L'arbre sans branches et l'oursin à la bouche-anus

 

     Simplifier une langue vivante, une langue parlée et écrite, c'est à dire simplifier la manière dont elle s'écrit, réduire sa grammaire, sa syntaxe et son orthographe afin que cette langue ne puisse être entendue et comprise que telle comme elle serait prononcée phonétiquement et sans les subtilités, sans les nuances, précisément, de sa grammaire et de sa syntaxe... Ce serait comme vouloir planter un arbre qui n'aurait qu'un tronc et pas de branches, ou vivre dans une forêt dont les arbres seraient des poteaux tout droits ou tout tordus sous un ciel uniformément bleu ou gris ou blanc...

… Faillite de l'école, entendons nous dire...

Je dirais plutôt : faillite de la civilisation... D'une civilisation qui, de l'arbre aux branches étendues et au feuillage bruissant au vent, est passée au tronc sans racines dont le haut est la tête éclatée d'un obus face au ciel, et béant de ses deux trous, l'un devant et l'autre derrière... Un trou pour avaler, un trou pour évacuer...

Nos civilisations (l'occidentale et les autres), du tronc sans racines et sans branches avec deux trous l'un devant et l'autre derrière, passent désormais à l'oursin qui lui, n'a qu'un seul trou : la bouche et l'anus...

Faillite de la civilisation? : ce n'est pas nouveau ! Et au temps de la forêt aux poteaux tout droits ou tout tordus aux deux orifices béants, il y a -et il y aura toujours- de « vrais arbres »... Au temps de l'oursin, il y a -et il y aura toujours- des coraux et des fleurs de mer...

 

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