gagner au loto

  • Le Loto et le Net

          S'il y avait, "mathématiquement", une chance sur dix millions, de gagner le gros lot au loto, alors il y aurait deux fois par semaine, six gagnants dans toute la France...

    Or, durant parfois deux ou trois tirages, il n'y a pas de gagnant. Alors je dirais que "mathématiquement", il y aurait non pas une chance sur dix millions mais une chance sur cent millions...

    Sur le Net, il y a -je n'ai aucune idée- disons, plusieurs centaines de milliards d'informations, de messages, de documents, d'écrits... à l'heure actuelle... Alors même que le Net a tout juste à peine quinze ans d'existence. Qu'en sera-t-il dans deux cents ans, lorsque les humains seront au moins deux fois plus nombreux qu'aujourd'hui, et de combien de ces centaines de milliards d'informations, de messages et d'écrits, pourra-t-on parler?

    Je vais faire cette comparaison, entre l'écrivain et le joueur "lambda" du loto... En disant que l'écrivain serait celui ou celle d'entre nous qui, outre le fait qu'il écrirait un livre (et serait publié ou non), produirait un blog et s'exprimerait sur le Net... Il serait, cet écrivain, comme le joueur "lambda" du loto...

    Mais là s'arrête la comparaison.

    En effet, pour l'écrivain il n'y a pas de "mathématiques possible du hasard"... C'est infiniment plus compliqué que cela... Puisqu'intervient le "vecteur de la relation" et par le vecteur de la relation, le rayonnement...

    De même que le joueur "lambda" du loto ne peut gagner que s'il joue, l'écrivain ne peut apparaître sur le Net que s'il publie un blog et s'exprime...

    Je vais dire qu'avant le Net, c' était comme si le loto n'existait pas.

    Mais là s'arrête la comparaison.

    En effet, si le loto n'existait pas, le joueur de loto n'existerait pas non plus... Mais par contre si le Net n'existait pas, l'écrivain pourrait quand même exister... à condition qu'il soit publié par un éditeur ou qu'il produise et diffuse lui-même son livre par ses propres moyens...

    Le Net n'a rien fait d'autre que d'apporter une "petite modification" qui consiste d'une part dans le fait que l'écrivain n'a plus besoin de l'éditeur pour se publier, et d'autre part dans le fait que l'informatique, la numérisation et les techniques de production-diffusion, ont facilité la tâche de l'écrivain et en même temps considérablement réduit les frais de production et de diffusion...

    C'est d'ailleurs la raison pour laquelle aujourd'hui il y a autant, en fait bien plus qu'autrefois, d'écrivains... Et que le mot (ou le terme) "écrivain" n'a plus aujourd'hui tout à fait le même sens que jadis...

    Je dirais, je serais tenté de dire que le "gros lot" pour un écrivain, ce serait, soit d'obtenir le Prix Goncourt, soit d'avoir un million de visiteurs par jour sur son blog (ou pourquoi pas les deux, si possible?)...

    C'est là que la "mathématique" se complique... par rapport à la "mathématique du hasard au jeu"...

    L'on serait tenté – à juste titre- de dire que le talent, le travail, et la relation (même si la relation vient en dernier lieu après le talent et le travail) "annuleraient la mathématique du hasard"... En effet s'il en était ainsi, tous les talents, tout le travail réalisé, induiraient forcément et inéluctablement de la relation et par la relation, le rayonnement c'est à dire le million de visiteurs par jour...

    Or, plus d'humains sur Terre et à plus forte raison plus d'humains informés, connaissants et lisant et écrivant et ayant reçu plus d'éducation... Implique forcément, logiquement, naturellement – et en toute justice et sans contestation possible- un plus grand nombre de talents... Alors intervient ce que l'on pourrait appeler "une hiérarchie des talents"... L'on imagine mal en effet, chaque jour, plusieurs dizaines de millions de blogs d'écrivains ayant chacun un million de visiteurs par jour (cela ne "voudrait plus rien dire")...