Dans un grand vent de pleurs

... Dans un grand vent de pleurs tourbillonnent, poussés par des tristesses infécondes emplies de nostalgies et d'amertumes tout aussi infécondes, des chagrins craquelés, fendus et recroquevillés dont les fines nervules tordues ne portent plus en elles qu'une sève gelée... Et dans le grand vent, des gouttes de lumière ne mouillent que des rêves décolorés...

Dans une longue parole silencieuse et enfouie, les pleurs sèchent et leurs traces ne sont pas visibles sur les chemins où courent d'autres chagrins, d'autres tristesses, d'autres amertumes...

Guillotiner nounours dans un grand rire bleu et peler des mandarines sans plier un pouce ou un majeur qui l'un ou l'autre de son articulation crie, en faisant glisser le couteau sous l'écorce de la mandarine...

Et mettre à la place de la tête du nounours, la grosse bouille citrouille d'un quinquin de carnaval, ou un grand cou de girafe en carton avec des arc-en-ciel enroulés dessinés dessus...

Alors dans le grand vent tourbillonneront, poussés dans les défilés des carnavals, les chagrins devenus quinquins...

 

 

vent pleurs

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