pensée

  • Liberté intellectuelle

    … «  Je n’ai jamais vu aussi peu de liberté intellectuelle qu’à notre époque. L’opinion dominante n’a plus d’ennemis »…

     

    De Pierre Manent, philosophe Français né le 6 mai 1949 à Toulouse. Normalien, agrégé de Philosophie en 1971 – à l’âge de 22 ans – spécialisé en philosophie politique. A été assistant de Raymond Aron au Collège de France.

     

    … Cette liberté intellectuelle dont parle Pierre Manent, n’est pas, loin s’en faut, celle de bon nombre d’intellectuels d’aujourd’hui, que l’on voit, invités dans des émissions de télévision, et dont on lit les « best-sellers », les livres qu’ils écrivent et que le « Grand Public » achète comme n’importe quel « produit de consommation » en étalage dans les « grandes surfaces de la culture et multimédia » avec entrée dans les galeries marchandes…

    La liberté intellectuelle dont parle Pierre Manent est devenu « une denrée rare » de telle sorte qu’elle n’a plus guère d’ennemis, parce que cette liberté là, celle de l’indépendance d’esprit, qui s’appuie sur des bases culturelles réelles, sur du travail de recherche, sur de l’analyse et sur de la réflexion et qui ne se laisse jamais dominer par des courants d’opinion, ni non plus acheter ni pervertir… Est, le plus souvent « zappée » ou considérée « suspecte » ou encore dit-on d’elle qu’elle est « à côté de la plaque », ou qu’elle est l’affaire de gens qui se sentent « supérieurs » et donc « très au dessus du citoyen lambda qui galère… Ce qui, en quelque sorte, pour celui ou celle qui a cette liberté intellectuelle dont parle Pierre Manent, est pire que d’avoir effectivement des ennemis déclarés, des opposants déterminés, des contradicteurs, des interlocuteurs difficiles – mais qui eux, au moins, réagissent avec l’intelligence qui est la leur, avec leurs arguments, leurs armes entretenues en somme, tout ce dont ils sont capables et qui vient de leur vécu, de leurs idées, de leurs propres réflexions…

    Effectivement l’opinion dominante n’a pas d’ennemis, elle a des suiveurs, des admirateurs, et c’est elle, l’opinion dominante (LES opinions dominantes) qui « font le buzz » sur les réseaux sociaux (pas la « vraie » liberté intellectuelle dont parle Pierre Manent, et qui ne s’acquiert pas dans la facilité, dans le « tout venant », dans ce qui « braie », « clingue », se partage avec des centaines de gens en 2 secondes aussi bien autour de soi à cent kilomètres à la ronde que d’un bout à l’autre de la planète…

    La liberté intellectuelle dont parle Pierre Manent implique de devoir mener un combat sans merci, déterminé, constant, de toute une vie… Contre les ordres dominants mais aussi contre les désordres eux aussi dominants à leur manière…

     

     

  • Qu'est-ce que la philosophie ?

    … Dans « l’imagerie populaire » - si l’on peut dire – la philosophie c’est cette matière qui est enseignée dans les classes terminales des lycées et qui porte sur l’étude des penseurs de l’Antiquité Grecque et Romaine, sur d’autres penseurs plus « récents » des « Temps Modernes », du 18 ème siècle des « Lumières », et des « actuels » grands auteurs et penseurs du siècle dernier – voire du début du 21ème siècle quoique l’on se demande lesquels en fait…

     

    Tous ces auteurs et penseurs que l’on étudie dans les classes terminales des lycées, dont on lit, commente et analyse les ouvrages, et font l’objet de sujets de Baccalauréat, et qu’après le Bac on continue en faculté, d’étudier en suivant une formation universitaire, littéraire… Ont chacun d’entre eux conceptualisé, défini, classé, isolé, « mis en avant » des courants de pensée, d’idée, de « vision du monde »…

     

    Il faut dire que les textes de tous ces ouvrages de penseurs, de l’antiquité grecque et romaine puis des temps modernes, du 18ème siècle des lumières, et des contemporains du 20ème… Sont d’une rigueur analytique et quasi scientifique tels, qu’ils ne peuvent vraiment être à la portée (intelligibles) que de ceux et celles des élèves des lycées, puis des personnes ensuite, de tous âges, qui ont été formées à l’étude de ces textes…

     

    Mais la philosophie n’est elle « que cela » ?

     

    N’a – t – elle pas « un sens plus élargi » ou si l’on veut « plus universel », n’engloberait- elle pas la poésie, la littérature, et par le texte littéraire, tout ce qui porte à réflexion, à pensée, à développement d’idée, à « image  ou métaphore », à récit, conte, nouvelle, témoignage…

    Et ne serait-elle pas aussi, le corollaire – ou l’alliée ou « l’autre face » des Mathématiques, science dite exacte et qui exige comme pour la pensée, pour la réflexion, pour l’expression… De la rigueur, autant de rigueur et de précision, de pureté, de « vérité intemporelle » (si l’on peut dire) ?

     

    C’est cette philosophie là, au sens « élargi et universel », proche des mathématiques et de la physique (et de leurs lois et principes)… Que l’on n’enseigne pour ainsi dire que très peu, à l’école, dans toutes les écoles – primaires, secondaires, universitaires…

     

    C’est cette philosophie là qui intéresse le plus grand nombre d’entre nous, dont en particulier ceux et celles qui n’ont pas de « cursus universitaire », qui sont de ces gens que l’on dit « être de peu » souvent soupçonnés de se complaire dans l’ignorance, de se conformer par facilité à un ordre d’opinion en vogue…

     

    C’est cette philosophie là qui n’est que peu « mise en valeur »… Sans doute considérée comme étant « subversive », contestataire de l’Ordre du Monde – sans pour autant il faut le reconnaître, rejetée par l’ordre du monde (elle est même parfois captée ou achetée)…

    … Sublime et incitant à une profonde réflexion sur le sens de la philosophie, cette pensée de Gaston Bachelard, dans « la psychanalyse du feu » :

     

    « Tout ce que l’on peut espérer de la philosophie c’est de rendre la poésie et la science complémentaires, de les unir comme deux contraitres bien faits. »

     

     

     

     

  • L'audace de penser par soi-même

    … « Ceux que le troupeau déteste le plus, c’est ceux qui pensent différemment, ce n’est pas l’opinion en soi mais l’audace de penser par soi-même, chose qu’ils ne savent pas faire »…

    [ Arthur Schopenhauer ]

    … Dans la même idée qu’Arthur Schopenhauer à propos de celles et de ceux qui pensent différemment, je n’aurais cependant pas formulé tout à fait de la même manière :


     

    « Celles et ceux que le plus grand nombre d’entre nous n’aime vraiment pas, voire déteste, rejette ou « botte en touche » ; c’est ce qui est pensé et exprimé en général par peu de personnes, parfois par une seule personne, qui diffère de l’opinion faisant consensus…

    Ce n’est pas l’idée émise, ce n’est pas l’opinion si différente soit-elle, ce n’est pas la réflexion faite au sujet de ce qui est pensé, exprimé, qui « pose vraiment problème » puisque le problème qui se pose est évacué par le plus grand nombre…

    Mais c’est le fait d’oser penser et s’exprimer différemment, qui dérange… Parce que le plus grand nombre d’entre nous, du moins celles et ceux qui évacuent et ne souhaitent guère faire l’effort de réflexion, « ne savent ou ne veulent pas, par eux-mêmes penser »…


     

  • Exister dans ce que l'on pense

    « Penser est une chose, exister dans ce qu’on pense est une autre chose »

     

    [ Kierkegaard ]

     

     

    … Ce monde de polémique-pilori, de l’aversion et de l’oubli, de réactionnaires, d’obscurantistes, de coalisés de toutes les phobies, et où l’invective se substitue au questionnement, est cependant celui en lequel en même temps, au nom d’un illimitisme du tout permis, au nom d’une liberté sans aucune barrière, au nom d’une ouverture à l’autre qui s’apparente davantage à de l’acceptation, à de la démission et à de l’ abdication , plutôt qu’à cette tolérance que prônait Voltaire au « siècle des lumières »… Est un monde où se multiplient, s’affrontent et se déploient les « émissaires » d’une parole sublimée, contrefaite et brandie telle un insigne de ralliement à un ordre « convenable » ou « de mode »…

     

    Il n’en demeure pas moins, intemporellement, depuis les premiers « grands penseurs » de l’antiquité Grecque et Romaine, que « penser » se fonde sur de l’interrogation et sur de la conscience aiguë de ce qui est ; et que « exister dans ce qu’on pense » ne peut se fonder que sur ce qui, exprimé, se traduit en agissement et en comportement – autrement dit en exemple donné – sans pour autant s’imposer ni être sublimé…

     

     

     

  • Le "zappage" de la pensée individuelle

    … Rudolf Steiner, philosophe et pédagogue Autrichien, né le 27 février 1861 et mort le 30 mars 1925, auteur de plusieurs ouvrages de réflexion ; en son temps entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle, annonçait qu’après l’an 2000, disparaîtraient la pensée et la réflexion individuelle sous la pression, de plus en plus accrue dès l’an 2000, des opinions publiques fabriquées, des ordres dominants marchands et diffuseurs de « prêt à penser »…

     

    C’est effectivement ce à quoi nous assistons en ces années présentes du premier quart du 21ème siècle : un recul, une quasi « mise à l’index », ou du moins un « zappage » de la pensée et de la réflexion individuelle… Sous la pression des puissances médiatiques, presse, audiovisuel, internet, réseaux sociaux, sous la pression des gouvernements autoritaires (Turquie, Russie, Chine, Iran, Qatar, Emirats, Syrie et d’autres encore) et même des gouvernements dits « démocratiques » d’Amérique du Nord et d’Europe…

    Et à toute cette pression exercée par les ordres dominants, s’ajoute la pression de la société de consommation, de l’individualisme, des religions, des communautarismes et des minorités contestataires agressives bénéficiant de complaisances… Tout cela contribuant à ce que s’instaurent dans les pays dits « libres », des régimes de dictature, voire d’extrême droite, prétendant « faire le ménage et apurer »…

     

    En somme, en ce premier quart du 21ème siècle, ce n’est point la « période idéale » pour les artistes, les rêveurs, les créateurs, les poètes, les penseurs, ne pouvant plus compter sur des « découvreurs de talents » qui n’existent plus du fait de leur remplacement par les marchands, et du fait aussi, que sur internet et sur les réseaux sociaux, ce sont les « like », les « followers » et les « partages » qui font les « vedettes », les « héros du jour ou de la saison », le « vent bien en poupe » … À l’exception de quelques artistes dont les œuvres se vendent par millions de dollars ou euros, de quelques « grands auteurs » dont les livres se diffusent en 40 langues et en dizaines de millions d’exemplaires…

    Bien plus que la valeur réelle des œuvres, c’est la valeur côtée sur les marchés par les courtiers, les antiquaires, les financiers, les critiques d’art, les fonds d’investissements, les banques privées, et des maisons telles que Sotheby’s et Christie’s, qui définit et fixe le prix que devront payer les acheteurs les plus fortunés de la planète…

     

    Merde à toute cette chienlit de productions qui ont « le vent en poupe », à tous ces élus des scènes les plus en vue, à tous ces personnages tels que rappeurs, comédiens, producteurs d’albums, écrivains médiatisés, invités de « plateaux télé », plébicités, applaudis, faisant la Une des réseaux sociaux… Merde à tout ce qui « clingue et bingue » sous les lumières vives des spots et sous les effets technologiques de scène !

     

    … Étant donné les ouvrages dont Rudolf Steiner est l’auteur ( Mystique et Esprtit moderne, la Science de l’Occulte, entre autres ) ; et les disciplines dans lesquelles il a exercé ( théosophie, occultisme ), et ses dérives sectaires… Et, n’étant point – très loin s’en faut – un « adepte » de mysticisme, de sciences occultes ni de ces philosophies du spiritualisme… (j’ai tout cela en horreur)… J’ai été très surpris que Rudolf Steiner puisse faire état dans ses textes, de ce qu’il annonce au sujet de la disparition après l’an 2000, de la pensée individuelle… Alors que dans la teneur de ses ouvrages et dans sa pensée il faut le dire plus proche de celle d’un « gourou » que d’un « maître à penser, il ne semble guère porté à promouvoir la réflexion et la pensée individuelles !

    C’est en effet, assez étonnant !

     

    En revanche, en ce qui me concerne, j’ai parfois évoqué dans mes écrits, le recul de la pensée et de la réflexion, sous la pression dominante des apparences, des effets immédiats produits, des raccourcis de pensée et de jugement, des opinions publiques relayées…

    Cela dit, je me pose cette question : qu’est-ce vraiment qu’une « pensée individuelle » ou, autrement dit : une pensée qui nous vient est-elle « si individuelle que cela » ? Et : « que vaut cette « indépendance d’esprit », cette liberté que l’on prend dans des propos, dans des écrits dont on fait part autour de soi (losque c’est le cas) ?

     

    Et, n’y a – t -il pas aussi, dans la complexité actuelle, accrue, du monde en lequel nous vivons… Ambiguité entre « pensée individuelle » et « pensée découlant d’une opinion des autres (ou de quelques autres en particulier) ?

     

    Je me pose en quelque sorte la question de la sincérité de ce que l’on dit, écrit, partage, diffuse, porte à la connaissance des autres… (Sincérité, il faut le dire, assez souvent davantage dans l’apparence que dans la réalité)…

     

    Nous sommes, beaucoup d’entre nous « bourrés de contradictions » … Comment, de quelle manière peut-on gérer ces contradictions ?

     

    La seule réponse que j’ai trouvée jusqu’à présent, c’est celle qui se fonde sur la bienveillance, sur la mansuétude, sur la bonté, sur (comme je dis) : « tirer le fil de la pelote le plus loin possible en dépit des nœuds sans que le fil se rompe, le plus loin possible vers le début du fil »…

     

    Mais à la bienveillance, à la mansuétude, à la bonté, doivent être associés une certaine dureté, une certaine intransigeance ou fermeté, et de la loyauté… (C’est la seule réponse que j’ai pu trouver)…

     

     

     

  • Convaincre sans violence, sans contrainte, sans domination ...

    … La vérité n’apparait, au mieux, qu’au plus proche de ce qu’elle est, tout comme l’origine de l’univers vue au plus proche avec le télescope James Webb…

     

    Si tu es sûr de ce que tu penses, de ce à quoi tu crois, si tu veux convaincre -sans violence, sans contrainte, sans domination, sans pression – de telle manière que ton interlocuteur, de lui – même, librement, adhère à ce que tu penses, à ce à quoi tu crois, ce n’est possible que si ce à quoi tu crois, s’approche au plus près de la vérité qui est comme l’origine de l’univers vue au plus proche avec le télescope James Webb…

     

    Les pensées, les réflexions, les idées exprimées, en l’état actuel de l’évolution de l’espèce humaine, tout cela argumenté au plus juste, au plus vrai, sont de l’ordre ou du niveau, au mieux, au plus convaincant si l’on veut, de ce qui est visible en approche de l’origine de l’univers, par le télescope Hubble…

    Autant dire que ce qui est vu avec le télescope Hubble est aussi éloigné de ce qui est vu avec le télescope James Webb, que par exemple, un arbre situé à un demi kilomètre de nous, est éloigné de la ligne d’horizon…

     

    Ainsi avec les yeux humains qui sont les nôtres, les « yeux de la pensée » voit-on une partie de la vérité…

     

    Et, cette vérité de ce que nous exprimons, de ce que nous croyons et essayons de faire passer dans la pensée de quelqu’un ou de plusieurs personnes, cette vérité qui n’est que partielle (mais dont nous faisons une vérité entière) ne peut-elle qu’influencer… Ou soumettre… Sans pour autant convaincre… (dans la soumission intervient le caractère dominant de la personnalité de celui ou de celle qui fait passer son idée, sa pensée)…

     

     

  • Libre pensée

    … Il existe de par le monde, des penseurs tellement libres – de toute « idée reçue », de tout préjugé, de toute influence exercée, de toute idéologie, de toute religion, de tout ce qu’il convient d’être ou de ne pas être, de tout courant d’expression artistique et littéraire, de toute morale, de toute politique, et même de toute forme de libéralisme – qu’ils ne peuvent ni ne veulent à aucun prix ni au nom de quoi que ce soit, ces penseurs là, être affiliés à quelque mouvement ou courant ou mode ou obédience ou parti ou communauté ou groupement que ce soit…

    Il y a bien « La libre pensée », organe de la Fédération de la libre pensée, mouvement de réflexion en faveur de la laïcité et de libertés, créé en 1911, axé « à gauche » et ayant pour mot d’ordre « Ni dieu ni maître »…

    Mais comme disait Léo Ferré à propos de l’anarchie : « le drapeau noir de l’anarchie c’est encore un drapeau » et je dirais pour ma part, de même : « Ni dieu ni maître en mot d’ordre proclamé et repris en chœur c’est encore un mot d’ordre »…

    Soit dit en passant « s’il n’y a ni dieu ni maître, alors pourquoi aujourd’hui – c’est récent- la Libre Pensée fait-elle silence sur la situation de certains quartiers parmi les plus pauvres soumis à l’omniprésence de l’islamisme ?

    La Libre Pensée n’est donc pas davantage une « référence » que tout autre mouvement libertaire…

    Je soupçonne la Libre Pensée ainsi que d’autres mouvements « très à gauche » ou libertaires de ne point aujourd’hui dans le contexte de l’actualité mondiale, clarifier nettement leur position au sujet de l’islamisme et de ne pas s’élever outre mesure contre l’antisémitisme…

    « Ni dieu ni maître » je veux bien, mais alors vraiment/vraiment ni dieu ni maître c’est à dire ni guide ni messie ni mot d’ordre ni complaisance ni silence ni abdication ni soumission ni rien de ce qui soit disant fédère mais en vérité sépare…

    Les penseurs « vraiment libres » ne sont jamais présents sur les plateaux de télévision ni dans les tribunes des meetings, et leurs livres ou œuvres d’écriture ne sont pas dans les programmes éditoriaux des maisons d’édition… Cela dit, si d’aventure l’un ou l’autre de leurs livres ou de leurs écrits faisaient l’objet d’un tirage, ce tirage n’excéderait pas 3000 exemplaires au mieux (donc toucherait au mieux 3000 lecteurs)… Alors qu’en s’exprimant sur la toile en arrivant à « passer entre les grêlons de la censure » et sans non plus obtenir un « nombre de vues » significatif ; ils seraient suivis par davantage de personnes qu’en écrivant un livre édité en 500 exemplaires ou au mieux en 3000…

     

     

  • Le corps et la pensée

    Saramonowicz

    … Complexées par leur physique ou peu sûres de plaire, nombreuses sont les personnes, et peut-être encore davantage les femmes que les hommes, qui “compensent” par des gestes devenus automatiques, des “façons d’être” – d’un mouvement de tête, d’une mèche de cheveux relevée, d’une jambe croisée sur l’autre – par exemple ; ou encore par des parements, par de l’habillement, par un style de coiffure…

    Mais il y a aussi des personnes qui sont complexées par la pensée qu’elles portent en elles et à laquelle elles ne croient pas et donc, préfèrent ne pas exprimer ; ces personnes là étant assez nombreuses – et d’ailleurs peu visibles – contrairement à toutes ces autres personnes qui, elles, fortes qu’elles sont de leurs pensées qui, soit dit en passant, sont bien davantage des pensées que de la pensée ; ne sont jamais complexées, souvent dans l’ostentation…

    Il y a cependant une chose qui, “évidente sans l’être”, compense au mieux et au plus vrai, un “physique ingrat” ou une pensée en soi à laquelle on ne croit pas… C’est… Le regard… Ce que les yeux disent…

    Les yeux, le regard, n’ont pas d’âge, sont de tous les visages… Toute leur force, toute leur portée, tout ce qu’ils expriment, les yeux et le regard, se fonde sur leur capacité de résistance à ce qui les éteint, à ce qui les aveugle, à ce qui les éblouit…

     

     

  • Pensée du jour

    … Qui vénère, soutient, suit, panthéonise, applaudit, porte aux nues, est toujours ou presque d’accord, et cela même de longue date… Sans cependant avoir compris ce qu’il y a à comprendre… Le jour où quelque bestiole pas très belle à regarder, impromptue, dérangeante, et de mauvaise odeur de surcroît, surgira en travers du chemin… Fera défaut et dépanthéonisera… Quoi que ce qu’il y a à comprendre étant compris, ne garantisse point une fidélité à toute épreuve de la part de qui vénère, soutient, suit…

     

  • Qui n' a pas en lui, son "Hememene" ?

    … Son “ennemi intime” en quelque sorte, le pourfendeur de ce qu’il exprime, le contestataire de son propre “système” ?

     

    Mais qui, en vérité, “donne la parole” à cet “Hememene” en lui ? Qui imagine son existence ?

     

    Il est courant, tout à fait naturel, d’être hérissé, furieux, dans une colère réactive immédiate, “épidermique” ; à la vue d’un commentaire désobligeant, lapidaire, injuste, souvent fondé sur de l’à-priori, parfois insultant et violent, exprimé par quelqu’un ou quelqu’une qui n’est pas dans notre liste d’amis ou de connaissances…

    Il est désagréable, déstabilisant, de voir remis en question, déprécié, vitupéré, contesté, ce que l’on a exprimé… Aussi, en conséquence logique, ne va-t-on pas, “en plus” de cet interlocuteur agressif et pourfendeur, “s’inventer” et encore moins “comme faire intervenir” dans la discussion, un “Hememene” pourfendeur…

     

    Quel est, au fond, lorsque l’on réfléchit à la question, dans une “dimension” différente de celle du commun ; le sens de la contestation ? Le sens de toute opposition à un “état des choses” au sujet du monde et de la société, le sens de la dénonciation que l’on peut faire de l’ordre et des ordres, du désordre et des désordres ? Le sens de toute remise en cause de ce qui nous est présenté, de la manière dont cela nous a été présenté ? Le sens d’une colère nous venant à la vue de comportements qui nous désolent et nous révoltent ? … SI … Le regard que l’on porte sur soi même, sur ce que - peut-être - personne ne sait (mais que nous on sait), sur ce à quoi l’on croit, sur ce qui est “fondamental” pour nous, sur les interrogations qui nous viennent, sur nos propres comportements, décisions et choix, sur tout ce que nous exprimons… Tout cela ne ne se fait pas regard de contestation, regard de remise en cause de notre propre “système” (système de pensée, système de fonctionnement de notre être ) ? Et même, un regard dans la dérision, un regard dans l’ironie, dans la moquerie, jusqu’à de l’insolence envers soi même ?

    Alors… Les “Hememene” étrangers, ne sont-ils pas des “enfants de chœur” à côté de ce “Hememene” en nous ? (rire)…

     

  • Le discours officiel

    … Le “problème” – en fait “énorme” – et qui devrait à mon sens “porter à réflexion”, faire l’objet d’un regard aussi libre que voyant (voyant mais pas forcément “visionnaire”)… C’est que le “discours officiel” ou, plus généralement la “pensée commune – de mode ou d’époque – en somme ce que j’incline, comme d’ailleurs beaucoup de mes compatriotes, à définir “pensée unique” et m’incite à souvent me situer “en dehors des clous”, à “ruer dans les brancards”…

    C’est que le “discours officiel”, celui des gens qualifiés dans leur domaine de compétence, celui des gouvernements (fondés sur la démocratie tendance droite, gauche ou centre), celui des gens qui dirigent, organisent, celui des gens qui sont formés pour nous enseigner, nous éduquer… Est un discours qui, tout comme le discours qui lui est et se fait contraire, contient une part de ce que j’appelle une “vérité intemporelle” ou si l’on veut une “vérité d’ordre naturel”, une “vérité” pour ainsi dire qui se situerait “au delà de la pensée humaine” et en quelque sorte s’apparenterait à une “mécanique universelle” (évidemment très complexe, cette “mécanique”)…

    Il en est ainsi, par exemple, de ces “valeurs culturelles, républicaines, portées par la France d’Emmanuel Macron notre actuel président, de ces mêmes valeurs qui furent aussi portées par la même France du général De Gaulle, de Georges Pompidou, de François Mitterand, de Jacques Chirac…

    Nul ne peut, pas même les gens appartenant aux composantes sociales les plus contestataires, nier, piétiner, invalider, rejeter ces “valeurs” là…

    Mais elles sont – il faut dire – ces valeurs là, davantage de l’ordre du “discours” que de l’ordre de l’agissement… Et c’est de là que vient, que se précise le “problème”…

    Peut-être – je n’en suis pas vraiment si sûr que cela – que le “décalage” entre le discours et l’agissement, à notre époque (années 2010-2020) est-il plus marqué qu’il ne le fut avant, par exemple du temps des années 1980 – 1990… Peut-être…

    Il y a cette part de sincérité, de bonne volonté, dont on ne peut pas dire qu’elle n’existe pas, et qui rejoint cette part du meilleur de soi-même de chacun d’entre nous…

    Et il y a cette part d’obscurité, d’ambiguité, du “moins bon de soi-même” qui est en nous, chacun de nous…

    Et le “discours” qui contient la part de “vérité”, est souvent “instrumentalisé” ou utilisé dans une perspective, un projet, un dessein de domination, de contrôle de la société, de renforcement de pouvoirs déjà existants… Parfois même de prédation…

    Il y a aussi un “problème” avec la réflexion.

    C’est que la réflexion se fait quasiment toujours dans un esprit “manichéen” (entre le bien et le mal, le moral et l’amoral), et qu’elle s’argumente plutôt dans une logique de recherche de l’acceptable, du recevable ; que dans une logique d’interrogation incitant à la recherche d’un passage, d’une voie possible là où rien de probant n’apparaît…

     

     

  • Des moments sans voix intérieure, sans pensée, brefs et fugitifs...

    ... Il est de ces moments, dans une journée, en général assez brefs, et fugitifs parce que très vite, ils s'emplissent de nouveau de tout ce qui nous vient ou revient à l'esprit, selon telle préoccupation, telle idée, tel agissement... De ces moments où aucune voix intérieure, aucune pensée, aucune image ne nous vient, notre esprit étant alors totalement nu... Ce qui arrive en particulier en un lieu de recueillement ou de très grande beauté, en face de l'oeuvre d'un artiste, ou encore lors d'un événement inhabituel survenant, une rencontre imprévue, où l'on est sans voix, sans réaction et avec l'impression que le temps s'est arrêté...

    Le sens et la portée de l'événement, la beauté d'un paysage ou de l'oeuvre d'un artiste, le recueillement qui s'impose naturellement en un lieu de mémoire et d'histoire, prennent alors une dimension toute autre que celle de nos émotions et de ce qui entre dans notre entendement... Et le silence qui se fait en nous "désexiste" nos ambitions et nos aspirations...

    ... Et il y a aussi, de temps à autre, tout aussi brefs et fugitifs, ces moments de "passage à vide" de l'esprit, indépendamment de tout événement particulier, où l'on ne se trouve ni dans un lieu de recueillement, ni en face de l'oeuvre d'un artiste ou de la beauté d'un paysage... Mais tout simplement dans la banalité de quelque acte quotidien répétitif... Un court instant où nulle pensée ne nous vient à l'esprit... Une sorte de "sommeil éveillé sans rêve, sans image"...

    Porte-t-on en ces moments là, un regard... Et quel regard ? Dont on n'est pas conscient... Sinon le regard que nous portions lorsque nous étions un tout petit enfant, un regard dépouillé de tout ce qui retient et emplit notre regard devenu éduqué et construit ?

    Ces moments là, où l'on est sans voix intérieure, sans pensée, l'esprit nu -mais sans doute pas sans regard- sont des moments sans préjugés, sans violence, sans haine, sans "trompe l'oeil"...


     

  • Un espace entre la pensée juste et l'expression sincère...

    ... Si une pensée est juste et si l'expression écrite ou parlée qui accompagne cette pensée est sincère ; si la pensée et si l'expression s'accordent... Il y a tout de même entre la pensée juste et l'expression sincère, un espace dans lequel la réflexion doit prendre place et donner tout son sens à l'agissement qui suivra la pensée juste et l'expression sincère...

    Il n' y a, à la limite, qu'une intelligence qui nous a été naturellement donnée – mais que nous avons en grande partie perdue – une intelligence faite de prescience, de clairvoyance, d'inspiration, de volonté d'agir et de travail ; une intelligence en grande partie perdue et qu'il nous est difficile de retrouver, que la technologie ne peut reconstituer... Et qui est communicable et partageable... Qui peut en quelque sorte abréger la réflexion en donnant à la réflexion, ce contenu essentiel dont le poids n'est pas une pesanteur...

     

  • Une pensée "prête à porter" laissant peu de place à la pensée personnelle

    Dire -ou écrire- ce que l'on pense vraiment au fond de soi, de telle ou telle chose, d'un fait, d'un événement, d'une personne, de gens ; paraît souvent singulier, sans doute parce que ce que l'on exprime ainsi, et de surcroît dans une formulation qui nous est propre, n'entre pas dans le cadre commun d'une pensée « prête à porter »…

    Et il y a, de plus en plus de nos jours, avec les smartphones, l'internet, les réseaux sociaux notamment Twitter… L'instanténéïté et la brièveté de l'information diffusée, l'effet d'annonce, l'image, la séquence filmée, le commentaire lapidaire et réducteur, le partage par un simple clic… Tout cela rendant suspectes, inopportunes, dérangeantes, mais le plus souvent illisibles, « noyées dans la masse », ces pensées et ces réflexions exprimées qui trouveraient place -peut-être- dans une œuvre écrite et publiée (livre, essai, roman, récit, nouvelle)…

    Si la relation se résume à cela : l'instantanéïté, l'effet d'annonce, le partage par un simple clic, la brièveté, le lapidaire, l'image ou la petite séquence filmée du jour… Et avec cette impatience manifeste à lire jusqu'au bout ne serait-ce que 10 lignes ou 3 phrases… Alors nous sommes bien là dans le plus mauvais temps du monde pour les poètes, pour les penseurs, pour les écrivains, qui ne « trouvent preneur » ni dans la cacophonie du Web ni dans le monde de l'édition d'ouvrages ou d'écrits, de livres… Sachant que ce monde là, celui de l'édition d'ouvrages, est devenu un univers clos d'intellectuels, de pontifes, de personnages politiques, de célébrités du roman… Ou de nouvelles révélations de saison…

     

     

  • Pensée unique

         Ma pensée, qui transparaît dans mes innombrables textes publiés, est aussi "pensée unique" que toute forme de "pensée unique" qui prévaut et que je combats. Ma pensée est donc tout aussi contestable et tout aussi critiquable...

    J'aime mieux la franchise brutale avec laquelle on peut s'exprimer pour me signifier que l'on n'est pas du tout d'accord avec moi ; j'aime mieux en ce sens, un propos affiché, fût-il lapidaire même... Que cette hypocrisie des uns et des autres toute faite d'un miel sous lequel macère du fiel, que ce silence et que cette indifférence de tant de personnes de mes connaissances et même de mes proches... Ce silence et cette indifférence qui portent ce que je pressens qu'ils contiennent...

    Il y a deux "systèmes" : celui en soi et celui dont le monde est fait.

    Celui dont le monde est fait c'est celui sur lequel on peut chier à longueur de journée en tant qu'êtres ordinaires que nous sommes tous en dépit de ce qui nous différencie les uns des autres ; au sujet de tout ce que l'on déplore, que l'on refuse, de ce système qui est celui dont le monde est fait.

    Celui en soi c'est celui sur lequel il faudrait autant chier... Mais il se trouve qu'en y chiant dessus (ce à quoi cependant fort peu s'y exercent) l'on abuse par effet aussi trompeur qu'ostentatoire, toute la compagnie autour de soi...

    L'on ne reconnait les sincères, les purs, que lorsqu'ils ne sont jamais gagnants, qu'ils demeurent des exclus des scènes et des tribunes, des oubliés, et dont les traces qu'ils laissent sont comme des pas sur le sable d'une plage, des pas que la marée en montant efface ; des pas qui ont cependant, bel et bien existé...

    Ces écrits, ces quelques mots que l'on lit sur un grand cahier, dans des lieux de recueillement, des lieux publics de manifestations culturelles ou de spectacle, ces écrits, ces mots tracés au crayon... Ces écrits... "postulent-ils" ? Ils n'ont pour signature qu'un prénom, et je crois plus en ces écrits là, qu'aux écrits de bon nombre de "grands penseurs"... et à plus forte raison de tout ce que l'on lit, des uns et des autres, sur la Toile...