histoire

  • l' Histoire

    … Si l’Histoire se doit d’être partiale et objective, de s’en tenir aux faits réels en l’absence de jugement et surtout d’arrangement dans le sens qui convient (pour une majorité d’entre nous selon des valeurs établies et reconnues)…

    Il n’en demeure pas moins que les salauds, les vrais/vrais salauds, qui ont été identifiés, dont on connaît les actes qu’ils ont commis ; sont mémorisés, évoqués dans les livres, dans les écrits, par ce qui est documenté, en tant que tels qu’ils ont été, c’est à dire des salauds, des vrais salauds pour toujours ; et que dans 50 ans, dans 300 ans, dans 1000 ans, ce seront toujours des salauds, des vrais salauds…

     

    Ainsi les Franquistes du temps de la guerre civile espagnole 1936/1939, sont et seront à jamais, des salauds.

    Ainsi les miliciens de 1943/1944, du temps de Pierre Laval et du maréchal Pétain, sont et seront à jamais des salauds.

     

    L’on ne voit nulle part en France, dans aucun village, dans aucune ville, en aucun lieu de commémoration et de mémoire avec célébration annuelle, de stèle, de monument souvenir avec noms gravés, de « miliciens morts dans l’action » (« il ne manquerait plus que ça, si de tels « monuments » existaient, ils seraient une insulte à la France!)…

     

    Les religions ont inventé le Paradis et l’Enfer ; l’Histoire met en évidence une autre sorte de paradis, une autre sorte d’enfer (tous deux éternels), soit pour les morts « pour une juste cause » le souvenir commémoratif et la mémoire, l’évocation du courage, du sacrifice, du combat pour la liberté, pour la défense de leur pays, de leurs familles ; soit pour les morts qui furent de vrais salauds, le souvenir et l’évocation des actes de barbarie, des crimes et des violences qu’ils ont commis…

     

    Ce qui est surprenant, pour ainsi dire aberrant, c’est que les vrais salauds de leur vivant, ayant conscience de leur « salopardise » et délibérement des vrais salauds, puissent ne pas penser que dans 50, dans 100, dans 300 ans, dans 1000 ans, ils seront toujours vus en tant que vrais salauds, sachant que l’Histoire les précipite dans l’enfer (l’ « enfer » de l’Histoire)…

    Un « Dieu » qui existerait, que penserait-il de cela ? Serait-il « quand même/quand même » pour le pardon ? Pour « sauver  quand même » les vrais salauds ? Ben merde alors ! Un tel « Dieu » j’en veux pas !

     

    Finalement, le « vrai Dieu » c’est la loi du cosmos, de la nature, de la mécanique du vivant, loi de relation, de cause à effet, de symbiose, d’association, d’assemblage, d’opposition, de lutte pour la vie, de « solidarité  naturelle, nécessaire et occasionelle entre êtres d’une espèce menacée par un événement mettant en cause l’existence de cette espèce (ou d’un groupe dans cette espèce)… Et, dans cette loi là, du cosmos, de la nature, il y a de l’élimination nécessaire, inhérente à la mécanique de la vie, de ce qui est indésirable, dangereux…

    Les Franquistes de la guerre civile espagnole, les miliciens de Laval et de Pétain, étaient « à « éliminer »…

     

    … Dans le film « Lacombe Lucien », réalisé par Louis Malle en 1974 ; qui raconte la vie au quotidien en 1944 d’un jeune milicien en Dordogne, il y a une image très évocatrice et très parlante, très significative de la personnalité de ce jeune Lucien, lorsque ce dernier, adolescent de 10/12 ans environ, tue par plaisir manifeste (détail de l’expression de son visage au moment du fait) avec un lance pierre, un oiseau posé sur une branche…

    Un tel jeune dans un tel acte, ne peut, adulte, devenir ce que l’on appelle « une belle personne » ; aussi n’est – ce point étonnant, que ce Lucien Lacombe se soit laissé entraîner par l’occupant siégeant dans un château, pour être enrôlé dans la police allemande…

     

     

     

  • La "Grande Histoire" faite de millions de "petites histoires"

    … La disparition de la reine Élisabeth II en tant qu’événement mondialisé et médiatisé, et tout ce qui se rapporte à cet événement ; de la part des grands médias de l’information – presse, audiovisuel, reportages etc. - semble pour l’essentiel, centré sur la personne même d’Élisabeth II, et faire peu de cas – ou en second plan – des autres membres de la famille royale dont son mari le prince Philip disparu en avril 2021 à l’âge de 99 ans, sa sœur Ann, entre autres…

    C’est, par exemple, ce que l’on a pu voir dans le documentaire d’archives de films, sur ARTE samedi 10 septembre à 20h 50…

    Cela dit, l’histoire de la vie des grands personnages de ce monde, entre toujours dans la « Grande Histoire », celle des « Grands Témoins », des Historiens, des écrivains, des biographes… Et, depuis le cinéma, puis la télévision, et de nos jours, internet et les réseaux sociaux, la « Grande Histoire » et ses Grands Personnages est mise en images, en films, en documentaires…

    Il n’en demeure pas moins que la « Grande Histoire » est aussi – et surtout – faite de la « petite histoire », celle de centaines de millions de personnes du « commun des mortels » que les Grands Témoins, que les Historiens, n’évoque pas ou parfois cependant, en arrière plan…

    Quelle que soit sa condition sociale, de notoriété et de célébrité, ou d’anonymat, un être humain, chaque être humain, est « tout seul dans sa peau depuis sa sortie du ventre de sa mère en poussant son premier cri au moment où l’air entre dans ses poumons – c’est assez brutal il faut dire – jusqu’à son dernier souffle »…

    « Tout seul dans sa peau » oui, même avec de très nombreux amis et proches aimants, autour de lui…

    Le blessé sur un champ de bataille de Napoléon, quand on lui coupait une jambe avec une scie et qu’en guise d’anesthésiant on lui mettait un bout de bois entre les dents, c’était pas son compagnon sur le lit à côté, qui lui, avait reçu une balle dans l’épaule, qui « souffrait » à sa place…

    Et idem, de nos jours, pour une femme ou un homme atteint d’un cancer avancé qui enchaîne les séances de chimiothérapie et de radiothérapie…

     

    … « À bien réfléchir » - quand on y pense vraiment – l’histoire de la vie de chacun, celle de l’anonyme, celle du commun des mortels, de sa naissance jusqu’à sa mort, est faite d’une suite d’événements, d’anecdotes, de rencontres, d’expériences vévues, de mots dits ou écrits, de joies et de peines… Qui, chacune de ces histoires, vaut bien une autre histoire différente… (En fait, toutes les histoires sont des histoires à la fois semblables et différentes)…

     

    Peut-être… Peut-être… Qu’à travers l’histoire d’un Grand Personnage, racontée, écrite ou filmée par de « Grands Témoins »… D’une certaine manière, le « commun des mortels » peut – hors environnement de condition sociale - « se retouver » en partie, en esprit…

     

     

  • L'attrait qu'exerce dans le monde, la civilisation à l'occidentale

    … Comment se fait-il que les peuples « en voie de développement » de ces régions et pays du monde où règnent tant de pauvreté, de précarité, et où sont persistantes et anciennes, bien ancrées, les traditions ancestrales et familiales voire tribales, les modes de vie inchangés dans un environnement « plus ou moins préservé » naturel…

    Comment se fait-il que ces peuples, par ailleurs conditionnés par une religion très critique à l’égard de l’occidentalisme (je pense au pays islamisés et pour certains d’entre d’eux très islamisés)…

    Comment se fait-il que tous ces peuples, notamment africains, océaniens, asiatiques, vivant en des lieux « excentrés » de hautes montagnes, de déserts, de hauts plateaux continentaux, de régions polaires, de forêt amazonienne ou indonésienne… Lorsqu’ils se trouvent confrontés à la civilisation occidentale moderne, internetisée, technologique, consumériste… Adhèrent aussi rapidement et avec autant d’attrait, de « syncrétisme » et d’adaptabilité ; à la civilisation occidentale qui vient occuper leur territoire et qui en partie se superpose à leur mode de vie, à leurs traditions ?

    Cette adhésion étant surtout celle des jeunes générations ?

    « Il faut donc croire » que le mode de vie à l’occidentale, pour ces populations qui durant des siècles voire des millénaires, n’avaient jamais connu ce mode de vie, a un attrait « irrésistible », un attrait fondé sur le paraître dans la société, sur ce que la technologie et sur ce que la diffusion diversifiée des produits de consommation, des équipements ménagers de confort, d’aisance et de facilité dans l’utilisation, apporte indéniablement dans la vie au quotidien…

    Il faut dire aussi que le mode de vie à l’occidentale, d’origine – si l’on remonte à la période historique de la Renaissance (16ème siècle)- s’est développé à partir de l’Europe, et a été véhiculé et importé dans le reste du monde, durant les trois siècles (du 17ème au 19ème) de la formation et de la constitution des grands empires coloniaux (Grande Bretagne, France, Belgique, Pays Bas, Allemagne)…

    C’est bien là ce que l’Histoire confirme : la domination culturelle, économique, industrielle, technologique, du « monde des peuples blancs » d’Europe (d’origine indo-européenne soit dit en passant… Et, ne l’oublions pas non plus, d’origine beaucoup plus lointaine, Africaine – berceau de l’Humanité il y a 200 000 ans)…

    C’est donc – en regard de l’Histoire en fait – une question de différence de grandes migrations de peuples, les uns parmi les Sapiens, qui ont migré par vagues successives, d’Afrique de l’Est vers l’Europe et l’Asie en passant par les régions du Moyen Orient, et les autres qui eux, n’ont pas (ou beaucoup moins) migré hors du continent Africain…

    Sans doute les conditions de migration, dans des environnements naturels selon les ressources présentes, et impliquant des modes de vie particuliers, différents, et donc des cultures, des expériences, des savoirs et des savoir-faire, ont-elles été, ces conditions de migration, pour les Sapiens sortis d’Afrique par vagues et en nombre, « plus impactantes » - peut-être ?- que pour les populations demeurées sur le continent Africain ?

    Des destins et une Histoire, donc, forcément différenciés pour les uns et pour les autres… Jusqu’à partir de la seconde moitié du 20ème siècle et surtout au 21ème – où domine quasiment partout dans le monde la civilisation à l’occidentale, moderne, internetisée, consumériste, technologique…

     

     

  • Y'a pas photo !

    … Être universellement connu et vénéré dans 300 ans ou même encore dans 1000 ans, c’est bien plus motivant, bien plus heureux, bien plus enviable, de son vivant et en pensant à une postérité heureuse possible…

    Que … D’être universellement détesté, haï, par les humains qui vivront dans 300 ans, 1000 ans, pour des actes abominables commis ; d’être décrit dans les livres d’Histoire comme ayant été un tueur, un assassin, un tortionnaire… MAIS… En revanche, vénéré et en présence de Dieu dans le paradis de Dieu, pour avoir commis des actes de meurtre considérés par Dieu “nécessaires”…

    Décidément, “c’est bien cher payé”, l’amour de Dieu, au prix d’une détestation universelle qui va durer des siècles, et d’un jugement le plus sévère, le plus condamnant qui soit, dans les livres d’Histoire !

    Merde! À “ce prix là”, Dieu, qu’il aille se faire empapaouter par les anges en bataillons rangés, ou empaler sur la flèche de la plus haute église du monde, ou le plus haut minaret du monde !

    Comment un humain peut-il “envisager” – de son vivant- au prix déjà d’en mourir dès son acte de meurtre commis, d’être pour trois, dix, vingt siècles, universellement détesté des autres humains, abominé dans les livres d’Histoire, mais vénéré de Dieu dans un paradis où il n’y aura que si peu d’élus, d’ailleurs tout autant détestés à cause de ce qu’ils auront fait d’abominable sur Terre ?

     

    … Y’a pas photo ! C’est quand même incommensurément mieux, d’être universellement connu et vénéré, et loué dans les livres d’Histoire, dans 300 ans, dans 1000 ans… Que béni et vénéré de Dieu au prix d’une détestation universelle par les humains, et jugé assassin, condamné par l’Histoire écrite par les Humains ! …

     

  • La vie ne fait pas dans la dentelle

    … “J’aime bien les histoires qui finissent mal. Ce sont les plus belles car ce sont celles qui ressemblent le plus à la vie” … [ Pierre Desproges ]

     

    … En effet, la vie “ne fait pas dans la dentelle” …

    Néanmoins, la vie est belle comme un agneau pelé se débattant dont le regard innocent percute la violence imbécile du convoyeur qui le pousse dans un camion sur un tapis de paille souillée de pisse et de merde mais l’agneau s’échappe, se déchire la peau du dos en passant sous les fils de fer barbelé d’une clôture, traverse au galop le pré encore inondé de la dernière crue de la rivière, atteint un bois, trouve sur son passage dans des taillis broussailleux, au fond d’un fossé, un jeune loup blessé et mourant qu’il lèche et veille jusqu’à son dernier souffle…

    La vie est belle comme une flaque d’eau trouble reflétant le bleu du ciel et les feuillage des arbres…

    Si tant d’histoires finissent si mal, cela n’empêche pas les rêves d’en faire commencer de belles, qui elles, toutes parcours du combattant qu’elles soient pour beaucoup d’entre elles, laisseront assez de traces pour que d’autres histoires naissent, encore plus belles… Mais peut-être plus difficiles…

     

  • Peut-on - et doit-on - comparer deux époques dans l'Histoire ?

    … D’aucuns – et sont nombreux à le penser, notamment les plus de 50/60 ans, disent autour d’eux et le font savoir sur les réseaux sociaux, que la période dans laquelle notre vie quotidienne est impactée par le covid, les confinements, couvre feu, restrictions limitations de déplacement etc. … Ne peut être comparée à, par exemple, l’époque de l’occupation allemande de 1940 – 1944, ou encore à d’autres périodes sombres et très dures de notre histoire… Périodes durant lesquelles la vie était vraiment difficile, où l’on avait faim, où l’on ne ne trouvait rien pour se ravitailler, où l’était privé de tout, où le moindre déplacement était contrôlé, souvent interdit, où l’on risquait sa vie à tout moment… Et où, disent tous ces gens de plus de 50/60 ans dont certains, les plus âgés ayant vécu cette période là dans leur jeunesse entre 1940 et 1944, que c’est toute une tranche d’âge, celle des 15/25 ans, qui a été sacrifiée, empêchée, privée d’avenir… Et tous aujourd’hui, parlent d’individualisme, d’égoïsme, d’irresponsabilité, d’ enfants gâtés, à propos de cette jeunesse d’aujourd’hui, en gros de la même tranche d’âge 15-25 ans… C’est du moins le jugement ou la pensée qui domine et “court l’espace public” en somme…

    Je ne suis pas sûr, pas sûr du tout, de la “pertinence” de cette comparaison entre deux époques, entre deux jeunesses, que 70 ou 80 ans séparent…

    Nous sommes aujourd’hui, et nous étions d’ailleurs de même il y a 70/80 ans, dans un contexte d’actualité ne pouvant seulement être défini, apprécié, jugé, que selon une “vision morale des choses et des gens”…

    Bien que l’individualisme et l’égoïsme soient de tous temps réels et bien présents, notamment dans les périodes difficiles de l’Histoire ; la réalité qui est celle de la jeune génération d’aujourd’hui des 15 – 25 ans, n’est plus la même du tout que celle des mêmes 15-25 ans des années 40, déjà pour une raison essentielle : l’entrée dans la vie active, avec un “boulot” (un “boulot”, oui, quel qu’il soit)! En effet en 1942, un “boulot” on le trouvait, la plupart du temps d’ailleurs sans avoir à quitter sa famille et sa région, sa ville ) … Alors qu’en 2021, un “boulot” on ne le trouve pas et de surcroît si l’on arrive à en “décrocher un comme on décroche le pompon d’un manège”, on ne sait pas pour combien de temps on va le garder ce “boulot”, et l’on n’a aucune chance de se “hisser barreau après barreau le long de l’échelle sociale” !

    Bien sûr, d’aucuns me diront : “y’a les smartphones, y’a les réseaux sociaux”, y’a tous les gadgets technologiques, le RSA, les aides sociales, la CMU, tout ce qui fait que matériellement la vie est moins difficile qu’elle le fut jadis, on ne risque plus sa peau au coin des rues – quoique… - Mais tout ça, ça ne fait pas revenir la foi en un avenir meilleur, ça fait de la désespérance, jusqu’à du suicide… Et ça s’inscrit dans une durée indéterminée, dans un combat contre l’adversité, contre un ennemi qui n’est pas humain… Dans une résistance encore plus mise à mal, plus écrasée, que celle de 1943 contre l’occupant nazi…

    On ne fera sans doute jamais le compte exact de toutes les victimes de ce grand désastre économique et sociétal, qui risque être sans comparaison possible avec le total des seules victimes en nombre de morts de la pandémie de covid…

     

     

  • Qu'en est-il vraiment, de la vérité historique ?

    Comprendre une époque de l’Histoire, en réaliser un tableau représentant ce qu’étaient, ce que vivaient les gens dans leur vie quotidienne au moment où les événements, les faits, survenaient ; demande un effort d’imagination considérable dans l’exercice consistant à restaurer, à rétablir ce qui fut, tel que cela fut, avec le pourquoi et le comment et en lien avec ce qui a précédé…

    Car l’Histoire, celle de telle ou telle époque dans le passé, est toujours écrite par des gens qui ne sont jamais les vivants du temps dont ils parlent dans les livres, dans les documents, dans les textes qu’ils écrivent…

    Et en ce sens, la plus vraie possible vérité historique présentée en un travail comme le travail d’un orfèvre de talent, ne peut être que la plus proche possible de la vérité historique… La véritable et absolue vérité historique ne pouvant être restituée en l’état où elle fut…

    Les témoins eux-mêmes, qui ont été des gens vivants au moment où l’Histoire s’est déroulée, qui ont écrit, ont parlé de ce qu’ils ont vu ; ont eu le regard, la vision, les sentiments, les émotions, la culture, qui étaient alors ceux de l’époque au moment des faits, des événements… C’est cela qu’il faudrait pouvoir comprendre dans le contexte, le climat, l’air du temps en somme, de l’époque…

    Quant à ceux qui écrivent l’Histoire, celle d’une époque dans laquelle ils n’étaient pas les vivants de cette époque, ils écrivent et racontent et présentent certes accompagné de documentation d’images et d’écrits, avec le regard, la vision, les sentiments, les émotions, la culture qui sont ceux de leur époque actuelle…

    S’il est une époque en particulier, peut – être plus difficile à comprendre que beaucoup d’autres époques du passé, et sur laquelle la “vérité historique” ne sera jamais qu’approximative, c’est celle de ces années 1940-1944 de la France de Vichy… Ce que les français de l’époque dans leur vie quotidienne ont vraiment intimement vécu personnellement, avec le pourquoi et le comment de leurs comportements, leurs habitudes, traditions, leurs peurs, ce à quoi ils croyaient, les situations dans lesquelles ils se trouvaient en face des difficultés de la vie quotidienne, en face des autorités en place, dans les choix le plus souvent forcés qu’ils ont dû faire, dans les drames qu’ils ont vécu ou dont ils ont été témoins…

    Seuls les témoins encore vivants de cette époque, dans la mesure où leur témoignage est authentique et se situe au delà du jugement et de la morale et de la culture – sans cependant exclure totalement et intellectuellement parlant le jugement, la morale, la culture – peuvent aujourd’hui restituer le climat, la réalité de l’époque…

    Peut-être aussi notre époque actuelle, celle des années 2015 – 20 … - dont l’année 2020 – sera – t – elle plus tard, dans ce siècle ou le siècle suivant, une époque difficile à comprendre…

     

  • L'Histoire de France vue d'ailleurs, de Jean Noël Jeanneney et Jeanne Guérout

    Histoire de f... Collection Points Poche mai 2018, 50 événements racontés par des historiens étrangers. 

    … Selon une idée chère à Montesquieu, il est sain et tonique pour un peuple, en l’occurrence le peuple Français, de se contempler dans un miroir tendu par ses voisins Européens et autres de par le monde…

    Encore que, à l’époque de Montesquieu, l’idée de « patrie » ou d’appartenance à une nation, ne pouvait être que le fait de se sentir « sujet » du royaume, pour un Français de telle région, duché, province, village, coin de terroir…

    En effet un Français de l’époque et cela est d’autant plus vrai que l’on remonte dans le temps, jusqu’au haut Moyen Age, se sentait dans sa vie quotidienne, appartenir à la communauté territoriale dont il faisait partie, limitée au village où il demeurait et vivait, qu’il ne quittait d’ailleurs jamais… Être Français n’avait donc aucun sens, ne correspondait à aucune réalité en ces temps là…

    Il ne devait venir à l’idée de personne, dans les campagnes et dans les villes de l’époque, au 18ème siècle, pas même dans la bourgeoisie et la noblesse, de se mesurer ou de se comparer à un habitant de Milan, de Madrid, de Francfort, de Londres ou de Vienne, lequel habitant de l’une de ces villes aurait tendu à son voisin Français à Nancy ou à Toulouse ou à Chartres, comme un miroir… Chacun étant, pour les privilégiés, préoccupé de ses intérêts personnels et d’accroître son domaine et sa fortune ; pour les gens du peuple en général paysans, de survivre…

    L’Histoire de France telle qu’elle est enseignée dans les manuels scolaires depuis la troisième République notamment après 1881 avec l’école républicaine laïque obligatoire et gratuite ; dans ses grandes lignes et ses principaux événements, est encore (mais peut-être un peu moins de nos jours du fait de certaines « remises en question ») la plus « acceptable » qui soit, ou si l’on veut, la plus proche de la vérité historique… Il n’en est sans doute pas tout à fait de même dans des pays non démocratiques, où la religion ou quelque idéologie dominante, « font l’Histoire »…

    Outre les écrits, les documents, les témoignages, tout cela figurant dans les centres d’archives, qui ont pu être retrouvés de ci de là, transmis d’une génération à l’autre, il y a les œuvres de peinture, de sculpture, les statues, les monuments érigés, qui font trace…

    L’Histoire de notre pays, La France, qu’elle soit vue « de l’intérieur » par les Français que nous sommes, ou vue « de l’extérieur » par les autres peuples, et cela au sujet de tel événement passé… Cesse d’être l’Histoire lorsque des visions s’imposent, lorsque des idéologies dominent, lorsque des dénis, des refus, de la morale, des appréciations, des modes, des interprétations, des déformations, s’invitent…

    Ainsi ces appels à déboulonner, abattre des statues de personnages contestés, à mesurer à l’aune d’une « morale de bon aloi » ce qui à telle ou telle époque prévalait, se pratiquait et était la réalité de l’époque dans son contexte environnemental…

    Nier, juger, condamner – au nom de valeurs du temps présent – défait l’Histoire. Et si l’Histoire est défaite, alors quelle Histoire peut se faire dans les temps qui viennent ?


     

     

  • Une remarque en regard de l'Histoire

    Nous avons au départ, il y a environ 3000 ans avant JC, trois régions de notre planète, la Terre, en lesquelles se sont établies depuis le début des temps néolithiques à partir d'environ -9000, ce que l'on appelle et définit, des civilisations, c'est à dire des sociétés organisées, avec des centres de regroupement (villes, cités), une industrie, une économie, des arts, une culture...

    -En Asie du centre et du Sud Est, soit la Chine actuelle, en gros, une Histoire qui commence (selon les chroniques les plus anciennes) avec la 1ère dynastie des « Rois Sacrés », les Xia, sur les territoires de la grande plaine centrale, de -2200 à -1750 environ.

    Mais en fait, avant cette période des « Rois Sacrés », depuis -3000 et avant (depuis le début du néolithique) il existait déjà, avec une vingtaine de millions d'humains à l'époque en ces contrées du centre de la Chine actuelle, une organisation sociale complexe, une économie fondée sur l'agriculture et l'élevage d'animaux... Ce qui ferait de cette région du monde, la Chine, peut-être le plus ancien foyer de civilisation humaine (mais pas de beaucoup si l'on compare avec les deux autres premiers foyers de civilisation)...

    -En Amérique centrale soit en gros le Mexique actuel et jusqu'au Nord Ouest de l'Amérique du Sud, une Histoire qui commence avant le 3 ème millénaire av-JC, avec les Mayas, dont les traces des villages les plus anciens ont été découvertes sur les côtes de la mer des Caraïbes et de l'océan Pacifique.

    Mais en fait, depuis déjà plusieurs millénaires, dans les deux Amériques d'un bout à l'autre, il y avait des populations humaines disséminées vivant en groupes et nomades (les Amérindiens, originaires d'Asie de l'Est et du centre et Sibérie).

    -Au Moyen Orient, région que l'on appelle le Croissant fertile, soit l'Egypte vallée du Nil, de la Palestine à l'Iran et de la Turquie à la péninsule arabique ; une Histoire qui commence vers -3500 avec les premières cités états, environ une trentaine dont la principale est Ur, dans le pays de Sumer au sud de la Mésopotamie, basse vallée entre les fleuves Tigre et Euphrate.

    Mais en fait, depuis la fin du Paléolithique Supérieur (vers -10000) les hommes avaient déjà constitué des communautés en se sédentarisant sur des terres où ils développèrent l'agriculture et l'élevage, et avec une organisation sociale, dans toute la zone du Croissant fertile depuis la vallée du Nil au Golfe persique en passant par la Palestine et la Mésopotamie...

     

    La remarque que je fais est la suivante :

     

    À partir de l'époque de la civilisation Égéenne (de -3000 à -1200 environ) qui constitue le premier regroupement politique, économique, ensemble « unitaire » (Grèce continentale, Crète, Chypre, Anatolie, empire des Hittites, Égypte, empire Mittanien, Babylonie), toute la civilisation moyen orientale dans son ensemble et dans sa grande diversité culturelle et ethnique, et sa complexité en matière de relations internes , d'échanges et de politique ; se trouve confrontée, en relation étroite avec les premières civilisations Ouest/centre Européennes : les mondes Celtiques et les Étrusques principalement... Dont l'Histoire, pour ces peuples là, de l'Ouest et Centre Européen, commence à partir du 2 ème millénaire av-JC (sortie plus tardive du Paléolithique Supérieur, que dans les autres premiers foyers de civilisation)...

    Et après l'effondrement vers -1200, du monde Égéen ; de l'Antiquité Égyptienne/Gréco-romaine et jusqu'au Moyen Age (en gros les 13ème et 14 ème siècle), il se trouve que tout le Moyen Orient depuis la Turquie jusqu'à l'Iran (notamment durant la période Byzantine de 476 à 1453) a été en contact régulier, étroit, et complexe, avec les royaumes et empires et états Européens, et cela dans des relations difficiles, des conflits...

    Ce qui n'a point été le cas avec la civilisation établie en Chine entre -2200 et le 13ème siècle du Moyen Age (ou très peu durant cette période)...

    Et, passé le 13 ème siècle jusque pour ainsi dire le 19 ème siècle, il n'y eut pas, politiquement et économiquement parlant, de relation étroite, suivie, interdépendante, entre la Chine et le Moyen Orient et l'Europe (seulement des échanges commerciaux ou d'ordre économique, par exemple avec la « route de la soie »)...

    Et, à plus forte raison, du fait qu'il y avait un océan à traverser et que la navigation trans-océanique n'a vraiment commencé qu'à partir du 15 ème siècle avec les Portugais ; il se trouve que les civilisations du Moyen Orient et de l'Europe n'ont pas été en contact avec la civilisation d'Amérique centrale jusqu'au 16 ème siècle...

    Je pense que la proximité à la fois géographique, politique, économique, du Moyen Orient et de l'Europe, et que la complexité, que la difficulté de la relation, entre les deux mondes (celui de l'Europe et du Moyen Orient du Moyen Age à nos jours) a beaucoup contribué à la situation actuelle qui est celle du Moyen Orient « à feu et à sang » avec la guerre en Syrie, et avec les guerres qui ont précédé dans lesquelles le pays Européens sont intervenus (dont la France, l'Angleterre depuis 1915)...

     

     

  • Moralité de l'histoire...

    ... "Moralité" me fait penser à "morte alitée" (ou "mort alité")... Il est difficile d'imaginer une morte ou un mort, non plus alité mais debout... Debout et bandant de surcroît...

    La vie est une tombe sur la quelle on consomme -et bande- tant que l'on s'y tient debout et se tortille davantage le derrière que la tête...

    Une tombe où l'on croit s'immortaliser mais où l'on se mortalise mourant sa vie en bandant debout attendant le coeur battant qui ou quique vient te toquer ou seulement te gratter le menton...

    C'est ça finalement, la moralité – ou la mortalité- de l'histoire...

     

  • La houle à venir

    Millions de gens dans la rue

    ... C'est ce que l'on verra bientôt (à quel moment nul encore ne le sait mais cela ne se fera pas attendre 10 ans)...

    Des millions de gens dans les rues et avenues et places et boulevards de toutes les villes de France...

    Et cela ne ressemblera pas à ce qui s'est passé en mai 1968 car les grandes houles de l'Histoire en se renouvelant ne se font pas avec les mêmes "mécaniques" ni dans les mêmes ordres, mouvements et évolutions de marche...

    Les houles de l'histoire peuvent avoir "quelques points communs" comme ce fut le cas d'ailleurs par le passé... Mais la houle à venir en face d'elle, a d'autres murs, d'autres barrières à faire tomber, en plus des murs et des barrières qui existent déjà, à savoir les portails d'entrée à certaines professions ou activités, les ségrégations pour cause de faciès, de sexe, de pays ou de zone urbaine d'origine...

    Ce sont les murs et les barrières, les forteresses à vrai dire, que le libéralisme, la finance et les lobbys ont mis en place et qui, depuis déjà plusieurs années (et encore moins aujourd'hui) n'ont plus comme les patrons de quelques grandes entreprises et PME, de visages identifiables... (C'est cela, que la houle à venir a en face d'elle : ces "entités" sans visage")...