Silence radio à défaut de clamer sa pensée bouleversée

     Inondation au Pakistan, coulée de boue en Chine... Et tant d'autres événements dramatiques de par le monde, proches ou lointains... Et dont toutes les Télés nous diffusent les images...

C'est vrai que jadis, lorsqu'il n'existait ni télé, ni internet ni i-phone, "on ne savait rien de tout cela" et l'on n'était affecté que par le gros orage qui avait sévi dans sa vallée, que par la diligence qui avait versé dans le ravin à la sortie du village...

Et pendant tout ce temps là, le temps de ces évènements dramatiques partout dans le monde, on "blogue", on "fait la révolution sur le clavier d'un ordinateur", on fait sa valise pour aller en vacances, on pousse son chariot de commissions en sortant du Leclerc géant, on klaxonne rageusement le "con qui avance pas ou qui se trompe de file"... Et merde, merde! ça en devient presque "indécent" ! Et que faire? Comment réagir? Envoyer de l'argent? Du fourbi de première nécessité? On fait tout ça... oui, on le fait...

Et je me dis " Et si on fermait sa gueule ?" Si on arrêtait de bloguer de tout et de rien, de poétiser, de pétasser, de filer-les-oeufs-fausser"... Trois jours-minutes ou heures de silence... Oui au moins se taire, fermer le robinet de toute cette indécence pseudo culturelle et ostentatoire et larmoyante et sans aucune utilité, dépourvue de sens... qui coule à flots dans les bassines débordantes de notre "égoïsme économique mondialisé"!

Ah, putain! On crèvera tous avec ce nombril de merde bardé de nouilles luminescentes!

...Je voulais dire par là (c'est le sens de ma réflexion)... que parfois, en face de tant et tant de misères, d'injustices, de violence, de catastrophes -proches ou lointaines et impliquant souffrances, chagrins, deuils et immenses et irrémédiables pertes des gens- l'on devrait, plutôt que de continuer à pérorer, à rouler les mécaniques sur des blogs, sur Facebook, dans des bouquins... Ne serait-ce que par un minimum de décence ou de respect, par égard vis à vis de tous ces gens qui souffrent et meurent le plus souvent dans l'anonymat... Au moins se taire ne fût-ce qu'un moment, un tout petit moment dans sa vie...

Certes, en tant qu'artiste ou écrivain, l'on peut faire comme jadis Voltaire après le tremblement de terre de Lisbonne en 1755, c'est à dire "prendre sa plume et laisser parler son coeur et son esprit"... Mais peut-être pas dans le "feu même de l'actualité" alors que fument encore les décombres et que meurent de faim les gens... L'urgence (secours et aide financière) appartient aux acteurs, à leur efficacité sur place, et à tous les gens que nous sommes de par le monde et qui peuvent en fonction de leurs moyens si dérisoires puissent-ils paraître, contribuer par un don... Encore faut-il que l'argent collecté de la sorte par de grands organismes humanitaires, puisse être immédiatement utilisé au bénéfice des sinistrés (et non pas dévié vers des réalisations ne profitant qu'à des minorités plus privilégiées (ou moins exposées)...

L'urgence (et urgence il y a toujours) n'est pas dans les discours inutiles et oiseux, dans la réflexion philosophique, dans la poésie, dans le larmoiement, dans tous ces "voeux aussi pieux qu'émus" que l'on adresse à des populations éprouvées dans leur chair et dans leur âme ; et encore moins dans l'exhibitionnisme de ses productions personnelles sur des blogs ou sur Facebook...

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