Qui a peur et (ou) qui faiblit

... "Qui a peur éveille l'épouvante, et qui faiblit se livre à une force sans pitié et sans justice"... ( De Maurice Blanchot dans "Au moment voulu", 1951)...

 

... Et avec l'épouvante, viennent les replis, les murs derrière lesquels on se barricade, les crispations et l'obscurantisme, et l'absence de réflexion...

... Et faiblir c'est déjà en premier lieu, se taire, notamment lorsque tout près de nous bat le tambour de brousse censé nous appeler et nous faire marcher en rang et auquel nous n'opposons pas notre voix, notre chant, et encore moins nos pas...

La force sans pitié et sans justice, c'est cet "ordre du monde" qui a la prétention d'empêcher le désordre et qui est comparable à une hydre aux bras tentaculaires, à un polype aux capacités régénératrices qui rendent ce polype immortel, colonisateur et dominant...

Plus nous sommes nombreux à nous taire, à accepter par la force des choses et parce qu'il "ne peut en être autrement" selon les tambourinements qui courent la brousse... Ou encore par la croyance en un "autrement" différent de ce qui précède, ou séducteur par ce qu'il promet... Et plus la force sera sans pitié ni justice après avoir clamé par le son de ses baguettes sur le tambour, qu'elle sera juste et magnanime...

C'est tout un peuple en son entier, sans violence mais déterminé et fort de toutes ses voix, qui, peut-être, mettra l'ordre du monde à terre et commencera à établir non plus un ordre nouveau mais une unité de relations et de liens par laquelle la société et l'économie se feront désormais ; et cela dans un espace de liberté pour chacun, mais une liberté indissociable de la responsabilité de chacun...

 

 

la peur

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