souris

  • Aux Souris Bleues on y meurt comme des mouches

    Depuis de nombreuses années, et surtout depuis la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 et l'accélération de la mondialisation économique à partir des années 1990, avec la loi du marché, le pouvoir de l'argent et la déshumanisation de la société par la robotisation, la marchandisation du bien le plus nécessaire à l'humanité qui est la santé, la généralisation et les dérives de la société de consommation, le changement climatique...

    En tant que témoin de mon temps, de ce temps qui dans l'Histoire de l'Humanité se situe « à cheval » entre deux siècles, le 20 ème et le 21 ème, et donc « à cheval » aussi, entre deux mondes, le monde d'avant 1989 et le monde d'après 1990...

    Il m'est arrivé souvent de penser qu'un jour viendrait où un événement dramatique affecterait la planète des hommes dans son ensemble, sous la forme soit d'une guerre généralisée encore plus terrible que celle de 1939/1945, soit sous la forme d'une catastrophe naturelle -ou cosmique- soit sous la forme d'une épidémie comme ce fut le cas lors de la peste de 1348, soit encore par une conjonction de plusieurs causes liées à une activité humaine que notre planète ne pourrait plus supporter...

    Je me disais même que de mon vivant, avant que je n'atteigne cent ans en 2048, je pourrais être témoin d'un tel événement dramatique survenant et affectant la Terre toute entière, notre civilisation, nos sociétés, nos populations...

    Cet événement se sera donc produit durant l'hiver et le printemps de l'année 2020... Il n'est sans doute pas, cet événement, aussi « radical » et aussi « massivement destructeur » que le Fléau de Stephen King... Mais il est tout de même un désastre... Déjà par le nombre d'êtres humains qu'il affecte et dont il perturbe sérieusement la vie quotidienne, et ensuite, comme cela est à prévoir, par toutes les conséquences qu'il aura, sur l'économie, sur la société, sur l'activité des Hommes...

    L'heure n'est pas – n'est plus- aux invocations dans le genre : « une punition de Dieu », « la faute des Hommes, de leur égoïsme et de leur orgueil », « ces assassins et ces salauds qui ont pourri la planète et la vie des gens »...

    L'heure présente est celle de la réalisation d'une œuvre commune se déclinant selon deux forces combinées et liées entre elles : la compassion et l'action...

     

    Aux Souris Bleues on y meurt comme des mouches mais l'on y meurt aussi tout seul dans sa peau et y a même pas une mouche dans un pli de rideau...

     

     

  • Suggestion pour un atelier d'écriture

    Imaginez et rédigez une histoire dans laquelle ce sont les méchants qui gagnent et les gentils qui perdent, mais rigolote... De telle sorte que dans cette histoire, ce soit le côté rigolo qui ressorte davantage que la victoire des méchants.

     

    Voici l'histoire :

     

    Entre la route d'Audon à Tartas dans les Landes, et le lotissement de la Bretagne, d'une vingtaine de maisons, s'étend sur environ 200 mètres un espace herbeux en lequel, le 11 décembre 2012 avaient été plantés par une équipe de jardiniers municipaux, des arbres qui, soit dit en passant, ne se sont guère trop développés. Bon, sans doute quand je serai très vieux, seront-ils alors de belle taille, ces arbres...

    Cet espace herbeux de 200 mètres de long, d'une trentaine de mètres de large, est le terrain de chasse des minous du lotissement. Il y en a habituellement, tous les jours, 3 ou 4, de ces minous, bien plantureux, évoluant, gambadant, ou en arrêt une patte levée devant un trou... Un beau noir, un magnifique blanc et gris, un joli roux, ce dernier quêtant des mamours, très familier et venant parfois, traversant la route, jusque dans l'entrée des maisons situées de l'autre côté de la route.

    Les campagnols, les mulots, les musaraignes et autres petits rongeurs, ont généralement dans cet espace herbeux, une durée de vie très courte...

    C'est -dis-je- « que le Bon Dieu il a pas fait la souris pour faire joli dans la nature, mais pour être bouffée par le minou »...

    Dans « Titi et Sylvestre » un illustré pour enfants, c'est toujours l'oiseau (Titi) qui gagne et ridiculise Sylvestre, le gros minou... Comme dans les contes de fée où ce sont les gentils qui gagnent et où les méchants perdent...

    Comme chez les Témoins de Jéhovah où, dans leurs écritures sur le « monde à venir » l'on lit ceci « le loup se couchera auprès de l'agneau et le lion mangera de la paille »... Ce qui, extrapolé à la relation entre la souris et le minou, devient « le minou mangera de l'herbe » et « le souriceau tètera la minette »...

    Un « non sens », une négation totale de la « mécanique de l'univers », de la relation naturelle qui s'établit entre les êtres vivants... (qui soit dit en passant n'est pas faite que des uns qui se nourrissent des autres, mais aussi de symbiose, d'association et de complémentarité)...

    Mais c'est vrai que la « mécanique de l'univers » ne « fait pas dans la dentelle » et que la vie, que la réalité, « n'est pas un conte de fées »...

    Le principe de cette « mécanique de l'univers » extrêmement complexe tout en étant ordonné, moteur et créateur de tout ce qui existe, naît, se développe, disparaît, avec ses lois physiques et chimiques... Est -pour ainsi dire- « la seule vraie justice », une « justice » qui survivra à la justice des humains... Et aux « contes de fée » des humains, et aux « contes-histoires vraies-horreur/épouvante » des humains...

     

    Cela dit, Mayotte, le 101 ème département français, n'est pas loin s'en faut le « paradis des minous »...

    Je me souviens qu'en 2014, entre Koungou, Kaweni et Mamoudzou, l'on voyait sur des pare-brise de voitures, des chats broyés écrasés qui avaient été écartelés par des jeunes de 15 ans désœuvrés livrés à eux-mêmes dans la rue (ils se mettaient à quatre et chacun tirait le chat par une patte)...

    Cependant, les chats errants étaient aussi attrapés par des migrants clandestins, qui, très pauvres et dans une misère endémique et demeurant sous des abris sommaires de planches, tôles, caisses empilées et bâches et tissus divers, les bouffaient...

     

     

  • La chauve souris

    ... La chauve souris, au pays des souris, montre ses dents pour  prouver  qu'elle est une souris…

    Mais au pays des souris, la chauve souris volerait bien comme un oiseau lorsque les souris dorment...

    Au pays des oiseaux, la chauve souris montre ses ailes pour  prouver  qu'elle est un oiseau…

    Mais au pays des oiseaux, la nuit venue pendant que dorment les oiseaux dans les arbres, la chauve souris grignoterait bien des croûtes de fromage à terre près des poubelles du camping de la Vacherie...

    Au pays des souris où dansent tout le jour (et même la nuit) les souris au bas des poubelles du camping, la chauve souris s' ennuie d’attendre que les souris s’endorment, pour pouvoir voler comme un oiseau, d’autant plus que les souris ne s’endorment jamais toutes en même temps, de jour ou de nuit…

    Au pays des souris où la chauve souris veut quand même pouvoir voler comme un oiseau, la chauve souris peut laisser entendre à des souris peu futées, qu'elle est une souris volante… Mais il faudrait que les souris peu futées, ayant aperçu la chauve souris déployant ses ailes, ne disent jamais aux souris rusées qu'elles ont vu une drôle de souris qui vole...

    Et, au pays des oiseaux, comment y vivre une vie de chauve souris, qui n’est ni une vie de souris, ni une vie d’oiseau ?

    Ils ont des becs, les oiseaux. Certes, avec un bec on peut aussi piqueter du fromage. Mais la chauve souris ne peut tout de même laisser entendre à l’oiseau qui becte le fromage, qu'elle est un drôle d’oiseau avec des ailes et pas de bec…

    Si l’oiseau est peu futé, il croira peut-être la chauve souris. Et s’il est rusé, il dira à la chauve souris : « ébouriffe ton plumage" !

    Le pays de la chauve souris en définitive, ne peut être que celui où l'on dort la tête en bas pendant le jour dans les greniers, et les ailes déployées les soirs d'été au dessus des jardins et autour des arbres.

    Et, au pays des souris comme au pays des oiseaux, l’on n’y peut vivre, chauve souris, ni en souris ni en oiseau…

     

     

  • Souris au fond de la lessiveuse

    Ce sont des souris au fond d'une lessiveuse

    Des souris rousses, le poil bien brillant, les yeux bleu-acier, avec de drôles de petits crânes pointus

    Elles couinent une zizique dont leurs congénères grises au poil hérissé entendent mal les notes

    Elles tournicotent au fond de la lessiveuse, se foutant que l'on puisse un beau jour naître souris à museau carré d'un papa écureuil ou d'une maman dauphin, d'être fécondé de sperme d'hypocampe et d'ovule de poule naine

    Bonjour la généalogie de la souris à museau carré !

    Un ciel s'ouvre au dessus de leurs museaux, comme une crêpe bleue ondulant et se gonflant de bulles noires

    Et les bulles crèvent en pluie d'orage sur leur beau pelage roux

    Oh mais si, mais si, elles se sont imposées messies des temps nouveaux, les souris rousses au fond de la lessiveuse, souris pas grises comme leur congénères et couinant changelemondesophique !

    Elles y schmuctent le museau en l'air, du fond de la lessiveuse, toutes les pètes des culs qui viennent se poser sur le bord de la lessiveuse

    Et au vent ou contre le vent de toutes ces pètes c'est selon, on y changelemondesophique avec la certitude haut et fort clamée jusqu'en haut de la lessiveuse, qu'on finira par devenir souris arc-en-ciel pirouettant dans la crêpe bleue ondulant et se gonflant de bulles lumineuses

    Mais c'est la goutte de feu d'une géante gazeuse venu du fin fond des étoiles qui tombera dans la lessiveuse

    Demain ou dans cent ou mille ou cent millions ou un milliard d'années