Suite française, d'Irène Némirovsky

Suite francaise

 

… Devant cet ennemi que l’on ne peut combattre avec les mêmes armes qui furent celles de la Résistance contre l’occupant Nazi en ces “années noires” 1940-1944, devant cet ennemi autrement occupant et envahissant qu’est le covid depuis février 2020 ; et qui a pris possession de la France, de l’Europe et du monde, rendu vulnérables les populations les plus exposées aux formes les plus graves du covid, radicalement modifié en les détériorant les rapports sociaux et nos modes de vie ; durement impacté nos économies et nos activités ainsi que nos libertés… L’on retrouve les mêmes désordres tragiques, les mêmes inerties, lâchetés, peurs, égoïsmes, individualismes, précipitations, préjugés, violences, prédations, hypocrisies, que durant le déversement sur les routes de millions de gens en juin 1940… Mais aussi il faut dire, les mêmes héroïsmes, les mêmes générosités…

Sauf que ce ne sont plus les routes qui sont encombrées par des voitures, des charrettes, des bicyclettes, des familles et des gens à pied, mais des appartements en ville, des maisons de lotissements entourées de murs ou de palissades ou de haies, en lesquels les gens, les familles se “terrent”, se “barricadent”, dont ils ne sortent que masqués…

L’on retrouve aussi la même désespérance, la même absence de perspective, le même fatalisme… La même idée qui s’impose selon laquelle “il faut désormais faire avec”, s’adapter en somme et donc, accepter, se soumettre, obéir aux ordres, se conformer aux prescriptions, renoncer à rêver, à penser, à imaginer, à réfléchir ; et se jeter sur tout ce qu’il reste encore d’accessible et de consommable, d’achetable, de vendable, de jouable (je dirais de “loisirable”)… Avec seulement son regard pour s’exprimer dans la mesure où l’on arrive à rendre son regard “parlant” ; avec le sourire en moins (dissimulé et d’ailleurs souvent inexistant sous le masque)…

Ce sont les nouvelles “années noires” 2020 – 20…” De la “Suite française” d’Irène Némirovsky” emportée sur les routes de l’exode, trouvant refuge dans un village du Morvan et peu après, arrêtée, déportée à Auschwitz où elle mourut assassinée en 1942…

 

 

 

Irène Némirovsky

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