imposture

  • Être muet ...

    … Ou n’avoir ni les paroles ni le son de sa voix pour s’exprimer, mais seulement ses yeux, son visage et ses mains pour parler, et ainsi, mettre toute sa pensée, tout son esprit, lisibles dans son regard, sur son visage, ou par ses gestes… Ce serait, comme sorti d’un chapeau par un prestidigitateur, la magie du regard sans la magie des mots.

    Ne sort en vérité du chapeau, que ce que le spectateur veut apercevoir.

    En somme, nous sommes tous chacun à notre manière, magiciens, mais sans vraie magie, autant dire des imposteurs… Sauf peut-être en ces quelques rares instants de notre vie et selon ce qui nous a relié à l’autre à un tel moment particulier et unique, où nous avons alors pu être au plus vrai de nous-mêmes…

    Mais il y a cette incapacité du plus vrai de nous-mêmes – ou du meilleur peut-être ? - à changer la vie que nous vivons, et à impacter l’autre, cet autre fut-il un proche, un ami…

    Et, si l’immense « livre de toi » pouvait être lu par l’autre dans tes yeux et sur ton visage, ce livre serait un mythe…

    Est-ce qu’un mythe c’est mieux que de l’imposture ?

     

     

  • La couleur

    Ils, elles

    N’annoncent pas la couleur

    Ils, elles

    Préfèrent la dissimuler la couleur

    Par le silence

    Par le non dit

    De peur que

    Ça fasse de brûlantes éclaboussures

    Et en retour de cuisantes giclures en projection

    Sur ta pomme

    De peur de

    Casser la relation

    De peur de risquer l’opprobre

     

    N’annonçant pas la couleur

    Ils, elles

    S’exposent à la suspicion

    Et en somme

    À ce qui fonde le supposé

    Et finalement

    À ce qui transparaît

    Du silence

    Du non dit

     

    Il paraît

    Que ne point annoncer la couleur

    C’est civil

    C’est de bon aloi

    À vrai dire

    Et je le dis

    Ça pue le cornichon vinaigré

    Et c’est fou

    Le cornichon vinaigré

    Ce que ça fait bander les narines

    Ce que ça conforte le goût

    Le goût qu’il convient d’avoir

     

    Mais

    Est-ce qu’annoncer la couleur

    Ça fait pas plutôt le Personnage

    Que l’Humain que l’on est

    Parce que si c’est que le Personnage

    C’est de l’imposture

    De l’imposture avec ou sans suiveurs

    Avec ou sans abonnés

    Avec ou sans tapements des mains ou des pieds

     

  • Autofiction et exofiction

    Ce qui me gêne avec l’exofiction, c’est lorsqu’elle sort du cadre purement littéraire (forme, style, sens, contenu, portée ou impact sur le lecteur) et qu’elle déborde dans le récit historique, dans le récit des faits et des événements, en donnant aux faits, aux événements – en particulier historiques – une interprétation non seulement discutable – ce qui est encore à mon sens “concevable” – mais une vision dénaturée, arrangée dans un sens voulu, voire carrément perverse parfois, ou mensongère et à effet recherché…

    Cela, dans l’exofiction me gêne beaucoup et je le dénonce.

    S’il y a “cet effet là”, dans l’exofiction, même avec la qualité de l’écriture, même avec le talent réel de l’auteur… Dans ce cas l’œuvre d’exofiction est une “imposture”…

    Brouiller la frontière entre fiction et réalité : oui mais à condition que cela ne dénature pas ou ne contredise pas la “vérité historique” (ou événementielle dans les faits)…

    Bien sûr, sous cette condition c’est difficile parce que cela demande du travail, de la recherche, de la réflexion, de l’analyse, de la précision, de la chronologie (avec la datation, la situation dans le temps), du témoignage (le sien pour les choses vues de son vivant, celui des gens de l’époque sur la base de documents, de lettres, d’écrits)…

     

    Dans l’autofiction ce qui me gêne, c’est lorsqu’elle se confond avec le récit purement biographique (l’écriture de sa vie), de telle manière qu’elle “arrange” ou “avantage” l’auteur…

    Ou encore quand l’autofiction consiste à mettre sur le devant de la scène, davantage ce personnage fictif central qui ressemble au personnage réel (l’auteur lui-même), que les autres personnages eux aussi fictifs…

    Une telle autofiction ? Non, plutôt alors, carrément une biographie réelle, genre “journal” …

     

    S’il y a de l’imposture – Il y a en a bel et bien “par les temps qui courent” – je pense que l’imposture est autant du côté du talent, de la manière d’exprimer, de témoigner, de raconter… Que du côté de la médiocrité et du “tout venant” dans une pléthore de productions des uns et des autres en particulier sur internet…

     

    Pour moi (ma “façon de voir les choses”) , le talent c’est le talent SANS IMPOSTURE…

    Quant à la médiocrité et au tout venant, SANS IMPOSTURE, cela peut se “pardonner”, se “laisser courir”…

    Mais il faut dire aussi que la médiocrité et le tout venant sans imposture, ce n’est guère très courant…

    Le talent sans imposture, aussi, ce n’est guère très courant…

     

    Bien sûr il y a “l’imposture dans ce que l’on produit, dont on ne se rend pas compte soi même” … Que l’on ait du talent ou pas…

     

    Une vie ne suffit pas, de toute manière… Tout demeure inachevé, en particulier les œuvres littéraires et artistiques… Avec les questions qui se posent et leurs réponses qui ne sont pas forcément les “vraies” réponses …

     

    … “Bonjour le travail d’investigation des futurs chercheurs, biographes ! Dans une “géographie du 21ème siècle” qui n’a plus rien à voir avec la “géographie du temps de Charles Augustin Sainte Beuve”…

     

  • Davantage d'imposture que de talent réel en ce début de 3ème millénaire

         L'écriture (la qualité purement littéraire) c'est à dire la forme, la grammaire, l'orthographe et la construction des phrases, dans bon nombre de livres, est tout de même assez souvent en rapport avec la formation universitaire ou d'études supérieures de leurs auteurs, quoique l'on ne puisse en dire autant de certains de ces auteurs qui abusent d'effets, de néologismes hasardeux, de formules dont ils se gargarisent, de métaphores surfaites qui en foutent plein la vue"... Je suis pourtant moi même assez prolixe je crois, en métaphores, néologismes et autres formules "langagières" mais il me semble que tout ce qui est"informel" ou vraiment personnel dans le style et dans la formulation, doit cependant être associé, ou en adéquation on va dire, avec la "toile de fond" qui est celle des valeurs intemporelles de la langue Française... Sinon, c'est de l'imposture, de l'effet, rien que de l'effet...

    Tous ces peintres qui "font de l'abstrait" et dont les oeuvres valent des fortunes, font la Une des Grandes Galeries, me rendent sceptique... Il y a beaucoup plus d'imposture que de talent et de création réelle ! Picasso, Dali, je ne dis pas, ce sont vraiment des maîtres... Mais que d'imitateurs ! En littérature c'est la même chose, en sculture aussi, en musique aussi...

    "le coup de hache sur la mer gelée" même le plus "coup de hache qui soit", autrement dit même le talent le plus novateur et le plus réel qui soit... reconnu du vivant de son auteur ou dans trois siècles... Ne fait pas forcément la valeur profonde, authentique, unique, d'un être : la plupart des êtres que nous sommes ne donneront jamais dans leur vie, de "coup de hache sur la mer gelée"... Mais ils seront intemporels (et comme "éternels") à leur façon, quelque soit leur rayonnement ne fût-ce que d'un tout petit trait de lumière autour d'eux...