impressario

  • 17 avril 2077, "Vachkiri" sur Facebook

         C'est vrai que ce "Vachkiri", y'en a des kilomètres sur Internet...

    Mais au fond qui le sait ? Qui le voit ? Et c'est peut-être mieux ainsi, que ce soit comme du plancton dans les flots de l'océan... Partout présent mais invisible quand on ne le cherche pas, ce plancton... ou l'une ou l'autre des particules qui le composent...

    "Vachkiri" il a une petite soeur Annette, une femme Isabelle et un cousin germain du même âge que lui, Paul... Qui ne sont pas, loin s'en faut, ses "impressarios", qui ne sont ni sur Facebook ni ne tiennent un blog ; et qui de temps à autre, rédigent de petites notes personnelles dans un carnet, de petites choses écrites de leur main avec un stylo à bille, que jamais ils ne diffusent ou propagent nulle part... Et qu'ils gardent pour eux tout simplement...

    S'ils avaient été vraiment des "impressarios" chacun d'eux, ou l'un d'entre eux, s'ils avaient "navigué" sur la Toile ou dans la Vie autour d'eux parmi leurs connaissances, leurs relations, afin que leur cousin, que leur mari, que leur grand frère ait pu être mieux connu, reconnu même... Est-ce que cela aurait été "une preuve d'amour" ?

    Un "impressario" ça "booste", ça assure, ça fait de la promo, ça aide, ça collabore, ça te fait exister... Mais un "impressario" c'est pas forcément une preuve d'amour et de fidélité... Cela peut, oui, c'est vrai... Mais ce n'est pas là l'essentiel...

    L'essentiel est dans la bonté, dans la gentillesse, dans le dévouement, dans le souci de la personne aimée, dans la fidélité dans la relation ; dans le fait que jamais au grand jamais, celui ou celle qui t'aime ainsi, "ne te fera un enfant dans le dos"...

    "Vachkiri", qui peut pas s'empêcher (c'est "plus fort que lui") de s'exprimer "à cru et à coeur et sans fioritures" sur Internet... Il a épousé sa femme Isabelle, précisément, pour son immense bonté, son immense gentillesse. Et il aime sa petite soeur Annette et son cousin Paul pour la même raison, pour cette bonté et pour cette gentillesse qui ne "montent pas debout sur les bancs devant des spectateurs", pour cette bonté et pour cette gentillesse que l'on ne rencontre quasiment nulle part dans ce monde dur, violent, orgueilleux où l'on ne pense qu'à sa pomme et à son fric...

    "Vachkiri" il dit qu'à Saint Justin-les-bains, là où il demeure une partie de l'année, s'il y revient le 30 août ou le 5 novembre, ça n'a aucune importance parce qu'à Saint Justin-les-bains, personne n'attend après lui... C'est pas là en effet qu'habitent sa petite soeur Annette ni son cousin Paul... qui sont de villages distants d'une trentaine de kilomètres...

    C'est ce qu'il pense "dur et ferme", Vachkiri... que personne n'attend après lui à Saint Justin-les-bains...

    Mais il faut dire aussi -pour être juste- que Vachkiri à Saint Justin-les-bains, n'a, depuis le temps qu'il y demeure, depuis 2067, "jamais levé le petit doigt" pour faire, réaliser, entreprendre quoi que ce soit dans le "milieu associatif" (d'utile pour ses concitoyens, avec tout le dévouement qui va avec)...

    Vachkiri, tout ce qu'il sait faire, c'est d'écrire sur Internet aussi long que Lisbonne Vladivostok par le train !

    C'est bien beau de dire (ou d'écrire en "y mettant des formes") que "les autres ce sont des cons ou des indifférents", de "bouffer le monde" dans ce qu'il a de plus contestable... MAIS... "Il faudrait peut-être se regarder en face" et se dire que ce silence, que cette indifférence autour de soi, ou ces critiques parfois (de celles que l'on n'aime pas s'entendre dire), c'est "bien fait pour sa pomme" après tout !

    Etre aussi sinon plus, dur avec soi-même, que l'on est dur pour les autres (quand on pense qu'ils méritent qu'on soit dur pour eux)... C'est là bel et bien une nécessité, car sans cette dureté envers soi-même, la "traversée" devient un enfer avant même l'enfer auquel on pourrait être promis...

    L'enfer est bel et bien dans le temps de la traversée de la vie, par toutes les guerres que l'on mène contre tout ce que l'on combat autour de soi sans s'opposer, sans résister, sans se battre aussi et surtout contre tout ce qu'il y a à combattre en soi...

     

    "Suspecte, suspecte, cette propension quasi viscérale à écrire à cru et à coeur et sans fioritures, des kilomètres de littérature sur Internet"... Mais bon... y'a pas tout de même, des douzaines de "selfies" sur Facebook, de ce Vachkiri !

    Finalement, c'est peut-être eux qui ont raison, ceux et celles que j'aime le plus au monde et qui ne sont pas mes "impressarios" ! ... Et qui n'écrivent que de toutes petites choses pour eux, dans un carnet de notes qui tient peu de place dans un sac à main !

     

    Vachkiri, ce 17 avril 2077