Refuser l'oubli

… Refuser l’oubli, c’est à dire « prendre en soi » dans une vision élargie au-delà de ce qui fait notre vie présente, au-delà de notre perception du monde actuel, au-delà de nos préoccupations dans le quotidien qui est le nôtre, tout cela dans une pensée entièrement conditionnée aux valeurs, à la culture du présent… Et en quelque sorte, se sentir appartenir aux époques, à toutes les époques qui ont précédé notre existence, nés que nous sommes en 1948, 1960 ou 2005… Et en même temps se sentir appartenir à notre époque, celle des jours que nous vivons…

Refuser l’oubli en invitant le passé, ce qui a été et ne peut être effacé, et encore moins nié ; à prendre place sur la scène où nous sommes des acteurs… C’est n’être le contemporain de personne, tout en étant un contemporain intemporel, et donc le contemporain de ceux qui ont été et ne sont plus… Et peut-être aussi le contemporain de ceux qui après nous, viendront et vivront…

En somme, refuser l’oubli, c’est prendre le risque de l’isolement, parce que de toute évidence dans le monde où l’on vit aujourd’hui, connecté, instantanéïsé, consumérisé, ce monde présent que je compare à un arbre réduit à un tronc, sans racines et sans branches ; l’on s’y sent, dans ce monde, « souvent un peu seul au milieu de ses semblables » qui eux, pour bon nombre d’entre eux, ont accepté l’oubli, ont même invité l’oubli dans leur vie…

 

 

l'oubli

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