Les particules élémentaires, de Michel Houellebecq

     ... Y'avait Coluche, y'a plus Coluche... (et c'est dur qu'il n'y soit plus!)

Le monde était ce qu'il était mais y'avait Coluche... Le monde est toujours ce qu'il était -et même pire-  Mais y' a plus Coluche...

Y'a Houellebecq... Mais Houellebecq c'est pas Coluche... Mais y'a quand même Houellebecq... Le monde est encore pire que ce qu'il était, mais avec Houellebecq à défaut de Coluche, j'arrive à "m'y faire" (tant bien que mal c'est vrai, mais quand je lis du Houellebecq je me marre et je vois le fil se dérouler et je comprends mieux les choses rien que la façon dont il les dit ces choses, Michel Houellebecq ! … Dis-je...

... Le moins que l'on puisse dire c'est que "Les particules élémentaires", de Michel Houellebecq, déposé en juin 1998 ; s'adresse à un public "plutôt averti", c'est à dire à un public qui n'est pas tout à fait le même que celui qui achète des romans "grand public", des livres distrayants ou mélodramatiques que l'on lit sur la plage, dans le train ou dans le métro...

L'on entre avec ce livre dans la réflexion solitaire d'un des personnages principaux, une réflexion qui s'avère être le point de départ d'une révolution scientifique comparable à l'oeuvre d'Einstein.

Dans un centre de recherche génétique, Michel Djerzinski, le demi frère de Bruno, qui avait mené des expériences de pointe sur le clonage d'animaux dans son laboratoire parisien du CNRS, travaille à un projet qui va produire une nouvelle espèce humaine non dénuée cependant, de personnalité et de plaisir sexuel.

Le travail de Michel, poursuivi après sa mort en 2009, conduit à la création en 2029, d'une espèce humaine génétiquement modifiée et contrôlée, mais finalement condamnée à l'extinction...

Une fellation notamment ( c'est fou soit dit en passant dans ce livre, ce qu'il y est question de fellation) y est décrite cliniquement et scientifiquement dans le moindre détail, avec les terminaisons nerveuses et tout ce qui se passe jusqu'au cerveau...

... Je cite ce passage, page 153/154 :

"L'histoire de la vie sur Mars se manifestait comme une histoire modeste. Cependant (et Bruno Masure ne semblait pas en avoir nettement conscience), ce mini-récit d'un ratage un peu flasque contredisait avec violence toutes les constructions mythiques ou religieuses dont l'humanité fait classiquement ses délices. Il n'y avait pas d'acte unique, grandiose et créateur ; il n'y avait pas de peuple élu, ni même d'espèce ou de planète élue. Il n'y avait, un peu partout dans l'univers, que des tentatives incertaines et en général peu convaincantes. Tout cela était en outre d'une éprouvante monotonie. L'ADN des bactéries martiennes semblait exactement identique à l'ADN des bactéries terrestres... / ... / ... Si l'ADN était partout identique il devait y avoir des raisons, des raisons profondes liées à la structure moléculaire des peptides, ou peut-être aux conditions topologiques de l'autoreproduction. Ces raisons profondes, il devait être possible de les découvrir ; plus jeune, il s'en souvenait, une telle perspective l'aurait plongé dans l'enthousiasme."

... Et, page 346 :

"Les herbes de la berge étaient calcinées, presque blanches ; sous le couvert des hêtres la rivière déroulait indéfiniment ses ondulations liquides, d'un vert sombre. Le monde extérieur avait ses propres lois, et ces lois n'étaient pas humaines."

les particules élémentaires

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