voix

  • À l'heure de ...

    … À l’heure – ou plus exactement – “À l’heure du jour d’aujourd’hui, du jour d’avant et du jour qui vient”… Alors que les voix entendues -et écoutées mais cela c’est un peu moins sûr – et que les mots vus – et lus mais cela est tout aussi moins sûr… Le sont, les voix et les mots, venus de n’importe quel endroit de la planète, à tout moment, les unes entendues et les autres vus… Et cela grâce à l’internet…

    À l’heure donc d’une communication pouvant être partagée entre plusieurs interlocuteurs en même temps, et de surcroît accompagnée d’image, de séquence filmée, au cours de laquelle on peut se voir de visage à visage – mais pas cependant se toucher, du moins pas encore …

    À l’heure où l’on pourrait imaginer (rêver) se faire “magicien des mots” – de ces mots ayant le pouvoir de défaire les nœuds du fil déroulé et tiré de la relation entre les gens (relation assez souvent il faut dire entre proches d’une même famille)…

    À l’heure de l’immédiateté sans limite de distance ni même de temps ni d’espace… Ce qui, en somme, est “miraculeux” si l’on songe à la portée que cela peut avoir – dans un sens “heureux”…

    … Comment est-ce possible que les solitudes, que les drames, que les malentendus, que les situations difficiles, que les silences, que les désaccords, que les exclusions, que les portes qui se ferment, tout cela par tant de personnes vécu, supporté, ne puisse être pulvérisé par la voix, par les mots ?

    Encore, oui c’est vrai, trouver lesquels, de ces mots, et de quelle voix…

    Est-ce qu’il faut pour cela un BAC plus 5 ? Être un grand écrivain, un grand poète, un grand penseur, un grand philosophe ?

    Est-ce que ce que l’on est, par ce que l’on fait dans la société, par la place ou la position que l’on occupe dans la société ; plus que ce que l’on est en tant que femme ou homme tel que l’on est… Est absolument nécessaire, primordial ? …

    Car il y a bien d’une part ce que l’on est dans la société, et d’autre part ce que l’on est en tant que femme ou homme…

     

  • Des moments sans voix intérieure, sans pensée, brefs et fugitifs...

    ... Il est de ces moments, dans une journée, en général assez brefs, et fugitifs parce que très vite, ils s'emplissent de nouveau de tout ce qui nous vient ou revient à l'esprit, selon telle préoccupation, telle idée, tel agissement... De ces moments où aucune voix intérieure, aucune pensée, aucune image ne nous vient, notre esprit étant alors totalement nu... Ce qui arrive en particulier en un lieu de recueillement ou de très grande beauté, en face de l'oeuvre d'un artiste, ou encore lors d'un événement inhabituel survenant, une rencontre imprévue, où l'on est sans voix, sans réaction et avec l'impression que le temps s'est arrêté...

    Le sens et la portée de l'événement, la beauté d'un paysage ou de l'oeuvre d'un artiste, le recueillement qui s'impose naturellement en un lieu de mémoire et d'histoire, prennent alors une dimension toute autre que celle de nos émotions et de ce qui entre dans notre entendement... Et le silence qui se fait en nous "désexiste" nos ambitions et nos aspirations...

    ... Et il y a aussi, de temps à autre, tout aussi brefs et fugitifs, ces moments de "passage à vide" de l'esprit, indépendamment de tout événement particulier, où l'on ne se trouve ni dans un lieu de recueillement, ni en face de l'oeuvre d'un artiste ou de la beauté d'un paysage... Mais tout simplement dans la banalité de quelque acte quotidien répétitif... Un court instant où nulle pensée ne nous vient à l'esprit... Une sorte de "sommeil éveillé sans rêve, sans image"...

    Porte-t-on en ces moments là, un regard... Et quel regard ? Dont on n'est pas conscient... Sinon le regard que nous portions lorsque nous étions un tout petit enfant, un regard dépouillé de tout ce qui retient et emplit notre regard devenu éduqué et construit ?

    Ces moments là, où l'on est sans voix intérieure, sans pensée, l'esprit nu -mais sans doute pas sans regard- sont des moments sans préjugés, sans violence, sans haine, sans "trompe l'oeil"...


     

  • Clowns sur la plage

    Clowns sur la plage

         À défaut de tous ces spectateurs qui ne viennent pas voir notre numéro, à défaut de toutes ces salles et de tous ces lieux qui ne nous sont pas ouverts, nous écoutons toutes ces voix, nous lisons tous ces regards venus des flots, des vagues de l'océan ; toutes ces voix que personne en aucun lieu, en aucune salle n'écoute ; tous ces regards que personne en aucun lieu, en aucune salle, ne lit...

    Ici sur cette plage viennent bruire tous ces silences qui ont traversé l'océan, et s'y raconter tout ce qui n'a pas été dit et dont nous allons faire notre numéro de clown...