l'école

  • Niveau scolaire en recul, en France

         La France à la 25 ème place du classement international pour le niveau scolaire !

    Cela ne m'étonne pas ! Comment voulez-vous qu'un jeune de douze ans ne sèche pas l'école quand il peut gagner cent euro par jour en dealant de la drogue (en faisant le guetteur et l'indicateur dans les entrées des immeubles, en fait) !

    Et comment voulez-vous qu'un "prof expérimenté" de cinquante ans ne préfère pas enseigner dans un lycée en centre ville, plutôt que dans une banlieue "difficile" où bon nombre des jeunes sont non seulement en échec scolaire, mais se foutent de l'école ? (enfin, pas tous, nuance...)

    En effet, là où ça deale, où ça se shoote, où ça tchoure, où ça trafique de tout, là où le fric coule à flots facile à gagner, on peut y mettre toutes les structures les plus élaborées soient-elles, y prévoir les budgets, les investissements les plus coûteux, y mettre les meilleurs profs, essayer toutes sortes de méthodes, etc. ... Cela ne change à rien à la "réalité du terrain" !

    Pourquoi à Shangaï, à Hong Kong, à Melbourne, le niveau scolaire y est-il meilleur qu'en France ?

    Sans doute parce que, au beau milieu de toute une population de jeunes de plus en plus et de mieux en mieux scolarisée, d'autres "filons" que ceux des gangs et de la drogue, se révèlent plus "porteurs d'avenir"; et que l'intelligence, la créativité, la réactivité, la volonté de "s'en sortir", mieux reconnus et mieux développés dans ces pays qu'en France, sont les meilleurs garants de la réussite pour des jeunes générations qui voient "une autre possibilité que par les réseaux mafieux" de gagner leur vie...

    Et de sucroît, si le niveau scolaire baisse en France depuis les trente dernières années, c'est que l'enseignement dès l'école primaire, et à plus forte raison dans l'enseignement supérieur "général", néglige la formation et ne s'adapte que peu aux grandes mutations technologiques, à l'évolution de la société, aux nouveaux métiers d'avenir... Comme s'il fallait à tout prix, au prix du sacrifice absurde de toute une génération de jeunes, sauvegarder un "système" qui a fait certes -en partie- ses preuves, durant toute la seconde moitié du 20 ème siècle, mais qui de nos jours atteint ses limites et devient "carrément caduc" !

    ..."Un niveau d'études l'un des plus élevés au monde" (en France), peuvent cependant me répondre quelques enseignants expérimentés et informés sur cette question... Ce qui est vrai pour "certaines écoles" (celles qui forment des chercheurs, des ingénieurs, qui hélas ne trouvent pas de travail en France et sont obligés de partir au Canada, aux USA, en Australie, en Chine...)

    Et puis, ces grandes écoles à formation de haut niveau, et d'une manière générale toutes les écoles à niveau élevé d'enseignement, en fait le "fleuron" des écoles en France (qui, effectivement, est l'un des meilleurs dans le monde, le plus exigeant, le plus qualitatif, le plus "à la pointe" des nouvelles technologies)... C'est un monde difficilement accessible à la majorité des jeunes des classes sociales défavorisées et même "moyennes" (mais cela ne veut pas dire pour autant qu'un jeune d'une banlieue difficile ou issu d'un milieu plus que modeste, ne peut pas y arriver -il y en a qui arrivent-)

    Ce que l'on voit -trop souvent à mon avis- c'est le "cursus" traditionnel, la "voie" que tant et tant empruntent et qui ne mène à rien : le lycée standard avec le bac au bout, puis la fac générale et au bout de tout cela un taux d'échec phénoménal !

    Oui, c'est vrai : nos meilleures, effectivement meilleures écoles, reçoivent beaucoup d'étudiants étrangers (de tous les pays du monde, et en particulier des Asiatiques) et c'est bien là la preuve que l'enseignement dans ces écoles françaises est d'une qualité exceptionnelle, d'un haut niveau...

    Mais justement (et nécessairement) l'on devrait prendre pour exemple à suivre, et pour modèle, ce qui se passe, ce qui se pratique, ce que l'on exige, dans ces écoles qui sont le "fleuron" des écoles en France... C'est à dire élever la voie générale au même niveau, ce que l'on ne fait pas, je regrette de le dire mais c'est vrai, et "tout le monde le dit" sans pour autant écouter ce que racontent les médias, les catastrophistes et les médisants !

    Il n'y a qu'à voir la proportion phénoménale des bacheliers reçus entre 10 et 11 de moyenne, et qui, pour la plupart d'entre eux, ne savent pas s'exprimer par écrit, ne sont pas foutus de rédiger un texte de dix lignes sans au moins dix fautes d'orthographe, ne savent presque rien faire de leurs dix doigts autre que de tapoter sur un ordinateur, une console ou un i-phone !

    Oui, que ne s'évertue-t-on pas à relever le niveau de la "voie générale", afin de combler cette différence énorme qu'il y a entre la "voie générale" et les meilleures écoles !

    Mais c'est là tout le problème : une société à reconstruire de fond en comble !

    ... Je m'excuse de dire ça, et ça me fait mal de le dire mais, un jeune qui sort du bac à 10,5 de moyenne et entre en fac générale, c'est un futur chômeur, et ses "bases" sont loin d'être suffisamment solides pour qu'il ait des chances de s'en sortir !

    En revanche, un jeune "qui en veut, qui y croit" et se donne personnellement les moyens pour arriver , même s'il vit dans un milieu "pourri" eh bien celui là, il a davantage de chances d'y arriver parce que déjà en 3 ème ou avant, il va tout faire pour voir où sont ses chances, qui contacter, comment se débrouiller, se renseigner, enfin se donner tous les moyens possibles... Et il trouve, celui là, effectivement, parce que même si le monde est dur, et injuste, la réalité reste la même de tous temps : l'intelligence, le travail, la volonté, ça finit toujours par payer d'une manière ou d'une autre ! (pas toujours tout à fait directement et obligatoirement, c'est vrai, il y a toujours une part d'aléatoire, mais c'est le seul moyen "honnête" on va dire)...

    Une information m'est récemment parvenue, selon laquelle en 2011/2012, le nombre de candidats au CAPES (toutes disciplines confondues) avait beaucoup baissé, de telle sorte que l'on avait désormais du mal à pourvoir les postes pourtant peu nombreux... Et que l'on était descendu jusqu'à un niveau de 8/20 à l'écrit pour admettre suffisamment de candidats à l'oral...

    Alors j'imagine le "niveau réel" de ces nouveaux profs qui, de surcroît, ne reçoivent plus comme c'était encore le cas en 2005/2006, une formation en alternance de six semaines en IUFM puis six semaines dans un lycée ou un collège durant la première année...

    Quelle galère, tout de même, pour tous ces jeunes profs débutants qu'on envoie dans des collèges "difficiles" de banlieues et de cités, sans aucune formation pédagogique, ainsi "lâchés dans la nature", vulnérables et en plus, avec les parents sur le dos, pas du tout soutenus par leur hiérarchie.

    Seuls, ceux qui "ont le coffre qu'il faut" question personnalité, contact avec les jeunes, arrivent à gérer une classe réputée impossible !

    Comme quoi, quand on arrive à établir le contact, et même à arriver à intéresser des jeunes dans des matières comme le Français, la littérature, l'histoire, alors qu'avant ces jeunes "se foutaient de tout", c'est peut-être pas tout à fait gagné, vu le niveau acquis auparavant, vu le milieu familial et les problèmes insolubles, mais au moins c'est un pas de franchi et "quelque part ça fait réfléchir"...

    Le pire n'est jamais une fatalité, en revanche c'est quand même une réalité devant laquelle il faut pouvoir avoir la capacité de faire face... (Et, entre autres réalités, celle du jeune de 12 ans qui sèche les cours, trouvant plus facile de gagner 100 euros par jour en dealant de la drogue)...

    "Ces élèves de ZEP dont tout le monde se plaint, surtout ceux qui n'ont pas affaire à eux et ne les connaissent pas, ne finissent pas tous drogués ou en cellule. Certains - deux bons tiers quand même- décrochent leur examen et trouvent du boulot"... Ai-je pu lire quelque part, d'un enseignant expérimenté et qualifié...

    "Deux bons tiers"... A mon avis, cet enseignant ne doit pas être loin de la vraie réalité, car... si l'on rapproche (pour autant qu'on puisse faire ce rapprochement) l'autre tiers (celui qui décroche complètement de l'école et ne trouve pas de boulot) avec le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans, l'on obtient effectivement une équivalence, soit d'un côté 26 % de jeunes de moins de 25 ans au chômage, et d'un autre côté, le tiers évoqué indirectement...

    Au 1er janvier 2011 il y avait exactement 20 107 674 jeunes de moins de 25 ans en France, dont 4 123 614 âgés de 20 à 24 ans inclus c'est à dire jusqu'à la veille de leur 25 ème anniversaire...

    Or les 26% de jeunes au chômage (actuellement) si l'on se réfère à cette statistique de population de jeunes de 20 à 25 ans établie au 1/1/2011, représenteraient aujourd'hui environ un million cent mille jeunes de 20 à 24 ans sans travail...

    Mais il est vrai aussi que bon nombre de ces jeunes, avant 25 ans, font des études(et pour certains d'entre eux, ont un travail à temps partiel afin de financer en partie leurs études)...

    Il faudrait à mon avis, pour faire un comparatif "plus ou mieux fiable" entre le chômage des jeunes et ce "tiers qui décroche -ou a décroché- de l'école", voir ce que cela donne, plutôt avec les jeunes, disons, de 24 à 30 ans... Et là, je pense que l'on se rapprocherait vraiment de très peu (si l'on ne dépasserait pas) de ce "tiers qui décroche ou a décroché" ... Ce qui ferait tout de même bien, environ deux millions de jeunes de moins de 30 ans, soit qui auraient terminé leurs études à 16 ans, soit qui auraient terminé leurs études à 25 ans...

    Cela dit, il y a une grande disparité entre d'une part la qualité (et le niveau) de l'enseignement tant primaire que secondaire que supérieur, dans un certain nombre d'établissements et d'écoles "les meilleurs" ; et d'autre part de bien d'autres établissements et écoles "les moins bons"...

    De même qu'il y a aussi une grande disparité entre d'une part les "enseignants les plus expérimentés, les plus qualifiés, les plus motivés, les mieux formés" ; et d'autre part "les autres" (qui ne sont pas forcément "moins bons")...

    Je pense que si l'on tente d'établir une "moyenne générale" entre tous ces établissements et écoles confondus, d'une part ; et entre l'ensemble des enseignants, d'autre part... Cette "moyenne générale" est "plus faible" aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a 30 ans (j'en suis à peu près persuadé et c'est ce qui ressort de tout ce que j'entends dire autour de moi, notamment de la part d'enseignants eux-mêmes, motivés, expérimentés, etc. ...)

    Autrement dit "le meilleur du meilleur" (qui effectivement est l'un des meilleurs au monde, en France) n'arrive pas à compenser un déficit qui tend à se creuser, ce qui "plombe" la moyenne générale"...

    ... Mais c'est vrai : les médias, ils n'expliquent pas comme ça, ils font une sorte de publicité négative, ils font plutôt du catastrophisme, de la médisance... En fait la réalité (du terrain, de l'environnement) est très complexe et doit être observée au cas par cas, et il faut pouvoir en témoigner le plus exactement possible et sans parti pris dans un sens ou dans un autre...

    ... Comme je dis : "le pire -ou si l'on veut- le moins bon voire franchement mauvais", il faut déjà l'intégrer en tant que réalité existante... Et pour pouvoir le combattre, ce pire (ou ce "moins bon" voire franchement mauvais), il faut d'abord voir, savoir, comment il se développe, comment il "prend racine", autrement dit "dérouler le fil", ce fil qui est si difficile à dérouler -et que l'on renonce, souvent, à dérouler davantage- tant il se casse, tant il se noue en des noeuds impossibles à démêler en apparence...

    ... Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de consulter de "vieux livres d'école" (par exemple style "programmes 1901") notamment dans des matières telles que le Français, la grammaire, l'histoire, l'arithmétique, l'algèbre, les sciences naturelles et physiques... Chez moi j'en ai un certain nombre de ces "vieux livres d'école", que j'ai "dégotés" dans des brocantes, des vide-greniers... Des livres de "cours moyen, classe de fin d'études, brevet élémentaire, brevet supérieur...

    Et ce qui me frappe en regardant ces livres quand je les compare aux livres d'école d'aujourd'hui, c'est leur contenu, les textes que l'on y lit, les exercices qui y sont proposés... Certes, ces livres sont "moins jolis", plus rébarbatifs de présentation, que les livres d'aujourd'hui essentiellement axés sur l'image, sur la couleur, sur du texte plus simple en gros caractères, sur des exercices qui ressemblent plus à des jeux, avec des croix à mettre dans des cases, etc. ...

    Et je me dis que, si en 1901 il y avait eu -en plus de tout ce qu'il y avait déjà- l'informatique, l'internet, le numérique, les technologies des années 2000, la science d'aujourd'hui, et toutes les grandes découvertes qu'on a faites depuis... Et tout cela avec les méthodes, et les principes et les valeurs et toutes les exigences qui étaient celles de l'époque... Alors le niveau général moyen serait certainement bien plus élevé encore qu'il ne l'était à l'époque !

    Ce qu'il faudrait, avec la science, la technologie, le savoir d'aujourd'hui... C'est un "modèle" comparable et équivalent à celui du début du 20 ème siècle !

    Mais on a changé de modèle, on a cru que le modèle de maintenant était le meilleur, celui qui doit faire référence... Même si d'une certaine façon par une sorte de "reconnaissance" l'on "revient plus ou moins" aux "valeurs fondamentales relookées comme elles doivent l'être de nos jours" (dans certaines écoles et établissements "les meilleurs du monde" en France)...

    La "vraie modernité" à mon sens, c'est celle qui se fonde déjà sur des bases anciennes et solides, qui ont fait leurs preuves, et qui bien sûr ajoute, invente, innove, s'adapte aux évolutions... Par opposition à la "fausse modernité" qui renie, qui se coupe de ses racines, et qui fait "n'importe quoi" et s'impose au nom de la performance, du profit et du résultat immédiat, du "plus aisé", du plus accessible soit disant à tous...

    ... Et j'ajoute encore que ce ne sont pas les enseignants qu'il faut remettre en cause, puisque de toute évidence (et là les témoignages, les réalités, sont "légion" en leur faveur) la plupart d'entre eux, l'immense majorité on va dire... Sont "sinon à la hauteur", au moins d'une "bonne volonté", d'un sérieux, d'une "dimension humaine", d'une expérience souvent, et d'une capacité de travail tout à fait remarquables...

    Ce sont le "système", la manière dont le système fonctionne, les programmes, les orientations, la formation, les méthodes, qu'il faudrait sans doute revoir, et l'accompagnement, le soutien... Et aussi, ne plus laisser aux parents le pouvoir qu'on leur donne d'intervenir sans cesse sur ceci/cela !

    Combattre cet état d'esprit qui consiste, en gros, à vouloir à tout prix qu'un jeune fasse par exemple un pharmacien plutôt qu'un boucher ! Ou qu'un bac plus deux plus trois plus quatre soit la panacée universelle !

    Mais c'est vrai : les parents actuels sont déjà de ces générations qui ont connu le système tel qu'il est, tel qu'il dure encore... !