la révolte

  • L'esprit de révolte, suite 2...

    … Un autre aspect, ou une autre forme de révolte, c’est de nier telle sorte d’expression artistique parce que « trop dérangeante » ou « jugée dégénérée » ou encore « trop subversive » ou « qui va contre le sens commun, contre toute loi, contre toute cohérence » et ne pouvant donc en aucun cas, être reconnue… Et qui de surcroît n’est pas comprise, ne peut être considérée comme « ayant quelque valeur » (défaut de qualité réelle selon le jugement qui est porté, notamment celui des initiés)…

    L’un des exemples les mieux connus de négation de formes d’art, c’est celui du régime Nazi à l’égard des œuvres de surréalisme et d’abstraction (productions artistiques de 1916 à 1940 jugées par le régime Nazi « dégénérées »)… Et devant être détruites…

    De même dans les régimes de dictature et de totalitarisme, toute production artistique ou littéraire jugée « inconvenante » ou subversive, et donc ne « glorifiant » pas l’idéologie dominante et le pouvoir en place ; est niée, rejetée, censurée, condamnée, ou jugée dégénérée…

    Et de même encore – mais en pire … Quoique… - lorsque la Religion (le Catholiscisme durant plusieurs siècles et, dans une certaine mesure encore aujourd’hui dans le monde ; puis l’Islam rigoriste et fondamentaliste) – se mêle de régir la société ; alors l’art et la littérature « n’existent » ou « ne sont censés exister » que dans la mesure où le divin, où le sacré, où la « loi de Dieu » sont magnifiés, célébrés, représentés, exprimés… Donc plus aucune place pour les œuvres profanes (sans Dieu)…

    C’est ainsi que, depuis le Haut Moyen Age jusqu’à la fin du 15ème siècle, en France et en Europe, il n’y avait pour ainsi dire que des œuvres célébrant, magnifiant, représentant la divinité et le sacré…

    Cet autre aspect ou cette autre forme de révolte – par la négation, par le refus – c’est en quelque sorte une « révolte à l’envers » (révolte des dominants et des décideurs, révolte de ceux qui prétendent détenir la vérité, révolte contre l’inconvenant, « révolte contre la révolte » en quelque sorte ; cette révolte se traduisant par des mesures prises de coercition, d’interdiction, de censure, de persécution…

    Nous sommes très loin, avec cette « révolte là » (celle des dominants) … Tout comme d’ailleurs avec la révolte au sens de ce que nous entendons habituellement et communément par révolte contre ceci contre cela, pour un monde meilleur etc. … Nous sommes très loin de cet esprit de révolte qui s’exprime dans la création pure (et dans une dimension et dans un sens qui dépassent toutes nos révoltes individuelles ou collectives ou de factions, ou de groupements sociaux revendiquant ceci ou cela)…