misère

  • Le silence de la misère, ou sa visibilité qui dérange

    ... Ce qu'il y a de terrible avec la misère c'est quand elle est silencieuse et qu'elle se fait discrète afin de ne pas gêner et que celui ou celle dont elle est le quotidien, l'"arrangeant" comme il, elle peut, lui donne l'air de ne point être...

    Et c'est aussi quand elle se voit et que celui ou celle qui la voit, fait semblant de ne pas la voir passant son chemin "rapidement mais pas trop"...

    Je n'ai que mon franc-parler, que tout ce que je puis exprimer à ma manière et selon ce que je vois autour de moi, je n'ai que mon regard et cette pièce de 1 ou de 2 euro que je mets dans la main d'un homme ou d'une femme dans la rue, un SDF, un "pauvre bougre"...

    L'on dira -c'est d'ailleurs ce que souvent j'entends- que cet homme ou cette femme va s'acheter un paquet de cigarettes ou une bouteille de pinard avec les sous qu'on lui donne...

    J'en ai marre de ces "leçons de morale", de cette "bien-correcte pensence" des uns et des autres y compris des "presque aussi pauvres" que ce SDF ou que cet indigent ; j'en ai marre de cette condescendance bardée de certitudes personnelles ou d'une certaine aisance, de ce mépris affiché à l'égard des humbles et des fragiles, des très pauvres, des "laissés pour compte", des accidentés de la vie ; j'en ai marre de cette hypocrisie des "du bon côté de la barrière" (dont soit dit en passant certains d'entre eux ne sont pas très loin de la barrière mais du bon côté quand même)...

    Cet homme, cette femme dans la rue à qui je donne 1 ou 2 euro parce que c'est là tout ce que je peux faire, eh bien, la pièce que je lui donne, c'est sa liberté, la seule liberté encore qu'il lui reste, d'en faire ce qu'il veut...


    https://www.youtube.com/watch?v=5tfjsIH5FcY

  • La crise (suite)...

    ... Eviter, refuser d'acheter ces produits de grande consommation, en général reconnaissables par un coup d'oeil jeté sur la petite étiquette (provenance) en caractères microscopiques, c'est je crois, ce que de plus en plus de gens comme vous et moi, essayent de faire... Le problème c'est que l'on se demande ce que l'on peut encore acheter.

    Déjà, pour prendre un exemple bien pécis en cette période de Noël et de fin d'année : les décorations de sapin, les petits personnages et objets de crèche (ce que j'appelle "noëlleries") et toutes ces "fanfreluches rutilantes de brillances" que l'on achète pour fêter le nouvel an ; tout, archi tout, à 99 % vient de Chine... Sachant que la Chine elle même (les fabricants, les patrons et chefs de diverses entreprises basés en Chine) font sous traiter (au niveau du travail de base) au Bangladesh et dans les pays de misère du sud est asiatique, Indonésie, Ceylan, etc... ou même en Afrique.

    Tous ces objets, toutes ces décorations qu'on expose dans les vitrines des magasins en ville, dans les rayonnages des grandes surfaces commerciales, galeries marchandes, qu'ils soient "chers ou pas chers", de bonne ou de médiocre qualité... Sont tous fabriqués par des enfants, des femmes, des miséreux, payés 30 euros par mois et vivant dans des bidonvilles sinon à la rue même... (à titre de "comparaison" si l'on peut dire, le salaire d'un travailleur Chinois "relativement peu qualifié" tourne autour de 300 euros par mois, c'est à dire comme pour un Bulgare, un Hongrois, un Roumain... et même comme un travailleur "précaire" Allemand, Français, qui lui, n'est employé que dix ou quinze heures à la semaine)...

    Pour les jouets il en est de même : tous viennent de Chine et de sous-traitants hors Chine mais exportés par la Chine.

    Et en été, au moment des grandes migrations vacancières et touristiques, les vêtements, la lingerie et les chaussures ; et tous ces gadgets, bibelots, objets artisanaux, souvenirs etc., vendus en boutiques, en stations estivales, sur les marchés locaux... Tout vient d'Asie, du Bangladesh, d'Afrique.

    Et les ordinateurs, iphones, smartphones, tablettes, matériels et gadgets informatiques, appareils photo numérique, camescopes, imprimantes, etc., enfin tout ce dont on se sert au quotidien parce que c'est difficile de "faire sans", c'est encore des produits 99 % venus de Chine et pays asiatiques.

    Si un travailleur Bulgare, Hongrois, Roumain ou Chinois est encore "trop cher", il y a sans doute "encore moins cher" ailleurs !

    Et dans le bricolage, dans le jardinage, dans les sports et le loisir en Grande Surface (et aussi en boutique en ville) c'est encore la même chose : tout vient hors d'Europe.

    Et quand on lit sur l'étiquette "made in France", en fait la marque ou la société ou l'entreprise, est bien implantée sur le territoire Français, mais certaines sinon la plupart des composantes du produit "fini" n'ont pas été traitées en France mais sous-traitées par d'autres entreprises multinationales basées en dehors d'Europe.

    Alors, comment, où et à qui acheter ? Cela devient, pour le "consommateur résistant", un véritable casse tête, un "parcours du combattant" presque désespéré !

    N'acheter que ce dont on a réellement besoin, dont on va se servir tous les jours, qui nous est vraiment indispensable ? C'est déjà, dans une certaine mesure, une "solution" envisageable et réalisable... Et qui peut, effectivement, "atteindre au tiroir-caisse" les grandes firmes et entreprises multinationales toutes côtées en bourse et distribuant des dividendes et des primes indécents à leurs actionnaires privilégiés.

    "Aller encore plus loin" que de n'acheter que l'indispensable ? C'est à dire refuser de consommer, refuser d'acheter, et donc accepter de changer de mode de vie ? Là, le tiroir-caisse en prend un coup, oui... Mais il y a un risque : le risque de voir se développer une misère encore plus profonde, un chômage encore plus endémique pour des centaines de millions d'humains de par le monde...

    En fait – et il faudra bien qu'un jour on en arrive là- la guerre la plus efficace que l'on puisse mener contre le Marché, c'est de constituer un marché "en dehors ou en marge du Marché", un marché "informel" que les peuples prendront eux-mêmes en main et organiseront entre eux en se libérant des contraintes et de la pression de ces marchés actuels qui font la loi sur la planète en association parfois avec les grandes maffias...

  • Chiens, chats et humains miséreux

          Certaines personnes en toutes nos cités, quartiers, villes et villages de France ou d’ailleurs, ont un destin misérable, solitaire et tragique…

    Misérable, parce que déficientes intellectuellement ou peu favorisées par la nature comme on dit, déconsidérées dans leur famille depuis leur enfance, ces personnes là n’ont pu s’intégrer dans la communauté humaine, exercer un emploi ni s’installer comme il convient pour la plupart d’entre nous, dans une vie « normale ».

    Solitaire, parce que tout ce qui dessert ces personnes aux yeux du monde les confine en une existence sans relations, et donc sans repères affectifs, et sans domicile parfois.

    Tragique, parce que les années passent, les déficiences s’accroissent, la misère et la solitude se font encore plus écrasantes, plus invalidantes.

    Ces personnes là meurent souvent seules dans un recoin de leur maison, dans un logement exigu et insalubre, dans la rue ou dans un couloir d’hôpital…Après avoir vécu dans une crasse épouvantable au milieu d’objets, de hardes, de meubles déglingués et de nourritures avariées.

    Pour les chiens et les chats miséreux qui n'ont pas de maison, il y a la SPA… Avant l'incinérateur...

    Pour les humains miséreux et solitaires , il n’y a que le mépris, les refuges provisoires, la moquerie universelle et pour finir… La fosse commune sans nom ni inscription.

    Le 21 juillet 1969, lorsque des hommes ont marché sur la lune et qu’autour du Palais de la Découverte à Paris tout le monde s’embrassait, pas de bise sur les joues des humains miséreux et solitaires… Et il en sera de même, le jour où l’homme découvrira qu’il n’est pas seul dans l’univers...

    Elle est bien raide tout de même cette vie! D'un côté les restaurants du coeur, le Téléthon, l'Avent, les dîners de fête en famille... Et les sommiers qui "gniguegniguent" sous les amoureux ; et de l'autre côté nos exclus qui crèvent dans la solitude !

    ... J'avais écrit ce texte en 2005, et cette nouvelle version présentée ici, n'est guère différente à quelques mots près...

    J'ai pensé qu'en cette période de l'Avent, qui précède Noël, la Saint Sylvestre et le jour de l'An, ce texte pouvait être "tout à fait d'actualité"...

    ... Bien sûr quand on pense à ces personnes miséreuses et solitaires, on pense surtout, en fait, à des gens dans une grande pauvreté, des chômeurs en fin de droits, des personnes âgées démunies et sans relations et de surcroît en mauvaise santé ; des personnes dont le comportement peut paraître dérangeant, ou qui sont intellectuellement déficientes et dont on se moque...  Mais il y a aussi des personnes comme vous et moi, dans une "mauvaise passe" à la suite d'une "fracture relationnelle, d'un divorce, d'une trahison ; des personnes qui ont été abusées, trompées, bafouées, et qui en réalité ont un très grand coeur mais ne sachant pas toujours bien se défendre, se retrouvent isolées, meurtries, dépossédées et sans vrais amis autour d'elles... Car "c'est bien connu, quand tout va, c'est un va-et vient de copains, de connaissances,  mais quand plus rien ne va, t'es plus bon à rien, tout le monde fout le camp, se détourne de toi et alors c'est le désert ! "