dans l'entrée (un renfoncement servant d'entrée)... Voila-t-il pas que ce minou se radine vers moi à toute vitesse, et se met à rouler sur le dos à mes pieds, je le caresse, il n'en finit plus d'effectuer des roulades et de quérir des tas de mamours... Je n'arrivai plus à le quitter, lui faire comprendre que je voulais rentrer dans la maison et a il a fallu que je le laisse là, je suis rentré, refermant la porte...

    "C'est minou qui" je me suis dit, "quels sont les gens de ce minou", quelle est la maison de ce minou"... Je voudrais savoir quels sont les gens de ce minou... Il y a dans ce lotissement en face, 22 maisons...

    J'ai pensé (mais je n'avais rien en main pour le faire) à écrire sur petit bout de papier (un message) avec ceci inscrit : "Votre joli minou est venu spontanément vers moi comme si j'étais le Bon Dieu et comme si d'instinct il savait que j'étais l'ami des minous" ... Avec mon numéro de téléphone mon nom et mon adresse... J'aurais plié le bout de papier que j'aurai attaché au p'tit collier civilisé ou sous le grelot en laiton...

    C'est une route (une départementale à moyenne circulation) qui va de Tartas jusqu'à Orthez. Et devant chez moi y'a pas de ralentisseur surélevé en forme de boudin, les bagnoles roulent vite, et j'ai peur que ce joli minou roux avec son p'tit collier civilisé (rouge) et son grelot en laiton, prenne l'habitude de traverser la route, lui qui, jusqu'à présent ne la traversait jamais et restait à gambader dans le champ en face...

    ... Y'a aussi les minous d'Intermarché (une bonne vingtaine, tous n'étant d'aucune maison, et vivant en liberté)... Le soir vers 7h quand Intermarché ferme, les caissières leur apportent des croquettes, ils sont alors tous là, queue en l'air... C'est un spectacle !

    Ils ont leur abri aménagé (on leur a confectionné des niches dans de gros cartons recouverts de toile plastifiée, avec de vieux pulls à l'intérieur, sous les arbustes en bordure du parking)... Dans la journée on en voit déambuler toujours un, deux ou trois... Mais sauf 1 ou 2 ils se laissent pas trop approcher... Souvent, en vélo, je viens voir les minous d'Intermarché... Y'a une association à Tartas d' amis des minous, et ils font de temps à autre une quête comme pour le restaurant du coeur, je me suis inscrit donateur...

    Chez moi dans mon jardin, je mets des assiettes blanches de "petite mémé" (mon arrière grand mère décédée en 1969) avec des croquettes "de qualité" (pas de celles qui foutent la chiasse et qui coûtent que 1, 20 euro le paquet)... Pour les minous errants qui viennent, j'en vois souvent un, tigré, à la queue coupée, un autre noir et blanc, un autre tout noir... Ils se laissent pas approcher (ils ont pas topé que j'étais l'ami des minous)...


     

  • Paysages et mode de vie réunionnais

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    ... C'est l'une des toutes dernières prises de vues, effectuée avant le départ, dimanche matin le 27 janvier, alors que le ciel n'était pas encore chargé de nuages, car ce jour là fut à partir de 10h du matin, un jour de pluie à La Réunion sur la côte sud et ouest et en partie à l'intérieur des terres. En effet, une importante dépression très active, venait du sud ouest de l'océan indien, par en dessous du sud de Madagascar et atteignait La Réunion par le sud ouest (situation météorologique inhabituelle et pouvant parfois être à l'origine de tempête tropicale ou de cyclone : venant de ce côté là, cela peut être dangereux ; d'ordinaire cela vient par le côté opposé, par le nord est ou l'est... D'ailleurs le 25 et 26 janvier, la partie sud de Madagascar a été très affecté par cette profonde dépression s'étendant sur plusieurs centaines de kilomètres de long dans l'océan indien, et large de 200 km)...

    Sur cette photo l'on peut voir juste au dessus des arbres derrière la maison au toit rouge (de tôle), le Piton des Neiges en forme de cône évasé un peu creusé au milieu...

    ... Ce qui m'a le plus impressionné durant ce séjour, ce sont les paysages tourmentés, fracturés, ces énormes ravines, ces défilés entre de hautes murailles quasi verticales, cette végétation luxuriante, quoique dans la partie ouest entre Saint Leu et Saint Gilles, la partie la plus sèche et donc la moins arrosée, là, on y voit une végétation rabougrie, de petits arbustes, comme dans une savane africaine... Du moins sur le littoral près des plages et sur les plaines en pente...

    Ce que je retiens encore, c'est le mode de vie réunionnais, la relation avec les gens, le fait du "vivre ensemble" quelque soit son origine ethnique, culturelle, religion, etc. ... Qu'on ne retrouve pas ainsi, en métropole... En somme, la vie sur le plan de la relation humaine, est ici à La Réunion, "plus facile" et donc avec "moins de problèmes"...

     

  • Grande demeure d'une famille de planteurs, fin 18 ème siècle, La Réunion

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    ... Cette demeure coloniale est une ancienne propriété d'une riche famille de planteurs, les Panon – Desbassayns, dont la construction fut achevée en 1788.

    Tout ce que l'on voit dans cette demeure, ainsi que tout autour jardins, autres bâtiments, évoque le souvenir d' Ombline Desbassayns, une "femme de caractère" qui "d'une main de fer" développa la fortune familiale, grâce au travail de 460 esclaves travaillant sur son domaine ...

    Cette "Grande Dame" qu'à La Réunion on ne désigne que sous le nom de "Madame Desbassayns" naquit en 1755 et mourut en 1846, deux ans avant l'abolition de l'esclavage...

    Elle décida de passer de la culture du café et du coton à la culture de la canne à sucre, qui très vite s'est révélée d'un rapport bien plus important que la culture du café et du coton...

    Son personnage est complexe, ambigu et surtout très controversé. Pour certains elle est "providentielle" mais pour d'autres elle fut cruelle, injuste et maltraitait ses esclaves...

    Ce genre de personnage "menant ses affaires d'une main de fer" et "de grand caractère" a toujours suscité deux visions différentes et inconciliables du monde et de la société ; et cela de toutes les époques de l'Histoire...

    Sur le plan du jugement (du Bien et du Mal) c'est selon la sensibilité "politique et ou sociale" de chacun... Soit le bien réalisé qui l'emporte sur le mal fait, soit au contraire le mal qui a été fait, qui l'emporte sur le bien réalisé...

    Mais il y a un "autre plan" qui n'est plus celui du jugement mais celui dans lequel s'inscrivent et se réalisent l'édification et l'évolution d'une société -souvent, pour ne pas dire presque toujours, à l'occasion de ce que l'on pourrait appeler "un événement fondateur" (une révolution par exemple)... Et dans ce cas, celui de la "construction" d'une société, la "voie" qui me semble la meilleure, c'est celle qu'a proposée Nelson Mandela lorsqu'il a été élu président de la République d'Afrique du Sud...

    En effet plutôt que de "repartir" sur du ressentiment, sur de la vengeance, sur une violence qui change de camp, sur ce que l'on appelle " une chasse aux sorcières"... On fait "table rase" du passé, on pardonne (mais cela ne veut pas dire pour autant que l'on exclue ou que l'on efface la réalité, ce dont l'Histoire a été faite)... Mais cette voie là, celle de Nelson Mandela, est une voie difficile car elle implique forcément, de par la "nature humaine dans sa réalité", l'acceptation et la gestion de ce qui va troubler ou pervertir un ordre de société nouvellement établi...

    Dans l'exemple de l'Afrique du Sud après la disparition de Nelson Mandela, il demeure tout de même les fondements essentiels de ce qu'avait réussi à édifier Nelson Mandela... Ce qui montre que la voie qu'il a proposée, est celle qui a le plus de chances de s'inscrire dans la durée...

     

     

  • Vues sur le cirque de Salazie, La Réunion

    ... La dernière photo, la 4 ème, c'est celle où l'on peut voir depuis une fenêtre de case créole à Hell Bourg, le sommet du Piton des Neiges et le massif...

    Le village étant situé à 950 mètres d'altitude, et le Piton des Neiges culminant à 3070 mètres, il y a un dénivelé impressionnant et quasi vertical, d'un peu plus de 2000 mètres!

    De l'autre côté du cirque de Salazie par delà le massif du Piton des Neiges et des autres murailles et pics, se trouvent d'une part le cirque de Cilaos, et d'autre part le cirque de Mafate...

    Il n'existe pas de voie de communication, route ou chemin carrossable, à l'intérieur du cirque de Mafate, complètement isolé... Et pour se rendre dans ce cirque de Mafate, il n'y a que des pistes de randonneurs. Néanmoins, les habitations ou hameaux ou cases à l'intérieur du cirque de Mafate, sont ravitaillés par hélicoptère (denrées alimentaires, produits de nécessité, équipements, médicaments, secours, médecin, écoles)... Et il y a depuis peu, une antenne ou un relais téléphonie internet installé...

    ... PHOTOS : http://yugcib.forumactif.org/t985-vues-sur-le-cirque-de-salazie-la-reunion#1208

     

  • Le massif du Piton des Neiges, au début du mois d'août en 2003

    Piton des neiges

    ... Cette année là en 2003 au début du mois d'août, donc au milieu de l'"hiver" austral, les conditions météorologiques -exceptionnelles- étaient réunies pour que tombe de la neige, à savoir une humidité de l'air importante, une accumulation de nuages, et une température durant plusieurs heures voire au moins une nuit et un jour, de l'ordre de -2 à 0 degrés, constante et cela à partir de 2500 mètres d'altitude (le sommet du Piton des neiges culmine à 3079 mètres -ou 3071- cela dépend de diverses manières de mesurer)... Et tout autour du Piton et donc du sommet, s'étendent les crêtes et les pics des murailles, tout cela à environ 2000 à 2500, 3000 mètres... En ce début août 2003, bien blanchi par la neige qui a tenu quelques jours...

    Ces conditions exceptionnelles de météorologie, ne se sont pas reproduites depuis ce début août 2003 ; mais ce n'était point la première fois qu'un tel événement climatique "hivernal" se produisait sur ces hauteurs à La Réunion...

    Il faut tout de même savoir que certains matins au lever du jour à partir de 1400/1600 mètres, en juillet et en août, à La Réunion, en particulier sur les hauts plateaux, la plaine des Cafres, les alentours de Bourg Murat, 1700 mètres ; l'on voit l'herbe, les prés à vaches, tout couverts de givre, la température avoisinant 0 degrés voire -1 à -2... Cependant, à l'heure de midi il fait entre 15 et 20 degrés et jusqu'à 23/25, avec un soleil plus haut dans le ciel qu'il ne l'est lors de nos hivers de moyenne latitude...

    Et dire qu'en ce début août 2003, en France, en Europe, en latitude moyenne, nous subissions une canicule exceptionnelle et d'une durée de 2 à 3 semaines avec des températures de l'ordre de 40 degrés !

     

     

  • Héva, statue en basalte, à Hell Bourg, La Réunion

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    ... Cette statue en basalte a été réalisée par Gilbert Clain.

    Anchaing, l'esclave légendaire qui s'était réfugié sur le piton qui porte son nom (le piton d'Anchaing), et sa compagne Héva ; constitue le mythe Réunionnais de la lutte pour la liberté...

    Héva est à la fois l'allégorie de la femme réunionnaise originelle, mais également la première héroïne réunionnaise.

    Les planteurs de canne à sucre du 18 ème siècle, dont les domaines s'étendaient le long des plaines du littoral ainsi que sur les pentes un peu plus haut, étaient furieux et dépités, de constater la disparition de quelques uns de leurs esclaves partis se réfugier sur les hauteurs de l'île en des lieux quasi inaccessibles notamment sur ce que l'on appelle à La Réunion des Ilets, petits plateaux aux rebords abrupts qu'il fallait escalader en jetant des cordes le long des parois...

    Les planteurs, alors, décidèrent d'employer des chasseurs d'esclaves, connaissant bien le terrain et déterminés à toucher une prime pour chaque esclave retrouvé et reconduit de force, mais également pour chaque esclave tué lors de la poursuite, dont il fallait ramener une oreille et -ou- une main coupée, pour "preuve"... (Cela, ce n'est pas de la légende mais du vrai, du réel !)...

    "Gloire" donc, à ces premiers colons Français de La Réunion, du 17ème et du 18 ème siècle, dont les fortunes se sont établies par l'exploitation d'une main d'oeuvre corvéable à merci... Et dont les descendants constituent aujourd'hui la classe aisée des possédants et des "gens d'affaire"...

    Bien sûr vous'm'direz "y'a eu aussi la mission civilisatrice, l'école, la culture, les bienfaits apportés -hygiène, confort, progrès technique etc. - "... Mais tout ça, c'est après la seconde guerre mondiale et surtout depuis 1960...

     

    ... A Hell Bourg, ce mercredi 16 janvier 2019, j'ai bien vu passer et s'arrêter dans la rue principale, deux cars de touristes Japonnais... Et le long de cette rue principale, s'échelonnaient quelques boutiques dans le genre de celles qu'on voit un partout dans les lieux touristiques et fréquentés... Mais cela n'avait rien à voir avec Cilaos, en effet à Hell Bourg qui reste un village, on y voit surtout des maisons créoles, des cases dont certaines ont été un peu restaurées, de telle sorte que ce bourg a gardé si l'on peut dire, son authenticité...

    Hell Bourg 950 mètres altitude, est l'une des bourgades du cirque de Salazie dont la géographie, la configuration, est différente de celle du cirque de Cilaos : relief plus "marqué" (plus chaotique, plus fracturé, énormes remparts rocheux, pics surgissant au centre, et, avec un dénivelé de plus de 2000 mètres en "toile de fond" depuis les fenêtres des cases créoles, se dresse presque à la verticale, l'énorme massif du Piton des Neiges dont on voit le sommet...

    Il n'existe pour se rendre "de l'autre côté", (vers le cirque de Cilaos, vers le cirque de Mafate), tant les barrières, pics, massifs, remparts sont compacts et le relief si tourmenté, si chaotique ; que des pistes de randonneurs ou de gens à pied, donc pas de route goudronnée ni de chemin carrossable permettant de rejoindre les trois cirques entre eux... C'est le massif du Piton des Neiges qui domine et constitue une barrière naturelle infranchissable (sauf pour les randonneurs)...

     

  • Ciel nuit, étoiles, lune, trajet apparent du soleil, à La Réunion

    Ciel nuit la reunion

    ... Sur cette carte du ciel nocturne du 15 janvier 2019 vers 21h/22h, au dessus de Saint Pierre La Réunion 21,5 degrés latitude Sud -et d'une manière générale tel que l'on peut l'observer de visu en soirée lorsque le ciel est clair sans couverture nuageuse- à cette époque de l'année décembre janvier été austral ; l'on aperçoit pas très loin du zénith (point le plus élevé du ciel au dessus de la tête) vers 22h, trois étoiles bien brillantes et bien alignées proches les unes des autres, avec côté nord un peu plus loin, Bételgeuse et côté sud Rigel bien visibles et brillantes (ces deux étoiles Bételgeuse et Rigel disposées en une ligne perpendiculaire au segment formé par les trois étoiles en ligne)... Cette figure d'étoiles particulière au ciel austral (et la plus reconnaissable) fait partie de la constellation d'Orion...

    Le trajet apparent dans le ciel nocturne du soir au matin, de cette figure d'étoiles, s'inscrit dans le plan de l'écliptique (zone du trajet apparent du soleil dans la journée)...

    Pour reconnaître dans l'hémisphère austral les phases de la lune (si la lune est croissante ou décroissante) c'est le contraire de ce que l'on observe dans l'hémisphère nord : un C la lune est croissante hémisphère austral, un D elle est décroissante (le contraire dans le nord)...

    La Réunion se trouvant en moyenne à 2 degrés et demi avant le tropique du Capricorne, soit entre 20,5 et 21,5 pour 23,5... En conséquence, il y a pour le soleil à midi, deux "passages" très rapprochés (au zénith milieu et centre du ciel) l'un une semaine avant le 21 décembre, et l'autre une semaine après... Plus on va vers l'équateur, moins les deux "passages" sont rapprochés, de telle sorte qu'à l'équateur il y a un "passage" le 21 mars, et l'autre le 23 septembre...

    Par exemple Mayotte 12 degrés sud, premier "passage" début novembre, deuxième "passage" début février...

    La durée du jour (soleil visible) à La Réunion atteint au maximum 13h 30 fin décembre début janvier -lever du soleil au plus tôt 5h 25, coucher du soleil au plus tard 19h 02... Et au minimum 10h 30 fin juin début juillet -lever du soleil vers 6h 45, coucher vers 17h 45...

    L'équateur étant au Nord, pour un observateur situé dans l'hémisphère austral, à l'heure de midi hors période du solstice 21 décembre tropique du Capricorne (et donc à plus forte raison plus on se rapproche du 21 juin hiver austral) on voit le soleil de midi orienté vers le Nord (au lieu du sud dans l'hémisphère nord)... Et on voit le soleil s'élever dans le ciel le matin, selon une inclinaison contraire à celle qu'on observe dans l'hémisphère nord, et également contraire le soir coucher du soleil... Bien sûr, dans la zone intertropicale et à plus forte raison à l'équateur, l'inclinaison est beaucoup moins évidente (verticale à l'équateur) qu'en latitude moyenne où elle est assez nette...

     

    http://www.ac-nice.fr/clea/lunap/html/Phases/PhasesActiv4.html

     

     

  • Un pénitencier pour enfants à Ilet Guillaume, La Réunion

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    ... Depuis 1864 et par un décret datant du 6 juin 1865 sous le second Empire, existait au voisinage de Saint Denis à La Réunion, un bagne pour enfants...

    Nombre de ces enfants âgés de 7 à 21 ans, condamnés à de lourdes peines de travaux forcés, furent utilisés pour la construction d'une route carrossable à flanc de falaise de la rivière Saint Denis, dans les dernières années du second Empire et au début de la Troisième République. Ainsi que pour l'édification d'un pont au dessus du Bras Guillaume...

    Il y eut durant ces travaux, des accidents dans lesquels des enfants périrent.

    Après l'abolition de l'esclavage (20 décembre 1848), il existait encore des camps de descendants (d'enfants et adolescents) d'anciens esclaves, peuplés à 90% de jeunes affranchis, créoles métis et orphelins, que la misère poussait au vagabondage, et qui, dans les villes et autour des villes, effrayaient la bourgeoisie établie, de colons, de planteurs, de gens d'affaires... Le vagabondage était d'ailleurs l'un des motifs principaux d'interpellation, de mesures de police, de condamnation...

     

    ... A noter sur la photo, à gauche... "Lou Boun' Diou" en soutane et la trique à la main !

     

     

  • L'anse des cascades, La Réunion

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    ... C'est en ce lieu que les navires à voile, partis depuis les ports d'Europe et faisant route vers l'Inde et l'Asie en passant le cap de Bonne Espérance, relâchaient ici, dans cette anse située entre Piton Sainte Rose et Sainte Rose sur la côte est de La Réunion...

    Enserrée entre de hautes murailles de roche volcanique recouvertes de végétation, cette anse constituait en effet un refuge pour les navires. Tout au long des murailles quasi verticales s'écoulent plusieurs cascades, ce qui permettait aux équipages des navires, de se ravitailler en eau afin de poursuivre leur route vers l'Inde, l'Asie, l'Indonésie, les détroits, puis à travers l'océan Pacifique vers l'Australie, l'Océanie, la Nouvelle Zélande...

    Aujourd'hui, l'anse des cascades est devenue l'un de ces lieux de repos, de loisirs, aménagé, où se rendent le dimanche les familles...

     

  • Grand'Anse, La Réunion

    ... Entre Saint Pierre et Saint Joseph, Grand'Anse est l'une des plus belles plages de La Réunion où viennent passer des journées en famille, amis, autour d'un pique-nique, voire d'un vrai repas, ustensiles de cuisine, cuisson en grande marmite de "cari" ; glacière imposante, bouteilles de vin et de bière, apéritifs, rhum arrangé, desserts, pâtisseries, café, thé... Ce sont de ci de là, des étalages impressionnants, l'on ne voit pas cela en métropole, du moins pas ce genre d'installation avec cuisine faite sur place.

    Les gens en effet, sont là en familles et amis, en réunions de 8, 10, 15 personnes avec les enfants... Il y en a qui apportent des instruments de musique, guitare, tambour...

    L'on peut voir aussi ces réunions de gens le long du front de mer à Saint Pierre, sur les bords de la rivière Langevin, enfin partout dans l'île où sont aménagés des espaces de repos loisirs...

    Sur la dernière photo, l'on voit un homme agile (et visiblement entraîné), grimpant le long d'un tronc de cocotier, afin de cueillir (ou plutôt de faire tomber) des noix de coco : toute une technique pour monter ainsi !

    L'on se baigne dans une eau à 26 degrés en été, donc en décembre janvier février ; et qui au plus bas en hiver, en août, est à 22/23 degrés.

     

    Photos voir à : http://yugcib.forumactif.org/t977-grand-anse

     

  • Le Grand Coude, La Réunion

    Le gd coude sitLe gd coude vueIl n'existe pas, je crois, sur la planète, en aucun endroit, une situation géographique, une configuration telle que celle-ci, à La Réunion : un village sur un plateau incliné entouré d'un précipice de tous les côtés sauf l'accès étroit en  rampe qui monte depuis l'océan, et le long de cette rampe  serpente une route aux nombreux virages en épingles à cheveux et d'un fort pourcentage de pente... Cependant à quelques kilomètres du village du Grand Coude, l'on trouve des endroits pour s'arrêter, se promener, pique-niquer... Avec des arbustes, de la belle herbe...

  • La rivière Langevin, La Réunion

    https://vimeo.com/309686079

    ... A dix kilomètres après Saint Joseph partie Sud de l'île, à Langevin, s'ouvre sur une distance de quinze kilomètres jusqu'à la cascade du Grand Galet, une grande et profonde ravine entre deux hauts remparts de roche recouverts de végétation, un défilé ou une gorge au relief tourmenté, et au fond de cette gorge, coule une rivière au courant rapide : la rivière Langevin...

    Tout au long des premiers kilomètres, sur la rive au bord de la route, sont aménagés des espaces d'agrément, de pique nique, et l'on y voit des boutiques de restauration, de souvenirs, et le dimanche, les jours de congés scolaires, bon nombre de gens de la région de Saint Pierre et environs, viennent en ce lieu passer la journée...

     

     

  • La route de Cilaos à La Réunion

    Route cilaos

    ... Cette vidéo qui donne une idée du paysage : https://vimeo.com/309585647

    ... Une route reliant Saint Louis au cirque de Cilaos, de quelque 400 virages, construite de 1927 à 1932...

    Dont le parcours difficile, dangereux, étroit par endroits notamment aux passages (ponts) au dessus de ravines et dans des tunnels, s'échelonne tour à tour montant et descendant tout au long d'un défilé enserré entre des murailles verticales aux parois déchiquetées recouvertes en partie de végétation, des murailles d'une hauteur de plusieurs centaines de mètres...

    L'on n'arrive pas en pensée, à imaginer un tel paysage : il faut en effet l'avoir vu pour se le représenter ensuite de mémoire.

    Il est absolument étonnant, inimaginable, que sur un si petit territoire (2275 kilomètres carrés, l'île Bourbon -La Réunion-) puisse exister un tel paysage de montagne, de cirques, de défilés, de ravines, aussi tourmenté, aussi déchiré, aussi fracturé, et cela dans un gigantisme que l'on ne retrouve que dans les grands massifs Himalayens, Andins ou Alpins (en encore plus fracturés et déchiquetés, ici, à La Réunion!)...

    ... Suite texte et autres images :  http://yugcib.forumactif.org/t974-la-route-de-cilaos-a-la-reunion

  • La plaine des Cafres, La Réunion

    Plaine des cafres cartePlaine des cafres photo

    ... C'est un haut plateau situé sur les Hauts entre le massif du Piton des Neiges et le Piton de la Fournaise ; l'on y accède par la Nationale 3 reliant Saint Pierre à Saint Benoît par l'intérieur de l'île... (Le Tampon, puis les bourgades du Quatorzième jusqu'au Vingt-troisième) jusqu'avant Plaine des Palmistes où à partir de là la route redescend vers Saint Benoît...

    Ce lieu doit son nom aux Cafres, qui furent aux 18ème et 19 ème siècles jusqu'en 1848, des esclaves en fuite (marrons) qui partaient se réfugier dans l'intérieur de l'île où il y avait des bois, une nature sauvage, et où il était difficile aux colons de les poursuivre... En effet les conditions de travail forcé dans les plantations des colons, étaient très difficiles, auxquelles s'ajoutaient de mauvais traitements infligés aux esclaves...

    Ces plantations se sont à l'origine dès la première moitié du 18 ème siècle, avec l'arrivée des colons, établies sur les plaines côtières ainsi que tout au long des pentes avoisinantes ; des villages et des villes se sont constitués...

    Toute une population d'esclaves importés en grande partie de Madagascar, est venue "soutenir" une économie de colonisation et cette main d'oeuvre servile d'esclaves africains, Malgaches, a contribué à l'enrichissement des "grandes familles" possédantes, ainsi qu'au développement des grandes compagnies du marché de l'époque (avec la marine à voile, l'exploration de nouveaux territoires, la connaissance du monde jusque dans les contrées les plus lointaines de l'Europe... C'est on peut dire, au 18 ème siècle "Blanc et Chrétien" pour l'essentiel, une véritable "économie de marché mondialisé" (et de consommation) qui voit le jour sur la planète, d'autant plus que le 18ème siècle "Blanc et Chrétien" est aussi celui des grandes puissances européennes, militaires, technologiques, industrielles...

    ... Soit dit en passant -réflexion personnelle- "Lou Boun' Diou, il a été plutôt du côté des riches, des puissants, des colons... Que du côté des pauvres, des non possédants,  et des populations indigènes proches de la Nature! ... Et de nos jours au 21 ème siècle, en dépit de l'abolition "officielle" (et "déclarée") de l'esclavage, en dépit du fait qu'on ne meurt plus autant de faim, de maladies, comme au 18 ème siècle... Il n'en demeure pas moins, que Lou Boun' Diou – et surtout la Pensée et l'Oeil dominants des GAFA et puissances numériques informatiques robotiques nanotechnologiques, il est, Lou Boun'Diou, plus que jamais encore du côté des dominants... Et que de surcroît il "prétend moraliser" le monde en donnant aux pauvres des "leçons" -et jetant à ces mêmes pauvres, des gadgets comme des os à des chiens  ...

     

  • Le parc des palmiers, Trois Mares, La Réunion

    ... Le parc des palmiers est une réalisation dont le projet avait été lancé en 1998 par la municipalité du Tampon, afin de créer et d'aménager un vaste parc dédié à toute la grande et nombreuse famille des palmiers, de tous les palmiers que l'on peut voir pousser sur la planète dans les pays tropicaux principalement.

    L'on n'imagine pas -à priori- (si l'on ne le sait pas) à quel point il existe une telle diversité de ces palmiers...

    L'aménagement de ce vaste parc ouvert au public toute l'année, est à ce jour, en 2019, encore inachevé...

    Ce parc est situé sur le territoire de la commune des Trois Mares, près du Tampon.

     

     

    http://yugcib.forumactif.org/t972-le-parc-des-palmiers-trois-mares-la-reunion

     

     

  • Ravine, monument aux morts, La Réunion

    ... Une ravine parmi de nombreuses, que l'on peut apercevoir le long de la côte... Celle ci se trouve à Manapany les Bains, au bout d'un chemin de promenade aménagé avec accès à une petite plage et à un rivage rocheux... Des gens y viennent en famille passer un moment...

    ... 

    ... Un monument aux morts guerre 1914 – 1918 à Plaine des Palmistes :

     

    La Troisième République française lors de la première guerre mondiale est allée chercher des Réunionnais jusque dans les villages des hauts. Beaucoup de ces Réunionnais malheureusement, n'ont vu la Métropole que pour y mourir sur les champs de bataille...

     


    http://yugcib.forumactif.org/t971-ravine-monument-aux-morts

  • Platanes à La Réunion

    ... A la Plaine des Palmistes entre Le Tampon et Saint Benoît à quelque 1200 mètres d'altitude, l'on peut voir sur la place publique ainsi que le long de la route, des platanes tout comme dans le midi de la France, avec en ce temps de solstice d'été austral en décembre, de belles feuilles d'un vert profond... 

    Au mois de juillet en hiver austral les platanes n'ont plus beaucoup de feuilles : comme la sève arrive à monter un peu et que la lumière diurne est présente durant 10h 30, on voit ces platanes avec encore des feuilles dessechées, jaunies... 

     

    http://yugcib.forumactif.org/t969-des-platanes-a-la-reunion

  • Maisons créoles à La Réunion

    ... L'on en trouve encore de ces maisons, à La Réunion, mais elles se font de plus en plus rares, disséminées de ci de là ; et certaines sont abandonnées... 

    http://yugcib.forumactif.org/t970-maisons-creoles-a-la-reunion

     

  • Le chemin de fer à La Réunion

    ... Une ligne de chemin de fer reliait à la fin du 19 ème siècle jusqu'en 1976 en une voie unique Saint Benoît à Saint Pierre en passant (littoral) par Saint Denis, Le Port, La Possession, Saint Louis ; sur une distance équivalente donc, aux 2/3 du pourtour de l'île...

    Il fallait environ 6 heures, avec les arrêts dans chaque ville, pour parcourir cette distance entre Saint Benoît et Saint Pierre...

    Et ce lien pour lire ce qu'il faut savoir sur cette ligne de chemin de fer à La Réunion :

     

    http://www.mi-aime-a-ou.com/histoire_chemin_de_fer.php

     

    ... Les travaux de construction de cette voie ferrée avec ponts, gares, viaducs, ont débuté à partir de fin février 1878, et c'est à partir de juillet 1882, que Saint Pierre fut reliée à Saint Benoît...

    A compter du milieu des années 1950 avec le développement du transport routier, de l'aménagement des routes, et des voitures circulant, la voie ferrée a perdu en grande partie son utilité, de telle sorte qu'en 1957, la liaison Le Port – Saint Pierre fut fermée ; suivi en 1963 par l'arrêt de la liaison Saint Denis – Saint Benoît et enfin le dernier tronçon de Saint Denis à La Possession en 1976...

     

     

    ... La Gare de Saint Pierre, sur le front de mer, devenue aujourd'hui un lieu de mémoire et de patrimoine, et un café 

    ... Images, voir ici : 

     

    http://yugcib.forumactif.org/t968-le-chemin-de-fer-a-la-reunion

  • Le piton de la fournaise à La Réunion

    Eruption piton fournaise

    ... Il est surprenant de savoir que près de 900 000 personnes vivent en 2019 sur un territoire de quelque 2275 kilomètres carrés au milieu de l'océan Indien, un territoire où demeure en activité permanente l'un des volcans les plus "éveillés" et les plus importants de la planète...

    Ainsi en 2018 à deux reprises, en mai et en septembre, le piton de la fournaise ( 2600 mètres altitude environ) a-t-il été en éruption et les coulées de lave se sont-elles déversées le long des pentes jusqu'à l'océan, dans ce que l'on appelle ici à La Réunion sur la côte sud au pied du volcan, "l'enclos" (l'espace de déversement naturel)...

    En 1977 cependant, une coulée de lave plus importante s'est déversée "hors enclos", dévastant et coupant en deux, un village, Piton Sainte Rose...

    Sur la route des laves entre Saint Joseph et Sainte Rose, la "nationale 2" qui longe en grande partie le littoral, la côte orientale de l'île jusqu'à Saint Denis par Saint Benoît et Saint André ; l'on y rencontre toutes les traces des coulées précédantes (celles des dernières années depuis 2001)... L'on peut imaginer l'énorme travail de déblaiement qui a dû, à chaque fois, être effectué sur des centaines de mètres avec de gros engins, afin de rendre la route à nouveau praticable...

    Sans doute est-il prévisible qu'un jour ou l'autre dans un avenir indéterminé, ce qui s'est produit en 1977 se reproduise encore, une ou plusieurs coulées de lave en dehors de l'enclos naturel...

    Il faut dire que sur les 2275 kilomètres carrés de l'île, 80% de la population se répartit dans les villes le long du littoral, des villes qui ont chacune plusieurs dizaines de milliers d'habitants, et que tout autour de ces villes s'étendent à perte de vue le long des pentes, des zones urbanisées, constituées de lotissements résidentiels, de surfaces commerciales, et sillonnées par des voies de circulation dont certaines à 4 voies... Et je vous laisse imaginer les flots ininterrompus de voitures, véhicules, en constants embouteillages impressionnants aux heures matinales et le soir !

    Bien sûr un paysage tropical, avec des champs de canne à sucre, toutes sortes d'arbres, une végétation luxuriante d'un vert profond, domine au beau milieu -et s'inclue- dans ces zones d'habitations jusque dans les recoins...

    Très vite, dès lors que l'on s'éloigne d'une dizaine de kilomètres du littoral (un littoral coupé de nombreuses ravines) toutes les routes s'élèvent, passant les 600, les 1000, les 1500 mètres d'altitude jusqu'aux cirques (cirques de Cilaos), aux hautes plaines étroites (plaine des Palmistes, plaine des Grègues)... Les routes de montagne sont en lacets, étroites, et bordées de profonds fossés... Il faut bien une heure ou plus pour parcourir des 40 ou 50 km dans la montagne...

    Un pays, vraiment, pour les passionnés de randonnée en montagne ! (mais attention aux changements de temps, aux différences de température, aux conditions météo imprévisibles et brusques)...

    De nombreuses lignes de bus relient, déjà toutes les villes du littoral entre elles, puis les villes et villages en montagne notamment avec la nationale 3 de Saint Pierre à Saint Benoît... Et dans chaque ville il y a aussi un réseau de bus "Alernéo" (liaisons en ville du centre aux périphéries)...

    En dépit du climat tropical (chaleur et humidité 25/30 et jusqu'à 35 de température en été (un peu moins en hiver), le travail, je veux dire par là la journée de travail toutes activités -bâtiment, champs, cultures, élevage, artisanat, industries, commerce, entreprises, administrations, bureaux... Tout cela s'accomplit à mon sens (selon ce que j'ai pu observer) "le plus normalement du monde"... Ce qui veut bien dire qu'à La Réunion, pays tropical, de "bien vivre ensemble", musique, danse, fêtes, "prendre son temps/passer de bons moments ensemble en famille amis"... Eh bien l'on y travaille, à La Réunion ! (Sinon, rien de tout ce que l'on voit s'accomplir chaque jour ne se ferait!... Bien sûr, il y a le chomâge, de grandes inégalités de revenus, des pauvres comme partout – 35% environ de gens vivent de revenus d'assistance divers surtout des jeunes)...

    Le problème pour les prochaines années à mon sens, c'est la circulation automobile sur un réseau routier pratiquement au maximum de son extension/aménagement ; l'aménagement sans cesse urbanisé de davantage de zones autour des villes du littoral, la croissance démographique, la pression de l'activité humaine sur un territoire somme toute assez limité...

    ... Et tout cela, avec la présence de ce volcan -l'un des plus actifs de la planète- le piton de la fournaise qui n'arrête pas de déverser ses coulées de lave et de projeter dans l'atmosphère des colonnes de feu !

     

  • En droite ligne à travers l'océan Indien depuis St Pierre de La Réunion

    Ocean indien sud

    ... Depuis le Front de Mer, une vaste promenade le long de l'océan Indien à Saint Pierre, ainsi que depuis Grand' Anse, près de Saint Joseph, donc depuis la côte sud de La Réunion lorsque l'on marche tout le long d'un rivage de plages, de criques, de roches volcaniques... A perte de vue s'étend l'océan au sud et l'idée vient que, au delà de ce rivage, sur une distance de plusieurs milliers de kilomètres d'océan l'on ne rencontre aucune terre avant les glaces et la côte du continent Antarctique...

    L'on éprouve alors une sensation d'immensité, d'infini (c'est ce que j'ai ressenti) en pensant à ces milliers de kilomètres d'océan entre le tropique du Capricorne (Saint Pierre 21,5 degrés de latitude australe) et le cercle polaire Antarctique...

    Je pensais à ces navigateurs du 18 ème et du 19 ème siècle, du temps de la marine à voile, qui se sont aventurés dans cette partie de l'océan Indien, franchissant les 40 ème et les 50 ème et rencontrant les premières glaces flottantes, subissant les assauts, les vents violents de la "convergence antarctique"...

    Avant le percement du canal de Suez, la route maritime depuis la France (Le Havre ou Marseille entre autres ports) passait par l'Atlantique, contournait l'Afrique du Sud par le cap de Bonne Espérance afin d'atteindre le port en eau profonde de Saint Pierre au sud de l'île...

    Le voyage durait alors entre un mois et demi et deux mois selon les conditions météo, les vents...

    Et depuis le percement du canal de Suez, la route maritime, moins longue (seulement 21 jours de navigation) passait par la mer rouge avant de s'engager dans l'océan indien ; et un autre port en eau profonde cette fois, fut aménagé au nord de l'île (Le Port) proche de Saint Denis devenu la nouvelle ville principale...

    Avec le transport aérien au début des années 1950 il fallait 30 heures de vol pour rejoindre avec Air France l'aéroport Roland Garros de Saint Denis, et aujourd'hui seulement 10 h (ou 11) avec les compagnies aériennes assurant quotidiennement la liaison entre La Réunion et la métropole...

    En général (plan de vol des diverses compagnies aériennes Air Austral, Air Caraïbes, Air France, Corsair) depuis Paris on survole successivement : la Bourgogne, les Alpes, l'Italie, la Sicile, puis on passe au large de l'île de Crète, au dessus du delta du Nil, au dessus de la mer rouge (ou autre trajectoire, survol de la Lybie, du Soudan, de l'Ethiopie, du Kenya, de la Tanzanie) et entrée dans l'océan indien à la sortie de la mer rouge (ou par delà le rivage de la Tanzanie)...

     

     

     

     

     

    ... A noter sur cette image, entre La Réunion et la côte Antarctique, les îles Crozet, Kerguelen, Amsterdam, en latitude moyenne australe...

     

     

     

     

     

     

  • Sur la route des laves à La Réunion

    … Côté sud de l’île, entre Saint Pierre et Piton Sainte Rose, en bas des pentes abruptes du piton de la fournaise, s’étendent en longs et larges rubans jusqu’à l’océan,  les coulées de 1977, de 2002, 2004, 2007...  

    La coulée de 1977 en se déversant “hors enclos” (la zone, en principe, qui avait été délimitée “naturellement”) a coupé le village de Piton Sainte Rose en deux, épargnant “miraculeusement” l’église qui ne fut alors qu’entourée, la lave n’ayant pas pénétré à l’intérieur de l’église...  

    … Voici 3 petites vidéos, de ces paysages de lave, près de l’océan...  

    Des paysages en quelque sorte “sortis des entrailles de notre planète” !  

    Dscn7001

    ... Et voici trois petites vidéos :

     

    https://vimeo.com/307857120

  • En sortant d'un stationnement dans un parking...

    ... Ce que je raconte là (ce qui s'est passé ce jour là le samedi 23 septembre 2017 sur un parking situé derrière une pharmacie et à côté d'une boulangerie, à l'entrée de Bruyères dans les Vosges juste après le rond point de Leclerc) ; je n'en ai eu connaissance que deux mois plus tard...

    Vers la fin du mois de novembre 2017 à mon retour dans les Landes à Tartas, je vois dans ma boîte aux lettres un avis m'invitant à me rendre à la Poste pour retirer une lettre recommandée.

    Cette lettre venait d'une société d'assurance, Alliantz, et me disait que le 23 septembre 2017 j'avais percuté un véhicule en stationnement, que je m'étais enfui, que des témoins s'étaient manifestés et qu'une plainte avait été déposée à la gendarmerie de Bruyères pour "délit de fuite"...

    Je n'avais aucun souvenir de cet accrochage, et bien sûr je me suis rendu chez mon assureur, la Maif, qui a contacté Alliantz et j'ai eu alors connaissance des détails concernant cet incident, notamment la date où cela s'est produit ainsi que le lieu, et la nature du dommage dont j'étais responsable.

    Cela a donc eu lieu ce samedi 23 septembre 2017 à 10h du matin, dans un parking derrière une pharmacie et à côté d'une boulangerie. J'ai heurté lors d'une manoeuvre de recul en quittant l'emplacement où je m'étais garé, un véhicule en stationnement (une voiture sans permis Aixam Super Luxe) de telle sorte que ce véhicule a eu un feu rouge arrière écrasé, un enfoncement de la carrosserie en dessous du feu, et l'extrémité du pare choc tordue...

    Effectivement, quand j'ai su que c'était ce jour là et sur ce parking que j'avais eu cet accrochage, je me suis souvenu alors que ce jour là, comme d'ailleurs lors d'autres jours, j'étais venu acheter du pain à la boulangerie. Et que j'avais trouvé difficile ce samedi matin, de sortir de la place où je m'étais garé (il faut dire que ce parking est petit, et que l'espace entre les rangées de places au milieu, est "calculé au plus juste")...

    Toujours est-il – et cela je le conçois, peut paraître incroyable, difficilement crédible- que lors de cette manoeuvre de recul je ne me suis rendu compte de rien : d'aucun choc, d'aucun bruit, d'absolument rien d'anormal (peut-être à ce moment là, il y avait un environnement bruyant, plusieurs voitures allant et venant, des bruits de portières qu'on ouvre ou ferme, etc.)... N'empêche que la voiture Aixam Super Luxe a bel et bien été percutée et que des témoins (sans doute des gens sortant de la boulangerie et ayant noté mon numéro d'immatriculation) m'ont vu partir, et que le propriétaire de l'Aixam Super Luxe a demandé à ces gens de venir témoigner en gendarmerie... Car pour eux c'était un délit de fuite manifeste...

    Il est tout à fait évident pour moi je tiens à le préciser, que si je m'étais rendu compte du choc produit, je ne serai pas parti, je serai descendu de ma voiture et j'aurai tout de suite cherché à contacter le propriétaire de l'Aixam...

    Mais je le redis, aussi incroyable, aussi peu crédible que cela puisse paraître (surtout au constat des dégâts occasionnés, un feu rouge écrasé, un enfoncement de la carrosserie de 20 cm de large, l'extrémité du parce choc tordue)... Je ne me suis vraiment et sincèrement rendu compte de rien, je n'ai rien ressenti... Donc je suis parti le plus naturellement du monde...

    Je sais on me dira "c'est incroyable, comment est-ce possible que je n'ai rien ressenti" ? C'est pourtant la vérité... la vérité incroyable !

    La lettre recommandée d'Alliantz, dont j'ai eu connaissance fin novembre 2017, deux mois après l'incident, ne me précisait pas le lieu de l'incident, ni la nature du dommage... Et c'est seulement après que mon assureur la Maif, a traité le dossier et contacté Alliantz, que j'ai su pour le lieu exact, les circonstances, la nature des dommages...

    Pour finir, en mars 2018, le propriétaire de l'Aixam a été indemnisé par l'assurance, pour un montant couvrant les frais de réparation, remise en état et remplacement de pièces (il y en avait en tout, tout compris pour 700 euro)...

    Mais le dossier concernant le délit de fuite n'était pas clos... La gendarmerie de Bruyères a fait suivre le dossier à la gendarmerie de Tartas où j'ai été convoqué dernièrement, invité à produire un justificatif fourni par l'assureur comme quoi l'affaire était traitée et le propriétaire du véhicule indemnisé. J'ai signé une déposition au sujet de cette affaire (en gros une partie de tout ce que je dis ci dessus -dont le fait que je n'ai pas ressenti de choc au moment de ma manoeuvre de sortie d'une place de stationnement)...

    Je précise aussi enfin, que lorsque j'ai eu connaissance de cet incident, donc deux mois après, j'ai regardé sur mon véhicule à l'endroit où j'ai heurté l'Aixam, et je n'ai pas vu ni éraflure, ni enfoncement ni détérioration de carrosserie, juste un tout petit peu de peinture de la taille d'une virgule, partie ; et que mes feux fonctionnaient normalement...

     

    ... Dans les parkings de super marchés, grandes surfaces et autres, en général, j'essaye de me garer toujours l'avant de ma voiture en avant, donc sans personne devant moi, de façon à ne pas avoir à reculer...

    En effet, en reculant, si jamais y'a un p'tit gosse de 2/3 ans qui lâche ne serait-ce qu'un instant la main de sa maman, que je vois pas, et que je heurte, même tant soit peu sans que ce soit grave (si c'est grave alors, bonjour les complications à n'en plus finir ça te suit toute ta vie)... T'es emmerdé pour un bon bout de temps, avec les constats toubib, assurance, tout qui s'ensuit, c'est la galère...

    ça me traumatise tellement ce genre de truc qui peut arriver, que j'essaye à tout prix de me garer capot en avant sans personne devant moi pour pas avoir à reculer !

    Et à noter aussi que les systèmes avertisseurs de recul (feux, signal sonore) sur pas mal de voitures, ils t'indiquent seulement que t'es en train de reculer sans forcément te préciser si l'obstacle est tout proche (c'est le cas sur ma bagnole une C3, mais ça l'était pas sur la bagnole que j'avais avant, une Fiat Idea qui elle, m'indiquait la proximité réelle de l'obstacle au moment du recul)...

    Dans bon nombre de municipalités, les pouvoirs publics qui mettent en place des parkings, ne se rendent pas toujours compte que ces parkings sont en dimensions et en allées entre les rangées de places, "calculées au plus juste" autant dire trop étriqués. Aussi, quelle galère parfois, pour quitter un stationnement!

     

    ... Quand j'ai su pour la grosse tempête qui a sévi sur Bruyères et environs, dans les Vosges début janvier 2018, je me suis dit (j'ai pensé) à ce propriétaire de la voiturette Aixam Super Luxe qui aurait peut-être pu avoir sa jolie petite voiturette, écrabouillée par un arbre déraciné par la tempête... Dans ce cas, ç'aurait été un dommage bien plus que de 700 euro !

    Du coup j'ai regardé sur internet à quoi ça ressemble, une Aixam Super Luxe !

    N'empêche... à cause de ça, du délit de fuite (involontaire je précise) voilà-t-il pas que désormais pour le restant de mes jours, âgé en 2018 de 70 ans, je me trouve faire l'objet d'une fiche de police en bonne et due forme avec tout archi tout photo de face et profil empreintes digitales chaque doigt et la main entière la droite et la gauche...

    Et chaque fois désormais, aussi, que je vois dans les parages une de ces voiturettes genre Aixam ou autre, garée quelque part, que ce soit dans les Landes, dans les Vosges ou ailleurs... automatiquement je pense à cette histoire qui m'est arrivée et je fais comme une fixation (une sorte de tilt dans ma tête) ... Rire...

     

     

  • Juin 1983, un jour d'orage dans les Vosges, à la fin d'une promenade en vélo

    ... C'était durant la première semaine du mois de juin dans les Vosges, mon père était venu passer quelques jours chez moi et j'avais pris un congé (je travaillais alors à la Poste de Bruyères)...

     

    ... ça a débuté comme ça...

    Nous revenions papa et moi, de Gérardmer, l'un derrière l'autre sur nos vélos, avec au dessus de nos têtes de gros nuages sombres et menaçants...

    Au passage à niveau de Laveline devant Bruyères, alors que nous empruntions le chemin caillouteux longeant la voie ferrée (un raccourci), nous fûmes assaillis par une averse de grêle, un coup de vent furieux, et, tout proche de nous des éclairs...

    Au bout de quelques minutes la grêle se fit pluie...

    Il n'y avait à proximité aucun abri, nous étions trempés de la tête aux pieds...

    Les éclairs se succédaient, encore plus proches de nous.

    Papa me disait qu'il n'avait pas peur de mourir, je le voyais rire, son visage ruisselait...

    Nous n'avancions pas bien vite sur ce chemin caillouteux dans l'emprise de la voie ferrée.

    Enfin l'averse a cessé lorsque nous avons rejoint la petite route menant à ma maison.

    Un petit élancement dans la poitrine... Mais papa n'en fit point cas... Il venait de descendre de vélo et me disait : "tu vois, Guy, quand on roule à vélo, de temps à autre ça fait du bien de marcher en poussant le vélo"...

    ça a débuté comme ça, pour mon papa : un petit élancement dans la poitrine, un jour d'orage à la fin d'une promenade en vélo...

    Sept mois plus tard, le 3 janvier 1984 il mourait...

    Cela n'a rien à voir, comme dans "Voyage au bout de la nuit", avec le récit du commencement d'une vie, ce qui a débuté comme ça, pour papa...

     

    ... En me souvenant de ce retour de promenade en vélo avec mon père sous l'orage, je pensai à Louis Ferdinand Céline qui, au matin du 1er juillet 1961 après avoir peut-être donné à manger à ses chats, fait le tour de son jardin et monté le petit escalier devant l'entrée de sa maison ; s'était allongé et était mort subitement d'une rupture d'anévrisme...

    Sa femme Lucette, qui n'avait pas voulu le déranger dans son repos (il faisait chaud et lourd ce matin là), ayant découvert son Ferdinand sans connaissance et réalisé qu'il était mort ; s'est peut-être dit (c'est ce que j'imagine) "ça débute comme ça la solitude"...

     

     

  • La seule fois de ma vie où j'ai bousculé une femme

    ... C'était un dimanche matin à Tartas dans les Landes. J'avais pris mon vélo afin de me rendre à la boulangerie où d'ordinaire j'achète mon pain et mon journal. Je gare mon vélo contre un lampadaire, non loin de la boulangerie, en face d'un magasin d'habillement. Je place l'antivol... On ne sait jamais, comme on dit "il suffit d'une fois que tu laisses ton vélo cinq minutes sans antivol pour qu'il disparaisse"...

    Je reviens de la boulangerie, je place mon pain et mon journal sur le porte bagage du vélo, avec un tendeur...

    Le temps que j'enlève l'antivol (la clef se trouvait dans la poche de mon pantalon) voilà-t-il pas que se radine vite fait une jeune femme de type Gitan (ou Roumain ou Bulgare), habillée en bohémienne, au visage aigu et au regard noir, qui me tend un petit drapeau rouge et une feuille couverte de petits coeurs rouges autocollants, et me dit "C'est pour une association d'aide aux sans abri, donnez ce que vous voulez"...

    La jeune femme avait, attachée autour de sa taille, une boîte en fer avec sur le couvercle une fente, et la boîte tintait, des pièces qu'elle contenait... D'un geste ferme et décidé de l'une de ses mains, la jeune femme me plaque un petit coeur rouge autocollant sur la selle de mon vélo.

    Je donne cinq euros...

    "C'est tout ce que vous donnez? Vous pouvez pas donner 20 euros?" qu'elle me dit !

    Et elle me saisit au poignet, fermement, me tire vers elle... Je lui réponds "allez voir des gens plus riches que moi, qui sortent d'une grosse bagnole, moi je travaille et j'ai du mal à joindre les deux bouts à la fin du mois, je peux pas faire plus!"...

    Elle me presse encore davantage, me me lâche plus et elle tire, elle tire... Et en même temps je vois son regard noir, son visage dur, aigu...

    Je me fâche, et d'un geste violent, de mon bras libre, je la repousse brutalement, elle est déséquilibrée, elle tombe par terre... Le temps qu'elle se relève, je monte sur mon vélo et m'enfuis...

    Ce putain de petit queucoeur rourouge, collé comme il l'était sur la selle de mon vélo, j'ai eu un mal fou pour l'enlever, il a fallu que je gratte au couteau après avoir versé sur la selle un produit dissolvant!...

    Depuis, faut plus me parler de "petits queucoeurs rourouges" au nom ou dans le but de ceci cela, fût-ce pour la plus "noble cause" du monde... Ou encore pour fêter ou célébrer quelque chose, un anniversaire, la fête d'un ami, un événement... Comme par exemple on le fait en choisissant sur internet une "jolie carte"...

     

     

    ... Je suis -on va dire (vais-je dire)... "généreux" par nature... En ce sens que, par exemple, du temps où je voyais un SDF (toujours le même, fidèle au "poste") devant l'entrée de l'Intermarché de Tartas dans les Landes...

    En début de mois quand j'avais à ce moment là mon porte monnaie "suffisamment garni d'au moins quelques pièces de 1, 2 euro... " je lui donnais une pièce... d'un euro ou de cinquante centimes d'euro...

    Un jour je vis sortir de l'intermarché, ce SDF, avec un bouteille de magnum de vin blanc d'un litre et demi (bouteille en plastique, donc un vin "bon marché" très bas de gamme)...

    Je me suis dit alors (dans une "grande et profonde réflexion") -rire- ... Que cet homme avait tout à fait le droit, la liberté, de faire de l'argent qu'on lui donnait, ce qu'il voulait.... Et trois jours après je le revois, je lui donne une pièce, cette fois, de 2 euro!...

    Cela dit, en ce qui concerne mon anecdote au sujet de la jeune femme "accrocheuse" qui m'accosta et me gratifia d'un "petit quecoeur rourouge", et que j'ai "un peu bousculée"... Par la suite j'ai tout de même regretté mon geste... (Quand on sait la considération pour ne pas dire parfois l'émerveillement que j'ai, de la Féminité, de la Femme -en général-... Mon geste peut quand même surprendre... Il m' a en quelque sorte "confondu" -et "interpelé" dans mes "idéaux" ! (rire)...

     

  • Vingt ans en 1968 (souvenirs anecdotes) ...

    ... Souffler sur 20 bougies est un évènement qui fait date. Pour ma part j’ai eu 20 ans le 9 janvier 1968. J’étais tout seul ce jour là et je suis allé manger un couscous chez mon copain Arabe, bistrotier restaurateur, rue Villot dans le 12 ème arrondissement de Paris, à proximité de la gare de Lyon. Je me suis tapé tout seul comme un grand une chopine de rouge d’un litre et je regardais les gens assis à côté de moi, tous des Arabes, qui jouaient aux dominos en écoutant de la musique d’Afrique du Nord. Dans ce bistrot là, avec mes copains Arabes et dans cette atmosphère familiale, conviviale, sans chichis, où personne ne te regardait comme un étranger, où j’étais royalement servi par le patron qui m’avait à la bonne, j’étais tout simplement heureux et ne me posai aucune question sur mon avenir.

    Je me souvenais de mes copains Arabes du lycée Duveyrier à Blida en Algérie et tout particulièrement d’un certain Ould Ruis avec lequel nous nous partagions les places de premier aux compositions trimestrielles notamment en Français... Nous avions ensemble durant les récréations, de longues discussions philosophiques, pour autant que l’on puisse en avoir à l’âge de 13 ans, de ce genre de conversation, alors que la guerre d’Algérie parvenait à son épisode le plus dramatique.

    Et ici, dans ce bistrot de la rue Villot, qu’aucun Européen n’eût fréquenté, peut-être à cause des chiures de mouches qui constellaient les glaces, je m’y sentais en famille, d’autant plus que durant la grande grève de mai 68, le « Bicot », comme disaient mes camarades du centre de tri postal de la gare PLM, me faisait non seulement crédit mais aussi bouffer à l’œil.

    Je n’avais pas encore en ce temps là la bande de copains qui allait m’entraîner dans de joyeuses et mémorables équipées, j’étais « agent d’exploitation » aux PTT, à peine débarqué des Landes, mon pays de naissance, avec encore dans la tête les années d’Afrique du Nord vécues en compagnie de mes parents et de toutes nos relations de là-bas. Alors, où aurais je pu mieux fêter mes 20 ans que dans ce bistrot Arabe qui, au dire des habitants du quartier, ne payait pas de mine ?  

    A l'époque lorsque je me rendais dans d'autres petits (et modestes) restaurants du quartier ou d'ailleurs dans Paris, où l'on servait le menu du jour pour 7 francs ou pour 9 francs, et prenant place tout seul à une table, j'attendais à chaque fois assez longtemps pour être servi et l'accueil n'était jamais très chaleureux (l'on me laissait "pourrir", la corbeille de pain vide dès le hors d'oeuvre fini)...

    Je me rendais aussi de temps à autre à la cantine de la Recette Principale dans le 1er arrondissement, qui était réputée "être la meilleure cantine des PTT de tout Paris"... Il y avait tous les jours entre 11h 30 et 13h 30, "un monde fou", toutes les tables (de quatre) étaient occupées... Sauf une, où se trouvait un monsieur âgé d'une soixantaine d'années, affecté d'une "danse de Saint Guy" (maladie de Parkinston). Il en foutait partout, ce pauvre monsieur, de la sauce à côté de son assiette, du yaourt, du vin, des petits pois... Tellement il avait du mal à tenir sa fourchette ou sa cuillère en tremblant très fort...

    Quand bien même parfois, j'aurais pu trouver une place libre à une table de quatre un jour d'un peu moins grande affluence, je m'asseyais toujours en face de ce pauvre monsieur tout seul, et lui remplissais son verre d'eau, lui coupait sa viande... J'observais tous ces gens, jeunes et en bonne santé, pétants de toute leur apparence, les hommes de leur faconde et de leur assurance et les femmes de leurs toilettes et de leurs airs... J'écoutais toutes ces conversations dont la plupart se fondaient en un murmure de rivage d'océan, et je me disais que le monde était ainsi fait, assurément plus aisé à vivre pour les uns, et bien plus difficile pour les autres...

     

  • Le Télétété ...

    ... Mon papé le dimanche matin, à Rion des Landes en 1951 (j'avais alors 3 ans) m’amenait voir le « Télétété », dans la vitrine du petit bazar en face du ciné. Je n’avais déjà plus l’âge alors, des longues stations sur le « pot », en ces années de la Reconstruction, des combats de l’abbé Pierre pour les mal logés, et de la grande peur atomique ; où l’on ne mettait pas encore aux petits enfants les « toffies » pesantes et cuisantes de ces « années  Twist jeunes femmes sveltes chic et court coiffées à la Mireille Mathieu » qui allaient suivre en scoubidous et Ula Hop dans les années 1960...

    Mon papé, dans des boîtes de fer Blédina, cultivait des asticots blanc et crème et s’organisait le dimanche après midi, des récrés ruisseau canne à pêche assis sur son pliant. Ma mamy censurait le pèlerinage du « Télétété »… car ce « Télétété » disait-elle, me donnait de mauvaises idées. Mais avec papé, on allait quand même voir le « Télétété ».

    Je prêtais à ce « Télétété », d’étranges et imaginaires vertus. Il trônait sur une étagère, au milieu de bibelots, pots de couleur, stylos et pipes, n’était pas à vendre, sorte de mascotte d’une origine inidentifiable, d’une tête métallique et carrée préfigurant celle des « goldoraks » des gosses de la génération Sida Game Boy…

    Haut comme une grande poupée de foire, articulé de manchons à rallonge, de ressorts spiralés et arborant un buste tank, il me semblait machine à communiquer avec son visage écran et ses yeux fenêtres reliés à des ondes invisibles porteuses de messages…

    Le fait qu’il n’était pas à vendre me fascinait au plus haut point…

    Dès lors, ce « Télétété » me mangeait la tête, devenait l’avenir du monde… Un projecteur de rêves, de mots et d’images, bien plus magique encore que la « machine à ciné » qui me racontait en dessins qui bougent, au plafond, l’histoire de la « Belle et la Bête », que mon père me passait, lorsque, la poitrine serrée de cataplasmes, une émotion souveraine m’étreignait l’esprit et le ventre à la vue de cette Belle si belle s’approchant de la Bête si peu bête …

     

  • Quelques personnages dont je me souviens, du temps où je travaillais au Tri Postal du PLM à Paris

    ... Quelques personnages dont je me souviens, du temps où je travaillais au centre de tri postal du PLM à Paris, de 1967 à 1976...

    Si mes connaissances sont exactes, c'est en 1923 que les PTT (Postes Télégraphe Téléphone) ont loué (un bail de 50 ans) à la SNCF, les locaux nécessaires à l'exercice du tri postal. Ce bail ayant expiré en 1973 il fut renouvelé juqu'au moment de la fermeture définitive en 1996...

    Le PLM fut en fait le dernier centre de tri postal parisien à fermer en 1996, tous les autres ayant cessé leur activité quelques années auparavant...

    http://yugcib.forumactif.org/t518-quelques-personnages-dont-je-me-souviens