réel

  • Intelligence artificielle et virtualité

    … Un interlocuteur sur Facebook, ou sur un forum, ou sur un blog, ou sur un site, en tant qu’intervenant ou membre inscrit (ou sur Facebook, « ami »), peut-il être une intelligence artificielle ? Un commentateur, un répondant, un intervenant… Un personnage purement fictif, un robot en somme, conçu en fonction du profil de l’exprimant auteur de ce qu’il produit ; profil qu’une base de données enregistrées, listées et stockées depuis plusieurs années (traces laissées sur le Web) a déterminé « collant à la personnalité de l’exprimant, à ses préférences, à ses idées, à sa pensée, à ses aspirations, à ses besoins ? » …

     

    Sur un forum, sur un blog, sur un site, cela est peut-être plus difficile, ou moins réalisable du fait que l’auteur du blog, du forum ou du site en est en même temps l’administrateur du blog, du forum ou du site, et qu’en tant qu’administrateur il peut filtrer les personnes qui s’inscrivent membres, connaître la véritable identité de ces personnes, les localiser (notamment avec l’adresse IP)…

    Encore qu’une personne s’inscrivant ne peut donner d’elle que des renseignements imprécis et de base sans plus… Ou de fausses indications (mais il reste tout de même l’adresse IP, à moins que cette adresse IP soit une adresse usurpée étant celle d’un PC différent du PC de la personne)…

    Peut-être bien que l’intelligence artificielle est capable de résoudre le problème de l’adresse IP en créant précisément une adresse IP sans réalité effective…

     

    Tu aurais donc pour ami, un personnage qui n’existe pas, une pure entité, un produit de l’intelligence artificielle… Et, dans la mesure où tu ne te sens pas appelé à rencontrer ce personnage, que tu ne souhaites pas spécialement un jour le rencontrer, d’autant plus si entre lui et toi il y a une grande distance bien réelle, tu ne sauras jamais si ce personnage est un vrai personnage…

    En somme « ça se compliquerait » le jour où tu décides de rencontrer ce personnage, de voir de près à quoi il ressemble…

     

    Quoi qu’il en soit, intelligence artificielle ou pas, l’intervenant, le répondant, le réagissant, l’ami, le visiteur, le commentateur critique ; les gens qui sont sur Facebook, sur les réseaux sociaux, qui sont les auteurs de sites et de blogs, qui sont membres de forums ; se présentent, s’expriment, produisent – assez souvent – (pour ne pas dire le plus souvent) – sous des pseudonymes et sous des avatars (une icône choisie dans une liste prête à l’emploi, qui est censée représenter le personnage que l’on est… Ou une image, une photo tout aussi représentative)…

     

    Le rapport de communication (empathie ou antipathie) peut-il être le même, sur la Toile (réseaux sociaux, blogs, sites et forums), que dans le réel au quotidien, lors d’une rencontre entre connaissances, voisins, amis, proches… Dès lors que sur la Toile, l’interlocuteur s’exprime sous un pseudonyme et sous un avatar…

     

    Autrement dit « on a bien affaire à un être humain » (si ce n’est pas une intelligence artificielle) mais cet être humain l’on n’a aucune idée de son visage, d’à quoi il ressemble… Ce qui inciterait alors à un ton, à un langage « plus brut », plus « direct » - et parfois plus agressif ou moins conciliant… Le rapport de communication ne se situant pas tout à fait dans la même dimension de relation, dans un forum par exemple, que devant le comptoir d’un café par exemple…

     

    Pour « simplifier » et être « brut, clair et net » : Baloo, Snoopy, Lotus, Riri, Kiara … Acompagné d’une icône ou d’une image « représentative »… Ce n’est pas Jean Pierre, Claude, Robert, Isabelle… Accompagné du visage en photo de Jean Pierre, de Claude, de Robert, d’Isabelle…

     

    NOTE : l’intelligence artificielle peut concevoir un « interlocuteur/intervenant/ami/commentateur critique » correspondant au plus près de la complexité d’un personnage auteur de blog, de site, de page Facebook, dans toutes ses nuances, dans toutes ses contradictions, dans toutes les composantes de sa personnalité, dans tous les registres de ce qu’il exprime… Et « battra toujours à la course » un Baloo, un Lotus ou une Kiara derrière lesquels il y a un vrai personnage…

     

     

  • Le réel, modelé à l'image d'un idéal

    … Cette capacité humaine à remodeler – ou à modeler – le réel à l’image de l’idéal que l’on porte en soi, à propos de “bien des choses” et en particulier des gens, de telle ou de telle personne ; m’étonne et me questionne…

    Le réel ne contient-il pas tel qu’il est, l’idéal dont il est fait, toujours inachevé, invisible en sa profondeur ?

    Inachevé parce qu’il se transforme, donc, change d’apparence ; inachevé parce qu’il évolue en se nuançant, en devenant plus complexe dans sa composition, en prenant selon des angles de vues différents, des aspects auxquels on n’avait pas pensé…

    Et ce sont toutes ces apparences que le réel prend, toutes ses nuances, tous ses aspects selon tel ou tel angle de vue… Que, consciemment ou non, nous modelons et ou remodelons à l’image d’un idéal que nous nous faisons, du réel ainsi appréhendé…

    Invisible en sa profondeur, il n’est pas pour autant, le réel, inaccessible en sa profondeur… Mais ce n’est pas l’idéal que l’on porte en soi, qui rend accessible le réel en sa profondeur, puisque l’idéal que l’on porte en soi, en fait, nous éloigne de ce qu’il y a en sa profondeur, plus encore qu’il nous éloigne déjà de ce qu’il paraît en surface…

    C’est la liberté que l’on acquiert en se dégageant de la pesanteur de l’idéal que l’on porte en soi, qui peut nous approcher au plus près, de l’idéal dont le réel est fait en dépit de son inachèvement, et de l’invisibilité de ce qu’il contient en profondeur, néanmoins accessible…

    Cependant, l’idéal que l’on porte en soi, qui nous fait modeler ou remodeler le réel de telle manière que l’idéal se confonde avec le réel… Est lui-même une réalité inhérente à notre nature d’être humain, une réalité dont on ne peut se défaire, que l’on ne peut que gérer…

     

     

  • Le réel mis en scène

          Le réel est saisi sur le vif, soit dans son authenticité, soit selon une représentation orientée dans un sens ou dans un autre, soit encore il est représenté de manière à faire effet, à faire spectacle, autant dire qu'il est "mis en scène" ; mais il n'est pas, il n'est plus l'expression poétique ni la transcendance de ce qu'il porte en lui ; et c'est bien là que réside l'imposture, une imposture qui va toujours de plus en plus loin et qui s'impose dans l'art, dans la littérature...

    La presse, les critiques, les éditorialistes, en somme toute une "nomenklatura" d'intellectuels et de faiseurs de prix, soumise aux modes du moment, au sensationnel, à l'émotion, à tout ce qui fait événement et qui s'exprime dans une langue de dominants, une langue d'effets de style et de formulations n'ayant plus rien à voir avec la littérature et que d'ailleurs le "commun des mortels", l'homme, la femme de "la vie qui court", ne comprend pas ou fait semblant de comprendre afin de se donner le genre qui est celui de "l'air du temps"...

    Il demeure cependant de par le monde, des gens, des artistes, des écrivains, des êtres qui à eux seuls, chacun d'entre eux, sont une culture, un style, un langage, et sont par là même dirais-je, des "créateurs d'atmosphère"... Lorsque disparait l'un ou l'autre de ces êtres là, c'est à chaque fois, toute une culture, tout un style, tout un langage, qui disparait avec l'un ou l'autre de ces êtres. Mais il reste la trace, l'empreinte, comme sur un mur ou comme sur un chemin du monde. La trace, l'empreinte, vivante... et le souvenir.

    Le réel mis en scène sans expression poétique ou sans transcendance de ce qu'il porte en lui, n'a pas d'autre avenir que celui d'une pièce jouée dans un temps et dans un espace limités, une pièce dont les décors se succèdent avec des personnages en vue et des spectateurs qui vont et viennent...