Un surprenant contenu de poubelle

… Il fut trouvé dans une poubelle : un chat mort, une batterie de démarrage électrique de tondeuse thermique, un ordinateur fracassé, un smartphone, un paquet de couscous surgelé décongelé de chez Picard, une photo en noir et blanc d’un jeune couple assis sur un banc près d’un landau dans lequel dort un bébé, un livre “le dernier homme” d’Albert Camus, un DVD de Jean Ferrat, un calendrier perpétuel en cubes et pièces de bois, deux crayons à dessin HB, 2B, un pistolet à pipi de pharmacie, une clé USB, un carton contenant des carnets, un petit sarcloir à main de jardinage, une selle en cuir de vélo, une pipe au tuyau abîmé, un GPS Garmin avec son mode d’emploi, un bâton de marche, un globe terrestre (qui avait cessé de “luminer” le contact électrique ne se faisant plus), un petit enregistreur de voix inopérant et muet dès le premier essai, un tajine fêlé, une calculatrice de poche, trois cartouches d’imprimante Hewlett Packard, une montre Casio qui, la nuit, ne “luminait plus”, un grand et épais verre à pied ébréché, Une cafetière italienne … Entre autres objets jetés dans cette poubelle…

Il s’avéra après enquête approfondie autour des containers d’ordures ménagères du quartier, par des inspecteurs de la Brigade de la Voie Publique, que c’était un certain Hectorion Fourmiélet domicilié 34 rue des Acacias lotissement Les Alouettes à Sainte Purge du Ragondard dans le Chou et Loir, qui avait “foutu en l’air son monde dans lequel il vivait”…

Cependant, la question se posa, au sujet du pistolet à pipi, et il s’avéra, renseignements pris auprès de voisins d’Hectorion, que ce dernier avait été apeçu à plusieurs reprises depuis plus de six mois, chaque jour, jetant dans son jardin le contenu du pistolet… Hectorion avait une fois à l’un de ses voisins, confié, qu’il pissait dans un pistolet à pipi, au lieu de se rendre aux toilettes, lorsqu’il pianotait durant des heures sur le clavier de son ordinateur, les volets de sa maison, soit dit en passant, encore fermés à dix heures du matin…

 

“Foutre en l’air le monde dans lequel on vit”… Déconcertant! Étonnant! … Avec peut-être l’idée d’un “suicide sans se pendre ou se foutre une balle dans la tête” ; en somme de se “désexister” en détruisant des objets et des réalisations personnels mais tout en étant curieux de voir “comme après la mort avec une âme voyante” ? Observer ce que pourrait être la lecture par les autres, d’un suicide sans mourir, aux alentours d’un “soi désexisté”, après avoir délibérément foutu son monde en l’air ?

 

La réponse la plus probable à l’interrogation de ce qui va se passer… C’est… Qu’il ne se passe rien d’autre que ce qui se passe sans nous… Autrement dit, tout ce qui est possible sans nous…

 

Frantz Kafka avait demandé à son ami Max Brod, de détruire ses écrits après sa mort… Ce que Max Brod n’a pas fait…

Arthur Rimbaud à l’âge de 20 ans a cessé d’écrire et s’est lancé dans une vie aventureuse…

Peut-être d’autres écrivains ont-ils à un moment de leur vie, cessé d’écrire, ou détruit leurs œuvres… Lesquels je n’en sais rien (on ne peut “tout savoir”, n’est-ce pas?) …

 

 

 

poubelle

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