guerre de syrie

  • La guerre de Syrie entre dans une phase critique

         Le seul point relativement "positif" -si l'on peut dire- (et remarquez les guillemets à positif)... C'est qu'avec l'intervention des armées Russes dans le nord de la Syrie, l'Etat Islamique va devoir céder du terrain, soit le terrain qu'il occupe en Syrie ; pour se replier en Irak... En Irak où les Russes n'interviennent pas... En Irak, où l'Etat Ismamique n'est combattu au sol sur des fronts et sur des positions, que par les Kurdes et par l'armée Irakienne...

    A noter cependant que l'Etat Islamique est et demeurera encore en dépit de l'intervention russe, toujours aussi difficile à faire sortir de Syrie puisqu'il maintient à l'heure actuelle ses positions en Syrie...

    Les Kurdes soit dit en passant, qui aspirent depuis des dizaines d'années, à un Etat, un vrai état avec des frontières, tout comme les Palestiniens qui aspirent à un Etat... Les Kurdes de Turquie, qui "causent tant de souci" au Gouvernement Turc d' Erdogan, et que Erdogan combat... Et, combattant les Kurdes dans son pays, ces Kurdes qui résistent, Erdogan combat donc des ennemis de l'Etat Islamique... (à se demander d'ailleurs si au fond, sans surtout le déclarer ouvertement) il ne souhaiterait pas, Erdogan, que l'armée de l'Etat Islamique inflige une défaite aux combattants Kurdes...

    L'intervention des armées Russes en Syrie, c'est la certitude qu'en peu de temps, tout ce qui, dans le territoire occupé par l'EI (mais pas seulement) – en gros dans la partie nord de la Syrie- tout ce qui "tenait encore à peu près debout" sera complètement rasé... Ces régions sont déjà un champ de ruines, alors, avec les bombardements russes en plus de ceux de l'aviation Syrienne de Bachar, tout sera vitrifié, lunaire, criblé de cratères et il ne restera plus rien de vivant ni être humain ni animal...

    Le résultat -à peu près certain à court terme- de l'entrée de l'armée Russe en Syrie, c'est que l'accès à la Méditerranée par une présence militaire Russe négociée avec Bachar El Hassad sera l'objectif atteint (et maintenable durablement) par la Russie de Poutine... Il faut dire à ce sujet que, depuis le 17 ème siècle, la Russie des Tsars, puis la Russie des Soviets et aujourd'hui la Russie de Poutine, ont toujours eu des vues sur un accès en Méditerranée orientale et cela non seulement pour des raisons stratégiques mais aussi et surtout pour des raisons économiques.

    Du temps de l'empire Ottoman, le seul accès maritime possible était la mer Noire, encore fallait-il avoir accès au détroit du Bosphore...

    Or un accès à la Méditerranée orientale pour la Russie, cela contrarie les USA et l'Europe de l'OTAN étant donné les intérêts économiques en jeu. Sans compter l'influence accrue, politiquement et stratégiquement parlant, de la Russie au Moyen Orient...

    D'autre part les marchands d'armes n'on jamais été si florissants, et les budgets militaires en particulier de la Russie et de la Chine, ne cessent de prendre de l'importance alors qu'en Europe ils sont en diminution sauf en France et en Angleterre...

    La guerre de Syrie, le désastre Lybien, le Sahel Africain avec les groupes Islamistes, les Sunnites contre les Chiites, le Yemen, l'Irak... Sans oublier les Talibans en Afghanistan, les camps de millions de réfugiés, les flots ininterrompus de migrants venus de toutes ces régions à feu et à sang, des alliances qui n'en sont pas vraiment entre puissances occidentales et ou autres... La déliquescence des sociétés, des systèmes politiques, les fanatismes religieux, les conflits entre populations et cultures dont les flux et les implantations se croisent mais ne peuvent coexister ensemble du fait soit du chômage, soit d'une concurrence féroce... Tout cela n'est -encore pour le moment- que le début de qui pourrait se généraliser sur la planète entière, par un conflit d'une ampleur et d'une complexité telle, que les précédentes guerres mondiales avec l'une 25 millions de morts, et l'autre 60 millions de morts, ne seront dans les livres d'histoire des siècles futurs, que des "accidents de civilisation dont la durée n'aura guère excédé quatre ou cinq ans"...

    Je pensai en écrivant cela, tout ce que je viens de dire, à ce livre de Pierre Bordage que j'ai lu récemment " L'ange de l'Abîme"...